Qui Ă©tait vraiment MoliĂšre? Pourquoi le français est appelĂ© âla langue de MoliĂšreâ? Comment cet auteur, 400 ans aprĂšs sa naissance, continue de nous fasciner? Câest Ă ces questions et Ă dâautres que nous allons rĂ©pondre dans cette vidĂ©o et cet article! ï»żï»ż La langue de MoliĂšre Un homme de théùtre passionnĂ© Un gĂ©nie comique MoliĂšre, critique de la sociĂ©tĂ© de son temps Un artiste protĂ©gĂ© par le roi MoliĂšre ou le triomphe de lâamour Un regard moderne et universel Une fin lĂ©gendaire et tragique MoliĂšre, un classique de la littĂ©rature française Un crĂ©ateur toujours vivant 1. La langue de MoliĂšre Le français est couramment dĂ©signĂ© comme la langue de MoliĂšre. Lâusage de cette expression remonte au XVIIIe siĂšcle, Ă une Ă©poque oĂč les Ă©lites europĂ©ennes Ă©taient francophiles et francophones, oĂč lâon jouait des piĂšces de théùtre en français dans toutes les cours princiĂšres. Mais pourquoi MoliĂšre et pas un autre? Parce que MoliĂšre symbolise peut-ĂȘtre le mieux la richesse de la langue française. Dans la bouche de ses personnages, il utilise des registres de langue trĂšs variĂ©s on y entend le peuple, la bourgeoisie, la noblesse, chacun sâexprimant dans son propre langage, avec ses expressions et ses tournures de phrases caractĂ©ristiques. 2. MoliĂšre, un homme de théùtre passionnĂ© Ă la fois auteur, metteur en scĂšne et acteur, MoliĂšre a eu toute sa vie la passion du théùtre. Qui Ă©tait MoliĂšre? Un grand Ă©crivain du XVIIe siĂšcle, un homme de lettres, auteur dâune trentaine de piĂšces encore trĂšs populaires aujourdâhui? Oui, mais pas seulement! MoliĂšre Ă©tait un homme de théùtre total il mettait en scĂšne ses piĂšces, dirigeait les acteurs et jouait lui-mĂȘme le rĂŽle principal. Ses contemporains le considĂ©raient dâailleurs comme lâun des plus grands acteurs de son temps. Cette passion du théùtre lui Ă©tait venue trĂšs tĂŽt dĂšs lâĂąge de 21 ans, MoliĂšre, de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, avait fondĂ© lâIllustre Théùtre, une compagnie de comĂ©diens avec laquelle il joua des piĂšces en province pendant prĂšs de 10 ans, avant de revenir connaitre le succĂšs Ă Paris. 3. Un gĂ©nie comique Comique verbal, comique gestuel, comique de rĂ©pĂ©tition⊠MoliĂšre maitrisait toutes les formes du rire, pour le plus grand plaisir des spectateurs de ses piĂšces. Jusquâau XVIIe siĂšcle, la tragĂ©die est considĂ©rĂ©e comme le seul genre théùtral digne de ce nom. Câest MoliĂšre qui donne Ă la comĂ©die ses lettres de noblesse, grĂące aux succĂšs que ses piĂšces remportent Ă Versailles, Ă la cour de Louis XIV. Ironie, satire, parodie, jeux de mots, malentendus⊠MoliĂšre sait varier les effets pour provoquer les rires de son public. Il est capable de passer dâun rire subtil Ă un rire gras, dâun comique Ă©laborĂ© Ă un comique plus simple et efficace, comme ce calembour dans Les Femmes savantes â Veux-tu toute ta vie offenser la grammaire? â Qui parle dâoffenser grand-mĂšre ni grand-pĂšre? 4. MoliĂšre, critique de la sociĂ©tĂ© de son temps En tournant en ridicule ses contemporains, MoliĂšre se livre Ă une vĂ©ritable critique sociale. Chez MoliĂšre, le rire est aussi un moyen de critiquer la sociĂ©tĂ© de son Ă©poque. Dans Le Bourgeois gentilhomme par exemple, il se moque dâun riche bourgeois qui tente dâimiter le comportement des nobles. Dans Le Tartuffe, il crĂ©e la polĂ©mique en dĂ©nonçant les faux dĂ©vots, ces personnes qui se disent trĂšs religieuses mais sont en fait trĂšs hypocrites. MoliĂšre sâen prend aussi Ă dâautres grandes figures de son temps les mĂ©decins Le MĂ©decin malgrĂ© lui, Le Malade imaginaire, les hommes de loi Les Fourberies de Scapin, les nobles Le Misanthrope ou encore ceux quâon appellerait aujourdâhui les intellectuels, comme dans cet extrait des Femmes savantes Je vis de bonne soupe, et non de beau langage. Vaugelas nâapprend point Ă bien faire un potage, Et Malherbe et Balzac, si savants en beaux mots, En cuisine peut-ĂȘtre auraient Ă©tĂ© des sots. 5. Un artiste protĂ©gĂ© par le roi MoliĂšre a pu connaitre le succĂšs grĂące Ă la protection de Louis XIV. En 1658, au Louvre, MoliĂšre rencontre pour la premiĂšre fois Louis XIV, alors ĂągĂ© de 20 ans. Entre le dramaturge et le roi, câest le dĂ©but dâune relation privilĂ©giĂ©e. Car le Roi-Soleil aime le théùtre et apprĂ©cie tout particuliĂšrement les piĂšces de MoliĂšre, qui le font rire. GrĂące Ă la protection et Ă lâaide financiĂšre que lui apporte Louis XIV, MoliĂšre peut se consacrer pleinement Ă lâĂ©criture et Ă la mise en scĂšne. Ses piĂšces sont ainsi jouĂ©es Ă Versailles et lâamitiĂ© du roi lui permet une libertĂ© de ton qui irrite certains membres de la noblesse ou de lâĂglise. 6. MoliĂšre ou le triomphe de lâamour Dans ses piĂšces, MoliĂšre cĂ©lĂšbre la puissance du sentiment amoureux. MoliĂšre est un poĂšte de lâamour dans ses piĂšces de théùtre, il y a presque toujours des histoires dâamour, des intrigues sentimentales, des cĆurs déçus ou enthousiastes. Dans Le Malade imaginaire par exemple, il critique les mariages forcĂ©s le personnage dâAngĂ©lique aime un homme mais son pĂšre veut lâobliger Ă en Ă©pouser un autre. Finalement, lâamour triomphera et son pĂšre acceptera quâelle Ă©pouse lâhomme quâelle aime. MoliĂšre a Ă©galement mis en scĂšne le personnage de Dom Juan dans la piĂšce du mĂȘme nom, dont voici un petit extrait Je me sens un cĆur Ă aimer toute la terre; et comme Alexandre, je souhaiterais quâil y eĂ»t dâautres mondes, pour y pouvoir Ă©tendre mes conquĂȘtes amoureuses. Retrouve dâautres citations de grands auteurs français en suivant Français avec Pierre sur Facebook et Instagram. 7. Un regard moderne et universel IndĂ©modables, les thĂšmes de MoliĂšre peuvent toucher chacun dâentre nous. En mettant en scĂšne des personnages typiques, MoliĂšre rĂ©ussit Ă dĂ©crire les qualitĂ©s et les dĂ©fauts de lâĂąme humaine. En bon humoriste, il aime mettre le doigt lĂ oĂč ça fait mal. Il se moque de lâhypocrisie, de lâorgueil, de lâavarice, des gens qui pensent tout savoir et de ceux qui ont soif de pouvoir. Câest un vĂ©ritable psychologue, qui connait le cĆur des hommes et des femmes. Harpagon, Tartuffe, Monsieur Jourdain, Dom Juan, CĂ©limĂšne⊠Ces personnages de comĂ©die, créés au XVIIe siĂšcle, nâont pas pris une ride et semblent toujours parmi nous aujourdâhui. 8. Une fin lĂ©gendaire et tragique Si MoliĂšre a fait de la comĂ©die toute sa vie, il a connu une mort assez tragique. La lĂ©gende dit que MoliĂšre est mort sur scĂšne, en pleine reprĂ©sentation du Malade imaginaire, alors quâil interprĂ©tait le rĂŽle dâArgan, un homme hypocondriaque qui pense quâil est malade et quâil va bientĂŽt mourir. Malheureusement, cette histoire est trop belle pour ĂȘtre vraie⊠En fait, MoliĂšre est mort dans son lit, quelques heures aprĂšs ĂȘtre montĂ© une derniĂšre fois sur les planches. Ă lâĂ©poque, les comĂ©diens nâavaient pas le droit Ă une vraie sĂ©pulture, et câest pourquoi lâĂglise refusa dâoffrir Ă MoliĂšre les funĂ©railles quâil aurait mĂ©ritĂ©. Il fut donc enterrĂ© en catimini, de nuit, sans recevoir dâhommage particulier. Une fin bien triste pour ce gĂ©nie drĂŽle et subtil. 9. MoliĂšre, un classique de la littĂ©rature française MoliĂšre est lâun des grands classiques des lettres françaises. Comme Victor Hugo, MoliĂšre occupe une place Ă part dans les programmes scolaires en France. Tous les Ă©lĂšves français lâĂ©tudient Ă un moment ou Ă un autre de leur scolaritĂ©, que ce soit au collĂšge ou au lycĂ©e. Et câest normal les comĂ©dies de MoliĂšre figurent au panthĂ©on de la littĂ©rature française! Elles ont aussi lâavantage dâĂȘtre Ă©crites dans une langue classique qui nâa pas trop vieilli et qui reste largement comprĂ©hensible, malgrĂ© quelques tournures archaĂŻques, comme celle-ci Lorsquâun homme vous vient embrasser avec joie⊠En français dâaujourdâhui, le pronom complĂ©ment VOUS se place dans ce cas-lĂ avant lâinfinitif. On dirait donc Lorsquâun homme vient vous embrasser avec joie⊠10. MoliĂšre, un crĂ©ateur toujours vivant 400 ans aprĂšs sa naissance, MoliĂšre continue de faire rire dans le monde entier. NĂ© en 1622, MoliĂšre est toujours dâune grande vitalitĂ©. Câest aujourdâhui encore lâauteur français de comĂ©dies le plus jouĂ© Ă lâĂ©tranger. En France, tous les théùtres ou presque proposent rĂ©guliĂšrement ses piĂšces les plus cĂ©lĂšbres Les PrĂ©cieuses Ridicules, Le Misanthrope, LâAvare, Le Malade imaginaire, etc. Les jeunes acteurs et actrices apprennent leur mĂ©tier en interprĂ©tant des rĂŽles Ă©crits par MoliĂšre. En 2007, un film sur la vie de MoliĂšre, avec Romain Duris et Fabrice Luchini, a rencontrĂ© un grand succĂšs. Bref, MoliĂšre est incontournable, et on le retrouve mĂȘme sur YouTube, oĂč lâon peut regarder en entier certaines de ses piĂšces. Si tu nâas pas lâoccasion dâaller au théùtre ou de le lire, va donc voir quelques extraits sur internet! Peut-ĂȘtre que tu tomberas toi aussi sous le charme de ce grand Ă©crivain! Et si tu veux faire dâautres dĂ©couvertes littĂ©raires, je te conseille ce TOP 20 des livres pour apprendre le français. Il y en a pour tous les niveaux et pour tous les goĂ»ts des classiques mais aussi des bandes dessinĂ©es ou des auteurs faciles Ă lire. Pour obtenir gratuitement la fiche PDF avec lâarticle et la transcription Podcast Play in new window DownloadSubscribe Apple Podcasts RSS
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III- DES TEMPETES DE VIES EN QUESTIONS15-VolontĂ©s16-Courages17-SolidaritĂ©s18-ResponsabilitĂ©s19-RĂ©voltes20-RĂ©sistances VoilĂ des formes de tempĂȘtes dans des vies personnelles et collectives volontĂ©s, courages, solidaritĂ©s, responsabilitĂ©s, rĂ©voltes, EN QUESTIONSLes volontĂ©s personnelles et collectives peuvent ĂȘtre Ă©touffĂ©es mais les voilĂ naissantes, elles peuvent ĂȘtre dĂ©passĂ©es mais les voilĂ rĂ©sistantes, elles peuvent ĂȘtre Ă©touffĂ©es mais les voilĂ Ă la recherches de nouveaux Ă des volontĂ©s Ă©touffĂ©es des volontĂ©s naissantes. Eclore est une fracture, naitre est un effort. »Shakespeare, dramaturge anglais, 1564-1616.-Des volontĂ©s Ă©touffĂ©es Des volontĂ©s ont Ă©tĂ© sont ou peuvent ĂȘtre Ă©touffĂ©es par au moins sept sĂ©ries de Ă©touffĂ©es par une Ă©ducation Ă la soumission, elle sâexerce alors Ă travers lâapprentissage dâune lâobĂ©issance omni prĂ©sente, dâune soumission trĂšs forte Ă de multiples hiĂ©rarchies, lâintĂ©gration trĂšs vive de la fatalitĂ©, la dĂ©responsabilisation qui amĂšne Ă dire je nâai fait quâobĂ©ir aux chefs »quitte Ă dĂ©sobĂ©ir Ă sa conscience, le discours-vĂ©ritĂ© auquel on doit se soumettre sans douter et sans poser de questions. Participent Ă ces Ă©ducations, et cela de diverses façons, certaines familles, une partie des institutions scolaires et universitaires, certaines formations, une partie des mĂ©dias, certaines hiĂ©rarchies professionnelles qui peuvent ĂȘtre pesantes ou Ă©touffantes âŠ-VolontĂ©s Ă©touffĂ©es par une Ă©ducation Ă la compĂ©tition qui met en avant, avec obsession , le peloton de tĂȘte, lâexcellence, les gagnants, le droit du plus fort, le culte de la croissance. On Ă©touffe des volontĂ©s qui pourraient aller dans le sens de la coopĂ©ration, de la solidaritĂ©, on oriente des volontĂ©s vers lâobsession de la puissance, ĂȘtre ou ne pas ĂȘtre puissants », si vous nâĂȘtes pas puissant personne ou collectivitĂ© vous ĂȘtes mort. On en arrive ainsi symboliquement Ă qualifier un Etat de puissance », le mot nâest pas neutre. LâidĂ©ologie de la puissance a vraiment colonisĂ© une partie des Ă©touffĂ©es par lâadministration des peursLâadministration des peurs repose sur lâidĂ©ologie sĂ©curitaire, le repli identitaire plus ou moins exacerbĂ©, on Ă©limine ou on gomme des diffĂ©rences, on organise la fabrication de lâimage des ennemis intĂ©rieurs et ou extĂ©rieurs Ă une unitĂ© donnĂ©e. A l'extrĂȘme c'est l'utilisation de moyens de terreur par une personne,par un rĂ©seau,par un Etat, pour arriver Ă ses VolontĂ©s Ă©touffĂ©es par lâappel au grand remĂšde miracle. On fait croire quâil faut sâen remettre les yeux fermĂ©s Ă La » solution qui va tout rĂ©gler, ce remĂšde miracle va sauver les ĂȘtres humains de tous les malheurs. Ainsi lâhomme providentiel, lâĂ©limination de boucs Ă©missaires, la grande technique miracle qui, par exemple, va mettre la Terre Ă lâombre » et nous dispenser des politiques de rĂ©duction des gaz Ă effet de serre,le grand sommet miracle oui , un sommet peut parfois faire avancer des Ă©lĂ©ments dâune situation mais câest au mieux un pas important, il en reste beaucoup dâautres.-VolontĂ©s Ă©touffĂ©es par la fuite en avant qui est synonyme dâabsence de prise de conscience des caractĂšres destructeurs du productivisme, de dictature de lâinstant consacrĂ© au toujours plus ». LâaccĂ©lĂ©ration du systĂšme international nâest pas sans consĂ©quences sur les dĂ©cisions qui, souvent, nâont pas le temps dâĂȘtre muries, ou bien sont repoussĂ©es Ă une autre date, voire dans un autre lieu, on sâestime alors dĂ©bordĂ©s par lâampleur du dossier ou par dâautres dĂ©cisions plus Ă©touffĂ©es par des oppressions, celles-ci sont politiques, Ă©conomiques, sociales, Ă©touffĂ©es par des pratiques de rĂšglement violent des conflits. Il sâagit soit de la violence dâoppression par laquelle on dicte sa loi, soit de la violence de soumission par laquelle on exerce une violence contre soi-mĂȘme par rapport Ă des valeurs qui sont pour nous importantes mais que lâon enterre provisoirement ou Des volontĂ©s naissantes Des volontĂ©s sont nĂ©es ou peuvent naitre, elles rĂ©pondent aux logiques qui Ă©touffent des volontĂ©s, lĂ aussi existent sept sĂ©ries de contre naissantes Ă travers lâĂ©ducation Ă la rĂ©sistance câest-Ă -dire la formation Ă lâesprit critique, Ă lâautonomie, Ă la prise de conscience des responsabilitĂ©s personnelles et naissantes Ă travers lâĂ©ducation Ă la solidaritĂ©, cela Ă tous les niveaux gĂ©ographiques et dâabord avec les plus faibles dans chaque naissantes Ă travers le principe de non-discrimination, fondĂ© sur la mise en Ćuvre des Ă©galitĂ©s et sur le respect des diffĂ©rences. Nous naissons Ă©gaux en dignitĂ© et en droits » DUDH, il faut lutter pour prĂ©server et conquĂ©rir ces Ă©galitĂ©s, et nous sommes diffĂ©rents. En ce sens le "vivre ensemble", le "faire ensemble" est une des rĂ©ponses pour apprivoiser les diffĂ©rences, dĂ©passer les peurs qui peuvent nous ĂȘtre naissantes Ă travers les apprentissages des responsabilitĂ©s, apprentissages adaptĂ©s aux Ăąges, aux lieux de vie, aux naissantes Ă travers la prise de conscience des aspects destructeurs du productivisme, câest-Ă -dire de ses aspects autoritaires, injustes, anti-Ă©cologiques, naissantes Ă travers la gestation de libĂ©rations politiques, Ă©conomiques, sociales, naissantes Ă travers lâapprentissage du rĂšglement non-violent des conflits, cela de la maternelle Ă lâuniversitĂ© et dans dâautres lieux de vie. Ce rĂšglement repose sur la rĂ©sistance puisquâon se montre assez fort pour ĂȘtre reconnu par les autres, il repose aussi sur la solidaritĂ© et la justice puisque lâon veut, ensemble, dans le respect des personnes, trouver des solutions justes. -Face Ă des volontĂ©s dĂ©passĂ©es des volontĂ©s rĂ©sistantes. La volontĂ© est ce pouvoir de surmonter qui est tout lâhomme.» Emile Chartier, dit Alain, philosophe, 1868 -1951-Des volontĂ©s volontĂ©s ont Ă©tĂ© sont ou peuvent se trouver dĂ©passĂ©es par au moins six sĂ©ries de dĂ©passĂ©es par la complexitĂ© et la technicitĂ© du systĂšme productiviste. La complexitĂ© est liĂ©e Ă un grand nombre dâacteurs, Ă des interdĂ©pendances entre les activitĂ©s, entre les niveaux gĂ©ographiques, Ă une quantitĂ© impressionnante de donnĂ©es fournies par de nombreuses disciplines. Cette complexitĂ© est niĂ©e par le discours-vĂ©ritĂ©, par le discours sur le grand remĂšde miracle, par le discours en vase clos. La technicitĂ© du rĂ©el est liĂ©e Ă la technique planĂ©taire qui se rĂ©pand, de façon inĂ©gale, Ă travers dâĂ©normes complexes scientifico-technico- industriels, elle fait sentir son poids dans les processus de dĂ©passĂ©es par un processus de dĂ©cision compliquĂ© par un grand nombre de participants Ă la dĂ©cision. Ainsi un nombre important de membres dâune famille, ainsi un nombre important de partenaires sociaux autour dâun dossier, ainsi un nombre important dâEtats dans une confĂ©rence internationale. Par exemple dans ce dernier cas il nâest pas rare que lâon dĂ©cide⊠que lâon dĂ©cidera plus tard, on reporte alors plusieurs fois les dĂ©cisions qui seront ensuite plus douloureuses Ă prendre si le problĂšme, la menace ou le drame sâest dĂ©passĂ©es par la rapiditĂ© du systĂšme mondial, liĂ©e par exemple Ă certaines technologies, Ă la banalisation de la vitesse, Ă lâomniprĂ©sence du court terme, aux interactions qui se dĂ©veloppent trĂšs dĂ©passĂ©es par la puissance des intĂ©rĂȘts productivistes qui se manifestent par de multiples concentrations de savoirs, de pouvoirs, dâ dĂ©passĂ©es par lâabsence de moyens ou des moyens souvent dĂ©risoires pour remettre en cause le productivisme, que se soit par rapport Ă la dĂ©gradation de lâenvironnement, aux injustices, aux violences, aux aspects autoritaires du systĂšme international. Moyens souvent dĂ©risoires dans la mesure oĂč ils sâattaquent aux effets des problĂšmes des drames et des menaces et beaucoup moins Ă leurs causes. Moyens souvent dĂ©risoires, par exemple financiĂšrement, dans la mesure oĂč des besoins criants ont pour rĂ©ponse un linceul de dĂ©passĂ©es par lâarrivĂ©e de catastrophes qui peuvent briser, pour un temps plus ou moins long, des volontĂ©s, catastrophes dont on est loin de toujours tirer la pĂ©dagogie. Souvent soit on ne remonte pas aux causes, soit si on le fait on annonce des chemins de bonnes intentions mais ils seront ensuite pavĂ©s de renoncements volontĂ©s rĂ©sistantes Face aux logiques qui amĂšnent des volontĂ©s Ă ĂȘtre dĂ©passĂ©es, on retrouve des volontĂ©s rĂ©sistantes qui peuvent rĂ©pondre aux six logiques prĂ©cĂ©dentes par six sĂ©ries de contre rĂ©sistantes Ă travers lâapprivoisement de la complexitĂ©, le contrĂŽle des techniques, de façon plus globale les remises Ă leurs places de la techno science et du marchĂ© rĂ©sistantes prenant en compte un nombre important de participants Ă la dĂ©cision. Dâabord la dĂ©mocratie en appelle Ă la reconnaissance et au respect de tous les participants. Ensuite lâefficacitĂ© de la dĂ©cision face Ă des problĂšmes, des drames et des menaces en appellent Ă des processus porteurs de dĂ©cisions. Il sâagit ici non seulement dâalliances entre les participants pour avancer, mais de possibilitĂ©s laissĂ©es Ă certains, dont les dĂ©cisions sont mĂ»res, dâavancer avec dâautres, en attendant que tous les participants fassent de mĂȘme. Enfin les processus participatifs ont vocation Ă voir le jour ou Ă se dĂ©velopper dans les rĂ©gimes politiques rĂ©fĂ©rendum d'initiative citoyenne etc...,encore faut-il et faudra-t-il qu'ils respectent le socle des droits de l' rĂ©sistantes Ă travers lâĂ©laboration de politiques Ă long terme. On est dĂ©bordĂ© par les urgences parce que lâon nâa pas pris en compte le long terme .Il faut arriver Ă la fois Ă rĂ©pondre aux urgences et Ă Ă©laborer des politiques Ă long rĂ©sistantes Ă travers les regroupements et les actions en communde divers acteurs. Lâimagination politique relative aux types dâalliances et aux types de stratĂ©gies ne devrait-elle pas se dĂ©velopper ?Existe Ă©galement une idĂ©e forte selon laquelle, pour construire ces visions stratĂ©giques, il ne faut pas seulement sâinterroger sur les forces des adversaires mais aussi sur ses propres faiblesses qui freinent ou empĂȘchent ces regroupements, ces visions alternatives et ces mises en Ćuvre parfois communes de moyens .-VolontĂ©s rĂ©sistantes Ă travers la capacitĂ© de propositions relatives aux moyens de remettre en cause ici et lĂ le rĂ©sistantes Ă travers une pĂ©dagogie des catastrophes rĂ©pondant non seulement aux urgences mais sâattaquant aux causes de ces Face Ă des volontĂ©s essoufflĂ©es des volontĂ©s Ă la recherche de nouveaux souffles. Câest au moment oĂč il nây a plus dâespoir quâil faut commencer Ă espĂ©rer. » Jacques Ellul, 1912-1994, historien du droit, sociologue, penseur de la sociĂ©tĂ© technicienne, thĂ©ologien.Des volontĂ©s peuvent sâessouffler. A Des volontĂ©s sont Ă la recherche de nouveaux soufflesB.-Des volontĂ©s essoufflĂ©es On trouve ici au moins quatre sĂ©ries de essoufflĂ©es par la force de rĂ©cupĂ©ration du systĂšme productiviste, il peut rĂ©cupĂ©rer des expressions et surtout des pratiques qui se voulaient diffĂ©rentes ou qui Ă©taient en rupture avec essoufflĂ©es par des Ă©checs personnels et collectifspour changer lâordre dominant et se changer soi-mĂȘme en tant quâacteur personnes ou collectivitĂ©s lorsque câest essoufflĂ©es par le sentiment du statu quo dâune petite avancĂ©e locale mais un statu quo global, ou bien dâune avancĂ©e globale qui ne se traduit pas essoufflĂ©es par une Ă©rosion, par un Ă©puisement des motivations personnelles et/ou collectives qui poussaient Ă Des volontĂ©s Ă la recherche de nouveaux souffles Face aux logiques prĂ©cĂ©dentes on trouve ici au moins quatre sĂ©ries de Ă la recherche de nouveaux souffles Ă travers des actes et des politiques agissant sur les faiblesses et sur les contradictions du systĂšme Ă la recherche de nouveaux souffles qui consistent Ă essayer de tirer les leçons des Ă©checs pour dĂ©terminer, si nĂ©cessaire, de nouvelles stratĂ©gies et de nouveaux Ă la recherche de nouveaux souffles en ne surestimant pas mais aussi en sous estimant pas les avancĂ©es du local » et celles du global », sans oublier leurs interpellations rĂ©ciproques qui peuvent apparaĂźtre tĂŽt ou Ă la recherche de nouveaux souffles en cherchant en soi et avec les autres des motivations pour rallumer la flamme » si elle a tendance Ă sâĂ©teindre. En ce sens existent au moins il y en a dâautres ! deux motivations qui peuvent ĂȘtre porteuses le fait dâĂȘtre fraternisĂ©s par des pĂ©rils communs, le fait de vouloir donner aux gĂ©nĂ©rations futures la chance de vivre et dâ COURAGES EN QUESTIONS Nous mettrons simplement ici en avant des pensĂ©es que nous aimons un texte gĂ©nĂ©ral qui constitue la prĂ©face de lâouvrage collectif sur Le courage .En connaissance de causes. », Autrement, ne faut pas de courage pour naĂźtre ni pour en faut parfois pour continuer dâĂȘtre, ou pour cesser dâ de rĂ©sister ne va pas de câest agir au risque de » ou malgrĂ© », malgrĂ© la peur, lâinertie le dĂ©sir peut-ĂȘtre, lâobĂ©issance parfois. Face Ă la menace, au danger ou aux faits eux-mĂȘmes la mort dâun proche, sa propre mort, la maladie, la barbarie..., il faut se tenir, entreprendre des ruptures, renouveler des contacts, pour ne pas se lĂącher ».De la nature exacte de lâĂ©preuve Ă surmonter, naĂźt la qualitĂ© propre du courage ce quâil est, son contenu, son sens... En connaissance de causes ». Car la lutte est une chose, son sens en est une autre, et lâon peut vite se laisser captiver par lâesthĂ©tique du courage, Ă©bloui au point parfois dâoublier que le beau nâest pas le dĂ©plaire, sâextirper de la grĂ©gaire complicitĂ© des rumeurs, des idĂ©es reçues, refuser les mimĂ©tismes, car le courage sâoppose au dogme. Pierre-Michel Klein-Ensuite des citations lumineuses sur le courage Il faut commencer par le commencement. Et le commencement de tout est le courage. Vladimir JankĂ©lĂ©vitchSeul, battu des flots qui toujours se reforment/ Il sâen va dans lâabĂźme, il sâen va dans la nuit/ Dur labeur, tout est noir rien ne luit. Victor HugoQuand sur la route, mon frĂšre, tu trĂ©buches sur la pierre qui devient en grossissant une montagne et que tu tâarrĂȘtes Ă©puisĂ©..., cherche, cherche bien il existe un sentier. Quand tu lâas trouvĂ© et que malgrĂ© le danger, tu as pu franchir la montagne, tu peux te retourner, mon frĂšre, regarde derriĂšre toi la montagne est devenue une pierre. Revue EmmausLa nuit nâest jamais complĂšte / Il y a toujours, puisque je le dis,/ Puisque je lâaffirme,/ Au bout du chagrin une fenĂȘtre ouverte /Une fenĂȘtre Ă©clairĂ©e,/ Il y a toujours un rĂȘve qui veille,/ DĂ©sir Ă combler, faim Ă satisfaire,/ Un cĆur gĂ©nĂ©reux,/ Une main tendue, une main ouverte,/ Des yeux attentifs,/ Une vie, la vie Ă se partager./ Paul EluardSon cĆur Ă©tait une goutte dâeau de lumiĂšre qui se battait avec le flot et remontait, obstinĂ©ment, Ă contre-courant, le fleuve vagabond de la nuit. Nikos Kazantzaki La plus grande victoire de l'existence ne consiste pas Ă ne jamais tomber mais Ă se relever aprĂšs chaque MandelaTelle est la vie tomber sept fois et se relever huit fois. Proverbe japonaisCâest la nuit quâil est beau de croire Ă la lumiĂšre ! Edmond RostandJâai appris que le courage nâest pas lâabsence de peur, mais la capacitĂ© Ă la MandelaLe grand courage câest encore de tenir les yeux ouverts sur la lumiĂšre comme sur la mort. Au reste, comment dire le lien qui mĂšne de cet amour dĂ©vorant de la vie Ă ce dĂ©sespoir secret... Ce qui compte câest dâĂȘtre vrai et alors tout sây inscrit, lâhumanitĂ© et la simplicitĂ©. Albert CamusAvoir la force dâaccepter avec sĂ©rĂ©nitĂ© les choses qui ne peuvent changer. Avoir le courage de changer les choses qui doivent ĂȘtre changĂ©es. Et par dessus tout avoir la sagesse de discerner les unes des autres ! SĂ©nĂšqueIl y a deux façons de se sortir des situations difficiles les changer ou bien changer la façon de les voir. Or changer de regard sur les choses est une source dâexpĂ©rience et de sagesse. Paul WilsonOn ne comprendra pas notre idĂ©al ? Quâimporte ! Les quolibets pleuvront, lĂąches et dĂ©nigrants ? Courage amis ! La lutte nâest jamais trop forte, Le rĂȘve nâest jamais trop grand ! Car la plus douce et la plus noble rĂ©compense LorsquâĂ se battre un contre cent on sâest usĂ©, Câest de relire au fond de notre cĆur brisĂ© Ces mots quâen lettres dâor grava la conscience Je ne tâai jamais mĂ©prisĂ© ». Raoul FollereauQuand le mal a toutes les audaces le bien doit avoir tous les courages. BeaumarchaisLe vrai courageux nâattend pas des situations hors du commun pour manifester son courage. Le courage de tous les jours » est son rĂ©gime de vie. François Vaillant-Enfin deux textes un peu plus longs et remarquables, le premier pratiquement inconnu, le second trĂšs pas cĂ©der face Ă la pluie/ Ne pas cĂ©der face au vent /Ne pas cĂ©der non plus face Ă la neige ou Ă la chaleur de lâĂ©tĂ©/ Avec un corps solide/ Sans aviditĂ©/ Sans perdre son tempĂ©rament /Cultivant une joie tranquille /Chaque jour quatre bols de riz complet/ Du miso et un peu de lĂ©gumes Ă manger /Dans toutes les choses/ Sans y mettre ses Ă©motions /Voir, Ă©couter et comprendre /Et sans oublier/ Dans lâombre des bois de pin des champs/Vivre dans une cabane au toit de chaume/ Sâil y a un enfant malade Ă lâEst/ Y aller et le veiller/Sâil y a une mĂšre fatiguĂ©e Ă lâOuest /Y aller et porter sa gerbe de riz/ Sâil y a quelquâun proche de la mort au Sud / Y aller et lui dire quâil nây a pas besoin dâĂȘtre effrayĂ©/ Sâil y a une dispute ou un litige au Nord/ Leur dire de ne pas perdre leur temps en actes inutiles /En cas de sĂ©cheresse, verser ses larmes de sympathie/ Lors dâun Ă©tĂ© froid, errer bouleversĂ© /AppelĂ© un bon Ă rien par tout le monde /Sans ĂȘtre complimentĂ©/ Ni rendu responsable/ Une telle personne Je voudrais devenir. Kenji Miyazawa -Le courage câest de ne pas laisser aux mains de la force la solution des conflits que la raison peut courage, courage de toutes les heures, câest de supporter sans flĂ©chir les Ă©preuves de tout ordre, physiques et morales, que prodigue la courage câest de ne pas livrer sa volontĂ© au hasard des impressions ou des forces, câest de garder dans les lassitudes inĂ©vitables lâhabitude du travail et de lâ courage, dans le dĂ©sordre infini de la vie qui nous sollicite de toutes parts, câest de choisir un mĂ©tier et de le bien courage câest dâĂȘtre tout ensemble et quel que soit le mĂ©tier un praticien et un courage câest de comprendre sa propre vie, de la prĂ©ciser, de lâapprofondir, de la coordonner cependant Ă la vie courage câest de dominer ses propres fautes, dâen souffrir mais de nâen plus ĂȘtre accablĂ© et de continuer son courage câest dâaimer la vie et de regarder la mort dâun regard tranquille, câest dâaller Ă lâidĂ©al et de comprendre le rĂ©el, câest dâagir et de se donner aux grandes causes sans savoir quelle rĂ©compense rĂ©serve Ă notre effort lâunivers profond, ni sâil lui rĂ©serve une rĂ©compense. Jean JaurĂšs17-LES SOLIDARITES EN QUESTIONS -SolidaritĂ©s quelques pensĂ©es lumineuses .Etre une conscience câest sâĂ©clater vers le SartrePasser de la question du souci de soi Ă celle du destin de CardonnelAgis donc de telle sorte que tu traites lâhumanitĂ©, aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre, toujours en mĂȘme temps comme une fin et jamais simplement comme un KantNous savons dĂ©sormais que dans la recherche Ă©perdue et dĂ©mente du salut il nây a point de salut. Mais enfants perdus de la Terre que nous sommes nous pouvons sauver la solidaritĂ© MorinIl faut quâune conscience Ă©cologique de la solidaritĂ© se substitue Ă la culture de la compĂ©tition et de lâagression qui rĂ©git actuellement les rapports MorinJe suis tombĂ© par terre/ Câest la faute Ă Voltaire /Le nez dans le ruisseau /Câest la faute Ă ...Victor Hugo GavrocheJâai frappĂ© / A la porte/ Jâai frappĂ© /A ton cĆur/ Pour avoir un bon lit/ Pour avoir un bon feu/ Pourquoi me repousser ?/ Ouvre moi Mon PhilombeNâimporte quelle gifle donnĂ©e Ă nâimporte quel homme en nâimporte quelle partie du monde, chacun doit la ressentir comme sâil lâavait reçue sur sa propre joue. Che GuevaraOn ne fera pas un monde diffĂ©rent avec des gens RoyJe te le disais la solidaritĂ© câest la tendresse des BelliNotre premier devoir câest la solidaritĂ© Sontag DĂ©sormais la solidaritĂ© est celle de lâensemble des habitants de la Jacquard Me voilĂ ici, le ventre vide, comme un enfant assassinĂ© sous les balles torrides des dĂ©serts assĂ©chĂ©s, le ciel dans les bras, chez lâoccident, jâai roulĂ© la terre et tamisĂ© les eaux, pour le sourire de mon enfant. LĂ -bas, sous les horizons du Nord, jâai rencontrĂ© le rire dâun bel enfant, son visage Ă©tait radieux, il ressemble Ă mon enfant, mon enfant a dit que lâespace est coupĂ©, que lâespace est dĂ©chirĂ©, que des droits existent pour une partie du monde et que, finalement, le Sud est une misĂšre Ă cacher, une souillure Ă voiler. Mais savent-ils que le Nord nâest pas le Nord et que ce Sud est un mot, que partout on meurt, le rire cassĂ©, quâun cimetiĂšre du Sud et les tombes maquillĂ©es de fleurs sont les larmes des mĂšres, les maux de mes Kamara Docteur, dit Rambert, je ne pars pas et je veux rester avec vous. »... Rieux rĂ©pondit quâil nây avait pas de honte Ă prĂ©fĂ©rer le bonheur. Oui, dit Rambert, mais il peut y avoir honte Ă ĂȘtre heureux tout seul. ... Jâai toujours su que jâĂ©tais Ă©tranger Ă cette ville et que je nâavais rien Ă faire avec vous. Mais maintenant que jâai vu ce que jâai vu, je sais que je suis dâici, que je le veuille ou non. Cette histoire nous concerne tous. ».Albert Camus Qui maintenant pleure quelque part dans le monde/ Sans raison pleure dans le monde, / Pleure sur moi./ Qui maintenant rit quelque part dans la nuit,/ Sans raison rit dans la nuit,/ Rit de moi./ Qui maintenant marche quelque part dans le monde,/ Sans raison marche dans le monde ,/ Vient vers moi. /Qui maintenant meurt quelque part dans le monde,/ Sans raison meurt dans le monde,/Me Maria Rilke Un acte de rĂ©sistance ? Dans Elephant man » la victime poursuivie se dresse soudain et crie Mais enfin, je suis un homme! » Un acte de solidaritĂ© ? Dans Le Kid » le vagabond sâĂ©lance sur tous les toits du monde pour retrouver lâenfant perdu, rien ne lui semble cĆurs des personnes et des peuples peuvent battre plus fort, ils appellent aux sociĂ©tĂ©s de libertĂ©s, dâĂ©galitĂ©s, de solidaritĂ©s, aux sociĂ©tĂ©s de de ce blogLâhĂ©roĂŻsme ce nâest pas de se tenir debout Ă tout prix. LâhĂ©roĂŻsme câest dâaccepter de tomber en solidaritĂ© avec tous ceux qui paient leur tribut Ă la fragilitĂ© humaine. LĂ©onardo Boff-SolidaritĂ©s et gouttes dâeau-Que peut apporter une goutte dâeau ?Une action de solidaritĂ© est souvent qualifiĂ©e de goutte dâeau dans lâocĂ©an. » On peut alors vouloir dire quâelle est dĂ©risoire. Une vĂ©ritĂ© saute cependant aux yeux pourvu quâon les ouvre une goutte dâeau est limitĂ©e mais elle peut ĂȘtre nĂ©cessaire et avoir vocation Ă sâ a une valeur et une force liĂ©es Ă quatre Ă©lĂ©ments qui sâinterpellent, se complĂštent, se soutiennent et sâinclinent les uns vers les autres. Quels Ă©lĂ©ments ?-Gouttes dâeau et contenu de lâ certes cette action ne change pas le monde mais peut changer la vie ou une partie de la vie dâune personne, dâune famille, dâune entreprise, dâun village, dâun quartier, voire dâune ville, dâune rĂ©gion ...proche ou cette action voit le jour dans lâun des quatre grands domaines de valeurs dĂ©mocratie ou justice ou environnement ou paix et peut sâĂ©tendre aux autres domaines, ce sont alors des inter actions qui prennent une certaine ce qui parfois nous apparait comme un Ă©chec va, dans le temps, devenir une semence. Et lâoptimisme de la volontĂ©, il en faut beaucoup parce que ça rĂ©duit Ă la cuisson !-Gouttes dâeau et personnes qui agissentUne action peut Ă la fois changer une situation et nous changer on tombe » en solidaritĂ© avec des personnes et des sociĂ©tĂ©s fragiles, discriminĂ©es, exploitĂ©es, exclues. Quâas-tu fait de ton frĂšre ? » est une question qui peut Ă©clairer des consciences ou ĂȘtre un des Ă©clairs qui dĂ©chire la conscience. Voient le jour des remises en cause dâatteintes Ă la dignitĂ© humaine. Et il arrive quâau lieu de se demander quâest-ce que je risque si je vais dans cette situation conflictuelle ? » on se demande quâest-ce que risque lâAutre si je ne nây vais pas ? »Ensuite on montre, en particulier dans la vie associative, que lâon peut passer dâune culture de compĂ©tition et de soumission Ă une culture de solidaritĂ© et de on tĂ©moigne, comme le dit un proverbe, que si lâon veut faire quelque chose on trouve un moyen et que si lâon veut ne rien faire on trouve une excuse. »-Gouttes dâeau et liens entre le local et le mondial Penser globalement et agir localement », penser localement et agir globalement », ces deux idĂ©es se lâenjeu est de faire Ă©voluer ou de changer un systĂšme qui assassine le vivant et lâhumanitĂ©. Passer dâun monde sans limites et compĂ©titif Ă un monde responsable et des alternatives locales peuvent contribuer Ă soutenir des changements plus vastes, ceux dâun pays, dâun groupe de pays, dâun continent, ou de la Terre, notre foyer dâ Ă une petite Ă©chelle des erreurs peuvent ĂȘtre remises en cause plus vite et de nouveaux chemins apparaitre plus clairement, ceux des possibles et malgrĂ© tout des impossibles ».-Gouttes dâeau et ensemble des gĂ©nĂ©rationsOn sâinscrit dans une fraternitĂ© et une solidaritĂ© vis-Ă -vis des gĂ©nĂ©rations passĂ©es qui, lorsquâelles ont luttĂ© contre les forces de mort, ont mis au monde des libertĂ©s, des Ă©galitĂ©s, des solidaritĂ©s. Les actions de solidaritĂ©s sont ainsi des devoirs de mĂ©moire et de gratitude. Et les souffles de ces ancĂȘtres peuvent contribuer Ă nous donner des les gĂ©nĂ©rations futures nous demandent de leur laisser des marges de manĆuvres pour devenir ce quâelles voudront ĂȘtre. Leurs appels peuvent contribuer Ă nous les gĂ©nĂ©rations prĂ©sentes qui, si elles mettent en Ćuvre des moyens dĂ©mocratiques, justes, Ă©cologiques et pacifiques, portent cette espĂ©rance qui les porte Ă son non seulement la goutte dâeau est dans lâocĂ©an mais, dâune certaine façon lâocĂ©an est dĂ©jĂ lĂ dans la goutte dâeau. De la goutte dâeau Ă la rosĂ©e il nây a quâun pas. RosĂ©e du matin, aube dâhumanitĂ©, printemps dâ RESPONSABILITES EN QUESTIONS AprĂšs avoir rappelĂ© quelques citations nous mettrons en avant une sĂ©rie de responsabilitĂ©s aux consĂ©quences de plus en plus dramatiques dans le domaine citations lumineusesNous sommes tous responsables de tout devant tous et moi plus que tous les autres. DostoĂŻevski Vous connaissez cette phrase de DostoĂŻevski Nous sommes tous responsables de tout devant tous et moi plus que tous les autres. ». Non pas Ă cause de telle ou telle culpabilitĂ© effectivement mienne, Ă cause des fautes que jâaurais commises, mais parce que je suis responsable dâune responsabilitĂ© totale, qui rĂ©pond de tous les autres et de tout chez les autres, mĂȘme de leur LevinasJe crois que nous naissons innocents et que nous avons Ă nous rendre responsables, que nous ne pouvons jamais prĂ©voir toutes les consĂ©quences de nos actes mais quâil y a toujours, malgrĂ© tout, quelque chose Ă tenter, quelque entreprise commune Ă engager. Francis JeansonTu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisĂ©. Antoine de Saint-ExupĂ©ryDĂšs lors que lâon ne croit plus en Dieu ni en la survie dans lâau-delĂ , câest lâHomme qui devient responsable de tout ce qui vit, de tout ce qui, dans la douleur, est vouĂ© Ă souffrir de la vie. NietzscheNous avons atteint lâĂąge dâhomme, ce qui signifie que nous sommes responsables de nous-mĂȘmes Ă un point jamais Ă©galĂ© dans lâhistoire des sociĂ©tĂ©s modernes. Cette augmentation de la responsabilitĂ© nous rend, dans son mouvement mĂȘme, plus vulnĂ©rables, car elle suppose dâaccroĂźtre la capacitĂ© de chacun Ă agir Ă partir de son autoritĂ© privĂ©e et de son jugement personnel sans lesquels on bascule dans lâimpuissance et la souffrance EhrenbergRespecter les gĂ©nĂ©rations futures câest construire une sociĂ©tĂ© humainement soutenable en particulier appliquer le principe de prĂ©caution en maĂźtrisant la technoscience et redĂ©finir le droit de la responsabilitĂ© en tenant compte de la valeur mĂȘme des biens naturels en dehors de tout usage socio-Ă©conomique demain des petits enfants sujets de leurs propres vies ou objets de la vie de quelques gĂ©nĂ©rations qui nâauront pas su prendre aujourdâhui leurs responsabilitĂ©s ?Lâauteur de ce blogAgis de telle sorte que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence dâune vie authentiquement humaine sur terre. Hans Jonas - LES RESPONSABLES DE LA DEBACLE ECOLOGIQUE Dâabord pour comprendre comment nous en sommes arrivĂ©s Ă cette situation prĂ©sente nâest-il pas nĂ©cessaire de resituer les responsabilitĂ©s de la dĂ©gradation environnementale dans le temps, cela avant lâanthropocĂšne puis pendant celui-ci c'est-Ă -dire cette pĂ©riode de la domination de lâhomme sur lâenvironnement dâenviron 170 ans ? Doivent dĂ©jĂ apparaitre de nombreux acteurs de cette dĂ©bĂącle ne saurait oublier dans cette histoire les nombreux avertissements sur la route de cette dĂ©bĂącle Ă©cologique Ensuite il sâagira de constater les logiques profondes du productivisme. Celles-ci devraient nous permettre de mettre en avant les mĂ©canismes des responsabilitĂ©s. Ce sont ces logiques qui produisent aujourdâhui la dĂ©bĂącle Ă©cologique. Sera alors venu le temps de souligner des critĂšres de dĂ©termination des responsabilitĂ©s et avec eux devraient apparaitre encore mieux les acteurs qui, aujourdâhui, sont responsables de cette dĂ©bĂącle. - UNE SYNTHESE DE LâHISTOIRE DES RESPONSABILITES DE LA DEBACLE ECOLOGIQUELes proportions dans le temps sont impressionnantes et nous appellent Ă une certaine humilitĂ© ou plutĂŽt Ă une humilitĂ© certaine. En effet si lâon ramĂšne lâĂąge de la Terre Ă 24 heures, lâhomme apparait les 5 derniĂšres secondes et lâanthropocĂšne Ă©poque industrielle correspondrait aux 2 derniers milliĂšmes de la derniĂšre distinguerons lâimmense pĂ©riode des dĂ©buts de lâhumanitĂ© jusquâĂ lâanthropocĂšne 1puis les 170 derniĂšres annĂ©es 1850-2020⊠de cette domination de lâhomme sur la biosphĂšre. 2.- Des dĂ©buts de lâhumanitĂ© 2 millions dâannĂ©es jusquâĂ lâanthropocĂšne 1850- La pĂ©riode de dĂ©pendance de lâhomme par rapport Ă la nature est immense puisquâelle sâĂ©tend des origines de lâhumanitĂ© c'est-Ă -dire du genre Homo 2 millions dâannĂ©es sans remonter Ă Tumai, 7 millions dâannĂ©es ou Ă Lucy, 3 millions dâannĂ©es jusquâĂ environ 11700 ans avant notre Ăšre la fin de la derniĂšre pĂ©riode glaciaire.Les ĂȘtres humains Ă©taient vraisemblablement complĂštement dĂ©pendants de la nature. La lignĂ©e humaine vivait de la chasse, de la pĂȘche, de la cueillette. Une certaine forme dâharmonie » existait probablement entre de petits groupes et la nature ce qui nâexcluait pas des attaques de bĂȘtes fauves et lâarrivĂ©e de catastrophes Ă©cologiques, mais la nature Ă©tait considĂ©rĂ©e comme une mĂšre, comme une La pĂ©riode dâapparition dâun pouvoir de lâhomme sur la nature se situe de la fin de lâholocĂšne et sâĂ©tend donc sur les 11700 derniĂšres annĂ©es et cela jusquâĂ la rĂ©volution industrielle en Angleterre et en Europe Ă la fin du XVIIIe phĂ©nomĂšne de sĂ©dentarisation voit le jour, ainsi que lâĂ©levage dâanimaux, lâirrigation, la crĂ©ation de rĂ©serves dâeaux et de cĂ©rĂ©ales. Câest lâinvention de lâagriculture, autrement dit la transformation et la mise en valeur du milieu naturel pour obtenir des produits vĂ©gĂ©taux et animaux utiles Ă lâhomme. Ce pouvoir sur la nature se traduit donc par lâutilisation des ressources nâen reste pas moins que la plupart des sociĂ©tĂ©s Ă cette Ă©poque refusent la sĂ©paration de lâĂȘtre humain par rapport Ă la nature dont on se considĂšre comme partie intĂ©grante ou simplement associĂ© Ă elle-mĂȘme si on commence Ă la dominer. - On arrive ainsi Ă une pĂ©riode de soumission de la nature. Du XVIe au XIXe siĂšcle câest le grand tournant dans les thĂ©ories et les pratiques entre lâĂȘtre humain et la nature devient un objet au service de lâhomme. La science et la raison humaine se trouvent face aux objets naturels, et lâEurope exploite les hommes et la nature Ă travers la colonisation. Un dĂ©bat sur les rapports entre les ĂȘtres humains et la nature apparait et continue jusquâĂ nos Bible avait dĂ©jĂ en avant cet impĂ©ratif Soyez fĂ©conds, emplissez la terre et soumettez-la. » Certains insisteront sur le fait que Dieu a donnĂ© la terre Ă lâhomme pour quâil la soumette mais non pour quâil la dĂ©truise. Va ainsi dans ce sens lâencyclique du pape François de mai 2015 Laudato si », LouĂ© sois-tu, qui met en avant la sauvegarde de la maison commune.»Sur la pĂ©riode du XVIIĂšme Ă nos jours on peut souligner deux textes clefs symboliques, lâun de Descartes, lâautre de faveur de cette possession de la nature citons Descartes [âŠ] connaissant la force et les actions du feu, de lâeau, de lâair, des astres, des cieux et de tous les autres corps qui nous environnent [âŠ] nous les pourrions employer en mĂȘme façon Ă tous les usages auxquels ils sont propres, et ainsi nous rendre comme maĂźtres et possesseurs de la nature. Ce qui nâest pas seulement Ă dĂ©sirer pour lâinvention dâune infinitĂ© dâartifices qui feraient quâon jouirait sans aucune peine des fruits de la terre et de toutes les commoditĂ©s qui sây trouvent, mais principalement aussi pour la conservation de la santĂ©, laquelle est sans doute le premier bien et le fondement de tous les autres biens de cette vie [âŠ].»Discours de la mĂ©thode, 1637, 6e partie, classique Larousse.DĂ©nonçant ce dĂ©ferlement de violence de lâhomme contre le vivant, Claude LĂ©vi-Strauss Ă©crira beaucoup plus tard en 1973 On a commencĂ© par couper lâhomme de la nature, et par le constituer en rĂšgne souverain ; on a cru effacer ainsi son caractĂšre le plus irrĂ©cusable, Ă savoir quâil est dâabord un ĂȘtre vivant. Et en restant aveugle Ă cette propriĂ©tĂ© commune, on a donnĂ© le champ libre Ă tous les abus [âŠ]. » Anthropologie structurale, Plon, 1973, p. 53Câest cette autodestruction qui nous a amenĂ©s au bord du gouffre. Comment ?-Les responsabilitĂ©s des acteurs de lâanthropocĂšne dans la dĂ©bĂącle Ă©cologiqueLa premiĂšre rĂ©volution industrielle est synonyme de mĂ©canisation, de dĂ©veloppement minier et mĂ©tallurgique, dâurbanisation⊠Mais câest la deuxiĂšme rĂ©volution industrielle Ă partir de 1850-1880 qui va encore changer le rapport Ă la nature Ă travers en particulier lâutilisation de nouvelles Ă©nergies pĂ©trole, gaz, mais surtout le dĂ©veloppement du charbon. Les forĂȘts reprĂ©sentaient encore la source dâĂ©nergie essentielle en 1850, cinquante ans plus tard câest le charbon. Les sociĂ©tĂ©s sâurbanisent, la nourriture et lâĂ©nergie sont achetĂ©es, les paysans commencent Ă devenir moins nombreux. On est entrĂ© dans lâ En premier lieu le terme dâanthropocĂšne de plus en plus reconnu a Ă©tĂ© inventĂ© en 2002 par un chercheur Paul Crutzen, prix Nobel de chimie, 1995 qui affirme que nous avons changĂ© dâĂšre gĂ©ologique. Nous sommes entrĂ©s dans une Ăšre dont lâhomme est devenu la force dominante ». AprĂšs la derniĂšre glaciation, les plus de dix mille annĂ©es de lâĂšre holocĂšne Ă©taient Ă une tempĂ©rature stable et relativement chaude, elle a permis lâapparition de lâagriculture et des civilisations. Cette nouvelle Ăšre dominĂ©e par lâhomme commence il y a environ 250 ans machine Ă vapeur 1769 si on la fait naitre Ă la rĂ©volution industrielle Angleterre fin XVIIIĂšme, France dĂ©but XIXĂšme.Dâautres pensent quâil est plus juste de la situer au moment de lâexplosion des Ă©nergies fossiles Ă partir de 1850 avec le charbon ensuite le premier puits de pĂ©trole qui arrive en 1859. De 1850 Ă 2020 lâanthropocĂšne a donc, Ă ce jour, environ 170 de lâanthropocĂšne peut se ramener Ă trois Ă©lĂ©ments Ă partir de 1850 câest lâutilisation massive des Ă©nergies fossiles, au XXĂšme siĂšcle la population est multipliĂ©e par quatre en 1900 1,6 milliard dâhabitants, en 2000 6,1milliards et fin 2019 7,7 milliards,la consommation dâĂ©nergie multipliĂ©e par 8,3 en 1900 965 millions de tonnes Ă©quivalent pĂ©troleTEP en 2000 8000 millions TEP et en 2015 13,649 millions de TEP. - En second lieu voilĂ les dominations de quelques Etats et de quelques unes de leurs dâabord lâAngleterre qui plonge dans lâexploitation de la houille au dĂ©but du XIXĂšme. Pourquoi ? Parce quâil y avait une crise de la principale ressource Ă©nergĂ©tique en Europe, les forĂȘts en effet ne suffisent plus, elles sont victimes dâune dĂ©forestation et le prix du bois le charbon apparaissent les machines Ă vapeur, les fonderies, arrive aussi lâexploitation de matiĂšres premiĂšres de pays colonisĂ©s, par exemple le coton des AmĂ©riques. LâAngleterre domine le monde, le colonialisme marche cĂŽte Ă cĂŽte avec le sont ensuite les Etats-Unis qui se lancent dans une seconde Ă©nergie fossile qui est nouvelle, le pĂ©trole. A partir du premier puits en 1859 câest la ruĂ©e vers lâor noir. »Une entreprise, la Standard Oil de Rockfeller, apparait en 1870 avec ses extractions, ses pipe lines, ses tankers. Avec le pĂ©trole la rĂ©volution industrielle se dĂ©veloppe, ainsi voilĂ lâĂ©clairage, le chauffage, le bĂ©tonâŠLes firmes pĂ©troliĂšres vont aussi en Russie, en Iran. Total apparait en 1924. Quant Ă la marine anglaise elle abandonne le charbon pour le En troisiĂšme lieu voilĂ les deux guerres mondiales dont lâenvironnement est aussi une victime, voilĂ aussi les dĂ©buts de la sociĂ©tĂ© de consommation ⊠La guerre est synonyme de souffrances humaines, de destructions matĂ©rielles et aussi de destructions environnementales considĂ©rables non seulement par les conflits armĂ©s qui font de la nature une victime blessĂ©e, meurtrie, dĂ©truite mais, aussi, par la production des armements qui font une utilisation massive, permanente et dramatique des matiĂšres premiĂšres. Voir nos articles Conflits armĂ©s et environnement ».Elle est aussi synonyme de fortunes industrielles Ă partir des constructions dâavions, de canons, de chars, de munitions. La guerre est un coup de fouet pour le scientifique du travail Ă la chaine, le taylorisme, dĂ©finie en 1880 , se dĂ©veloppe. La chimie et des industries apparaissent, on tue lâennemi gaz de combat dĂšs la PremiĂšre guerre mondiale, zyklon B des chambres Ă gaz, agent orange au Vietnam. On se lance dans lâagriculture productiviste et on pollue aussi une partie du vivant avec en particulier des pesticides. Lâentreprise Monsanto est créée en 1901, elle se spĂ©cialise dans les biotechnologies rue commence Ă appartenir aux voitures, symboles de modernitĂ©, des productions apparaissent, Renault en 1898, Ford en 1903, General Motors en Etats-Unis, aprĂšs la grande crise de 1929 et la sortie de la Seconde guerre mondiale, se dĂ©veloppent tous En quatriĂšme lieu voilĂ lâaprĂšs guerre de 1945 et la grande accĂ©lĂ©ration » de 1950 Ă nos jours avec les sociĂ©tĂ©s de consommation Câest lâaprĂšs guerre de 1945 Ă 1950 puis la grande accĂ©lĂ©ration de lâanthropocĂšne » de 1950 Ă nos jours⊠Les armes nuclĂ©aires ouvrent une Ăšre de menaces sur lâhumanitĂ© et la nature. La guerre froide est une course effrĂ©nĂ©e entre les supergrands », Etats-Unis et Union soviĂ©tique, Ă travers entre autres une course aux armements destructrice de lâ le temps aussi de la consommation de masse Ă travers voitures, constructions de logements, appareils Ă©lectromĂ©nagers, industries agro alimentairesâŠEn ce sens on peut dire que les consommateurs ont des responsabilitĂ©s variables selon les contenus et les quantitĂ©s de consommation, le fait par exemple dâune surconsommation de viande est une des causes de la dĂ©forestation au profit des consommation explose dans lâensemble des pays du Nord de la planĂšte et peu Ă peu dans les pays Ă©mergents. Lâexplosion dĂ©mographique dans les pays du Sud et celle de la pauvretĂ© qui y est attachĂ©e ajoutent aux problĂšmes, drames et menaces est cette histoire des responsabilitĂ©s. Quelle est celle des avertissements ?- DE NOMBREUX AVERTISSEMENTS FACE A LA DEBACLE ECOLOGIQUE On peut toujours se dire que les acteurs, personnels et collectifs, de ces avertissements nâont pas Ă©tĂ© assez nombreux, radicaux, tenaces, volontaires , organisĂ©s puisque la dĂ©bĂącle Ă©cologique est lĂ . On ne saurait oublier pourtant des militants et militantes qui ont payĂ© de leurs vies leurs engagements. Et dâautres qui ont commencĂ© des remises en cause dans leurs thĂ©ories et leurs pratiques. On ne saurait oublier tous ces actes porteurs de certains changements et se dire que la dĂ©bĂącle Ă©cologique aurait pu ĂȘtre plus rapide et plus massive sâils nâavaient pas Ă©tĂ© lĂ . On ne saurait oublier enfin la puissance des forces et des logiques du lâon rĂ©sonne en termes de personnes voilĂ , symboliquement , les uns aprĂšs les autres, une foule qui serait probablement la suivante en tĂȘte lâimmense cortĂšge des humains et de lâensemble du vivant, victimes des problĂšmes des drames et des menaces environnementaux, dont les survivants tĂ©moignent,viennent ensuite des auteurs anti productivistes ,puis des scientifiques, des militants dâassociations,des fonctionnaires dâorganisations internationales,dâ autres auteurs de nombreuses disciplines, des politiciens, des parties de populations qui prennent conscience et se remettent en causeâŠDes avertissements sur la dĂ©gradation mondiale de lâenvironnement commencent et se multiplient mais le productivisme continue. DĂ©gradation des ressources naturelles, catastrophes Ă©cologiques, menaces de diverses sortes, rĂ©chauffement climatique, espĂšces dĂ©cimĂ©es, pollutions multiples le doute accompagne la toute-puissance. Trois approches de lâenvironnement apparaissent et se sont dĂ©veloppĂ©es avant tout sous la pression des problĂšmes, des drames et des menaces scientifique de lâenvironnement 1, lâapproche socio-Ă©conomique de lâenvironnement2, lâapproche politico-juridique3.- Lâapproche scientifique de lâenvironnement se dĂ©veloppe. LâĂ©tude des relations des espĂšces avec leurs milieux a produit des premiers effets seulement au XIXe siĂšcle. Des historiens de lâĂ©cologie Acot, DelĂ©age, Drouin Ă la fin des annĂ©es 1980 ont montrĂ© que lâĂ©cologie scientifique est plus que centenaire. Les concepts sont nĂ©s en Europe au XIXĂšme puis ont gagnĂ© les Etats-Unis. Au XIXĂšme retenons la botanique gĂ©ographique avec Humboldt et Warming, puis bien sĂ»r la thĂ©orie de lâĂ©volution avec Darwin. En 1866 Haeckel est lâinventeur du terme Ă©cologie. Au dĂ©but du XXĂšme voilĂ les premiĂšres Ă©tudes de la biosphĂšre, voilĂ aussi lâĂ©cosystĂšme puis lâĂ©cologie animale, la chaine alimentaire, la niche Ă©cologique, les points chauds de la biodiversitĂ©âŠVoilĂ des Ă©tudes des Nations Unies, de rĂ©seaux de chercheurs et dâONG sur la dĂ©gradation de la aussi les climatologues et leurs travaux, en particulier Ă partir du premier rapport du GIEC en 1990, ils alertent la communautĂ© internationale sur le rĂ©chauffement, ces travaux ont Ă©tĂ© primordiaux dans la prise de conscience. Les autres rapports sont de 1995 , .2001 , 2007, 2013-14, 2019 rapport spĂ©cial sur les ocĂ©ans et les zones glaciaires, le prochain sera publiĂ© le premier semestre de faut cependant souligner que si Arrhenius, chercheur suĂ©dois, avait expliquĂ© en 1895 le rĂŽle de lâeffet de serre , de 1895 Ă 1956 câest le silence chez les climatologues alors quâune commission internationale de climatologie avait Ă©tĂ© créée en 1926. En 1956-57 des chercheurs aux Etats-Unis reprennent cette hypothĂšse et la prĂ©cisent mais de 1956 Ă 1976 câest une obstruction de la part des climatologues dominants aux Etats-Unis et en Europe qui Ă©crivaient que le monde sâacheminait vers un petit Ăąge glaciaire.Voir notre article in Incertitude juridique, incertitude scientifique », Presses universitaires de Limoges, 2001.Le GIEC sera enfin créé en Lâapproche socio-Ă©conomique de lâenvironnement se trouve face Ă la puissante machine productiviste. Elle a Ă©tĂ© plus tardive il a fallu attendre 1960 pour que lâidĂ©e selon laquelle les ressources naturelles nâĂ©taient pas forcĂ©ment illimitĂ©es commence Ă ĂȘtre prise en compte !Câest le fameux rapport demandĂ© Ă des chercheurs du Massachussets Institute of Technologie par le Club de Rome en 1970 et publiĂ© en 1972, Les limites Ă la croissance », qui avertit clairement que le monde va vers un effondrement sous les effets conjuguĂ©s de la pollution, de lâexplosion dĂ©mographique et du manque de ressources. On ne peut avoir de croissance illimitĂ©e dans un monde ces auteurs se joignent les ouvrages et articles de philosophes, de sociologues , dâĂ©conomistes et de beaucoup dâautres qui lancent de multiples avertissements et proposent des faut souligner ici Ă©galement le rĂŽle essentiel des associations, des ONG dans la prise de conscience des citoyens, dans les pressions sur les pouvoirs politiques, dans la mise en avant dâalternatives. - Lâapproche politico-juridique de lâenvironnement dramatiquement premier lieu au niveau international on peut retenir la date de la ConfĂ©rence de Stockholm de 1972, moment de prise de conscience de la responsabilitĂ© des Ătats, lâenvironnement devient un enjeu politique. Les Ătats ont Ă©tĂ© obligĂ©s de rĂ©pondre â nationalement, rĂ©gionalement, internationalement â Ă cette pression des faits et des opinions publiques. En 1992 la ConfĂ©rence de Rio marquera des avancĂ©es juridiques, mais celle encore Ă Rio en 2012 marquera une rĂ©cession des volontĂ©s. Rappelons que câest en 1972 Ă la ConfĂ©rence de Stockholm quâest Ă©voquĂ© pour la premiĂšre fois au niveau de lâensemble les Etats le danger du rĂ©chauffement climatique, quâil faut attendre 1992 pour voir une convention, 1997 pour quâarrive son protocole, 2005 pour quâil entre en vigueur, 2015 pour un nouvel accord Ă Paris qui est entrĂ© en vigueur en 2016, soit au total 44 ans 1972-2016 pour faire les premiers pas » ! Certes un chemin de mille pas commence par quelques pas, mais quel est le temps qui reste pour construire cet intĂ©rĂȘt commun de lâhumanitĂ© ?On a donc, souvent, dĂ©cidĂ© ⊠quâon dĂ©ciderait plus tard. On retrouve cette tendance lourde dans la plupart des confĂ©rences climatiques prĂ©cĂ©dentes. A lâauberge de la dĂ©cision les gens dorment bien » dit un proverbe. Les dĂ©lĂ©gations Ă©taient certes motivĂ©es pour lâAccord sur le climat de 2015, en surmontant parfois des intĂ©rĂȘts nationaux, en dĂ©gageant parfois des intĂ©rĂȘts communs, ce qui nâĂ©tait pas rien, mais lorsque lâintĂ©rĂȘt commun de lâhumanitĂ© les appelle pourquoi ne rĂ©pondent-elles pas ?En second lieu lâAccord de Paris, sans remises en cause des responsabilitĂ©s, persiste dans des formes dâinjustice climatique. Ce consensus pour trouver un accord entre les Etats est la preuve, affirment certains, quâil y eu un compromis portĂ© la justice climatique câest Ă dire par la reconnaissance que les pays dĂ©veloppĂ©s et les pays en dĂ©veloppement ont du principe consacrĂ© Ă nouveau par l'Accord principe dĂ©jĂ prĂ©sent dans la Convention de 1992 et dans le Protocole de 1997des responsabilitĂ©s communes mais diffĂ©renciĂ©es dans le changement climatique et que leurs capacitĂ©s respectives Ă y faire face sont inĂ©gales. -Mais sont renvoyĂ©s dans le prĂ©ambule ce qui est mieux que rien mais qui nâest pas assez contraignant les impĂ©ratifs dâune transition juste, le respect des droits de lâhomme, des droits des peuples autochtones, lâĂ©quitĂ© entre les gĂ©nĂ©rations. Vous avez dit justice ?- En plus de cela il y a, dirait Aragon, un silence qui a le poids des larmes », celui sur les dĂ©placĂ©s environnementaux et sur leurs droits. Quelle honte, quelle tristesse, quelle fuite devant les responsabilitĂ©s ! On sait quâils sont et seront surtout dans les pays du Sud. VoilĂ qui en dit long sur ce qui constitue dĂ©jĂ , aux yeux de certains, de nouvelles classes dangereuses en voie dâexplosion dans les dĂ©cennies Ă venir. Au moins aurait-on pu avoir le courage minimal dâannoncer la nĂ©cessitĂ© dâune rĂ©union internationale spĂ©cifique. Vous avez dit justice ?-Aucun mĂ©canisme clairement dĂ©fini pour faciliter le transfert des technologies, pour supprimer des barriĂšres Ă lâaccĂšs, barriĂšres liĂ©es aux droits de propriĂ©tĂ© intellectuelle. Vous avez dit justice ?-Egalement certes les parties qui reconnaissent la nĂ©cessitĂ© dâĂ©viter et de rĂ©duire au minimum les pertes et prĂ©judices liĂ©s aux effets nĂ©fastes des changements climatiques et dây remĂ©dier mais la dĂ©cision de la COP prĂ©cise que lâAccord ne peut donner lieu ni servir de fondement Ă aucune responsabilitĂ© ni indemnisation. » Les pays dĂ©veloppĂ©s refusent de devoir indemniser les pays en dĂ©veloppement pour les dommages climatiques. Vous avez dit justice ?-Enfin lâabsence aussi dâun tribunal international sur la justice climatique, mĂȘme si on peut estimer trĂšs positif le fait que des associations saisissent des tribunaux nationaux pour poursuivre lâEtat considĂ©rant quâil ne faisait pas assez pour lutter contre le rĂ©chauffement climatique. Vive la justice climatique !Voir sur ce site notre article lâAccord de Paris sur le climat.» .Certes ces approches scientifiques, socio-Ă©conomiques et politico-juridiques ont eu ici et lĂ des aspects positifs. Mais les logiques et la puissance du productivisme ont empĂȘchĂ© des contre-mĂ©canismes, radicaux et Ă tous les niveaux gĂ©ographiques , de se mettre en groupes de pression industriels, la puissance de la financiarisation banques, bourses⊠à partir de 1971 date de la fin de la convertibilitĂ© du dollar en or, lâarrivĂ©e des pays Ă©mergents dans le systĂšme productiviste, tous ces Ă©lĂ©ments font que cette course effrĂ©nĂ©e en arrive ainsi en 2020 Ă plus de 1400 milliards de tonnes de dioxyde de carbone accumulĂ©s depuis deux siĂšcles et prisonniers dans la basse atmosphĂšre câest Ă dire entre 0 et 15 km au dessus du niveau de la documentaire remarquable intitulĂ© Lâhomme a mangĂ© la Terre », de Jean-Robert Viallet Arte , 2019. se termine en affirmant que lâanthropocĂšne est peut-ĂȘtre un point de non retour. » Les collapsologues se multiplient, ils croient Ă lâeffondrement » de la civilisation industrielle dans les annĂ©es et les dĂ©cennies qui , comme Edgar Morin, croient encore Ă une mĂ©tamorphose de lâhumanitĂ© » .Telle est cette synthĂšse des avertissements Ă©cologiques. Quelles sont les logiques des responsabilitĂ©s environnementales ?- LES LOGIQUES PROFONDES ET LES RESPONSABILITES DE LA DEBACLE ECOLOGIQUECes logiques sont au nombre de douze, elles peuvent ĂȘtre regroupĂ©es en six points .sur Les causes de la dĂ©bĂącle Ă©cologique » voir nos quatre articles.-La recherche du profit, la financiarisation de lâĂ©conomie, lâexpropriation des Ă©lues et des citoyenne La recherche du profit est un mobile puissant pour des organismes et des personnes. Elle met de cĂŽtĂ© dâautres logiques qui ne la favorisent pas, ainsi la protection Ă©cologique⊠sauf si celle-ci lui apparait rentable. - La financiarisation de lâĂ©conomie est synonyme de fructification des patrimoines financiers avec des opĂ©rateurs, Ă la fois puissants et fragiles, qui ont donc des logiques spĂ©cifiques . -Lâexpropriation des Ă©lues et des citoyennes nâa-t-elle pas tendance, ici ou lĂ , Ă apparaĂźtre ou Ă se dĂ©velopper ? Ainsi les marchĂ©s financiers nâentraĂźnent-ils pas une expropriation du politique par le financier ? La primautĂ© du libre-Ă©change et la puissance des firmes gĂ©antes nâentraĂźnent-elles pas une expropriation du social par lâĂ©conomique ? La compĂ©tition nâentraĂźne-t-elle pas une expropriation de la solidaritĂ© par lâindividualisme ? La vitesse nâest-elle pas un facteur de rĂ©partition des richesses et des pouvoirs qui dĂ©favorise ou rejette des organismes et des individus plus lents ?- LâefficacitĂ© Ă©conomique et la prioritĂ© du court terme. - LâefficacitĂ© Ă©conomique est synonyme du moment oĂč, cessant dâĂȘtre au service de la satisfaction de vĂ©ritables besoins, la recherche dâefficacitĂ© devient sa propre La prioritĂ© du court terme est synonyme de dictature de lâinstant au dĂ©triment dâĂ©laboration de politiques Ă long terme qui soit ne sont pas pensĂ©es en termes de sociĂ©tĂ©s humainement viables, soit ne sont pas mises en Ćuvre et disparaissent dans les urgences fautes de moyens et de est loin de certaines tribus dâindiens qui prenaient des dĂ©cisions en essayant de penser leurs effets sur plusieurs gĂ©nĂ©rations⊠- Le culte de la croissance, la course aux quantitĂ©s, la conquĂȘte et la dĂ©fense des parts de Le culte de la croissance est synonyme du toujours plus », de course aux quantitĂ©s, de mise en avant de critĂšres Ă©conomiques supĂ©rieurs aux critĂšres sanitaires, environnementaux, sociaux, culturels, de surexploitation des ressources naturelles, de fuite en avant dans une techno science qui a tendance, ici et lĂ , Ă sâauto reproduire et Ă dĂ©passer les ĂȘtres humains. - La course aux quantitĂ©s est synonyme dâune surexploitation des ressources naturelles, de surproductions, de crĂ©ations de pseudos besoins alors que des besoins vitaux ne sont pas satisfaits pour la grande majoritĂ© des habitants de notre planĂšte. -La conquĂȘte et la dĂ©fense des parts de marchĂ© est synonyme dâun libre-Ă©change tout-puissant qui repose sur des affrontements directs, des absorptions des faibles par les forts, des guerres des prix, des efforts de productivitĂ© qui poussent Ă de nouvelles conquĂȘtes de nouveaux marchandisation du monde et de la nature, la domination sur la La marchandisation du monde est synonyme de transformation, rapide et tentaculaire, de lâargent en toute chose et de toute chose en argent. VoilĂ de plus en plus dâactivitĂ©s transformĂ©es en marchandises, dâĂȘtres humains plus ou moins instrumentalisĂ©s au service du marchandisation de la nature. Les Ă©lĂ©ments du vivant animaux, vĂ©gĂ©taux sont dĂ©cimĂ©s, les Ă©lĂ©ments de lâenvironnement sont entrĂ©s dans le marchĂ© eaux, sols, airâŠ.Dans ce systĂšme tout vaut tant », tout est plus ou moins Ă vendre ou Ă acheter. Voir La marchandisation de la nature » voir nos trois billets sur ce site et notre article in MĂ©langes en lâhonneur de Soukaina Bouraoui, Mahfoud Ghezali et Ali MĂ©kouar, Hommage Ă un printemps environnemental, PUF,2016.- La domination sur la nature fait de celle-ci un objet au service des ĂȘtres humains, ses ressources sont souvent exploitĂ©es comme si elles Ă©taient inĂ©puisables, de toutes façons certains pensent que lâhomme est capable de se substituer peu Ă peu Ă la nature Ă travers une artificialisation totalisante, il commence Ă se dire mĂȘme capable, aprĂšs lâavoir rĂ©chauffĂ©e, de mettre la Terre Ă lâombre » par de gigantesques projets technologiques gĂ©o-ingĂ©nierie.-La militarisation du logique profonde est synonyme de recherches scientifiques Ă des fins militaires en particulier sur les armes de destruction massive, synonymes dâindustries dâarmements, de camps militaires et de grandes manĆuvres, de rĂ©gimes militaires ou de poids de lâarmĂ©e dans des rĂ©gimes politiques, -Logique qui est Ă©galement synonyme de besoins vitaux non satisfaits et de participation Ă des inĂ©galitĂ©s criantes de territoires et dâĂȘtres humains victimes des guerres. Dans plusieurs articles ainsi que dans nos deux ouvrages Construire la paix » Ă©ditions La Chronique sociale,1988 nous avons soulignĂ© les liens multiples et dramatiques entre "les conflits armĂ©s et l'environnement".-La logique de compĂ©tition. - La logique de compĂ©tition est omniprĂ©senteElle alimente les logiques prĂ©cĂ©dentes et elle est alimentĂ©e par ces logiques. Nous sommes entrĂ©s dans la rĂ©volution scientifique, il faut ĂȘtre novateur, notre droit Ă lâexistence est fonction de notre rentabilitĂ© ! Etre ou ne pas ĂȘtre compĂ©titif » nous dit le systĂšme, si vous nâĂȘtes pas compĂ©titif â pays, rĂ©gion, ville, entreprise, universitĂ©, personneâŠ- vous ĂȘtes dans des perdants, vous ĂȘtes compĂ©tition est un discours-vĂ©ritĂ© qui a de trĂšs nombreux fidĂšles, ils sont envahis par cette obsession. On est entrĂ© dans le grand marchĂ©, il faut donc libĂ©raliser, dĂ©rĂšglementer, privatiser, peu importe le sens du vivre ensemble » et celui du bien commun ». La compĂ©tition est considĂ©rĂ©e comme sacrĂ©e, elle nous protĂšge, il nây a plus dâautres critĂšres dâapprĂ©ciation que la performance, la compĂ©titivitĂ©, la rentabilitĂ©. Chacun invoque la compĂ©titivitĂ© de lâautre pour soumettre sa propre sociĂ©tĂ© aux exigences systĂ©matiques de la machine Ă©conomique. » Ă©crivait magnifiquement et tragiquement AndrĂ© Gorz. La logique de la compĂ©titivitĂ© est Ă©levĂ©e au rang dâimpĂ©ratif naturel de la sociĂ©tĂ© » Ă©crit aussi avec la mĂȘme force Riccardo Petrella qui dĂ©nonce lâEvangile de la compĂ©titivitĂ© ». Voir LâEvangile de la compĂ©titivitĂ©, malheurs aux faibles et aux exclus », Riccardo Petrella, Le Monde diplomatique, septembre 1991et Litanies de Sainte CompĂ©titivitĂ© », Le Monde diplomatique, fĂ©vrier 1994.-La compĂ©tition pousse Ă la guerre donc participe Ă la dĂ©bĂącle Ă©cologiqueOn constate que le productivisme, pour maintenir ses taux de profit, a besoin de renouveler ses stocks dâarmements. Dans la compĂ©tition de la course aux armements, un des moyens massifs est la production de conflits armĂ©s. Les armements constituent une des logiques infernales du productivisme. Ils contribuent Ă fabriquer lâimage de lâennemi que lâon doit surpasser en armements. Ils contribuent Ă allumer des poudriĂšres. Ils portent atteinte dans leur production et leur utilisation aux populations et Ă lâenvironnement. Ils enlĂšvent des sommes colossales pour des besoins criants. Ils accroissent lâinsĂ©curitĂ© ce qui en appelle Ă de nouveaux armements et de nouvelles compĂ©tition pousse Ă la croissance dĂ©mographiqueLe productivisme a ici deux discours et deux affirme quâil faut ĂȘtre puissant et quâune population nombreuse est un atout dans la compĂ©tition militaire et Ă©conomique. A contrario il fabrique lâimage de lâadversaire ou de lâennemi en dĂ©nonçant les risques dâautres populations importantes, en particulier quant aux migrants et aux dĂ©placĂ©s environnementaux considĂ©rĂ©s comme de nouvelles classes fait on constate quâune population nombreuse peut ĂȘtre un poids pour lâĂ©conomie et lâenvironnement. Tout dĂ©pend du type de dĂ©veloppement, sâil est productiviste ou bien si des luttes pour le partage des richesses et contre la dĂ©bĂącle Ă©cologique sont engagĂ©es dans le pays en question. Dâautre part les coopĂ©rations interĂ©tatiques et les accueils bien organisĂ©s de rĂ©fugiĂ©s peuvent contribuer Ă des solidaritĂ©s et Ă©loigner la fabrication dâadversaires ou dâennemis. On constate aussi que le meilleur anticonceptionnel câest le dĂ©veloppement » lequel amĂšne Ă avoir moins dâenfants quand on sort de la faudrait pourtant des politiques de ralentissement de la croissance beaucoup plus volontaires puisquâen 2050, si tout continuait comme cela, il y aurait de lâordre de 10 milliards de terriens. Le productivisme y voit avant tout de nouveaux marchĂ©s. Peu importe lâempreinte Ă©cologique, Ă ses yeux on peut toujours rĂ©parer les destructions environnementales, câest la logique de la suprĂ©matie de la La compĂ©tition globale est terricide et humanicideFinalement on retrouve cette opposition fondamentale entre ceux et celles de loin les plus nombreux avec une vĂ©ritable colonisation des esprits » qui pensent que la compĂ©tition est naturelle, quâelle est saine, bonne, nĂ©cessaire .Et ceux et celles pour lâinstant moins nombreux, mais quelque chose de minoritaire nâest pas faux pour autantâŠcâest simplement minoritaire qui pensent que la compĂ©tition est un produit de lâhistoire, quâil y a des compĂ©titions liĂ©es aux pĂ©riodes et aux sociĂ©tĂ©s, que le productivisme pousse Ă une compĂ©tition omniprĂ©sente, omnipotente, compĂ©tition mortifĂšre doit laisser la place aux solidaritĂ©s, aux coopĂ©rations, aux fronts communs. Les biens communs, le vivre ensemble » peuvent et doivent lâemporter face aux pĂ©rils communs qui sâappellent la dĂ©bĂącle Ă©cologique, les armes de destruction massive, les inĂ©galitĂ©s criantes, la toute-puissance de la techno science et des marchĂ©s financiers, bref face Ă des logiques qui assassinent la Terre et lâHumanitĂ©. Voir notre article in Les biens communs environnementaux quels statuts juridiques ? », sous la direction de Jessica Makowiak et Simon Jolivet, Pulim , Collection les cahiers du CRIDEAU, 07/2017Telles sont les logiques profondes des responsabilitĂ©s environnementales. Mais existent-ils des critĂšres pour les dĂ©terminer ?- LES CRITERES DE DETERMINATION DES RESPONSABILITES DE LA DEBACLE ECOLOGIQUELa dĂ©termination des critĂšres doit ĂȘtre faite par des organisations indĂ©pendantes, il sâagit dâorganismes scientifiques travaillant souvent en rĂ©seau, dâorganisations internationales du systĂšme des Nations Unies, de secrĂ©tariats et dâorganismes spĂ©cialisĂ©s de conventions internationales de protection de lâenvironnement , enfin dâONG qui pour certaines dâentre elles ont des Ă©quipes compĂ©tentes pour Ă©tudier tel ou tel type de critĂšres et contribuent Ă faire connaitre de nombreuses Ă©tudes sont dâautant plus intĂ©ressantes quâelles montrent aussi lâĂ©volution des acteurs, en particulier des Etats, dans le recensement de ces des questions qui se pose est de savoir si lâon doit tenir compte dâune pĂ©riode historique plus ou moins longue Ainsi par exemple quelles responsabilitĂ©s historiques » des pays du Nord par rapport Ă ceux du Sud dans les Ă©missions de gaz Ă effet de serre? Et comment et jusquâĂ quel point prendre aussi en compte des Ă©volutions futures ?Les choses se compliquent Ă©galement en tenant compte des Ă©changes entre pays .On exporte des biens fabriquĂ©s dans un Etat pour une consommation dans un pays Ă©tranger, comment en tenir compte par exemple dans le rĂ©chauffement climatique ?Quels sont donc les critĂšres essentiels aujourdâhui ? Il sâagit de lâempreinte Ă©cologique qui est, Ă ce jour, le critĂšre le plus global .Il sâagit aussi des Ă©missions de gaz Ă effet de serre, critĂšre du rĂ©chauffement sont prises en compte dans lâempreinte Ă©cologique mais aussi de façon autonome .Nous pouvons enfin ajouter la valeur en eau, critĂšre appelĂ© Ă prendre plus dâimportance face aux pĂ©nuries hydriques prĂ©sentes et Ă venir. Nous ajouterons un critĂšre complĂ©mentaire relatif Ă la place occupĂ©e par chaque acteur dans le systĂšme productiviste .Enfin nous nous demanderons sâil nây a pas un autre critĂšre complĂ©mentaire. Est-ce quâune vision globale nâen appelle pas Ă une interrogation non seulement sur les gĂ©nĂ©rations passĂ©es et prĂ©sentes mais aussi sur les gĂ©nĂ©rations futures ? -Lâempreinte Lâempreinte Ă©cologique câest le poids de nos modes de vie sur lâenvironnement production, consommation, dĂ©chets, transportsâŠ.Elle est calculĂ©e en surfaces nĂ©cessaires pour ces modes de vie, câest lâhectare global », on peut ainsi calculer lâempreinte Ă©cologique de lâensemble de la population mondiale, dâun pays, dâune ville, dâune personneâŠLa planĂšte met Ă notre disposition 2,1 hectares globaux par habitant, en 2016 nous utilisons 2,7 hectares globaux par habitant de la Terre. Notre empreinte Ă©cologique dĂ©passe depuis 1986 nous disent des chercheurs, donc depuis plus dâ une trentaine dâannĂ©es la capacitĂ© de rĂ©gĂ©nĂ©ration de la Terre. A cette allure et Ă©tant donnĂ©e lâampleur de lâempreinte Ă©cologique il faudrait plusieurs planĂštes Terre » pour ce type de dĂ©veloppement productiviste. La Terre nâa donc plus la capacitĂ© de produire nos ressources et dâabsorber nos partir du 29 juillet 2019, lâhumanitĂ© vit Ă crĂ©dit jusquâau 31 est probable que les annĂ©es suivantes le jour du dĂ©passement sera de plus en plus avancĂ© dans lâannĂ©e. Ce Jour du dĂ©passement de la Terre câest le jour oĂč lâhumanitĂ© a consommĂ© toutes les ressources que la planĂšte est capable de produire en un an, creusant toujours plus notre dette Ă©cologique. A lâĂ©chelle de la planĂšte comme lâaffirme le WWF nous avons pĂȘchĂ© plus de poissons, abattu plus dâarbres et cultivĂ© plus de terres que ce que la nature peut nous offrir au cours d'une annĂ©e. » Quant Ă nos Ă©missions de gaz Ă effet de serre, elles ont Ă©tĂ© plus importantes que ce que nos ocĂ©ans, nos sols et nos forĂȘts peuvent date est calculĂ©e chaque annĂ©e par le Global Footprint Network GFN, crĂ©ateur du concept dâempreinte Ă©cologique, en liens dĂ©sormais avec le WWF. Cette date grignote peu Ă peu le calendrier, passant ainsi par exemple du 29 septembre en 1999 au 29 juillet en Cette empreinte Ă©cologique est marquĂ©e par de fortes inĂ©galitĂ©s donc par des responsabilitĂ©s niveau mondial le poids des modes de vie sur lâenvironnement, selon les Nations Unies, en 2005 reprĂ©sentait pour les pays du Nord 80% des ressources de la planĂšte pour 20% de la population niveau continental selon le Living Planet Report2009 en 2006 par continent quelle Ă©tait lâempreinte Ă©cologique ? AmĂ©rique du Nord 9,4 hectares globaux par habitant, Union europĂ©enne 4,8, AmĂ©rique latine 2 hectares, Asie 1,3, Afrique 1,1 niveau de chaque pays en 2012 lâempreinte va de 9,6 hectares pour les Emirats arabes unis, Ă 3,8 hectares pour la France, puis 1,8 hectare pour le BrĂ©sil, 2 pour la Chine et 1,9 pour lâInde, arrivent Ă la fin de la liste des pays comme par exemple le Bangladesh 0,5, lâAfghanistan 0,1, donc entre les deux pays extrĂȘmes une diffĂ©rence de 100âŠAux groupes de pays, Ă chaque pays et Ă chaque continent on peut ajouter les empreintes Ă©cologiques de villes, dâentreprises, de personnes qui visent donc cette forme fondamentale de responsabilitĂ© Ă©cologique. -Les Ă©missions de gaz Ă effet de accords internationaux prĂ©voient cette mesure compliquĂ©e Ă recenser et Ă Ă©missions mondiales de CO2 ont triplĂ© entre 1970 et 2017, cette tendance mondiale Ă ce jour octobre 2019 nâest pas encore radicalement remise en deux pays les plus gros Ă©metteurs Ă©taient en 2017 la Chine reprĂ©sentait 28 % du total mondial, les Etats-Unis 15% soit 43% Ă tous pays qui Ă©mettent le plus de GES par habitant sont diffĂ©rents Avec prĂšs de 50 tonnes de CO2 par an, le Qatar est le plus gros Ă©metteur de CO2par habitant, suivi par le KoweĂŻt et les Ămirats arabes unis. Par comparaison, chaque Français Ă©met 5,48 tonnes de CO2 par an. En effet ces pays du Golfe persique Ă©mettent de grosses quantitĂ©s de CO2 Ă cause de l'exploitation pĂ©troliĂšre et gaziĂšre, et de la faiblesse de leur population. Autres gros pollueurs par habitant les Ătats-Unis et l'Australie, cette derniĂšre Ă©tant trĂšs dĂ©pendante du pour les pays, les entreprises, les villes, les personnes et lâensemble des acteurs les Ă©missions de gaz Ă effet de serre sont , selon les cas, presque inexistantes, faibles , moyennes, importantes ou consommation dâeau et lâempreinte de lâ rappellera ce constat fait en particulier par lâUNICEF 1,1 milliard de personnes nâont pas accĂšs Ă lâeau potable. âą 2,6 milliards de personnes 1 tiers des habitants de la planĂšte ne disposent dâaucune installation sanitaire. âą 7 millions de personnes dont au moins 2 millions dâenfants de moins de 5 ans meurent chaque annĂ©e de maladies liĂ©es Ă lâeau. âą Plus de 1,6 millions dâenfants de moins de 5 ans meurent chaque annĂ©e de maladies liĂ©es Ă lâeau polluĂ©e. âą Des millions dâenfants souffrent de parasitoses, associĂ©es Ă la malnutrition et lâanĂ©mie. âą 118,9 millions dâenfants de moins de 15 ans souffrent de bilharziose, une grave maladie qui atteint le foi et les intestins. »- La consommation quotidienne en eau par habitant dans les zones rĂ©sidentielles sâĂ©lĂšve Ă 600 litres en AmĂ©rique du Nord et au Japon, entre 250 et 350 litres en Europe, elle est de 10 Ă 20 litres en Afrique subsaharienne. La moyenne mondiale de consommation dâeau par an est de 600m3 par habitant, soit 137 litres par jour. Au cours de 100 derniĂšres annĂ©es, la population mondiale a triplĂ© alors que la consommation dâeau pour lâutilisation humaine a Ă©tĂ© multipliĂ©e par 6. Aujourdâhui, la pĂ©nurie dâeau affecte 250 millions de personnes dans 26 pays pour un volume annuel de 1 000m3 par personne. »- Existe donc avant tout la consommation directe dâeau pour un usage domestique, industriel et surtout agricole, lâagriculture reprĂ©sente 70% de la consommation mondiale dâeau. DâoĂč lâun des intĂ©rĂȘts de la remise en cause de lâagriculture productiviste par dâautres Existe aussi le concept dâeau virtuelle c'est-Ă -dire la quantitĂ© dâeau pour fabriquer un bien de consommation. Le cinquiĂšme de lâeau consommĂ©e est ainsi de lâeau virtuelle pour produits agricoles et industriels .. On a pu mesurer par exemple que pour boire une tasse de cafĂ© aux Pays-Bas, il faut 140 litres dâeau en comptant tous les stades de la production du cafĂ©, ainsi pour cultiver, rĂ©colter, torrĂ©fier, transformer, emballer et transporter les grains de faut 16 000 litres pour un kilo de bĆuf, ou encore 1000 litres dâeau pour un litre de lait, pour un Ćuf 135 litres dâeau, pour un 1 tee-shirt en coton 2 000 litres dâeauâŠchiffres qui peuvent varier selon les processus de production et de distribution. Production et consommation productivistes sont donc ici aussi en La place occupĂ©e par chaque acteur dans le systĂšme Ce critĂšre a une faiblesse, une certaine imprĂ©cision. Un acteur peut en effet occuper plusieurs places Ă la fois, il peut aussi en occuper diffĂ©rentes tour Ă critĂšre a un avantage rĂ©el et massif, celui dâattirer lâattention sur des responsabilitĂ©s plus fortes que dâautres dans la production des logiques productivistes, et donc celui dâun caractĂšre relativement opĂ©rationnel pour penser et mettre en Ćuvre des Nous avions dans deux ouvrages Construire la paix » Ă©ditions la Chronique sociale, 1988 bĂąti notre rĂ©flexion relative Ă la course aux armements sur cette armature » et ce cĆur » de la machine infernale » de cette course. Nous pouvons reprendre cette mĂȘme idĂ©e forte pour lâenvironnement et la dĂ©bĂącle Ă©cologique, celle du cĆur » au centre du systĂšme, celle de lâarmature autour du centre. »- Les acteurs qui se trouvent dans le cĆur de la machine infernale » de la dĂ©bĂącle Ă©cologique ont le plus souvent des responsabilitĂ©s gigantesques, ou trĂšs sâagit des acteurs de la techno science des rĂ©seaux scientifiques, des industries, de la finance banques et boursesâŠ, de lâĂ©conomie firmes multinationales , complexe scientifico-militaro-industriel par exemple.- Les acteurs qui se trouvent dans lâarmature de la machine infernale » de la dĂ©bĂącle Ă©cologique ont le plus souvent des responsabilitĂ©s importantes ou sâagit des acteurs du politique, de lâ Ă©ducatif , du mĂ©diatique, du juridique, et dâautres domaines dâactivitĂ©sâŠAutrement dit en termes de contre-logiques, de contre-mĂ©canismes lâessentiel se joue et va se jouer dans le scientifique, le financier et lâĂ©conomique. Ce qui ne veut surtout pas dire que dans les autres domaines les responsabilitĂ©s nâexistent pas, en particulier politiques ! Mais par exemple on connait le poids des lobbies et des marchĂ©s financiers sur le pouvoir politique⊠...sans oublier bien sĂ»r quâil ne sâagit que dâun schĂ©ma et que les interactions sont trĂšs nombreuses entre les diffĂ©rents domaines du centre et de la pĂ©riphĂ©rie du systĂšme productiviste pour le meilleur , lâentre-deux et le Cette place des acteurs dans le systĂšme productiviste pose dâabord essentiellement la question des responsabilitĂ©s des acteurs collectifs puissants. Il faut mettre en Ćuvre leurs responsabilitĂ©s, ainsi en termes de dommages Ă©cologiques, responsabilitĂ©s fondĂ©es principalement sur le principe pollueur-payeur et sur de multiples systĂšmes de prise en compte des reviendrons au niveau juridique sur la prise en compte de dommages futurs qui pose question mais qui se reporte surtout vers des responsabilitĂ©s en termes de prĂ©caution, de prĂ©vention, et de remise en cause de logiques La place des acteurs câest aussi celle dâun certain nombre de responsablesDans le cĆur des mĂ©canismes » il sâagit, par exemple, de dirigeants de firmes multinationales persistant dans de graves pollutions, de dirigeants de banques continuant Ă soutenir des Ă©nergies fossiles, de patrons de laboratoires travaillant dans des recherches sur les armes de destruction massiveâŠDans lâarmature des mĂ©canismes » il sâagit, par exemple, dâ hommes politiques refusant des politiques de rĂ©duction des gaz Ă effet de serre , de journalistes et dâ enseignants soutenant un nĂ©gationnisme climatiqueâŠLes sanctions pourront ĂȘtre financiĂšres, politiques, juridiquesâŠDe ce dernier point de vue la mise en Ćuvre de sanctions pĂ©nales pour atteinte aux gĂ©nĂ©rations futures devraient demain ĂȘtre consacrĂ©es et mises en oeuvre. Voir mon article sur La fraternitĂ© transgĂ©nĂ©rationnelle », particuliĂšrement les atteintes qui lui sont portĂ©es.Au-delĂ des personnes voilĂ les gĂ©nĂ©rationsâŠ-Les gĂ©nĂ©rations et les responsabilitĂ©s Ă©cologiques - Quelques donnĂ©es relatives aux gĂ©nĂ©rations Les sens du mot gĂ©nĂ©rations» sont nombreux Pour le dĂ©mographe câest la totalitĂ© des individus nĂ©s une mĂȘme annĂ©e, pour le gĂ©nĂ©alogiste câest lâensemble des personnes classĂ©es selon une relation de filiation, pour le sociologue ce sont des personnes dâun Ăąge proche qui ont des vĂ©cus historiques communs, pour lâhistorien câest la durĂ©e de renouvellement des personnes, ce sera le sens choisi rapport Ă sa durĂ©e une gĂ©nĂ©ration humaine correspond au cycle de renouvellement dâune population adulte, entre 22 et 32 ans, soit environ 30 nombre de gĂ©nĂ©rations passĂ©es dâaprĂšs nos calculs aussi harassants quâincertains serait de lâordre de 6800 Ă 8000 sur ans, date dâapparition de lâHomo aux gĂ©nĂ©rations prĂ©sentes elles sont au nombre de trois voire quatre arriĂšre- petits-enfants. Les gĂ©nĂ©rations Ă venir seraient au minimum de zĂ©ro le lendemain de lâhorreur nuclĂ©aire dâHiroshima Jean-Paul Sartre Ă©crit nous savons dĂ©sormais que chaque jour peut-ĂȘtre la veille de la fin des temps », ou de quatre dâici 2100 puisquâexistent quelques hypothĂšses scientifiques dâune humanitĂ© ne dĂ©passant pas le siĂšcle, ou alors dâun nombre indĂ©terminĂ© de gĂ©nĂ©rations aprĂšs 2100. - Que peut-on dire du mot transgĂ©nĂ©rationnel » ? Trans » est un prĂ©fixe qui signifie au-delà », il exprime lâidĂ©e dâune traversĂ©e. Lâinter gĂ©nĂ©rationnel est relatif aux gĂ©nĂ©rations diffĂ©rentes qui se rencontrent dans une mĂȘme vie, le trans gĂ©nĂ©rationnel est relatif aux gĂ©nĂ©rations qui se succĂšdent. Lâinter et le trans gĂ©nĂ©rationnels existent dans les transmissions familiales. Câest par exemple le domaine de la psycho gĂ©nĂ©alogie. La transmission intergĂ©nĂ©rationnelle est plus observable, puisque les quatre gĂ©nĂ©rations peuvent ĂȘtre en contact, la transmission transgĂ©nĂ©rationnelle Ă distance, est plus floue, plus porteuse dâinconnues. Ces transmissions peuvent nous alourdir, celles par exemple de traumatismes, et/ou au contraire nous aider Ă grandir. - Les trois fois trois gĂ©nĂ©rations » et la dĂ©bĂącle Ă©cologique Les trois fois trois gĂ©nĂ©rations » par rapport Ă la dĂ©bĂącle Ă©cologique nous proposons de les appeler ainsi , comme nous avions proposĂ© voilĂ plus de trente ans lâexpression productivisme terricide et humanicide » dans les deux ouvrage Construire la paix, Ă©ditions Chronique Sociale,1988.Depuis les dĂ©buts de lâanthropocĂšne on peut penser queNous avons reçu de trois gĂ©nĂ©rations passĂ©es 1850 Ă 1945 environ, un environnement pour une part atteint et faisant lâobjet de destructions en marche sous les logiques du productivisme et de lâ trois gĂ©nĂ©rations prĂ©sentes 1945 Ă 2030 environ ont produit un environnement pour une large part dĂ©truit et plongeant dans des apocalypses Ă©cologiques multiformes, massives, en interactions et rapides sous les logiques du productivisme et de lâaccĂ©lĂ©ration de lâ trois gĂ©nĂ©rations qui viennent juste aprĂšs nous 2030 Ă 2120 environ se trouvent donc devant une question vitale cette veille de fin des temps peut-elle encore, Ă travers quelles volontĂ©s, quels moyens et quelles marges de manĆuvres, se transformer en aube dâhumanitĂ© ? En fait il nâest pas exclu que leurs marges de manĆuvres soient relativement faibles, un des exemples les plus terribles est celui du rĂ©chauffement climatique en route qui pour ralentir demande une dâabord une gigantesque remise en cause du cĆur de la machine accompagnĂ©e certes aussi de lâarmature de la machine infernale de la dĂ©bĂącle Ă©cologique. - Quatre remarques sur ce schĂ©ma des trois fois trois » qui contient certainement une part de vĂ©ritĂ© - En premier lieu peut-on aussi raisonner en termes de gĂ©nĂ©rations alors que les personnes et diffĂ©rents acteurs dans chaque gĂ©nĂ©ration ont des responsabilitĂ©s trĂšs inĂ©gales dans cette dĂ©bĂącle Ă©cologique, responsabilitĂ©s qui ont Ă©tĂ© sont et seront ? selon les cas presque inexistantes, faibles, moyennes, importantes ou gigantesques ?On est renvoyĂ© par exemple Ă lâempreinte Ă©cologique dâune personne, dâune entreprise, dâune ville, dâun choses se compliquent puisquâil faudrait distinguer, pour ĂȘtre plus juste, ce poids sur lâenvironnement Ă un moment donnĂ© et dans la durĂ©e de cet En second lieu la question des rapports entre les gĂ©nĂ©rations se pose une fois de plus, entre les gĂ©nĂ©rations passĂ©es et les prĂ©sentes, entre les gĂ©nĂ©rations prĂ©sentes et les futures. Voir par exemple nos articles sur les gĂ©nĂ©rations futures.Mais la question se pose aussi entre les futures immĂ©diates jusquâen 2120 environ et les futures qui viendraient ? juste aprĂšs ellesâŠ- En troisiĂšme lieu se pose la question des responsabilitĂ©s gĂ©nĂ©rales et Ă©cologiques des derniĂšres gĂ©nĂ©rations ⊠si arrivaient la fin des temps humains et dâune grande partie du vivant âŠOn peut penser que deux sĂ©ries de situations subsisteraient Une sĂ©rie de situations selon lesquelles la responsabilitĂ© Ă©cologique et la responsabilitĂ© gĂ©nĂ©rale nâont plus de sens. Cela pour deux raisons Dâune part on ne peut absolument plus changer les choses, les actes allant dans ce sens sont de, façon certaine, inutiles, part on nâa plus de responsabilitĂ© morale vis-Ă -vis des gĂ©nĂ©rations futures puisque lâespĂšce humaine sâĂ©teint assez dĂ©sespĂ©rance multiplie des dĂ©sespoirs sous diverses formes face Ă lâextinction de lâhumanitĂ©. Mais sont aussi prĂ©sents des actes de courage personnels et collectifs. Une autre sĂ©rie de situations selon lesquelles la responsabilitĂ© Ă©cologique et la responsabilitĂ© ont encore un sens. Cela pour deux raisons contraires Ă celles exprimĂ©es part on pense que jusquâau bout des temps humains on peut changer les choses, les actes allant en ce sens voudraient ĂȘtre porteurs dâun espoir part on considĂšre que lâon a une responsabilitĂ© morale vis-Ă -vis des vivants qui restent dans ces derniĂšres quatriĂšme et dernier lieu une question est bien prĂ©sente, celle des marges de manĆuvres de chaque gĂ©nĂ©ration, autrement dit la question des rapports entre les responsabilitĂ©s et les sommes ainsi arrivĂ©s dans une rĂ©flexion relative aux formes de responsabilitĂ©s Ă©thiques, politiques et juridiques. IIIĂšme ,IV et Veme parties.Remarques terminales .Quels sont donc les responsables de la dĂ©bĂącle Ă©cologique ?1- Historiquement on peut affirmer quâil sâagit de deux pays, lâAngleterre puis les Etats-Unis, et de quelques unes de leurs entreprises dans la houille et le Historiquement on peut affirmer quâil sâagit ensuite de la colonisation c'est-Ă -dire dâEtats europĂ©ens ayant pillĂ© en matiĂšres premiĂšres des pays Historiquement il sâagit aussi des deux guerres mondiales, câest Ă dire encore dâEtats europĂ©ens, qui ont entrainĂ© ces deux boucheries mondiales, avec la responsabilitĂ© Ă©crasante du systĂšme totalitaire nazi. Ces guerres ont Ă©tĂ© destructrices de multitudes dâĂȘtres humains et aussi dâenvironnement en amont avec les industries dâarmements, puis bien sĂ»r pendant ces conflits armĂ©s et longtemps aprĂšs. Voir nos articles sur Les conflits armĂ©s et lâenvironnement. »4- Historiquement on peut affirmer quâentre 1945 et 1989 les responsables principaux de lâaccĂ©lĂ©ration de lâanthropocĂšne sâappellent les Etats-Unis et lâUnion soviĂ©tique qui sâaffrontent dans la guerre froide ,5- De nos jours de 1950 Ă 2020 ce sont aussi les pays du Nord et leurs habitants les plus aisĂ©s qui se ruent vers la sociĂ©tĂ© de consommation, avec en particulier la voiture qui en est un symbole et avec leurs firmes dĂ©bĂącle Ă©cologique continue Ă travers lâexplosion dĂ©mographique des pays du Sud et la pauvretĂ© qui lui est sâaccĂ©lĂšre avec la plongĂ©e des pays Ă©mergents, en particulier de la Chine, dans le De nos jours les logiques terricides et humanicides du systĂšme productiviste sont en marche. Elles marchandisent la financiarisation du monde se produit Ă travers une montĂ©e des banques , des bourses et des paradis fiscaux. Leurs responsabilitĂ©s dans la dĂ©bĂącle Ă©cologique sont Ă©normes, lâargent roi nâa pas tenu compte de la protection de lâenvironnement en contribuant Ă le dĂ©truire ou en faisant semblant de le protĂ©ger sans remettre en cause les logiques profondes du De nos jours des personnes responsables dâorganismes au cĆur » mais aussi dans lâarmature » des mĂ©canismes de la dĂ©bĂącle Ă©cologique font ou devraient faire lâobjet de diffĂ©rentes formes de responsabilitĂ© environnementale rĂ©parations, sanctions.... 6- De nos jours les critĂšres pour dĂ©terminer les responsables de la dĂ©bĂącle Ă©cologique sâappellent lâempreinte Ă©cologique, les Ă©missions de gaz Ă effet de serre, la consommation en eau, la place occupĂ©e par chaque acteur local, rĂ©gional, national, international dans le systĂšme productiviste .Tout cela avec des responsabilitĂ©s gigantesques ou importantes des acteurs de la techno science, de la finance et de lâĂ©conomieet des responsabilitĂ©s importantes ou secondaires pour les acteurs de la pĂ©riphĂ©rie du systĂšme productiviste politiques, mĂ©diatiques, Ă©ducatifs.... A partir de ces critĂšres on peut avoir une responsabilitĂ© certes difficile Ă Ă©tablir pour chaque acteur dans le temps, cela du plus petit au plus gigantesque mais pour une large part reflĂ©tant des rĂ©alitĂ©s, celles des personnes, des entreprises , des banques et des bourses, des Etats et des autres acteurs...- Enfin en termes de gĂ©nĂ©rations il apparait clairement que celles de 1850 Ă 1945 ont commencĂ© Ă mettre en Ćuvre la dĂ©bĂącle Ă©cologique, celles de 1945 Ă 20202030 ont plongĂ© dans les logiques de cette dĂ©bĂącle, celles de 20202030 Ă 2120 se retrouvent donc devant des formes dâapocalypses Ă©cologiques quâelles vont devoir sont les gĂ©nĂ©rations de 1945 Ă 2020 qui ont les responsabilitĂ©s les plus lourdes non seulement parce que leur course Ă la dĂ©bĂącle Ă©cologique Ă©tait la plus gigantesque mais aussi parce que les prises de conscience de ces apocalypses en marche auraient pu voir davantage le jour et se traduire par des actes Ă travers ces avertissements qui Programme des Nations Unies pour lâenvironnement PNUE dans son rapport GEO 2000 sur lâavenir de lâenvironnement mondial » affirme Des efforts sont faits pour enrayer la dĂ©gradation de lâenvironnement mais on admet Ă©galement quâils sont trop peu nombreux et bien trop tardifsâŠLes amĂ©liorations et les progrĂšs seront vraisemblablement rĂ©duits Ă nĂ©ant par le rythme et lâampleur de la croissance Ă©conomique au niveau mondial, par lâaggravation gĂ©nĂ©rale de la pollution du milieu et par la dĂ©gradation accĂ©lĂ©rĂ©e des ressources renouvelables de la planĂšte. » Les autres rapports, par exemple GEO 5 en 2012, vont dans le mĂȘme Les gĂ©nĂ©rations qui arrivent se retrouveront donc devant trois sĂ©ries de questions vitales Quelles seront leurs volontĂ©s ? Quels seront leurs moyens ? Quelles seront leurs marges de manĆuvres ?Les gĂ©nĂ©rations ne sont quâun Ă©lĂ©ment des responsabilitĂ©s tant il est vrai que les autres acteurs sont nombreux et que leurs responsabilitĂ©s sont dĂ©risoires, faibles, moyennes, importantes ou gigantesques. 19-LES REVOLTES EN QUESTIONS -Citations lumineuses sur les rĂ©voltesIl nây a dâhumanisme que celui des hommes Camus Cette citation est, Ă ce jour, la prĂ©fĂ©rĂ©e de lâauteur de ce blogavec celle de Gandhi La fin est dans les moyens comme lâarbre est dans la semence » et avec celle du poĂšte Hafez A lâheure de lâadieu, en partant loin de toi, mes yeux se sont vidĂ©s tout dâun coup de lumiĂšre, et je suis restĂ© aveugle Ă force de pleurer. » Lâhomme nâest pas entiĂšrement coupable, il nâa pas commencĂ© lâhistoire, ni tout Ă fait innocent puisquâil la continue. Ceux qui passent cette limite et affirment son innocence totale finissent dans la rage de la culpabilitĂ© dĂ©finitive. La rĂ©volte nous met au contraire sur le chemin dâune culpabilitĂ© calmĂ©e ....Jean-Paul SartreIl faut scandaliser et trahir ce monde! Autrement il sâĂ©teint en se rĂ©pĂ©tant dans son Ă©ternitĂ©!Pier Paolo PasoliniQuâest-ce quâun homme rĂ©voltĂ© ? Un homme qui dit non. Mais sâil refuse il ne renonce pas câest aussi un homme qui dit oui, dĂšs son premier CamusIl faut veiller. Autour de nous câest la nuit. Le monde peut sâendormir, lassĂ© par le malheur. Le veilleur est debout il fait confiance Ă lâaurore. Il faut veiller le veilleur a confiance au nom des LeclercqLe monde ne sera sauvĂ© , sâil peut lâĂȘtre, que par des insoumis. Sans eux çà en est fait de notre civilisation, de notre culture, de ce que nous aimions et qui donnait Ă notre prĂ©sence sur terre une justification GideInventer le monde câest ne jamais se reposer devant le MattaIl faut valoriser la colĂšre inextinguible contre tout ce qui menace la vie, qui lâattaque et qui la tue. Lâamour de la vie et de tout ce qui est vivant fait naĂźtre une colĂšre Ă©norme, qui est, dans son cĆur mĂȘme, la haine de la CasalisLa crise est le moyen habituel par lequel, dans lâordre de la matiĂšre, de la biologie ou de lâhistoire, sâopĂšrent les grands changements et les GalloTransformer le monde. MarxChanger la nous les Canuts/ Nous sommes tous nus .../ Mais notre rĂšgne arrivera /Quand votre rĂšgne finira/ Nous tisserons le linceul du vieux monde/ Car on entend dĂ©jĂ la rĂ©volte qui gronde Aristide BruantJe vais avoir un fils, et ce fils ne sera pas Ă moi, Mais il sera le fils de lâhumanitĂ© tout entiĂšre. Et il nâĂ©coutera pas les slogans des grands potentats. Et au moment du choix, Quand il sera appelĂ© par les puissants, Il se retournera vers son peuple et prendra place Ă sa table, Il mangera de son pain et boira de son vin.... Mon fils, Ă cĂŽtĂ© des autres fils, fauchera les campagnes En sĂ©parant les Ă©pis des broussailles Ă©pineuses. Mon fils, Ă cĂŽtĂ© dâautres fils, fera la rĂ©colte Et ils sĂšmeront Ă nouveau dans la terre blanche et anonyme Ă©crit dans une prison chilienneIl nây a plus beaucoup de chances de salut pour lâhumanitĂ© sinon par la multiplication de mon indignation et de ma BonjutCe nâest pas que je ne sois jamais en colĂšre mais je ne donne pas libre cours Ă ma colĂšre. En la contrĂŽlant on peut obtenir une grande conscience nâest pas une donnĂ©e mais une LacroixLa conscience morale ne peut naĂźtre quâavec lâĂ©mergence du sentiment de culpabilitĂ©. Vladimir JankĂ©lĂ©vitchSoyez rĂ©voltĂ©, criez , pleurez, mais ne vous cachez pas au fond de votre dĂ©tresse comme les fous se cachent dans leur Blais On ne sait pas toujours donner une forme Ă la rĂ©volte. La rĂ©volte , elle , sâautorise parfois toute seule Ă prendre JacobOu tu rampes pour amasser, stocker, profiter,ou tu te mets debout, tu marches, tu tâinsurges pour faire naĂźtre et incarner une vision dâhumanitĂ© CardonnelIl faut recoller lâespace, remodeler la terre, pour taire ces Somalies du monde, pour le rire des enfants de la terre. Mon Ăąme se voile devant tant de haine distillĂ©e, tant dâamour perdu et je cherche comme un berger les lueurs dâune espĂ©rance que lâaube ne trahira pas. Ici et maintenant, la main tendue vers lâautre monde, jâattends la renaissance sous les toits de la terre mĂšre. Chaque jour, mon cĆur brĂ»le devant tant de spectacles et mes yeux sâĂ©teignent de leurs larmes innocentes. Et ma rĂ©volte contenue explose pour des horizons KamaraVous qui sur terre vivez dans la douleur, Il faut rĂ©veiller toutes les forces de votre ĂȘtre. LâobĂ©issance pour lâhomme est le flĂ©au majeur. Qui nâaimerait une bonne fois devenir son propre maĂźtre ?Bertolt BrechtCâest la rĂ©volte mĂȘme, la rĂ©volte seule qui est crĂ©atrice de GideQuand on ne bouge pas on ne sent pas ses LuxembourgCe nâest pas la rĂ©volte en elle-mĂȘme qui est noble mais ce quâelle CamusLe rĂ©voltĂ©, au sens Ă©tymologique, fait volte-face. Il marchait sous les fouets du maĂźtre. Le voilĂ qui fait face. Il oppose ce qui est prĂ©fĂ©rable Ă ce qui ne lâest pas. Toute valeur nâentraĂźne pas la rĂ©volte, mais tout mouvement de rĂ©volte invoque tacitement une CamusJe me rĂ©volte donc nous Camus 20-LES RESISTANCES EN QUESTIONS -Un texte gĂ©nĂ©ral . PrĂ©face de GĂ©rard Cahen pour lâouvrage collectif RĂ©sister. Le prix du refus. », collection Autrement, Ă dire quâon rĂ©sisterait comme on respire spontanĂ©ment, par pur rĂ©flexe, et parce que la vie, selon le mot de Bichat, est lâensemble des fonctions qui rĂ©sistent Ă la mort » ? Il est vrai que lâon a parfois pas le choix, quâen certains cas on se bat, en effet, le dos au mur. Mais mĂȘme si lâinstinct de conservation nous y pousse, il y a plus ici quâune simple parade vitale. Dâabord parce quâon peut se tromper, on peut se croire, Ă tort, menacĂ©. AprĂšs tout les imbĂ©ciles aussi rĂ©sistent. Ensuite la variĂ©tĂ© des maniĂšres de rĂ©sister est telle quâelle relĂšve, Ă lâĂ©vidence, dâun libre choix. Enfin et surtout, vient un moment oĂč il ne sâagit plus seulement de dĂ©fendre sa vie, mais aussi les valeurs sans lesquelles celle-ci nâa plus de sens. Au prix dâun paradoxe alors, puisque cela peut nous conduire Ă rĂ©viser lâordre des prioritĂ©s, Ă remettre en jeu, sâil le faut, notre propre existence. Pour mieux rĂ©sister Ă la mort, on est prĂȘt Ă la rencontrer, Ă lâ Cahen-Citations lumineuses Je suis tombĂ© par terreCâest la faute Ă Voltaire,Le nez dans le ruisseauCâest la faute Ă ...Victor Hugo Les MisĂ©rables, GavrocheRĂ©sister câest aussi, câest dâabord peut-ĂȘtre un Ă©tat dâesprit. Une certaine maniĂšre de ne pas se soumettre de ne pas entrer dans le jeu de lâennemi. Oui, refuser dâĂȘtre assujetti Ă un ordre dont on ne veut Ă aucun prix, voilĂ la pierre de touche de la rĂ©sistance, celle dont sortiront un jour rĂ©volte, insurrection, la vĂ©ritĂ© lâesprit qui dit non est comme ces diables Ă ressort quâon enfonce au fond des boites Ă un moment donnĂ© toujours ils ressortent, ils reviennent vous tirer la langue. Parce quâon ne met pas un feu follet en CahenTrĂšs tĂŽt la sociĂ©tĂ© nous apprend Ă ne pas rĂ©sister, Ă nous soumettre aux normes quâelle nous impose. Ainsi Durkheim, pour qui la contrainte est le fait social par excellence, voit dans la discipline et dans lâĂ©ducation morale la meilleure maniĂšre dâassurer lâharmonie collective. Certes. Mais câest faire bon marchĂ© des conflits de pouvoir. Et câest considĂ©rer surtout que les finalitĂ©s dâune sociĂ©tĂ© sont celles de chacune des parties qui la composent. Rien de moins sĂ»r...Sophie JankĂ©lĂ©vitchLe silence des pantoufles est plus dangereux que le bruit des NiemollerIl est des mots dont la graphie semble incarner mystĂ©rieusement le sens. Ainsi du beau verbe rĂ©sister avec ses deux r, ses deux e, ses deux s qui entourent symĂ©triquement son i, comme sâil sâagissait de le prĂ©server, de le garder prĂ©cieusement en vie. Car rĂ©sister, câest dâabord cela câest maintenir intacte la flamme fragile, Ă©phĂ©mĂšre de lâexistence tenir, CahenDans la vie de chaque homme vient un moment oĂč pour dire simplement ceci est noir et ceci est blanc il faut payer trĂšs cher. Ce peut ĂȘtre le prix de la vie. A ce moment le problĂšme principal nâest pas de connaĂźtre le prix Ă payer mais de savoir si le blanc est blanc et si le noir est noir. Pour cela il faut garder une MichnikUn homme lors de la Seconde guerre mondiale, en Italie, un jour sâest pliĂ© en deux. Impossible de le remettre droit, de jour comme de nuit, aucune force nâen est venue Ă bout. Impossible de le faire incorporer Ă la guerre ou maintenir en dĂ©tention. Il est restĂ© pliĂ© en deux pendant plusieurs annĂ©es. Devenu symbole de la rĂ©sistance il a Ă©tĂ© fusillĂ© .Il avait inventĂ© cette attitude corporelle silencieuse qui Ă©tait sa façon de parler juste. PliĂ© par refus de plier et pour montrer que lâhomme Ă©tait dĂ©jĂ pliĂ© sous le joug du fascisme. Aujourdâhui on parle encore de la façon singuliĂšre dâavoir dit non Ă la Lessana, Devant la conquĂȘte et la colonisation de nombreux Mayas se suicidĂšrent prenant ainsi le maquis de lâĂąme » dans une manifestation ultime de refus qui en laissait entrevoir bien dâautres. Les chefs mayas laissaient Ă leurs descendants ce message nous reviendrons ». Michel BoccaraTu te plains / Dâune forte houle ?/ VoilĂ pourquoi nous voulons/ Le courage /De ceux qui nâacceptent pas /Seulement/ Ce qui se voit / Les rebelles eux/ Sont les seules vigies /Du changement /Que la condition Humaine ExigeFederico Mayor ZaragozaUn appel au sursaut afin de trouer lâĂ©pais brouillard qui, aujourdâhui, voile lâ non pour inventer tous ensemble notre PlenelCe ne sont pas tant les fusils britanniques qui sont responsables de notre sujĂ©tion que notre coopĂ©ration dĂ©sirerais seulement quâon me fĂźt comprendre comment il se peut que tant dâhommes, tant de villes, tant de nations supportent quelquefois tout dâun tyran seul, qui nâa puissance que celle quâon lui de la BoĂ©tieLa dĂ©sobĂ©issance civile est le droit imprescriptible de tout citoyen. Il ne saurait y renoncer sans cesser dâĂȘtre un nây a pas de tyrans, il nây a que des esclaves. Etienne de la BoĂ©tieHeureusement il y a ces rĂ©sistants, cette poignĂ©e de veilleurs qui en Ă©veillent dâautres. Le grain semĂ© sâest multipliĂ©ThĂ©odore Monod-Quelles sont les dĂ©finitions des rĂ©sistances ? Le texte qui suit est lâun des sept articles de lâauteur de ce blog sur Les rĂ©sistances ».Arriver Ă cerner les dĂ©finitions des rĂ©sistances ne permet-il pas de mieux se situer par rapport Ă telle ou telle rĂ©sistance ? Nous proposons de les dĂ©terminer Ă partir de deux critĂšres qui devraient Ă©clairer chaque parts ont les volontĂ©s dans ces rĂ©sistances ?Comment ces rĂ©sistances sâinscrivent-elles dans le temps ?Les volontĂ©s et le temps permettent, semble-t-il, de dĂ©gager quatre dĂ©finitions correspondant Ă quatre sĂ©ries de rĂ©sistances proches et dĂ©jĂ au-delĂ de mĂ©canismes naturels de rĂ©sistances quotidiennes par rapport Ă soi-mĂȘme et Ă dâ rĂ©sistances, tĂ©moignages dâactes rĂ©sistances de veilleurs, un Ă©tat dâesprit face Ă tout ce qui dĂ©truit le vivant. - Beaucoup de rĂ©sistances proches et dĂ©jĂ au-delĂ de mĂ©canismes naturels de ces rĂ©sistances les volontĂ©s ont malgrĂ© tout une certaine prĂ©sence mais trĂšs variable et le dĂ©roulement du phĂ©nomĂšne est souvent rapide. Quels sont les Ă©lĂ©ments qui constituent ces rĂ©sistances ? Nous en proposerons premier lieu certaines rĂ©sistances correspondent Ă des mĂ©canismes naturels de dĂ©fense. Il sâagit de rĂ©actions immĂ©diates, rapides, elles sont involontaires face Ă ce que lâon pourrait appeler un stimulus. Ce mĂ©canisme va se dĂ©clencher avant toute rĂ©flexion donc, a priori, indĂ©pendamment de la volontĂ© .Câest un rĂ©flexe innĂ©, dĂ©fensif que lâon trouve chez les ĂȘtres humains, les animaux, les vĂ©gĂ©taux. On parle de rĂ©flexe vital, dâinstinct de conservation, par exemple face au froid, au rĂ©chauffement, Ă une douleur⊠-En second lieu ces rĂ©sistances ne sont-elles pas, pourtant, ici et lĂ , dĂ©jĂ plus quâune dĂ©fense naturelle ? Trois raisons au moins vont dans ce sens et font dire Ă certains quâil y a une impossibilitĂ© de donner une dĂ©finition purement naturaliste de la rĂ©sistance de lâorganisme. » Une devise pour lâorganisme » par Anne-Marie Moulin, dans lâouvrage RĂ©sister » dĂ©jĂ citĂ©. Dâabord mĂȘme quand on rĂ©siste ainsi on peut avoir des marges de manĆuvres, certains choix possibles. Par exemple on peut apprivoiser certaines peurs, il y a donc de lâinnĂ© mais aussi de lâacquis c'est-Ă -dire de lâidĂ©ologique, de lâĂ©ducatif, du social, de lâĂ©conomique, par exemple face Ă ce que lâon appelle des maladies de lâhiver » certes les stratĂ©gies de dĂ©fense de notre corps sont lĂ mais existent Ă©galement des façons dâaider notre organisme Ă se dĂ©fendre, on peut stimuler des dĂ©fenses immunitaires par des plantes mĂ©dicinales, par des vitamines. Ensuite les mĂ©canismes de dĂ©fense sont inĂ©gaux selon les personnes, certaines sont par exemple plus frileuses que dâautres, et des inĂ©galitĂ©s existent Ă©galement selon les groupes, par exemple les maladies cardiaques chez les femmes sont, dit-on, sous-diagnostiquĂ©es parce quâelles peuvent former des caillots sanguins plus silencieux .Enfin il peut arriver que des mĂ©canismes de dĂ©fense soient synonymes dâerreurs, par exemple face Ă des menaces que lâon croyait exister mais qui Ă©taient des peurs sans Les innombrables rĂ©sistances quotidiennes par rapport Ă soi-mĂȘme et Ă dâ ces rĂ©sistances les volontĂ©s sont prĂ©sentes, elles sont trĂšs variables dans leur rĂ©sistances Ă soi-mĂȘme varient selon ses choix de vie, son tempĂ©rament, sa santĂ©, son entourage et selon les circonstances. Ainsi face au sommeil, Ă des fatigues, des efforts, des maladies, face Ă des situations et des dĂ©cisions qui nous contrarientâŠOn le sait aussi des rĂ©sistances, des forces peuvent nous manquer, nous abandonner. ».-Et puis dans nos rapports avec les autres, on peut vivre des rĂ©sistances dans des lieux quotidiens, autrement dit dans la famille, lâĂ©ducation de ses enfants et petits enfants, dans ses amitiĂ©s, sa profession, dans lâadministration, les moyens financiers, le commerce, les transports, les voyages, les spectaclesâŠDans lâadministration on ne rĂ©siste pas toujours au rire quand elle vous Ă©crit Votre dossier est vide de toutes piĂšces manquantes » ou bien Vous pouvez payer en plusieurs fois Ă condition de tout rĂ©gler dâun coup » ou bien Comme chaque annĂ©e nous avons Ă©garĂ© votre dossier. »-Il arrive aussi que lâon abandonne des rĂ©sistances par lassitude, par peurs de complications ou de conflits qui sâenveniment, par lĂąchetĂ© dans la fuite, ou par volontĂ© de ne plus recevoir de coups et de trouver un peu de calme voire une certaine De nombreuses rĂ©sistances, tĂ©moignages dâactes reprĂ©sentent un ensemble de volontĂ©s et se construisent dans le temps. Quels sont les Ă©lĂ©ments qui constituent ces rĂ©sistances ? On peut en recenser au moins premier lieu lâacte culturel repose sur un socle, celui de valeurs, c'est-Ă -dire ce Ă quoi lâon croit. Ces valeurs les plus connues, qui ont vu le jour grĂące Ă de nombreuses rĂ©sistances Ă travers le temps, sont celles de la culture humaniste, elles correspondent Ă©galement Ă la devise de la RĂ©publique française libertĂ©, Ă©galitĂ©, fraternitĂ© .Ces valeurs se sont traduites peu Ă peu par les droits de quatre gĂ©nĂ©rations, les deux premiĂšres sont reconnues au niveau international par les deux Pactes internationaux des droits de lâhomme, les droits-libertĂ©s c'est-Ă -dire les droits civils et politiques qui sont les droits de, les droits-Ă©galitĂ©s c'est-Ă -dire les droits Ă©conomiques sociaux et culturels qui sont les droits Ă .La troisiĂšme, celle des droits-solidaritĂ©s, qui sont les droits au dĂ©veloppement, Ă lâenvironnement et Ă la paix, voit le jour, on va, trop lentement, vers la consĂ©cration dâun Pacte international du droit Ă lâenvironnement, la paix attend toujours son Pacte, des textes existent sur le droit au dĂ©veloppement durable. Une quatriĂšme gĂ©nĂ©ration de droits est en gestation, celle des droits des ĂȘtres humains par rapport Ă la techno science, par exemple relatifs Ă la bioĂ©thique et au clonage, ou bien ,mais on en est encore trĂšs trĂšs loin,un droit Ă lâinterdiction des recherches sur les armes de destruction que des personnes, des communautĂ©s, des organisations, des mouvements, de façon modĂ©rĂ©e ou radicale, ne veulent pas adhĂ©rer Ă ces valeurs et, par exemple, se prononcent pour un repli sur soi, une fermeture voire une haine de lâĂ©tranger et sont porteurs dâinjustices, dâatteintes aux Ă©crivait Le rĂ©voltĂ© oppose ce qui est prĂ©fĂ©rable Ă ce qui ne lâest pas. Toute valeur nâentraine pas la rĂ©volte, mais tout mouvement de rĂ©volte invoque tacitement une valeur. »-En second lieu ce sont donc les atteintes Ă une ou plusieurs de ces valeurs qui donnent le jour Ă des rĂ©sistances. Indignez-vous ! » proclamait StĂ©phane Hessel .En effet lâindignation est le terreau de la rĂ©sistance. Elle apparait dans les domaines qui correspondent Ă lâensemble des activitĂ©s humaines. Il sâagit des atteintes Ă la dĂ©mocratie libertĂ©, Ă la justice Ă©galitĂ©, Ă la paix et Ă lâenvironnement fraternitĂ©. En tĂ©moignant de son engagement dans la rĂ©sistance Edgar Morin affirmait Je faisais quelque chose qui me semblait juste et bien. » Adam Michnik, ancien militant de lâopposition polonaise, Ă©crivait Dans la vie de chaque homme vient un moment oĂč pour dire simplement ceci est noir ceci est blanc il faut payer trĂšs cher. Ce peut ĂȘtre le prix de la vie. A ce moment le problĂšme nâest pas de connaitre le prix Ă payer mais de savoir si le blanc est blanc et si le noir est noir. Pour cela il faut garder une conscience. » Donc lâindignation est synonyme du trop câest trop », de lâĂ©cĆurement, de lâinacceptable. Cette rĂ©volte et cette colĂšre apparaissent le plus souvent face aux injustices. Jean Carbonnier, auteur dâun ouvrage juridique cĂ©lĂšbre Flexible droit, LGDJ, 1969, constatait que La dĂ©couverte de la justice est tantĂŽt illumination Ă lâhorizon lointain, tantĂŽt Ă©clair qui dĂ©chire la conscience. » Ainsi, de façon lente ou brutale, on entre en En troisiĂšme lieu cette indignation se traduit concrĂštement par un refus, un philosophe et biographe de la Rome antique, citĂ© par Montaigne puis de nos jours par exemple par Edwy Plenel Dire non », Ă©ditions Don Quichotte, 2014 affirmait Les habitants dâun pays Ă©taient tombĂ©s en esclavage pour ne pas savoir prononcer une seule syllabe non. »VoilĂ qui peut rappeler cette pensĂ©e du philosophe Alain Penser câest dire non. Remarquez que le signe du oui est dâun homme qui sâendort ; au contraire le rĂ©veil secoue la tĂȘte et dit non⊠» Alain, Propos sur les pouvoirs, Lâhomme devant lâapparence »,19 janvier 1924, n° 139. On refuse de sâadapter» au scandaleux, Ă lâintolĂ©rable, Ă lâinhumain. Ce refus peut se manifester en paroles et il peut prendre corps en actes. NâĂ©coutez pas seulement ce quâils disent, regardez surtout ce quâils quatriĂšme lieu cette indignation peut aussi prendre souvent la dimension du nous » qui devient essentielle. Le fondateur de Mediapart lançait un appel au sursaut » Dire non pour inventer tous ensemble notre oui. » Edwy Plenel Dire nous », Ă©ditions Don Quichotte 2016.On sâindigne au nom du bien commun, au nom de lâintĂ©rĂȘt collectif, au nom de lâidĂ©e dâ en cinquiĂšme lieu cette indignation peut aussi sâaccompagner dâune capacitĂ© de proposition, dâune utopie crĂ©atrice c'est-Ă -dire prenant les moyens de se rĂ©aliser Ă travers des alternatives. RenĂ© Jean Dupuy, juriste internationaliste, Ă©crivait La dimension utopique et prophĂ©tique demeure indispensable dans toute prospective rĂ©elle qui implique non pas la simple extrapolation du passĂ© et du prĂ©sent mais le moment de la rupture, le moment de la conscience, le moment de la transcendance de lâhomme par rapport Ă sa propre histoire. » RenĂ© Jean Dupuy, La clĂŽture du systĂšme international. La citĂ© terrestre », puf, 1989.- Des rĂ©sistances de veilleurs, un Ă©tat dâesprit face Ă tout ce qui dĂ©truit le vivant. A vrai dire la distinction entre lâacte culturel et lâĂ©tat dâesprit nâest pas toujours tranchĂ©e. On peut passer de lâun Ă lâautre dans sa vie ou dans une collectivitĂ©, selon le souffle que lâon a et selon les lâĂ©tat dâesprit de la rĂ©sistance les volontĂ©s sont omni prĂ©sentes et le temps est plus ou moins habitĂ© par des refus. Deux Ă©lĂ©ments constituent probablement cet esprit de premier lieu les rĂ©sistantes deviennent peu Ă peu des veilleures. Pour elles, pour eux rĂ©sister câest exister, exister câest rĂ©sister.». Lâesprit de rĂ©sistance se traduit par des critiques et des insoumissions dans un ou plusieurs domaines. Le veilleur veille au nom des autres et avec les autres, mais aussi quelquefois contre eux ou sans eux. Il a une volontĂ© particuliĂšre, celle de dĂ©tecter le plus tĂŽt possible des atteintes Ă des valeurs. Le veilleur sait que nos chemins de bonnes intentions peuvent ĂȘtre pavĂ©s de nos renoncements successifs. Il sait que plus on attend pour rĂ©sister, plus il va ĂȘtre difficile de le faire parce que les atteintes aux valeurs deviennent plus nombreuses et plus dures Ă combattre et parce que les volontĂ©s dâentrer en rĂ©sistance peuvent se perdent dans le deuxiĂšme lieu cet Ă©tat dâesprit est dâautant plus porteur quâil embrasse un ensemble dâindignations face aux atteintes qui dĂ©truisent les ĂȘtres humains et lâensemble du vivant. Lâamour de la vie et de tout ce qui est vivant fait naitre une colĂšre qui devient inextinguible, c'est-Ă -dire quâon ne peut plus lâarrĂȘter face Ă ce qui menace, attaque ou tue la vie. Dans son cĆur, son esprit et sa vie on crie du fond de son ĂȘtre LibertĂ© ! Justice ! Paix ! Vive le vivant ! ».Indignation, rĂ©volte, rupture, rĂ©sistance ne se dĂ©vorent pas mais ont faim ensemble, elles se complĂštent, elles sâinclinent les unes vers les vous lâavez compris, il nây a pas de cloisons Ă©tanches entre ces quatre sĂ©ries de situations de rĂ©sistances. Par exemple les deux premiĂšres, celles des rĂ©flexes et celles quotidiennes envers soi et dâautres, peuvent ĂȘtre prĂ©sentes dans lâengagement dâun acte culturel. Et par exemple on peut dans un acte culturel ĂȘtre habitĂ© peu Ă peu par un esprit de rĂ©sistance plus gĂ©nĂ©ral.Depuis le dĂ©but de lâannĂ©e, une sĂ©rie noire de suicides prĂ©coces font lâactualitĂ©. HarcelĂ© au collĂšge, notamment parce quâil Ă©tait roux, Matteo ĂągĂ© de 13 ans sâest donnĂ© la mort en fĂ©vrier dernier. Le 11 mars 2012, un jeune lyonnais de 13 ans a Ă©tĂ© retrouvĂ© pendu dans sa chambre. Mais le suicide touche aussi les plus jeunes. En Angleterre, mi-fĂ©vrier, câest un petit garçon de 9 ans, brimĂ© par ses camarades dâĂ©cole, qui a mis fin Ă ses jours. Comment expliquer ce passage Ă lâacte chez les enfants ou prĂ©-ados ? Michel Debout, prĂ©sident de l'Union nationale pour la prĂ©vention du suicide, nous Ă©claire sur ce dramatique phĂ©nomĂšneâŠSelon lâInserm, 37 enfants de 5 Ă 10 ans se sont donnĂ© la mort en 2009. Ces chiffres sont-ils, selon vous, rĂ©vĂ©lateurs de la rĂ©alitĂ©, sachant quâil est parfois difficile de distinguer suicide et accident ?Je pense quâils sont le reflet de la rĂ©alitĂ©. Lorsquâun enfant de moins de 12 ans meurt, il y a une enquĂȘte et le dĂ©cĂšs est comptabilisĂ© par les instituts de statistiques. On peut donc considĂ©rer quâil y a une certaine fiabilitĂ©. NĂ©anmoins, il est important de bien diffĂ©rencier le suicide chez lâenfant et celui chez lâadolescent. Un petit ne rĂ©flĂ©chit pas de la mĂȘme maniĂšre quâun jeune de 14 ans. Plusieurs travaux sur le suicide des adolescents ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s. La tentative de suicide, qui est la plus frĂ©quente Ă lâadolescence, a, aujourdâhui, des interprĂ©tations psychologiques, psychanalytiques, mĂ©dicales⊠Pour les plus jeunes, le nombre Ă©tant, fort heureusement, beaucoup plus faible, les raisons sont moins Ă©videntes. Je ne pense pas quâon puisse rĂ©ellement parler de suicide, câest-Ă -dire dâintention de se donner la mort chez un petit de 5 notion de suicide chez le jeune enfant nâest donc pas plausible ?Ce nâest pas une question dâĂąge mais plutĂŽt de maturation personnelle. On peut dire quâĂ partir de 8 -10 ans, avec un Ă©cart dâune ou deux annĂ©es en fonction des situations, des variations Ă©ducatives, sociales culturelles, un enfant peut avoir envie de se donner la mort. Chez un enfant plus jeune câest plus discutable. MĂȘme si Ă 10 ans, certains ont une notion du risque, de la dangerositĂ© de leur acte, ils nâont pas forcĂ©ment conscience que ce dernier les mĂšnera Ă une disparation dĂ©finitive. Et puis aujourdâhui, la reprĂ©sentation de la mort, notamment avec les jeux vidĂ©o est faussĂ©e. Quand le hĂ©ros meurt et que lâenfant perd la partie, il peut en permanence revenir en arriĂšre et changer lâissue du jeu. Le virtuel et lâimage prend de plus en plus de place dans lâĂ©ducation par rapport aux vĂ©ritables significations. Il est plus difficile de mettre de la distance ce qui facilite lâimpulsivitĂ©. Par ailleurs, les enfants, heureusement pour eux, ne sont plus, comme Ă lâĂ©poque, confrontĂ©s Ă la mort de leurs parents et grands-parents. Parfois mĂȘme, ils connaissent leurs arriĂšres grands-parents. Or, pour avoir conscience de sa propre finitude, il faut ĂȘtre touchĂ© par la mort rĂ©elle dâun proche. VoilĂ pourquoi, je pense quâavoir un animal de compagnie et le perdre quelques annĂ©es plus tard peut ĂȘtre gestion des Ă©motions, qui nâest pas la mĂȘme chez lâenfant et chez lâadulte y est certainement pour quelque chose. Mais il faut dâabord sâinterroger sur la part de lâimpulsivitĂ© dans lâacte par rapport Ă lâintentionnalitĂ©. En effet, pour considĂ©rer quâune personne sâest suicidĂ©e, il faut que son acte sâinscrive dans une intentionnalitĂ©, câest-Ă -dire une mise en danger consciente dâelle-mĂȘme. Certains considĂšrent mĂȘme quâil faut quâil y ait un projet de disparition. Or dans certaines situations, on a surtout lâimpression que lâenfant a voulu Ă©chapper Ă une situation Ă©motionnellement difficile comme la maltraitance par exemple. Il peut aussi ĂȘtre confrontĂ© Ă une autoritĂ© et sâimaginer ĂȘtre en faute. Il fuit donc une situation quâil perçoit ou qui est rĂ©ellement difficile sans vouloir vraiment y avoir des signes Ă©vocateurs de ce mal ĂȘtre ?Tout dâabord, il faut rappeler que le suicide chez les petits est un phĂ©nomĂšne trĂšs rare. Mais lorsquâune histoire se dĂ©grade, notamment dans les affaires de harcĂšlement scolaire ou de bouc Ă©missaire, lâenfant Ă©met parfois des signes. Il peut aller Ă lâĂ©cole Ă reculons, Ă©voquer diffĂ©rents symptĂŽmes Ă la reprise des cours malaises, maux de ventre, de tĂȘte⊠Il faut y ĂȘtre attentif. Par ailleurs, si lâenfant va rĂ©guliĂšrement dâun lieu de vie Ă un autre, et quâil indique une contrariĂ©tĂ© Ă lâidĂ©e de sây rendre, que son humeur change, les parents peuvent se poser des questions. Mais attention, ces comportements changeants doivent ĂȘtre rĂ©pĂ©tĂ©s et systĂ©matiques. En effet, il ne faut pas dramatiser si un jour il ne souhaite pas aller Ă lâĂ©cole et quâil prĂ©fĂšre rester Ă la maison. Cela arrive Ă tout le mondeâŠQuels conseils donneriez-vous donc aux parents ?Il est important de rappeler Ă son enfant quâon est lĂ pour lâĂ©couter, quâil doit absolument se confier si quelque chose le fait souffrir ou sâinterroger sur ce qui lui arrive. Lâenfant qui se suicide fuit une menace. Il pense quâil ne peut pas la rĂ©gler autrement lorsquâil y a emprise et menace dâun camarade par exemple. Il faut donc arriver Ă le mettre en confiance afin quâil comprenne que câest en parlant quâil pourra y Ă©chapper et non lâinverse.
Texteextrait de La Lettre de l'Espace Ă©thique n°9-10-11, "Fins de vie et pratiques soignantes". Ce numĂ©ro de la Lettre est disponible en intĂ©gralitĂ© en suivant le lien situĂ© Ă la droite de la page. La reconnaissance du nouveau-nĂ©. La nĂ©onatologie est un des domaines de la mĂ©decine oĂč les rĂ©sultats sont les plus Ă©clatants, et nul ne remet actuellement en question le bĂ©nĂ©fice des
Salut tout le monde, Vous avez bien fait de rendre visite Ă notre site puisque vous allez trouver la rĂ©ponse Ă lâindice ON PEUT EN MOURIR Ă LA FIN qui est apparu dans la grille de Mots CroisĂ©s LeMonde du Lundi 25 Mai 2020. Le fait de créér cet article est dĂ» Ă la difficultĂ© de certains indices que lâon peut croiser en jouant aux Mots croisĂ©s du journal LeMonde , en effet, les solutions ne sont toujours pas Ă©videntes et certains se trouvent obligĂ©s dâabandonner le jeu et de passer Ă autre chose. LâidĂ©e donc est de vous aider sans pour autant gĂącher le plaisir Ă ce jeu. Pour cela, jâai juste fait en sorte que vous ne verrez pas les solutions cĂŽtes Ă cĂŽtes et dans la mĂȘme liste. La rĂ©ponse est EPUISEMENT Une fois vous avez rĂ©solu lâindice on peut en mourir Ă la fin, vous pouvez revenir Ă la grille du jour pour pouvoir vous repĂ©rez rapidement si jamais vous aurez un problĂšme avec un autre indice. Voici le lien Ă suivre Solution Mots croisĂ©s LeMonde du Lundi 25 Mai 2020. A trĂšs bientĂŽt Amateur des jeux d'escape, d'Ă©nigmes et de quizz. J'ai créé ce site pour y mettre les solutions des jeux que j'ai essayĂ©s. This div height required for enabling the sticky sidebar
1Au-delĂ du titre provocateur, il y a un paradoxeĂ parler dâun droit de mourir. En effet, le problĂšme des sociĂ©tĂ©s depuis longtemps, et encore pour beaucoup dâhommes aujourdâhui, est le droit de vivre et la protection du droit Ă la vie [1]. Câest le premier droit garanti par les grands textes internationaux, comme la DĂ©claration universelle des droits de lâhomme de lâ de 1948, ou europĂ©ens, comme la Convention europĂ©enne de sauvegarde des droits de lâhomme de 1950, ou nationaux [2]. Peut-on donc parler dâun droit de mourir » comme le font de nombreux auteurs [3], relayĂ©s par la presse ? 2Trois raisons majeures semblent expliquer la revendication dâun tel nouveau droit. 3Lâinstitutionnalisation de la mort en France, en une gĂ©nĂ©ration, soit en 25 ans, le nombre des dĂ©cĂšs Ă lâhĂŽpital ou en institution est passĂ© de 30% Ă 70% des dĂ©cĂšs. Ainsi, le rapport sâest exactement inversĂ© entre le nombre des dĂ©cĂšs Ă domicile et celui des dĂ©cĂšs institutionnalisĂ©s. La mĂ©dicalisation et la technicisation de la mort. On peut dire â schĂ©matiquement â que la logique des soins, technicienne, efficace, performante, est contraire Ă la logique de la fin de la vie le patient est dĂ©possĂ©dĂ© de sa mort. En effet, quelle performance est possible devant la mortalitĂ© humaine ? Les nouvelles techniques mĂ©dicales, les progrĂšs de la mĂ©decine, permettent le maintien et la prolongation de la vie, mais la lutte contre la maladie et la mort indue, prĂ©maturĂ©e, peuvent devenir acharnement thĂ©rapeutique. Sans guĂ©rir la maladie, on peut prolonger pendant des semaines ou des mois une Ă©volution qui, laissĂ©e Ă son cours naturel, serait achevĂ©e en quelques jours, par le traitement des complications respiratoires, hĂ©matologiques, digestives, nutritionnelles ou trophiques. Mais ces techniques peuvent ĂȘtre inutiles ou insupportables. Il arrive donc que cette logique technicienne, performante tourne » pour elle-mĂȘme, privĂ©e de sens et de justification. La mort est alors occultĂ©e comme telle par deux formes symĂ©triques de nĂ©gation lâacharnement thĂ©rapeutique qui veut lâempĂȘcher, ou, dâun autre cĂŽtĂ©, lâeuthanasie active â par injection mortelle, par exemple â ou la proposition de suicide assistĂ© qui annulent le mourir. Sâajoute le mouvement des droits, la revendication de libertĂ© qui est un processus commun Ă toutes les dĂ©mocraties, marquĂ©es par lâindividualisme. ApparaĂźt ainsi, un nouveau droit ou plutĂŽt une nouvelle forme de la libertĂ© individuelle, le droit de mourir » ou le droit au suicide assistĂ© ou le droit Ă la mort digne », selon lâexpression qui apparaĂźt dans le projet de loi de Modernisation du systĂšme de santĂ©, ou projet de loi sur le Droit des malades, actuellement soumis au Parlement. 4Quâest-ce quâun droit de mourir ? Comment le penser ? 5Proposons deux remarques pour cadrer notre rĂ©flexion. La premiĂšre est que le droit de mourir se dĂ©cline sous forme de trois droits, en dĂ©bat un droit aux soins palliatifs cessation des soins curatifs, traitement de la douleur et de la souffrance du mourir, accompagnement de la personne ; un droit de refuser des traitements, de refuser la survie, de refuser la mĂ©dicalisation, la technicisation de la mort, un droit que lâon vous laisse mourir ; un droit au suicide assistĂ© ou Ă lâeuthanasie [4], droit dâĂȘtre aidĂ© pour se tuer ou droit dâĂȘtre tuĂ©, un droit que lâon vous fasse mourir. 6Ces trois droits sont revendiquĂ©s, par exemple, par lâAssociation pour le droit de mourir dans la dignitĂ©, ADMD, nĂ©e en 1980, suite Ă lâarticle de Michel Landa dans Le Monde prĂ©cisĂ©ment intitulĂ© La mort un droit». 7La seconde remarque est que la loi du 9 juin 1999 â votĂ©e Ă lâunanimitĂ© Ă lâAssemblĂ©e et au SĂ©nat â lĂ©galise deux de ces droits, les droits a et b. Autrement dit, le lĂ©gislateur, reprĂ©sentant de la volontĂ© gĂ©nĂ©rale, reconnaĂźt le droit de mourir et il le dĂ©finit comme le droit aux soins palliatifs joint au droit de refuser des traitements. 8Nous allons donc centrer notre rĂ©flexion sur trois questions Quel est le lien entre a un droit à » des soins palliatifs et b un droit de » refuser des traitements ? Si a et b sont garantis, que faire de c? Le troisiĂšme droit ne serait-il pas plutĂŽt le droit Ă lâinformation sur sa mort ? DROIT AUX SOINS PALLIATIFS ET LIBERTE DE REFUS EVOLUTION PARALLĂLE DE LA RECONNAISSANCE DES SOINS PALLIATIFS ET DU REFUS DE TRAITEMENT9Les faits indiquent une apparition parallĂšle du droit aux soins palliatifs et du droit au refus de traitement. Les faits ne sont pas normatifs en eux-mĂȘmes mais ils rĂ©vĂšlent une concomitance instructive. 10Le premier droit [5] sâĂ©labore depuis les premiĂšres associations de bĂ©nĂ©voles comme JusquâĂ la mort accompagner la vie, JALMALV, créée en 1983, lâAssociation pour les soins palliatifs, lâASP, créée en 1984, la circulaire Laroque du 26 aoĂ»t 1986 sur la fin de vie [6] lĂ©gitimant les soins palliatifs, lâouverture en 1987 de la premiĂšre UnitĂ© de soins palliatifs, USP, Ă lâhĂŽpital de la CitĂ© Universitaire â vingt ans aprĂšs la Grande-Bretagne â la crĂ©ation en 1989 de la premiĂšre la premiĂšre Ă©quipe mobile de soins palliatifs Ă lâHĂŽtel-Dieu et la mĂȘme annĂ©e la crĂ©ation de la SociĂ©tĂ© française dâaccompagnement et de soins palliatifs, SFAP, la loi hospitaliĂšre du 31 juillet 1991 art L 711-4, la loi du 4 fĂ©vrier 1995 [7] qui introduit dans le Code de la santĂ© publique deux articles sur le traitement de la douleur suite au Rapport Neuwirth de 1994 [8]. En 1998,40 dĂ©partements nâont pas dâUSP; en avril 1998, M. Bernard Kouchner lance un plan triennal de dĂ©veloppement des soins palliatifs. Le 9 juin 1999 est votĂ©e, Ă lâunanimitĂ© des deux chambres, la loi visant Ă garantir le droit Ă lâaccĂšs aux soins palliatifs. 11ParallĂšlement, le consentement du patient â dĂ©jĂ prĂ©sent dans la dĂ©ontologie mĂ©dicale, mais souvent nĂ©gligĂ© â est fortement valorisĂ©. Il est introduit par la loi 94-653 du 29 juillet 1994, dite de bioĂ©thique, dans le Code civil I-1. Art. 16-3. Le droit au refus de traitement, qui en est la pierre de touche, apparaĂźt logiquement dans les textes professionnels normatifs qui feront suite Ă la loi, dans la Charte du patient hospitalisĂ© [9] de mai 1995 et dans le nouveau Code de dĂ©ontologie mĂ©dicale de 1995 [10]. La jurisprudence suivra. UNE COMPLĂMENTARITĂ FORTE12Les deux droits, droit aux soins palliatifs et droit au refus de traitement, sont Ă©noncĂ©s dans la mĂȘme loi sous le Titre 1er â Droits de la personne malade. Il sâagit du premier texte lĂ©gislatif sous ce titre. Pourquoi associer un droit Ă des soins et aussitĂŽt, conjointement, un droit de refuser des soins dans le mĂȘme article 1er ? Pourquoi ces droits â en apparence contradictoires â seraient-ils logiquement reliĂ©s ? 13Il nous semble quâil y a un lien trĂšs Ă©troit si lâon envisage ces deux droits comme les deux faces dâun mĂȘme droit de mourir. En effet, dans un univers mĂ©dicalisĂ©, efficace, performant, le droit de mourir est peut-ĂȘtre dâabord un droit Ă lâarrĂȘt de cette logique, Ă lâarrĂȘt de tout acharnement thĂ©rapeutique [11], Ă lâarrĂȘt du curatif, soit parce que les traitements entrepris deviendraient de lâobstination mĂ©dicale dĂ©raisonnable, soit parce que le patient les ressent comme un acharnement thĂ©rapeutique. 14Or, comment lâarrĂȘt de lâacharnement thĂ©rapeutique peut-il se faire dans le rĂ©el sans faire des soins palliatifs ? Comment un patient pourrait-il rĂ©ellement choisir dâarrĂȘter, ou que lâon arrĂȘte pour lui, le traitement curatif si câĂ©tait pour ĂȘtre abandonnĂ© Ă sa solitude, laissĂ© Ă la douleur et Ă la souffrance dâune longue fin de vie ou agonie, voire renvoyĂ© chez lui pour mourir ? Il faut nĂ©cessairement que soient assurĂ©s le traitement de la douleur, celui de la souffrance et des graves inconforts de la fin de vie, et un accompagnement, câest-Ă -dire des soins palliatifs. Le droit Ă lâarrĂȘt de lâacharnement thĂ©rapeutique et sa forme extrĂȘme â le droit de refuser des traitements â se doublent nĂ©cessairement du droit aux soins palliatifs. 15Il y a donc une complĂ©mentaritĂ© forte entre ces deux droits droit de refuser et droit aux soins palliatifs. En effet, le droit de refuser des traitements reste formel, abstrait, sans un droit aux soins palliatifs. Un droit nâest rĂ©el que si les personnes peuvent lâexercer, or, le droit aux soins palliatifs est, prĂ©cisĂ©ment, ce qui permet Ă certains patients â libĂ©rĂ©s de la crainte dâune fin de vie insupportable â de refuser rĂ©ellement des traitements. DROITS-LIBERTĂS ET DROITS-CRĂANCES16Lâanalyse politique montre bien que les libertĂ©s de faire » ne suffisent pas Ă assurer les droits des personnes sans les droits Ă quelque chose qui permet de faire ». Les droits-libertĂ©s, les droitsde, que lâon nomme aussi droits nĂ©gatifs, les droits du XVIIIe siĂšcle, sont lettre morte sans les droits-crĂ©ances, les droits-Ă , les droits positifs, les droits des XIXe et XXe siĂšcles. 17Des exemples simples le montrent. Il nây a de rĂ©elle libertĂ© dâaller et venir que sâil existe un rĂ©seau public de routes et chemins sans octroi. La libertĂ© de vote ou la libertĂ© de pensĂ©e restent vaines pour des analphabĂštes elles nâexistent rĂ©ellement que sâil y a un droit Ă lâinstruction publique, assurĂ©e par la collectivitĂ©. Les lois Jules Ferry », de 1880, sont la suite logique et nĂ©cessaire des textes de 1789 les libertĂ©s formelles deviennent alors rĂ©elles. 18Cette complĂ©mentaritĂ© est traduite dans le prĂ©ambule de la Constitution de 1958 double prĂ©ambule qui contient la DĂ©claration des droits de lâhomme et du citoyen de 1789 qui Ă©nonce les droitslibertĂ©s libertĂ© de culte, libertĂ© de parler, Ă©crire, imprimer » â et lâarticle 2 indique explicitement que la finalitĂ© du politique est la prĂ©servation des libertĂ©s â et, dâautre part, le PrĂ©ambule de la Constitution de 1946 qui Ă©nonce les droits-crĂ©ances droit Ă lâinstruction, Ă la formation professionnelle, Ă la cultureâŠ, droit Ă la protection de la santĂ©, Ă des moyens convenables dâexistence pour ceux qui ne peuvent pas travailler en raison de leur Ăąge, de la maladie ou du handicap, des circonstances Ă©conomiques. Lâon reconnaĂźt ici les ordonnances de 1945 instaurant la SĂ©curitĂ© Sociale pour socialiser les cinq grands risques de lâexistence qui privent de moyens dâexistence maladie, vieillesse, accident de travail, perte dâemploi, surcharge familiale, auxquels correspondent les cinq branches de lâAssurance Sociale maladie, retraite, accident de travail, chĂŽmage, allocations familiales. LâEtat pourvoit Ă des moyens dâexistence digne pour tout citoyen. 19Ainsi, apparaĂźt, nous semble-t-il, la logique profonde de cette association de deux droits si diffĂ©rents le droit de refuser des traitements et le droit Ă des traitements palliatifs. Ils constituent bien ensemble le bloc » dâun droit de mourir cohĂ©rent, tout aussi respectueux de la libertĂ© des individus que garant de la solidaritĂ© des citoyens. 20Ouvrons ici, sans nous y attarder, une piste de rĂ©flexion. Il nous semble que le droit au congĂ© dâaccompagnement dâun proche en soins palliatifs Ă domicile et le droit aux soins palliatifs Ă domicile â dĂ©finis par la loi du 9 juin 1999 â sont les droits-crĂ©ances correspondant Ă un droit-libertĂ© implicite Ă la loi le droit de choisir le lieu de sa mort, la libertĂ© de mourir Ă domicile. Ce qui correspond aux souhaits des Français; une majoritĂ© dâentre eux souhaitent, effectivement, mourir chez eux, 68% selon un sondage IFOP de 1991. QUE FAIRE DE C, LE DROIT DâĂTRE TUĂ OU AIDĂ POUR SE TUER ? 21Le troisiĂšme droit en question est le droit c, droit dâĂȘtre aidĂ© pour se tuer ou droit dâĂȘtre tuĂ© si lâon ne peut le faire seul, câest-Ă -dire un droit au suicide assistĂ© ou Ă lâeuthanasie, active directe, par injection mortelle, par exemple. Nous employons le terme euthanasie dans le sens actuel [12] des textes qui la citent cf. note 4 et qui nous semble le seul pertinent et susceptible dâĂ©viter un amalgame dĂ©lĂ©tĂšre [13] qui rend impossible toute rĂ©flexion cohĂ©rente sur le droit de mourir. Que faire de ce droit ? Faut-il lâintĂ©grer au droit de mourir [14] ? LâOBSERVATION DES FAITS22Tout dâabord, observons ce que les faits montrent, quoique les faits ne soient pas en eux-mĂȘmes normatifs Le droit c est invoquĂ© ou utilisĂ© quand les droits a et b ne sont pas respectĂ©s quand il y a rĂ©volte â plus que lĂ©gitime â devant la souffrance non traitĂ©e, les douleurs atroces non calmĂ©es, et devant lâacharnement thĂ©rapeutique, la transformation dâun ĂȘtre humain en objet de techniques futiles », hors de tout espoir et de tout sens. Ceci apparaĂźt sans conteste dans lâanalyse des courriers dâadhĂ©sion de lâADMD [15]. De nombreuses personnes qui adhĂšrent Ă cette association, 28000 actuellement en France, ont vu mourir un de leurs proches dans des circonstances affreuses; lâanalyse du devenir des demandes dâeuthanasie dans les USP [16] Les demandes, qui pouvaient ĂȘtre formulĂ©es dans les premiers jours sâestompent, disparaissent. La plupart sont des appels; appels au traitement de la douleur, de la souffrance, des inconforts insupportables et humiliants, appel Ă lâĂ©coute de la parole, Ă la reconnaissance du statut de mourant, Ă la sollicitude, Ă lâempathie, etc.; la lecture des rĂ©sultats de la mise en Ćuvre de la dĂ©pĂ©nalisation de lâeuthanasie aux Pays-Bas. Les Pays-Bas sont le seul pays qui a, actuellement, lĂ©galisĂ© lâeuthanasie et le suicide assistĂ©, le 10 avril 2001, aprĂšs la dĂ©pĂ©nalisation par diffĂ©rentes dispositions jurisprudentielles en 1993 et lĂ©gales en 1994 [17]. Les enquĂȘtes de Van der Maas et 1990 et 1995 sur Les pratiques mĂ©dicales relatives Ă des malades en fin de vie montrent quâen 1995, sur lâensemble des dĂ©cĂšs, il y a eu 3200 euthanasies 2,4% des dĂ©cĂšs et 400 suicides assistĂ©s 0,3%; mais, des injections mortelles sans demande ont Ă©tĂ© pratiquĂ©es 900 cas 0,7%; de mĂȘme que des analgĂ©sies intentionnellement faites pour abrĂ©ger la vie 2000 cas 1350 en 1990, dont 500 sans demande, ainsi que des limitations ou arrĂȘts de traitement intentionnellement pour abrĂ©ger la vie, dont 14200 cas sans demande 2670 en 1990. De plus, 97% des arrĂȘts sans demande se font sans consultation dâun tiers, et, en 1995, seulement 41% des euthanasies et suicides assistĂ©s ont Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©s au mĂ©decin lĂ©giste municipal, pour sâĂ©pargner, ainsi quâaux familles, lâenquĂȘte judiciaire il apparaĂźt clairement que la loi ne supprime pas la clandestinitĂ©. 23Finalement, on glisse » de lâeuthanasie concernĂ©e par la loi â sur demande rĂ©itĂ©rĂ©e, expresse, attestĂ©e, du patient â a des gestes euthanasiques sans demande, illĂ©gaux. Les auteurs de lâenquĂȘte comparative concluront que lâeuthanasie est pratiquĂ©e comme un substitut des soins palliatifs » trĂšs insuffisamment dĂ©veloppĂ©s [18]. AU NIVEAU DES PRINCIPES24Si lâon rĂ©flĂ©chit au niveau des principes, peut-on lĂ©gitimement intĂ©grer le droit Ă lâeuthanasie et au suicide assistĂ© dans le droit de mourir ? 25Rappelons que le 25 juin 1999, le Conseil de lâEurope dans sa Recommandation n° 1418 Protection des droits de lâhomme et de la dignitĂ© des malades incurables et des mourants prend position trĂšs clairement C Interdiction absolue de mettre intentionnellement fin Ă la vie ». Un mĂ©decin â ou toute autre personne â ne peut, en aucun cas, rĂ©pondre Ă la demande dâun patient qui demanderait quâon lâaide Ă se tuer suicide assistĂ© ou qui demanderait quâon le tue euthanasie. 26Le problĂšme du suicide assistĂ© et de lâeuthanasie se pose dans les dĂ©mocraties occidentales qui ont dĂ©pĂ©nalisĂ© le suicide. Si le suicide nâest pas pĂ©nalisĂ©, si lâon reconnaĂźt au citoyen la libertĂ© de se suicider, lâEtat nây opposant ni entrave ni condamnation, quâen est-il de cette libertĂ© de se suicider lorsque les patients ne peuvent plus faire les gestes nĂ©cessaires ? ConsidĂ©rons la rĂ©flexion dans les pays dâAmĂ©rique du Nord, trĂšs attachĂ©s Ă la dĂ©fense des libertĂ©s individuelles. 27? Les Etats-Unis accordent une valeur prioritaire Ă la libertĂ© des individus et Ă la protection de leurs droits et le 25 juin 1990 la Cour SuprĂȘme nord-amĂ©ricaine a reconnu le droit Ă lâautodĂ©termination en matiĂšre mĂ©dicale â Patient Self-Determination Act, promulguĂ© en dĂ©cembre 1991 â qui autorise les directives prĂ©visionnelles et la reprĂ©sentation par un mandataire choisi, contre tout acharnement thĂ©rapeutique. Dans la suite de ce principe dâautodĂ©termination, sâest ouvert un dĂ©bat supplĂ©mentaire puisque chacun est libre de disposer de sa vie, voire de se suicider, il y aurait inĂ©galitĂ© entre les citoyens si certains dâentre eux ne pouvaient â Ă cause de leur Ă©tat physique â exercer leur libertĂ© de se tuer il faudrait reconnaĂźtre un droit au suicide, avec lâaide dâun tiers si câest nĂ©cessaire. 28Mais, mĂȘme lâautonomie au sens fort de lâhabeas corpus anglosaxon nâest pas sans limite eu Ă©gard au suicide assistĂ© et Ă lâeuthanasie que les souhaits dâune personne nâentravent pas autrui ne suffit pas Ă fonder la justification ou lâobligation de les respecter, mĂȘme au nom du principe dâautonomie. Un souhait qui nâentrave pas autrui peut cependant lâimpliquer, soit individuellement un tiers est concernĂ© soit collectivement un groupe ou la collectivitĂ© est concernĂ©e. En effet, lâeuthanasie active Ă la demande du patient ou le suicide assistĂ©, sâils nâentravent » pas autrui, du moins lâengagent-ils et mettent-ils en conflit plusieurs intĂ©rĂȘts la libertĂ© du patient, lâintĂ©gritĂ© morale mais aussi la vie Ă©motionnelle et affective du mĂ©decin qui provoque la mort intentionnellement et la pratique mĂ©dicale pour tous les autres mĂ©decins et pour tous les autres patients du mĂȘme groupe social. Câest ce qui a conduit la Cour SuprĂȘme des par deux dĂ©cisions du 26 juillet 1997 Vacco v. Quill et Washington v. GlĂŒcksberg, Ă lâunanimitĂ© des neuf juges, Ă refuser de reconnaĂźtre un droit constitutionnel Ă lâaide au suicide par un mĂ©decin [19]. Nâimporte qui a le droit de refuser un traitement » mĂȘme vital, selon un droit fondamental de Common law, antĂ©rieur mĂȘme Ă la Constitution, mais la distinction entre laisser un patient mourir et le faire mourir est importante » Ă©crit un membre du Conseil dâEtat français, commentant ces dĂ©cisions [20], [21]. 29Il y a une libertĂ© de se suicider, pas un droit Ă le faire. Des Etats â ce sera le cas de lâOregon [22] â peuvent dĂ©cider de ne pas poursuivre un mĂ©decin qui pratiquerait le suicide assistĂ© pas lâeuthanasie par injection mortelle mais un patient ne peut revendiquer un droit Ă lâaide au suicide. La libertĂ© du suicide pour lâindividu, droit nĂ©gatif lâEtat nâentrave ni ne poursuit lâaction ne se convertit pas en droit au suicide, droit positif lâEtat permettrait la rĂ©alisation du droit, ici par lâaide au suicide par un tiers. Cette impossibilitĂ© de passer dâun droit de » Ă un droit à » incite Ă la rĂ©flexion sur la valeur morale reconnue Ă la libertĂ© de se suicider. Le suicide est-il une libertĂ© fondamentale ou est-il simplement tolĂ©rĂ© parce que lâon ne voit guĂšre comment lâempĂȘcher ou le poursuivre ? En France, par exemple, lâincitation au suicide est interdite [23] â or, il est rare que lâon interdise lâincitation Ă lâexercice dâune liberté⊠â et les personnes qui font des tentatives de suicide sont prises en charge comme des patients, rĂ©animĂ©es et soignĂ©es dans lâurgence, sans que leurs sauveteurs puissent ĂȘtre poursuivis pour le prĂ©judice de les avoir maintenues en vie en entravant lâexercice de leur libertĂ©. 30? La Cour SuprĂȘme canadienne, en 1993, dans lâaffaire Sue Rodriguez, a privilĂ©giĂ© lâintĂ©rĂȘt de lâEtat Ă la protection de la vie » comme valeur fondamentale de la sociĂ©tĂ© » pour justifier lâinterdiction, sans exception, de lâaide mĂ©dicale au suicide; elle a refusĂ© de dĂ©clarer anticonstitutionnelles, câest-Ă -dire contraires Ă la Charte des droits et libertĂ©s, les dispositions du Code criminel qui interdisent lâaide au suicide, mĂȘme si le suicide nâest pas un crime. En juin 1995, le comitĂ© canadien sĂ©natorial spĂ©cial dans un rapport, De la vie et de la mort [24], recommande la levĂ©e des ambiguĂŻtĂ©s du Code criminel pour permettre lĂ©gitimement lâutilisation des sĂ©dations fortes, le respect des refus de traitement, des directives prĂ©visionnelles, la lĂ©gitimitĂ© des limitations et arrĂȘts de traitement vitaux, mais il maintient, Ă la majoritĂ©, les arguments contre lâeuthanasie lâinterdit de tuer est le fondement de la sociĂ©tĂ©; il y a un danger de pente glissante » comme le montre lâexpĂ©rience hollandaise; la mission de la mĂ©decine est de soigner. AU NIVEAU DES CONSĂQUENCES31Si nous rĂ©flĂ©chissons non pas dĂ©ontologiquement, au niveau des principes, mais de façon consĂ©quentialiste, tĂ©lĂ©ologiquement [25], demandons-nous quelles pourraient ĂȘtre les consĂ©quences de lâintĂ©gration dâun droit au suicide assistĂ© et Ă lâeuthanasie dans le droit de mourir. Le droit de mourir conçu comme un droit aux soins palliatifs et, Ă©ventuellement, au refus de traitement, permet de prĂ©server la rĂ©ciprocitĂ© de la relation mĂ©decin/patient, de maintenir le sens de lâexercice mĂ©dical et de prĂ©server lâĂ©quilibre social. Serait-ce le cas pour un droit au suicide assistĂ© et Ă lâeuthanasie ? 32 ? La rĂ©ciprocitĂ© des droits et des devoirs Si le droit de mourir est le droit aux soins palliatifs et le droit de refuser des traitements, alors, la rĂ©ciprocitĂ© des droits et des devoirs des agents moraux engagĂ©s par lâaction est assurĂ©e. 33En effet, le droit de refuser un traitement droit du patient rencontre lâobligation rĂ©ciproque de respecter la libertĂ© du patient devoir du soignant. 34Et le droit aux soins palliatifs droit du patient rencontre lâobligation de soigner, dâassurer la continuitĂ© des soins, et le principe dâaction proportionnĂ©e devoir du soignant. 35Les grandes obligations morales fondatrices de la pratique mĂ©dicale sont, Ă la fois, respectĂ©es et appelĂ©es par les droits des patients. 36Mais si lâon admet que le droit de mourir comprend un droit dâĂȘtre tuĂ© ou dâĂȘtre aidĂ© pour se suicider comment penser le devoir rĂ©ciproque des mĂ©decins ? Comment penser leur obligation ? Comment pourrait jouer ici une vraie rĂ©ciprocitĂ© des droits et des devoirs des uns et des autres ? Comment la penser ? 37? LâintĂ©gritĂ© morale des soignants, mais aussi leur intĂ©gritĂ© psychologique, affective et professionnelle, risque dâĂȘtre atteinte si les soignants sont tantĂŽt ceux qui prĂ©servent la vie, tantĂŽt ceux qui donnent la mort. Il convient dâinterroger cette schizophrĂ©nie » morale et personnelle Ă laquelle les exposerait une reconnaissance dâun droit au suicide assistĂ© ou Ă lâeuthanasie. 38? LâĂ©quilibre social dĂ©mocratique rĂ©publicain risque dâĂȘtre irrĂ©mĂ©diablement mis en cause. En effet, selon le principe politique de justice, demandons-nous quelles seraient les consĂ©quences dâun droit au suicide assistĂ© ou Ă lâeuthanasie pour les plus mal lotis », les faibles. Quels en seraient les effets sur les personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes, sur ceux qui comprennent mal le français et le parlent plus mal encore, sur tous ceux qui sont Ă©crasĂ©s prĂ©cisĂ©ment par la maladie, la solitude, lâĂ©puisement, la peur de la mort, sur les paumĂ©s » de toute sorte ruinĂ©s par la misĂšre sociale et morale, sur les SDF⊠? 39Au contraire, le droit de mourir entendu au sens des droits a et b prĂ©serve tous les citoyens et, en particulier, les plus vulnĂ©rables et exposĂ©s dâentre eux ils savent quâun soignant ne leur donnera jamais la mort, mais ils savent aussi quâil fera tout pour soulager la souffrance, les douleurs, la dĂ©tresse de lâagonie, et quâil ne fera pas dâacharnement thĂ©rapeutique. Celui qui entre en blouse blanche dans la chambre est du cĂŽtĂ© de la vie, et de ce seul cĂŽtĂ©. Ainsi, des personnes ĂągĂ©es hollandaises commencent-elles Ă porter sur elles une DĂ©claration de volontĂ© de vivre, calquĂ©e sur le document de lâADMD, qui commence ainsi Le soussignĂ© manifeste quâil ne dĂ©sire pas quâon lui applique lâeuthanasie » [26]. Le droit de mourir dĂ©fini comme un droit dâĂȘtre aidĂ© pour se tuer ou comme un droit dâĂȘtre tuĂ© pourrait dĂ©river vers un devoir de mourir fondĂ© sur une citoyennetĂ© lĂ©tale » [27]. LE DROIT A LâINFORMATION SUR SA MORT40Si lâon peut proposer un troisiĂšme droit pour complĂ©ter le bloc » du droit de mourir constituĂ© des droits a et b [28], nous pencherions pour un droit Ă lâinformation et Ă la parole sur sa propre mort. 41Il semble quâil existe un lien Ă©vident entre le droit de mourir et le droit Ă lâinformation sur sa mort. NĂCESSITĂ LĂGALE42Il y a dâabord une nĂ©cessitĂ© lĂ©gale Ă intĂ©grer lâinformation au droit de mourir. Il nây a pas de traitement sans information du patient. Cette obligation dĂ©ontologique, fondĂ©e sur le respect de la personne, sâimpose aux mĂ©decins, en France, depuis 1942. Les patients Ă qui sont proposĂ©s des soins palliatifs doivent recevoir lâinformation corrĂ©lative Ă ces soins. Nombreux sont les auteurs qui ont travaillĂ© sur cette place centrale de lâinformation â avec tous ses effets â pour les patients en soins palliatifs, ils savent » [29]. 43Dâautre part, et corrĂ©lativement, il ne peut pas y avoir de refus Ă©clairĂ© et libre sans information ici il sâagit donc de lâinformation sur la mort, sa proximitĂ©, son risque de survenue, sa forme prĂ©visible, les moyens de soulagement de ses symptĂŽmes⊠Ceci doit nous conduire Ă nous interroger sur lâarticle 35 du Code de dĂ©ontologie mĂ©dicale qui autorise un mĂ©decin Ă tenir dans lâignorance dâun diagnostic ou dâun pronostic graves ». NĂCESSITĂ POLITICO-MORALE »44Mais au-delĂ de cette nĂ©cessitĂ© lĂ©gale, il semble quâil y ait une nĂ©cessitĂ© politico-morale » le droit de mourir est le droit de sâapproprier sa mort, de connaĂźtre les Ă©vĂšnements de son existence, de ne pas mourir dans la conspiration du silence, victime du jeu de la comĂ©die » [30], victime de cet horrible et humiliant mensonge de tous autour de celui qui sent quâil est en train de mourir, si bien mis en scĂšne par TolstoĂŻ dans son roman La mort dâIvan Illitch ». LE DROIT DE MOURIR COMME DROIT DE SE RĂAPPROPRIER SA MORT45Le droit de mourir ainsi conçu, nous permettrait peut-ĂȘtre de vivre â la formule nâest pas si paradoxale, car le mourir et la mort sont une dimension essentielle de lâexistence humaine - une nouvelle forme de mort. Lâhistorien Philippe AriĂšs [31], dans ses travaux magistraux sur la mort en Occident, distingue quatre formes de mort dans notre histoire la mort apprivoisĂ©e » du Haut Moyen-Age IXe / mi-XIVe siĂšcles, la mort de soi » XIVe -XVIIe siĂšcles aprĂšs la peste noire, la mort de toi » XVIIIe -XIXe siĂšcles, enfin, la mort inversĂ©e », la mort occulte XXe siĂšcle pourrions-nous imaginer â selon la suggestion de lâhistorienne de la mĂ©decine A. Debru poursuivant cette analyse â que le XXIe siĂšcle sera celui de la mort rĂ©appropriĂ©e » [32] ? 46Le droit de mourir sâinscrit â comme toute revendication dâun droit â dans la lutte contre lâexclusion, la discrimination, lâabandon. 47Nous rĂ©sumerions en disant quâil est peut-ĂȘtre le droit pour toute personne en fin de vie dâĂȘtre un mourant au milieu des vivants. Chaque mot de cette dĂ©finition est porteur de sens. 48 Etre » un mourant câest dâabord ĂȘtre rĂ©ellement, pouvoir se sentir exister, ne pas ĂȘtre Ă©crasĂ©, annihilĂ©, anĂ©anti par la douleur, la souffrance et la peur, par la solitude et le rejet. 49Etre un mourant » cela signifie que le processus du mourir nâest pas empĂȘchĂ©, il nây a pas dâacharnement thĂ©rapeutique, Ă©ventuellement mĂȘme la personne peut refuser des traitements; il nây a pas non plus de mensonge, pas de comĂ©die, personne ne se permet de faire croire au mourant quâil ne va pas mourir. 50Etre un mourant au milieu des vivants » cela signifie que le mourant est entourĂ© et accompagnĂ© par tous les soignants, la famille et la sociĂ©tĂ© civile, qui est reprĂ©sentĂ©e par les bĂ©nĂ©voles, auxquels la loi relative Ă lâaccĂšs aux soins palliatifs reconnaĂźt une grande et juste place. 51Câest bien ce droit de mourir qui nous est proposĂ© par la loi du 9 juin 1999 [33]. Notes [1] DĂ©claration universelle des droits de lâhommede lâ de 1948, art. 3 Tout individu a droit Ă la vie, Ă la libertĂ© et Ă la sĂ»retĂ© de sa personne ». Convention europĂ©enne de sauvegarde des droits de lâhommede novembre 1950, entrĂ©e en vigueur en 1953, 1er droit Ă©noncĂ© Ă lâart. 2 Le droit de toute personne Ă la vie est protĂ©gĂ© par la loi ». [2] France. DĂ©claration des droits de lâhomme et du citoyen de 1789, intĂ©grĂ©e au PrĂ©ambule de la Constitution de 1958, art 2 ⊠les droits naturels et imprescriptibles de lâhomme ». Les constitutionnalistes y intĂšgrent le droit Ă la vie; il est le premier des droits de lâhomme puisquâil est la condition de tous les autres. [3] Sarda F. Le droit de vivre et le droit de mourir, Paris, Seuil, 1975. âą Jonas H. Le droit de mourir. 1re Ă©d. 1978. Trad. P. Ivernel. Paris, Rivages poche, 1996; 95 p. âą Landa La mort un droit. Le Monde, 17 novembre 1979. âą Janicaud D. Du droit de mourir. Un droit controversĂ©. Paris, Droits, 1991 13; 67-74. âą Baudoin Blondeau D. Ethique de la mort et droit Ă la mort. Paris, 1993; 128 p. âą Collectif. Choisir sa mort ? De la sollicitude mĂ©dicale au droit individuel. Esprit, juin 1998 6; 5-36. âą Padis Sur un prĂ©tendu droit de faire mourir par humanitĂ©. Esprit, novembre 1998 6; 74-80. âą Pohier J. La mort opportune les droits des vivants sur la fin de leur vie. Paris, Seuil, 1998; 66 p. âą Legros B. Les droits » des malades en fin de vie. Bordeaux, Les Etudes HospitaliĂšres/ThĂšses, 1999; 507 p. [4] ComitĂ© Consultatif National dâEthique, CCNE Avis n° 63 de janvier 2000. Fin de vie, arrĂȘt de vie, euthanasie Lâeuthanasie est lâacte dâun tiers qui met dĂ©libĂ©rĂ©ment fin Ă la vie dâune personne dans lâintention de mettre un terme Ă une situation jugĂ©e insupportable ». âą Loi des Pays-Bas du 10 avril 2001 relative Ă lĂ©galisation de lâeuthanasie Lâeuthanasie est le fait dâabrĂ©ger intentionnellement la vie dâun patient sur la demande de celui-ci ». âą Verspieren P. Face Ă celui qui meurt. Euthanasie, acharnement thĂ©rapeutique, accompagnement. Paris, âą DesclĂ©e de Brouwer, 1984; 205 p. âą Aumonier N, Beignier B, Letellier P. Lâeuthanasie. Paris, PUF/Que sais-je ?, 2001; 126 p. âą La Marne P. Ethiques de la fin de vie acharnement thĂ©rapeutique, euthanasie, soins palliatifs. Paris, Ellipses, 1998; 128 p. [5] Moulin P. Les soins palliatifs en France un mouvement paradoxal de mĂ©dicalisation du mourir contemporain. Cahiers internationaux de Sociologie, vol. CVIII, 2000;125-159. [6] MinistĂšre des Affaires sociales et de lâEmploi/Direction gĂ©nĂ©rale de la SantĂ©. Circulaire relative Ă lâorganisation des soins et de lâaccompagnement des malades en phase terminale. BO n° 86/DGS/3D , dĂ©nommĂ©e Circulaire Laroque ». [7] Loi 95-116 portant diverses mesures dâordre social. JO 5 fĂ©vrier 1995. [8] Neuwirth L. Prendre en charge la douleur. Rapport n° 138, session 1994-5, prĂ©sentĂ© au SĂ©nat le 12 dĂ©cembre 1994. [9] MinistĂšre des Affaires sociales, de la SantĂ© et de la Ville. Circulaire DGS/DH n° 95-22 du 6 mai 1995 relative aux droits des patients hospitalisĂ©s et comportant une charte du patient hospitalisĂ©. BO min. des Affaires sociales, de la SantĂ© et de la Ville n° 95-21. [10] Code de dĂ©ontologie mĂ©dicaledu 6 septembre 1995, art. 36 Lorsque le malade en Ă©tat dâexprimer sa volontĂ©, refuse les investigations ou le traitement proposĂ©s, le mĂ©decin doit respecter ce refus aprĂšs avoir informĂ© le malade de ses consĂ©quences ». [11] Code de dĂ©ontologie mĂ©dicaledu 6 septembre 1995, art 37 En toutes circonstances le mĂ©decin doit sâefforcer de soulager les souffrances de son malade, lâassister moralement et Ă©viter toute obstination dĂ©raisonnable »; art 40 Le mĂ©decin doit sâinterdire de faire courir au patient un risque injustifiĂ© ». Autrement dit, le mĂ©decin est soumis au principe de proportionnalitĂ© un acte dont les malĂ©fices lâemporteraient sur les bĂ©nĂ©fices est condamnable. La limitation ou lâarrĂȘt de traitements vitaux devenus disproportionnĂ©s, futiles » au sens anglo-saxon du terme, est le symĂ©trique pour les mĂ©decins du droit aux soins palliatifs et au refus de traitement pour le patient, mais ce nâest pas lâobjet de notre rĂ©flexion ici qui est centrĂ©e sur les droits des patients. [12] De mort paisible elle est devenue mort devancĂ©e »Dunet-Larousse E. Lâeuthanasie signification et qualification au regard du droit pĂ©nal. R D sanit. soc. 34 2 avr./juin 1998; 265-83. [13] Lâaide au suicide est le fait de fournir au patient une substance mortelle quâil boira ou sâinjectera. Lâeuthanasie est le fait de provoquer dĂ©libĂ©rĂ©ment la mort du patient. Ce peut ĂȘtre activement directement en injectant une substance mortelle au patient ou activement indirectement en arrĂȘtant un traitement vitalou passivement en ne donnant pas un traitement vital nĂ©cessaire dans tous les cas, les dĂ©cisions sont prises volontairement pour provoquer la mort. Mais arrĂȘter ou ne pas entreprendre un traitement vital qui est devenu inutile pour le patient nâest pas une euthanasie la mort surviendra probablement mais elle nâest ni provoquĂ©e, ni voulue; on ne fait pas dâacharnement thĂ©rapeutique, on laisse la mort naturelle advenir. Confondre les euthanasies et les arrĂȘts ou limitations de traitement en service de rĂ©animation ou sĂ©dations profondes dans les USP câest faire croire que les actes sont semblables puisque le patient meurt et que, donc, les premiĂšres sont lĂ©gitimes puisque les seconds le sont. Pourtant, la morale et le droit sont inconsistants si les actes ne sont jugĂ©s que sur leur rĂ©sultat; par exemple, lâhomicide volontaire avec prĂ©mĂ©ditation nâest pas le mĂȘme acte que lâhomicide involontaire par imprudence accident automobile, par exemple bien que le rĂ©sultat soit le mĂȘme la mort de la victime. [14] Schwarzenberg L., Viansson-PontĂ© P. Changer la mort, Paris, Albin Michel, 1983. âą Schwarzenberg L. Requiem pour la vie, Paris, Le PrĂ©-aux-Clercs, 1985. âą Jaccard R., Thevoz M, Manifeste pour une mort douce, Paris, Grasset-Fasquelle, 1992; 116 p. âą De Closets F. La derniĂšre libertĂ©. Paris, Fayard , 2001; 301 p. [15] Courtas R. Etude de quelques lettres adressĂ©es Ă lâADMD in Novaes S. BiomĂ©decine et devenir de la personne, Paris, Seuil, 1991; 314-44. âą Baschet C., Bataille J. dir. La mort Ă vivre. Autrement N° 87, sĂ©rie Mutations, fĂ©vrier 1987,220 p. [16] Verspieren P. La demande dâeuthanasie et ses significations. Laennec 45 1, octobre 1996; 5-8. âą Abiven M. Chardot C. Fresco R. Euthanasie. Alternatives et controverses. Paris, Presses de la Renaissance, 2000. âą Collectif. Fin de vie et pratiques soignantes. La Lettre de lâEspace Ethique AP-HP, n°9-10-11, automne-hiver 1999/2000; 123 p. [17] Etat des lieux en matiĂšre dâeuthanasie et de suicide assistĂ© Ă notre connaissance âą Aux Pays-Bas, en avril 1994, une loi, complĂ©tant des dispositions jurisprudentielles de dĂ©cembre 1993, dĂ©pĂ©nalise » lâeuthanasie par injection. Lâeuthanasie reste interdite sur le plan pĂ©nal 12 ans de prison mais chaque cas est jugĂ© a posteriori et non poursuivi si des critĂšres de minutie sont respectĂ©s. En juin 1994, la Cour SuprĂȘme confirme la relaxe pour les aides au suicide. Le 10 avril 2001 est votĂ©e la loi sur le contrĂŽle de lâinterruption de la vie sur demande et de lâaide au suicide par des mĂ©decins uniquement. Lâeuthanasie est un crime avec excuse absolutoire, la loi prĂ©voit un cas justificatif. Le mĂ©decin peut prescrire ou injecter au patient un produit lĂ©tal si les sept critĂšres de minutie sont respectĂ©s demande volontaire et rĂ©flĂ©chie, souffrance incurable et insupportable, information du patient, absence dâune autre solution, consulter un confrĂšre qui valide par Ă©crit les quatre premiers critĂšres, mise en Ćuvre avec minutie, dĂ©claration a posteriori aux commissions de contrĂŽle et non plus au Procureur de la Reine comme en 1994. âą En Australie, en 1995, dans le Territoire du Nord une loi autorise le suicide assistĂ©; entrĂ©e en vigueur en juillet 1996, la loi est abrogĂ©e par une loi fĂ©dĂ©rale le 27 mars patients mourront ainsi avant lâabrogation. âą Aux dans lâEtat dâOregon, la loi du 27 octobre 1997 votĂ©e Ă 60% autorise le suicide assistĂ©. LâespĂ©rance de vie doit ĂȘtre infĂ©rieure Ă six mois, trois demandes sont nĂ©cessaires, le suivi de la douleur est obligatoire. En 1998, sur 23 prescriptions de substance mortelle 15 ont Ă©tĂ© suivies du dĂ©cĂšs, en 1999,26 sur 33, les autres patients sont morts naturellement ou sont encore vivants, selon deux articles de fĂ©vrier 1999 et fĂ©vrier 2000 dans le New Eng J of Med, 340 7 18 fev. 1999; 577-83 et 342 8 24 fev. 2000; 598-604. âą En Belgique, le 25 octobre 2001, le SĂ©nat belge a votĂ© la dĂ©pĂ©nalisation du suicide assistĂ©, sur une proposition de loi, votĂ©e par la Commissions sociale et de la justice en mars 2001; le vote de lâAssemblĂ©e est attendu. [18] Jochemsen H., Euthanasie. Leçons des Pays-Bas la rĂ©gulation est-elle opĂ©rante ?Laennec, 486, 2000; 4-9. En 1999, il y avait 29 unitĂ©s de tous Ă©tablissements confondus, aux Pays-Bas. Janssens R. et and euthanasia in the Netherlands an ethical point of view. J of Medical Ethics, 1999 25; 408. Il y a peu de dĂ©cĂšs Ă lâhĂŽpital aux Pays-Bas lâon naĂźt et lâon meurt Ă domicile. [19] La loi publique n° 105-12 du 30 avril 1997 portant Ă©claircissements relatifs Ă la loi fĂ©dĂ©rale en ce qui concerne la limitation de lâutilisation de crĂ©dits fĂ©dĂ©raux en faveur de lâaide au suicide, interdit lâutilisation de crĂ©dits fĂ©dĂ©raux pour le paiement dâarticles et de services ayant pour objet de causer ou de contribuer Ă causer le suicide, lâeuthanasie active ou lâeuthanasie passive dâun quelconque individu ». US Code Congressional/Administrative News, juin 1997 4; 23-57, 1999 n° 50; 77-8. [20] Conseil dâEtat, Rapport public de 1998. RĂ©flexions sur le droit de la santĂ©. Paris, Documentation française/Etudes & documents n° 49,1998; 379-87. Rappelons que le CCNE dans son Avis n° 63 Fin de vie , arrĂȘt de vie, euthanasie - dans lequel il propose une procĂ©dure juridique dâ exception dâeuthanasie » - renonce Ă considĂ©rer comme un droit dont on pourrait se prĂ©valoir la possibilitĂ© dâexiger dâun tiers quâil mette fin Ă sa vie ». DâoĂč la construction de lâidĂ©e dâengagement solidaire » comme justification de lâexamen par une commission pĂ©nale spĂ©ciale interdisciplinaire des mobiles de celui qui aurait rĂ©alisĂ© une euthanasie compassionnelle. [21] Smadja D., Ronald Dworkin, prendre les droits au sĂ©rieux et interroger le droit individuel au suicide mĂ©dicalement assistĂ©. Espace Ă©thique â la Lettre, Ă©tĂ© 2000 12-13-14 14-7. [22] En 1992, un projet de loi dâeuthanasie a Ă©tĂ© rejetĂ© par referendum en Californie. En 1998, le Michigan sâest dotĂ© dâune loi contre lâassistance au suicide, qui permettra finalement, en 1999, la condamnation du fameux Dr Kervokian - vedette mĂ©diatique du suicide assistĂ© quâil pratique depuis le 4 juin 1990 - Ă des peines de 10 Ă 25 ans de prison, aprĂšs plusieurs non-lieux. [23] Lâincrimination du suicide a Ă©tĂ© abolie en France en 1791. Il nây a pas pour autant un droit au suicide. La loi 87-1133 du 31 dĂ©cembre 1987 tendant Ă rĂ©primer la provocation au suicide, incrimine la provocation au suicide; elle est reprise dans lâart. 223-13 Ă 15 du nouveau Code pĂ©nal. [24] Coll. DĂ©pĂ©naliser lâeuthanasie ?Ethica clinica, Namur, n° 8, dĂ©cembre 1997; 46 p. [25] Rameix S. Fondements philosophiques de lâĂ©thique mĂ©dicale. Paris, Ellipses, 1996; 156 p. [26] Feningsen R. Dutch euthanasia revisited. Issues in Law, 13 3 Winter 1997; 301-11. [27] Le poids financier de lâĂąge et le problĂšme des retraites entraĂźneraient une harmonisation des finances publiques » et des dĂ©sirs privĂ©s de mort ». Hocquard A. Lâeuthanasie volontaire. Paris, PUF / Perspectives critiques, 1999. âą Legros B. Sur lâopportunitĂ© dâinstaurer une exception dâeuthanasie en droit français. MĂ©d et Droit46 jan-fĂ©v 2001; 7-16. [28] Baudoin JL, Blondeau D. Ethique de la mort et droit Ă la mort. Paris, PUF, 1993; 128 p. âą Legros B. Les droits » des malades en fin de vie. Bordeaux, Les Etudes HospitaliĂšres, 1999; 507 p thĂšse soutenue en 1997. [29] Baschet C, Bataille J. dir. La mort Ă vivre. AutrementN° 87, sĂ©rie Mutations, fĂ©vrier 1987, 220 p. âą KĂŒbler-Ross E. Les derniers instants de la vie. New-York, Macmillan, 1969. Trad Juber C., de Peyer E, GenĂšve, Labor et fides, 1975,279 p. âą KĂŒbler-Ross E. Vivre avec la mort et les mourants. New-York, MacMillan, 1981. Trad. Monjardet R., GenĂšve, Ă©d du Tricorne, 1984,208 p. âą De Hennezel M. La mort intime. Ceux qui vont mourir nous apprennent Ă vivre. Paris, Laffont, 231 p. [30] Malherbe. Pour une Ă©thique de la mĂ©decine. Paris, Larousse, 1987; 233. CitĂ© par Baudoin et Blondeau 1993. [31] Aries P. Histoire de la mort en Occident. Paris, Seuil, 1975. [32] Debru A. A la recherche dâune bonne mort faut-il relire Philippe AriĂšs ?Cahiers du CCNE, juillet 2000 24; 14-17. [33] EvĂšnements significatifs depuis la publication de cet article âą 22 mars 2002 au Royaume-Uni, la Chambre des Lords - qui siĂšge en Cour SuprĂȘme - autorise lâarrĂȘt de la ventilation artificielle demandĂ© par Miss B. atteinte de maladie neuro-dĂ©gĂ©nĂ©rative. âą 29 avril 2002 la Cour EuropĂ©enne des Droits de lâHomme, Ă lâunanimitĂ© des 7 juges, dĂ©clare non contraire Ă la Convention europĂ©enne des Droits de lâHomme la non reconnaissance dâun droit Ă lâaide au suicide par la loi britannique, dans lâaffaire D. Pretty contre Royaume-Uni atteinte de SLA en phase terminale, cette patiente de 43 ans souhaitait que son mari lâaide Ă se suicider. Le 29 novembre 2001 la Chambre des Lords â qui siĂ©geait en Cour SuprĂȘme â avait dĂ©jĂ dĂ©boutĂ© D. Pretty en dĂ©clarant que la loi britannique de 1961, qui dĂ©pĂ©nalise le suicide mais interdit lâaide au suicide, nâĂ©tait pas contraire aux Droits de lâHomme. âą 4 mars 2002 en France, loi sur les droits des malades et la qualitĂ© du systĂšme de santĂ©. Art. L. 1111-4 ⊠Le mĂ©decin doit respecter la volontĂ© de la personne aprĂšs lâavoir informĂ©e des consĂ©quences de ses choix. Si la volontĂ© de la personne de refuser un ou dâinterrompre un traitement met sa vie en danger, le mĂ©decin doit tout mettre en Ćuvre pour la convaincre dâaccepter les soins indispensables. Aucun acte mĂ©dical ni aucun traitement ne peut ĂȘtre pratiquĂ© sans le consentement libre et Ă©clairĂ© de la personne et ce consentement peut ĂȘtre retirĂ© Ă tout moment. » âą 16 mai 2002 en Belgique, loi de dĂ©pĂ©nalisation de lâeuthanasie. Le mĂ©decin fait a posteriori une dĂ©claration dâeuthanasie Ă la Commission fĂ©dĂ©rale de contrĂŽle et dâĂ©valuation; il nâest pas en infraction sâil a satisfait Ă une sĂ©rie dâobligations patient majeur, conscient, demande rĂ©pĂ©tĂ©e, impasse thĂ©rapeutique, souffrance constante et insupportable de maladie grave et incurable, deuxiĂšme avis mĂ©dical indĂ©pendant, dĂ©lai de un mois entre la demande Ă©crite et lâeuthanasie, ⊠⹠7 juin France2002 La SociĂ©tĂ© de RĂ©animation de Langue Française, SRLF, rend publiques ses Recommandations pour les limitations et arrĂȘts de thĂ©rapeutiques actives en rĂ©animation adulte. La SRLF propose une procĂ©dure trĂšs prĂ©cise de prise de dĂ©cision et de modalitĂ© dâaction pour garantir la moralitĂ© de ces gestes mĂ©dicaux, souvent nĂ©cessaires sous peine dâacharnement thĂ©rapeutique, dans une approche palliative des patients de rĂ©animation; elle rĂ©cuse toutes les injections mortelles, ce sont des euthanasies Les pĂ©diatres et les urgentistes publieront des recommandations similaires, respectivement en juin 2002 et en septembre 2003 âą 26 septembre2003 dĂ©cĂšs de V. Humbert, en rĂ©animation, Ă lâhĂŽpital de Berck sur Mer arrĂȘt de la ventilation artificielle et injections mortelles de Nesdonal et de chlorure de potassium aprĂšs une tentative dâeuthanasie par sa mĂšre injection de barbituriques le 24 septembre 2003, au sein mĂȘme de lâhĂŽpital. V. Humbert Ă©tait tĂ©traplĂ©gique et quasi-aveugle depuis un accident, le 24 septembre 2000. Publication, le 25 septembre 2003, de Humbert V., Veille F. Je vous demande le droit de mourir. Paris, Lafon, 2003. Affaire trĂšs mĂ©diatisĂ©e publication dâune Lettre au PrĂ©sident de la RĂ©publique de V. Humbert, dĂ©clarations publiques de M. Humbert sur ses intentions, pressions sur les mĂ©decins, publication du livre le lendemain mĂȘme de la tentative dâeuthanasie par âŠ. âą 8 octobre 2003 en France, nomination de la Mission parlementaire dâinformation sur Lâaccompagnement de la fin de vie. âą 15 octobre 2003 lâinfirmiĂšre, MalĂšvre, est condamnĂ©e par la Cour dâassises dâappel de Paris Ă douze ans de rĂ©clusion criminelle, soit deux ans de plus que devant la Cour dâassises de Versailles, le 31 janvier2003; reconnue coupable de six assassinats, MalĂšvre est interdite Ă vie dâexercice de la profession dâinfirmiĂšre. âą 16 octobre 2003 M. de Hennezel remet au ministre de la SantĂ© son rapport, Fin de vie et accompagnement. Outre des propositions pour dĂ©velopper les soins palliatifs et lâaccompagnement, elle y distingue trĂšs clairement les limitations et arrĂȘts de traitements de lâeuthanasie et du suicide assistĂ© et suggĂšre que soient reconnues â et diffusĂ©es auprĂšs des juridictions, par des instructions de politique pĂ©nale â les Recommandations de la SRLF. âą 24 octobre 2003 le procureur de Boulogne-sur-Mer ouvre une information judiciaire contre Marie Humbert pour administration de substances toxiques commise avec prĂ©mĂ©ditation sur personne vulnĂ©rable »passible de 5 ans de prison, et contre le Dr Chaussoy pour des faits de nature criminelle qualifiĂ©s dâempoisonnement avec prĂ©mĂ©ditation » passibles de rĂ©clusion criminelle Ă perpĂ©tuitĂ©.eHzg.