PlutĂŽtque de le laisser “s’étouffer peu Ă  peu” aprĂšs avoir dĂ©branchĂ© la machine qui l’aidait Ă  respirer, le Dr Chaussoy a explique avoir jugĂ© qu’il Ă©tait de son “devoir de mĂ©decin” de “l’aider” Ă  mourir comme il l’avait rĂ©clamĂ©. Il mourra le 26 septembre 2003, deux jours aprĂšs son admission en rĂ©animation dans son service, au Centre hĂ©liomarin de Berck PubliĂ© le 10/08/2016 Ă  0842, Mis Ă  jour le 20/05/2017 Ă  2200 Lorsqu'une personne n'est plus en Ă©tat d'exprimer sa volontĂ© et qu'un arrĂȘt de traitement est souhaitable pour Ă©viter qu'elle se retrouve en situation d'acharnement thĂ©rapeutique, le mĂ©decin peut, aprĂšs une procĂ©dure collĂ©giale, lui dĂ©livrer une sĂ©dation profonde et continue, jusqu'Ă  son dĂ©cĂšs. DĂ©sormais, toute personne dont le pronostic vital est engagĂ© Ă  court terme peut indiquer, dans des directives anticipĂ©es, son choix sur l'arrĂȘt des traitements destinĂ©s Ă  le maintenir en vie. Il est Ă©galement possible d'exprimer ce choix, Ă  l'avance, alors que l'on est en bonne santĂ©. À cet effet, le gouvernement propose deux formulaires de "directives anticipĂ©es" l'un pour les personnes atteintes d'une grave maladie ou en fin de vie, l'autre pour les personnes qui n'ont pas de problĂšme de santĂ© au moment de la rĂ©daction du l'absence de ces consignes, la volontĂ© de la personne hors d'Ă©tat de s'exprimer peut ĂȘtre relayĂ©e par une personne de confiance. Mais, encore faut-il que le patient ait expressĂ©ment dĂ©signĂ© par Ă©crit cet individu proche, famille, mĂ©decin traitant. À dĂ©faut, le praticien doit se tourner vers le mĂ©decin traitant du malade, la famille ou les proches pour rechercher "la volontĂ©" du le cas oĂč le malade s'Ă©tait manifestĂ© en ce sens contraire, le mĂ©decin peut "renoncer Ă  entreprendre ou Ă  poursuivre des traitements qui lui paraissent inutiles, disproportionnĂ©s ou qui n'ont d'autre effet que le seul maintien artificiel de la vie". Cependant, cette dĂ©cision ne peut ĂȘtre prise qu'en cas "d'obstination dĂ©raisonnable", par l'Ă©quipe de soins et non le mĂ©decin seul, et aprĂšs consultation de la personne de confiance ou de la l'arrĂȘt des traitements a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©, le mĂ©decin peut ainsi recourir Ă  une sĂ©dation profonde et continue, provoquant une altĂ©ration de la conscience, jusqu'au dĂ©cĂšs. ConcrĂštement, il s'agit d'administrer au patient un analgĂ©sique, tout en arrĂȘtant les traitements le maintenant en vie, comme l'hydratation et l' de la sĂ©dation profonde peut Ă©galement ĂȘtre engagĂ©e Ă  la demande de la personne de confiance, ou, Ă  dĂ©faut, de la famille ou d'un proche.
Comaartificiel : comment ça se passe ? Le coma artificiel est induit par plusieurs médicaments, administrés par voie intraveineuse par le
Qu’entend-on par acharnement thĂ©rapeutique ? LĂ©gislations sur les malades en fin de vie et application des lois Que dit la loi sur l’euthanasie en France ? Quels sont les pays qui acceptent le suicide assistĂ© ? Peut-on refuser un traitement mĂ©dical ? Tous les articles sur la fin de vie La loi relative aux droits des malades et Ă  la qualitĂ© du systĂšme de santĂ© est datĂ©e du 4 mars 2002. Elle stipule que le patient a le droit d’ĂȘtre informĂ© sur son Ă©tat de santĂ© et exige Ă©galement que sans le consentement libre et Ă©clairĂ© de la personne, aucun traitement ni acte mĂ©dical ne peut ĂȘtre pratiquĂ©. Ainsi, la personne malade a le droit de refuser les interventions effectuĂ©es par le corps mĂ©dical si elle juge qu’il pourrait s’agir d’un acharnement thĂ©rapeutique. La loi dite “Loi Leonetti” a Ă©tĂ© mise en vigueur en 2005. Cette loi sur la fin de vie exige l’arrĂȘt de tous les actes mĂ©dicaux poursuivis par une obstination jugĂ©e dĂ©raisonnable. En effet, cette loi ouvre la possibilitĂ© Ă  toute personne majeure d’écrire sur un document ses derniĂšres volontĂ©s grĂące Ă  la rĂ©daction de directives anticipĂ©es. Si le malade n’est pas en Ă©tat d’exprimer sa volontĂ©, il peut dĂ©signer une personne de confiance pour le remplacer. Ainsi, si les traitements en marche n’ont qu’un seul objectif qui est le seul maintien de la vie du malade, ils peuvent ĂȘtre suspendus. Le mĂ©decin, sur dĂ©cision collĂ©giale, doit arrĂȘter les traitements lourds et entreprendre les soins palliatifs pour sauvegarder la dignitĂ© du patient. Qu’entend-on par acharnement thĂ©rapeutique ? Par dĂ©finition, l’acharnement thĂ©rapeutique trouve sa dĂ©finition lĂ©gale dans la loi Leonetti. Il est considĂ©rĂ© comme une obstination dĂ©raisonnable de maintenir le patient en vie et indique le refus de l’utilisation de traitements jugĂ©s disproportionnĂ©s pour le patient par rapport Ă  l’évolution de son Ă©tat de conscience et de son Ă©tat de santĂ©. Il fait entrer en conflit la libertĂ© du patient et son droit de mourir avec la dĂ©cision mĂ©dicale. Elle peut ĂȘtre dĂ©finie comme la limitation et l’arrĂȘt des traitements selon l’article 37 du code de la dĂ©ontologie mĂ©dicale. Il s’agit Ă  la fois d’arrĂȘter les thĂ©rapies entreprises pour le traitement curatif du malade, le traitement artificiel de fin de vie et le traitement de supplĂ©ance vitale comme l’hydratation, mais aussi de limiter les traitements qui s’avĂšrent indispensables comme la rĂ©animation lors qu’un arrĂȘt cardiorespiratoire par exemple. Quand on parle d’acharnement thĂ©rapeutique, on rencontre des difficultĂ©s devant les cas d’euthanasie qui est punie par la loi dans beaucoup de pays. En effet, accepter l’acharnement thĂ©rapeutique pourrait signifier abandonner le traitement vital et laisser mourir le patient. Quand on parle d’euthanasie, cela implique d’entrainer intentionnellement la mort du patient pour le libĂ©rer de souffrances atroces et insupportables. Le code de la dĂ©ontologie mĂ©dicale n’accepte pas l’acharnement thĂ©rapeutique en France, mais il prĂ©conise les soins palliatifs qui permettent de soulager les douleurs et pas de hĂąter le dĂ©cĂšs du malade. Dans ce cas, le mĂ©decin peut utiliser des analgĂ©siques et des antalgiques entrainant une sĂ©dation profonde qui risquent d’accĂ©lĂ©rer le coma irrĂ©versible du patient. La volontĂ© du patient est fortement utile quand on parle d’acharnement thĂ©rapeutique. En effet, la limitation ou la dĂ©cision d’arrĂȘt des traitements lui revient. Il peut l’indiquer dans des directives anticipĂ©es, ses derniĂšres volontĂ©s, ou dĂ©signer une personne de confiance qui prendra la dĂ©cision Ă  sa place quand il sera dans l’incapacitĂ© de parler comme le fait d’ĂȘtre dans le coma. LĂ©gislations sur les malades en fin de vie et application des lois La loi du 9 juin 1999 prĂ©voit que la personne malade peut s’opposer Ă  toute investigation ou thĂ©rapeutique ». Ce droit a encore Ă©tĂ© renforcĂ© par la loi du 22 avril 2005. Les lĂ©gislations sur les patients en fin de vie sont dĂ©signĂ©es dans les trois premiers textes. En 2002, c’est la loi du 04 mars, en 2005, la loi dite de Kouchner et en 2006 c’est la loi dite LĂ©onetti qui est complĂ©tĂ©e par le dĂ©cret 2006-120. Il faut se rappeler que dĂšs 1999, une loi prĂ©voyait l’opposition du patient Ă  toute investigation thĂ©rapeutique. Elle a Ă©tĂ© consolidĂ©e par la loi du 22 avril 2005. Depuis de nombreuses annĂ©es, les sujets de fin de vie sont encore trĂšs dĂ©battus dans la sociĂ©tĂ© française. Le code de la santĂ© publique en parle aussi, voilĂ  pourquoi ces trois premiers textes sont insuffisants selon le lĂ©gislateur. D’autres textes viennent les complĂ©ter dans le rapport du 18 dĂ©cembre 2012. Ils portent une rĂ©flexion en matiĂšre d’éthique sur la fin de vie. La loi du 02 fĂ©vrier 2016 vient parfaire les nouveaux droits en faveur des patients et des malades en fin de vie. Elle entre surtout dans le volet qui respecte la dignitĂ© de la personne humaine. Elle prend en considĂ©ration l’expression de la volontĂ© du malade et autorise la sĂ©dation profonde et continue. Le but final n’est pas de rechercher la mort ou d’accĂ©lĂ©rer le dĂ©cĂšs, mais de rechercher une hypoventilation extrĂȘme. Cependant, la loi n’autorise pas l’euthanasie, les directives anticipĂ©es excluent le suicide assistĂ©. Dans le cas de Vincent Lambert, un homme qui a Ă©tĂ© dans un Ă©tat vĂ©gĂ©tatif pendant 10 ans, la justice et le juge des rĂ©fĂ©rĂ©s ont vĂ©cu une situation exceptionnelle Ă  cause de l’absence de directives anticipĂ©es. Que dit la loi sur l’euthanasie en France ? La loi est trĂšs claire L’euthanasie active, le fait de donner la mort, est interdit en France. L’euthanasie passive, laisser la nature faire son chemin en soulageant les douleurs, est par contre autorisĂ©e et encadrĂ©e. Quels sont les pays qui acceptent le suicide assistĂ© ? La Belgique est notre voisin qui a lĂ©galisĂ© le suicide assistĂ©. De nombreux Français traversent chaque jour la frontiĂšre pour finir leurs jours Peut-on refuser un traitement mĂ©dical ? C’est le malade qui dĂ©cide et qui peut refuser le traitement mĂ©dical sans que les mĂ©decins puissent s’y opposer Tous les articles sur la fin de vie Les signes de la fin de vie La loi LĂ©onetti Les soins palliatifs
Ilest mille fois plus extraordinaire que tous les rĂȘves qu’on peut fabriquer en sĂ©rie dans les usines. Mourir de l’ñme c’est dix mille fois pire que le cancer. Mourir de l’ñme c’est dix mille fois pire que le cancer. Mourir de l’ñme c’est dix mille fois pire que le cancer. Arthur Cravan Le Dico des citations Les nouvelles citations . Qui donne son bien avant de mourir
Qui Ă©tait vraiment MoliĂšre? Pourquoi le français est appelĂ© “la langue de MoliĂšre”? Comment cet auteur, 400 ans aprĂšs sa naissance, continue de nous fasciner? C’est Ă  ces questions et Ă  d’autres que nous allons rĂ©pondre dans cette vidĂ©o et cet article! ï»żï»ż La langue de MoliĂšre Un homme de théùtre passionnĂ© Un gĂ©nie comique MoliĂšre, critique de la sociĂ©tĂ© de son temps Un artiste protĂ©gĂ© par le roi MoliĂšre ou le triomphe de l’amour Un regard moderne et universel Une fin lĂ©gendaire et tragique MoliĂšre, un classique de la littĂ©rature française Un crĂ©ateur toujours vivant 1. La langue de MoliĂšre Le français est couramment dĂ©signĂ© comme la langue de MoliĂšre. L’usage de cette expression remonte au XVIIIe siĂšcle, Ă  une Ă©poque oĂč les Ă©lites europĂ©ennes Ă©taient francophiles et francophones, oĂč l’on jouait des piĂšces de théùtre en français dans toutes les cours princiĂšres. Mais pourquoi MoliĂšre et pas un autre? Parce que MoliĂšre symbolise peut-ĂȘtre le mieux la richesse de la langue française. Dans la bouche de ses personnages, il utilise des registres de langue trĂšs variĂ©s on y entend le peuple, la bourgeoisie, la noblesse, chacun s’exprimant dans son propre langage, avec ses expressions et ses tournures de phrases caractĂ©ristiques. 2. MoliĂšre, un homme de théùtre passionnĂ© À la fois auteur, metteur en scĂšne et acteur, MoliĂšre a eu toute sa vie la passion du théùtre. Qui Ă©tait MoliĂšre? Un grand Ă©crivain du XVIIe siĂšcle, un homme de lettres, auteur d’une trentaine de piĂšces encore trĂšs populaires aujourd’hui? Oui, mais pas seulement! MoliĂšre Ă©tait un homme de théùtre total il mettait en scĂšne ses piĂšces, dirigeait les acteurs et jouait lui-mĂȘme le rĂŽle principal. Ses contemporains le considĂ©raient d’ailleurs comme l’un des plus grands acteurs de son temps. Cette passion du théùtre lui Ă©tait venue trĂšs tĂŽt dĂšs l’ñge de 21 ans, MoliĂšre, de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, avait fondĂ© l’Illustre Théùtre, une compagnie de comĂ©diens avec laquelle il joua des piĂšces en province pendant prĂšs de 10 ans, avant de revenir connaitre le succĂšs Ă  Paris. 3. Un gĂ©nie comique Comique verbal, comique gestuel, comique de rĂ©pĂ©tition
 MoliĂšre maitrisait toutes les formes du rire, pour le plus grand plaisir des spectateurs de ses piĂšces. Jusqu’au XVIIe siĂšcle, la tragĂ©die est considĂ©rĂ©e comme le seul genre théùtral digne de ce nom. C’est MoliĂšre qui donne Ă  la comĂ©die ses lettres de noblesse, grĂące aux succĂšs que ses piĂšces remportent Ă  Versailles, Ă  la cour de Louis XIV. Ironie, satire, parodie, jeux de mots, malentendus
 MoliĂšre sait varier les effets pour provoquer les rires de son public. Il est capable de passer d’un rire subtil Ă  un rire gras, d’un comique Ă©laborĂ© Ă  un comique plus simple et efficace, comme ce calembour dans Les Femmes savantes – Veux-tu toute ta vie offenser la grammaire? – Qui parle d’offenser grand-mĂšre ni grand-pĂšre? 4. MoliĂšre, critique de la sociĂ©tĂ© de son temps En tournant en ridicule ses contemporains, MoliĂšre se livre Ă  une vĂ©ritable critique sociale. Chez MoliĂšre, le rire est aussi un moyen de critiquer la sociĂ©tĂ© de son Ă©poque. Dans Le Bourgeois gentilhomme par exemple, il se moque d’un riche bourgeois qui tente d’imiter le comportement des nobles. Dans Le Tartuffe, il crĂ©e la polĂ©mique en dĂ©nonçant les faux dĂ©vots, ces personnes qui se disent trĂšs religieuses mais sont en fait trĂšs hypocrites. MoliĂšre s’en prend aussi Ă  d’autres grandes figures de son temps les mĂ©decins Le MĂ©decin malgrĂ© lui, Le Malade imaginaire, les hommes de loi Les Fourberies de Scapin, les nobles Le Misanthrope ou encore ceux qu’on appellerait aujourd’hui les intellectuels, comme dans cet extrait des Femmes savantes Je vis de bonne soupe, et non de beau langage. Vaugelas n’apprend point Ă  bien faire un potage, Et Malherbe et Balzac, si savants en beaux mots, En cuisine peut-ĂȘtre auraient Ă©tĂ© des sots. 5. Un artiste protĂ©gĂ© par le roi MoliĂšre a pu connaitre le succĂšs grĂące Ă  la protection de Louis XIV. En 1658, au Louvre, MoliĂšre rencontre pour la premiĂšre fois Louis XIV, alors ĂągĂ© de 20 ans. Entre le dramaturge et le roi, c’est le dĂ©but d’une relation privilĂ©giĂ©e. Car le Roi-Soleil aime le théùtre et apprĂ©cie tout particuliĂšrement les piĂšces de MoliĂšre, qui le font rire. GrĂące Ă  la protection et Ă  l’aide financiĂšre que lui apporte Louis XIV, MoliĂšre peut se consacrer pleinement Ă  l’écriture et Ă  la mise en scĂšne. Ses piĂšces sont ainsi jouĂ©es Ă  Versailles et l’amitiĂ© du roi lui permet une libertĂ© de ton qui irrite certains membres de la noblesse ou de l’Église. 6. MoliĂšre ou le triomphe de l’amour Dans ses piĂšces, MoliĂšre cĂ©lĂšbre la puissance du sentiment amoureux. MoliĂšre est un poĂšte de l’amour dans ses piĂšces de théùtre, il y a presque toujours des histoires d’amour, des intrigues sentimentales, des cƓurs déçus ou enthousiastes. Dans Le Malade imaginaire par exemple, il critique les mariages forcĂ©s le personnage d’AngĂ©lique aime un homme mais son pĂšre veut l’obliger Ă  en Ă©pouser un autre. Finalement, l’amour triomphera et son pĂšre acceptera qu’elle Ă©pouse l’homme qu’elle aime. MoliĂšre a Ă©galement mis en scĂšne le personnage de Dom Juan dans la piĂšce du mĂȘme nom, dont voici un petit extrait Je me sens un cƓur Ă  aimer toute la terre; et comme Alexandre, je souhaiterais qu’il y eĂ»t d’autres mondes, pour y pouvoir Ă©tendre mes conquĂȘtes amoureuses. Retrouve d’autres citations de grands auteurs français en suivant Français avec Pierre sur Facebook et Instagram. 7. Un regard moderne et universel IndĂ©modables, les thĂšmes de MoliĂšre peuvent toucher chacun d’entre nous. En mettant en scĂšne des personnages typiques, MoliĂšre rĂ©ussit Ă  dĂ©crire les qualitĂ©s et les dĂ©fauts de l’ñme humaine. En bon humoriste, il aime mettre le doigt lĂ  oĂč ça fait mal. Il se moque de l’hypocrisie, de l’orgueil, de l’avarice, des gens qui pensent tout savoir et de ceux qui ont soif de pouvoir. C’est un vĂ©ritable psychologue, qui connait le cƓur des hommes et des femmes. Harpagon, Tartuffe, Monsieur Jourdain, Dom Juan, CĂ©limĂšne
 Ces personnages de comĂ©die, créés au XVIIe siĂšcle, n’ont pas pris une ride et semblent toujours parmi nous aujourd’hui. 8. Une fin lĂ©gendaire et tragique Si MoliĂšre a fait de la comĂ©die toute sa vie, il a connu une mort assez tragique. La lĂ©gende dit que MoliĂšre est mort sur scĂšne, en pleine reprĂ©sentation du Malade imaginaire, alors qu’il interprĂ©tait le rĂŽle d’Argan, un homme hypocondriaque qui pense qu’il est malade et qu’il va bientĂŽt mourir. Malheureusement, cette histoire est trop belle pour ĂȘtre vraie
 En fait, MoliĂšre est mort dans son lit, quelques heures aprĂšs ĂȘtre montĂ© une derniĂšre fois sur les planches. À l’époque, les comĂ©diens n’avaient pas le droit Ă  une vraie sĂ©pulture, et c’est pourquoi l’Église refusa d’offrir Ă  MoliĂšre les funĂ©railles qu’il aurait mĂ©ritĂ©. Il fut donc enterrĂ© en catimini, de nuit, sans recevoir d’hommage particulier. Une fin bien triste pour ce gĂ©nie drĂŽle et subtil. 9. MoliĂšre, un classique de la littĂ©rature française MoliĂšre est l’un des grands classiques des lettres françaises. Comme Victor Hugo, MoliĂšre occupe une place Ă  part dans les programmes scolaires en France. Tous les Ă©lĂšves français l’étudient Ă  un moment ou Ă  un autre de leur scolaritĂ©, que ce soit au collĂšge ou au lycĂ©e. Et c’est normal les comĂ©dies de MoliĂšre figurent au panthĂ©on de la littĂ©rature française! Elles ont aussi l’avantage d’ĂȘtre Ă©crites dans une langue classique qui n’a pas trop vieilli et qui reste largement comprĂ©hensible, malgrĂ© quelques tournures archaĂŻques, comme celle-ci Lorsqu’un homme vous vient embrasser avec joie
 En français d’aujourd’hui, le pronom complĂ©ment VOUS se place dans ce cas-lĂ  avant l’infinitif. On dirait donc Lorsqu’un homme vient vous embrasser avec joie
 10. MoliĂšre, un crĂ©ateur toujours vivant 400 ans aprĂšs sa naissance, MoliĂšre continue de faire rire dans le monde entier. NĂ© en 1622, MoliĂšre est toujours d’une grande vitalitĂ©. C’est aujourd’hui encore l’auteur français de comĂ©dies le plus jouĂ© Ă  l’étranger. En France, tous les théùtres ou presque proposent rĂ©guliĂšrement ses piĂšces les plus cĂ©lĂšbres Les PrĂ©cieuses Ridicules, Le Misanthrope, L’Avare, Le Malade imaginaire, etc. Les jeunes acteurs et actrices apprennent leur mĂ©tier en interprĂ©tant des rĂŽles Ă©crits par MoliĂšre. En 2007, un film sur la vie de MoliĂšre, avec Romain Duris et Fabrice Luchini, a rencontrĂ© un grand succĂšs. Bref, MoliĂšre est incontournable, et on le retrouve mĂȘme sur YouTube, oĂč l’on peut regarder en entier certaines de ses piĂšces. Si tu n’as pas l’occasion d’aller au théùtre ou de le lire, va donc voir quelques extraits sur internet! Peut-ĂȘtre que tu tomberas toi aussi sous le charme de ce grand Ă©crivain! Et si tu veux faire d’autres dĂ©couvertes littĂ©raires, je te conseille ce TOP 20 des livres pour apprendre le français. Il y en a pour tous les niveaux et pour tous les goĂ»ts des classiques mais aussi des bandes dessinĂ©es ou des auteurs faciles Ă  lire. Pour obtenir gratuitement la fiche PDF avec l’article et la transcription Podcast Play in new window DownloadSubscribe Apple Podcasts RSS
Récapitulatifdes lettres ouvertes adressées par Pourlavenir pour l'élection présidentielle aux candidats Mélenchon et Hamon.
ILe dĂ©nouement de la piĂšce lecture de la lettre Le dĂ©nouement de la piĂšce est une scĂšne d'amour. C'est la rĂ©solution de la piĂšce. Cyrano, qui cachait son amour Ă  Roxane depuis le dĂ©but, lui rĂ©vĂšle enfin la vĂ©ritĂ©. L'Ă©lĂ©ment perturbateur Ă  leur amour Ă©tait l'impossibilitĂ© pour Cyrano de rĂ©vĂ©ler son amour Ă  Roxane. La lettre est une façon de faire cet aveu. C'est un aveu qui n'est pas vraiment volontaire. De nombreux termes se rapportent Ă  l'amour "mon amour inexprimĂ©", "cƓur", "aima", "aimiez", "aimais". La lettre est un moyen dĂ©tournĂ©. Le champ lexical de la lecture est important "lettre", "lire", "lisant", "lisez". C'est un outil théùtral. Il y a un double niveau d'interprĂ©tation. Roxane croit que Cyrano lit les mots de Christian. Mais le spectateur sait que c'est Cyrano qui a Ă©crit la lettre. Le "je" que lit Cyrano n'est pas celui de Christian, d'une part car Christian n'a jamais Ă©crit la lettre, d'autre part car Cyrano aime Roxane, c'est donc bien sa dĂ©claration. La rĂ©vĂ©lation est possible grĂące Ă  la mise en scĂšne. En effet, petit Ă  petit la lumiĂšre dĂ©cline, et Cyrano ne devrait plus ĂȘtre capable de lire. Roxane s'aperçoit au fur et Ă  mesure de la lecture que c'est Cyrano qui a Ă©crit la lettre. IILa tension dramatique La mise en scĂšne est trĂšs importante dans cette scĂšne, puisque tout est liĂ© Ă  la lumiĂšre. Les didascalies sont particuliĂšrement importantes "le crĂ©puscule commence Ă  venir", "l'ombre augmente", "dans l'ombre complĂštement venue". La tension dramatique est liĂ©e Ă  la nuit qui tombe. La nuit symbolise d'ailleurs la mort. En effet, cette scĂšne est aussi la mort de Cyrano. Les rĂ©actions de Roxane sont intercalĂ©es Ă  la lecture de la lettre. On peut ainsi relever l'utilisation de nombreux points de suspension. La plupart des rĂ©pliques de Roxane en sont ponctuĂ©es, ce qui soulignent sa rĂ©flexion, elle commence Ă  rĂ©aliser. Il y a de nombreux dĂ©placements sur scĂšne. D'abord, Roxane s'Ă©loigne de Cyrano et l'Ă©coute lire plus loin. Puis, petit Ă  petit, Ă  mesure qu'elle comprend ce qui se passe, elle se rapproche de lui. Ce rapprochement entre les deux personnages symbolise la rĂ©alisation de l'amour. Cette scĂšne peut s'apparenter Ă  une joute verbale entre Roxane et Cyrano. Pour la premiĂšre fois dans la piĂšce, Cyrano perd. Il se dĂ©fend d'aimer Roxane, il nie "non, non , mon cher amour, je ne vous aimais pas". Mais il est obligĂ© d'admettre. La scĂšne est tragique car Cyrano meurt. L'aveu d'amour n'est pas une ultime confession pour partir en paix. Au contraire, cet aveu est tragique car Cyrano et le spectateur rĂ©alisent que Roxane aurait aimĂ© Cyrano s'il lui avait avouĂ© son amour. La scĂšne est marquĂ©e par la surprise de Roxane qui ne cesse de s'interroger ou de s'exclamer "S'arrĂȘtant, Ă©tonnĂ©e tout haut ?" D'abord surprise, Roxane se fait insistante. Cyrano hĂ©site entre avouer et se taire. Il a encore peur d'ĂȘtre rejetĂ©. Les rĂ©pliques sont courtes, rapides, on parle de stichomythies. Il y a un enchaĂźnement des questions et des rĂ©ponses "c'Ă©tait vous", "non". On note Ă©galement une alternance de phrases affirmatives et nĂ©gatives. Cyrano a annoncĂ© sa mort dĂšs le dĂ©but, il est blessĂ©. Puis vers la fin il dit "Adieu Roxane je vais mourir" et enfin "et je meurs". Roxane ignore que Cyrano est mortellement blessĂ©. La voix de Cyrano faiblit, alors que Roxane semble renaĂźtre "elle tressaille", "troublĂ©e". Cyrano sait, avant de mourir, que Roxane l'aime, qu'ils auraient pu ĂȘtre heureux. Cette situation est trĂšs pathĂ©tique. IVUne dĂ©claration d'amour rĂ©ciproque Cette scĂšne reste avant tout un aveu d'amour rĂ©ciproque. Depuis le dĂ©but de la piĂšce, c'est le sujet, l'amour de Cyrano pour Roxane, et l'amour de Roxane pour Christian. La situation ici est rĂ©solue, le quiproquo est terminĂ©. Roxane comprend qui lui a Ă©crit les lettres et pourquoi. Christian n'est pas nommĂ©, mais il apparaĂźt tout de mĂȘme notamment avec l'expression "ce sang Ă©tait le sien". Roxane s'Ă©tait montrĂ©e prĂ©cieuse lorsque Christian lui faisait sa dĂ©claration. Ici, elle ne fait aucun reproche. Il n'y a plus de jeu, pas de sĂ©duction. C'est une dĂ©claration d'amour simple et vĂ©ritable. Roxane reconnaĂźt la valeur de Cyrano. Elle n'est plus attachĂ©e Ă  la beautĂ©. Elle parle ainsi de son "Ăąme". Elle dĂ©clare aussi son amour. En quoi cette scĂšne respecte-t-elle son rĂŽle de dĂ©nouement ?I. La rĂ©solution de l'Ă©lĂ©ment perturbateurII. Une double dĂ©claration d'amourIII. La mort de CyranoComment la tension dramatique est-elle mise en scĂšne ?I. La lettre, un outil théùtralII. La lumiĂšre dĂ©clinanteIII. La dĂ©claration d'amour et mort du hĂ©rosEn quoi la mort de Cyrano est-elle tragique ?I. Un amour qui aurait pu ĂȘtreII. Une scĂšne pathĂ©tiqueIII. La mort du hĂ©rosEn quoi cette scĂšne est-elle une dĂ©claration d'amour originale ?I. La double Ă©nonciation la lettreII. Roxane rĂ©alise son erreurIII. Une double dĂ©claration d'amour

FichedĂ©taillĂ©e de Mourir peut attendre (Édition collector - 2 Blu-ray) - Blu-ray rĂ©alisĂ© par Cary Joji Fukunaga et avec Daniel Craig, LĂ©a Seydoux, Rami Malek, Lashana Lynch, Ralph Fiennes, Ben Whishaw, Naomie Harris, Rory Kinnear, Jeffrey Wright, Billy Magnussen, Christoph Waltz. Dans "Mourir peut attendre", Bond a quittĂ© les services secrets et coule des

III- DES TEMPETES DE VIES EN QUESTIONS15-VolontĂ©s16-Courages17-SolidaritĂ©s18-ResponsabilitĂ©s19-RĂ©voltes20-RĂ©sistances VoilĂ  des formes de tempĂȘtes dans des vies personnelles et collectives volontĂ©s, courages, solidaritĂ©s, responsabilitĂ©s, rĂ©voltes, EN QUESTIONSLes volontĂ©s personnelles et collectives peuvent ĂȘtre Ă©touffĂ©es mais les voilĂ  naissantes, elles peuvent ĂȘtre dĂ©passĂ©es mais les voilĂ  rĂ©sistantes, elles peuvent ĂȘtre Ă©touffĂ©es mais les voilĂ  Ă  la recherches de nouveaux Ă  des volontĂ©s Ă©touffĂ©es des volontĂ©s naissantes. Eclore est une fracture, naitre est un effort. »Shakespeare, dramaturge anglais, 1564-1616.-Des volontĂ©s Ă©touffĂ©es Des volontĂ©s ont Ă©tĂ© sont ou peuvent ĂȘtre Ă©touffĂ©es par au moins sept sĂ©ries de Ă©touffĂ©es par une Ă©ducation Ă  la soumission, elle s’exerce alors Ă  travers l’apprentissage d’une l’obĂ©issance omni prĂ©sente, d’une soumission trĂšs forte Ă  de multiples hiĂ©rarchies, l’intĂ©gration trĂšs vive de la fatalitĂ©, la dĂ©responsabilisation qui amĂšne Ă  dire je n’ai fait qu’obĂ©ir aux chefs »quitte Ă  dĂ©sobĂ©ir Ă  sa conscience, le discours-vĂ©ritĂ© auquel on doit se soumettre sans douter et sans poser de questions. Participent Ă  ces Ă©ducations, et cela de diverses façons, certaines familles, une partie des institutions scolaires et universitaires, certaines formations, une partie des mĂ©dias, certaines hiĂ©rarchies professionnelles qui peuvent ĂȘtre pesantes ou Ă©touffantes 
-VolontĂ©s Ă©touffĂ©es par une Ă©ducation Ă  la compĂ©tition qui met en avant, avec obsession , le peloton de tĂȘte, l’excellence, les gagnants, le droit du plus fort, le culte de la croissance. On Ă©touffe des volontĂ©s qui pourraient aller dans le sens de la coopĂ©ration, de la solidaritĂ©, on oriente des volontĂ©s vers l’obsession de la puissance, ĂȘtre ou ne pas ĂȘtre puissants », si vous n’ĂȘtes pas puissant personne ou collectivitĂ© vous ĂȘtes mort. On en arrive ainsi symboliquement Ă  qualifier un Etat de puissance », le mot n’est pas neutre. L’idĂ©ologie de la puissance a vraiment colonisĂ© une partie des Ă©touffĂ©es par l’administration des peursL’administration des peurs repose sur l’idĂ©ologie sĂ©curitaire, le repli identitaire plus ou moins exacerbĂ©, on Ă©limine ou on gomme des diffĂ©rences, on organise la fabrication de l’image des ennemis intĂ©rieurs et ou extĂ©rieurs Ă  une unitĂ© donnĂ©e. A l'extrĂȘme c'est l'utilisation de moyens de terreur par une personne,par un rĂ©seau,par un Etat, pour arriver Ă  ses VolontĂ©s Ă©touffĂ©es par l’appel au grand remĂšde miracle. On fait croire qu’il faut s’en remettre les yeux fermĂ©s Ă  La » solution qui va tout rĂ©gler, ce remĂšde miracle va sauver les ĂȘtres humains de tous les malheurs. Ainsi l’homme providentiel, l’élimination de boucs Ă©missaires, la grande technique miracle qui, par exemple, va mettre la Terre Ă  l’ombre » et nous dispenser des politiques de rĂ©duction des gaz Ă  effet de serre,le grand sommet miracle oui , un sommet peut parfois faire avancer des Ă©lĂ©ments d’une situation mais c’est au mieux un pas important, il en reste beaucoup d’autres.-VolontĂ©s Ă©touffĂ©es par la fuite en avant qui est synonyme d’absence de prise de conscience des caractĂšres destructeurs du productivisme, de dictature de l’instant consacrĂ© au toujours plus ». L’accĂ©lĂ©ration du systĂšme international n’est pas sans consĂ©quences sur les dĂ©cisions qui, souvent, n’ont pas le temps d’ĂȘtre muries, ou bien sont repoussĂ©es Ă  une autre date, voire dans un autre lieu, on s’estime alors dĂ©bordĂ©s par l’ampleur du dossier ou par d’autres dĂ©cisions plus Ă©touffĂ©es par des oppressions, celles-ci sont politiques, Ă©conomiques, sociales, Ă©touffĂ©es par des pratiques de rĂšglement violent des conflits. Il s’agit soit de la violence d’oppression par laquelle on dicte sa loi, soit de la violence de soumission par laquelle on exerce une violence contre soi-mĂȘme par rapport Ă  des valeurs qui sont pour nous importantes mais que l’on enterre provisoirement ou Des volontĂ©s naissantes Des volontĂ©s sont nĂ©es ou peuvent naitre, elles rĂ©pondent aux logiques qui Ă©touffent des volontĂ©s, lĂ  aussi existent sept sĂ©ries de contre naissantes Ă  travers l’éducation Ă  la rĂ©sistance c’est-Ă -dire la formation Ă  l’esprit critique, Ă  l’autonomie, Ă  la prise de conscience des responsabilitĂ©s personnelles et naissantes Ă  travers l’éducation Ă  la solidaritĂ©, cela Ă  tous les niveaux gĂ©ographiques et d’abord avec les plus faibles dans chaque naissantes Ă  travers le principe de non-discrimination, fondĂ© sur la mise en Ɠuvre des Ă©galitĂ©s et sur le respect des diffĂ©rences. Nous naissons Ă©gaux en dignitĂ© et en droits » DUDH, il faut lutter pour prĂ©server et conquĂ©rir ces Ă©galitĂ©s, et nous sommes diffĂ©rents. En ce sens le "vivre ensemble", le "faire ensemble" est une des rĂ©ponses pour apprivoiser les diffĂ©rences, dĂ©passer les peurs qui peuvent nous ĂȘtre naissantes Ă  travers les apprentissages des responsabilitĂ©s, apprentissages adaptĂ©s aux Ăąges, aux lieux de vie, aux naissantes Ă  travers la prise de conscience des aspects destructeurs du productivisme, c’est-Ă -dire de ses aspects autoritaires, injustes, anti-Ă©cologiques, naissantes Ă  travers la gestation de libĂ©rations politiques, Ă©conomiques, sociales, naissantes Ă  travers l’apprentissage du rĂšglement non-violent des conflits, cela de la maternelle Ă  l’universitĂ© et dans d’autres lieux de vie. Ce rĂšglement repose sur la rĂ©sistance puisqu’on se montre assez fort pour ĂȘtre reconnu par les autres, il repose aussi sur la solidaritĂ© et la justice puisque l’on veut, ensemble, dans le respect des personnes, trouver des solutions justes. -Face Ă  des volontĂ©s dĂ©passĂ©es des volontĂ©s rĂ©sistantes. La volontĂ© est ce pouvoir de surmonter qui est tout l’homme.» Emile Chartier, dit Alain, philosophe, 1868 -1951-Des volontĂ©s volontĂ©s ont Ă©tĂ© sont ou peuvent se trouver dĂ©passĂ©es par au moins six sĂ©ries de dĂ©passĂ©es par la complexitĂ© et la technicitĂ© du systĂšme productiviste. La complexitĂ© est liĂ©e Ă  un grand nombre d’acteurs, Ă  des interdĂ©pendances entre les activitĂ©s, entre les niveaux gĂ©ographiques, Ă  une quantitĂ© impressionnante de donnĂ©es fournies par de nombreuses disciplines. Cette complexitĂ© est niĂ©e par le discours-vĂ©ritĂ©, par le discours sur le grand remĂšde miracle, par le discours en vase clos. La technicitĂ© du rĂ©el est liĂ©e Ă  la technique planĂ©taire qui se rĂ©pand, de façon inĂ©gale, Ă  travers d’énormes complexes scientifico-technico- industriels, elle fait sentir son poids dans les processus de dĂ©passĂ©es par un processus de dĂ©cision compliquĂ© par un grand nombre de participants Ă  la dĂ©cision. Ainsi un nombre important de membres d’une famille, ainsi un nombre important de partenaires sociaux autour d’un dossier, ainsi un nombre important d’Etats dans une confĂ©rence internationale. Par exemple dans ce dernier cas il n’est pas rare que l’on dĂ©cide
 que l’on dĂ©cidera plus tard, on reporte alors plusieurs fois les dĂ©cisions qui seront ensuite plus douloureuses Ă  prendre si le problĂšme, la menace ou le drame s’est dĂ©passĂ©es par la rapiditĂ© du systĂšme mondial, liĂ©e par exemple Ă  certaines technologies, Ă  la banalisation de la vitesse, Ă  l’omniprĂ©sence du court terme, aux interactions qui se dĂ©veloppent trĂšs dĂ©passĂ©es par la puissance des intĂ©rĂȘts productivistes qui se manifestent par de multiples concentrations de savoirs, de pouvoirs, d’ dĂ©passĂ©es par l’absence de moyens ou des moyens souvent dĂ©risoires pour remettre en cause le productivisme, que se soit par rapport Ă  la dĂ©gradation de l’environnement, aux injustices, aux violences, aux aspects autoritaires du systĂšme international. Moyens souvent dĂ©risoires dans la mesure oĂč ils s’attaquent aux effets des problĂšmes des drames et des menaces et beaucoup moins Ă  leurs causes. Moyens souvent dĂ©risoires, par exemple financiĂšrement, dans la mesure oĂč des besoins criants ont pour rĂ©ponse un linceul de dĂ©passĂ©es par l’arrivĂ©e de catastrophes qui peuvent briser, pour un temps plus ou moins long, des volontĂ©s, catastrophes dont on est loin de toujours tirer la pĂ©dagogie. Souvent soit on ne remonte pas aux causes, soit si on le fait on annonce des chemins de bonnes intentions mais ils seront ensuite pavĂ©s de renoncements volontĂ©s rĂ©sistantes Face aux logiques qui amĂšnent des volontĂ©s Ă  ĂȘtre dĂ©passĂ©es, on retrouve des volontĂ©s rĂ©sistantes qui peuvent rĂ©pondre aux six logiques prĂ©cĂ©dentes par six sĂ©ries de contre rĂ©sistantes Ă  travers l’apprivoisement de la complexitĂ©, le contrĂŽle des techniques, de façon plus globale les remises Ă  leurs places de la techno science et du marchĂ© rĂ©sistantes prenant en compte un nombre important de participants Ă  la dĂ©cision. D’abord la dĂ©mocratie en appelle Ă  la reconnaissance et au respect de tous les participants. Ensuite l’efficacitĂ© de la dĂ©cision face Ă  des problĂšmes, des drames et des menaces en appellent Ă  des processus porteurs de dĂ©cisions. Il s’agit ici non seulement d’alliances entre les participants pour avancer, mais de possibilitĂ©s laissĂ©es Ă  certains, dont les dĂ©cisions sont mĂ»res, d’avancer avec d’autres, en attendant que tous les participants fassent de mĂȘme. Enfin les processus participatifs ont vocation Ă  voir le jour ou Ă  se dĂ©velopper dans les rĂ©gimes politiques rĂ©fĂ©rendum d'initiative citoyenne etc...,encore faut-il et faudra-t-il qu'ils respectent le socle des droits de l' rĂ©sistantes Ă  travers l’élaboration de politiques Ă  long terme. On est dĂ©bordĂ© par les urgences parce que l’on n’a pas pris en compte le long terme .Il faut arriver Ă  la fois Ă  rĂ©pondre aux urgences et Ă  Ă©laborer des politiques Ă  long rĂ©sistantes Ă  travers les regroupements et les actions en communde divers acteurs. L’imagination politique relative aux types d’alliances et aux types de stratĂ©gies ne devrait-elle pas se dĂ©velopper ?Existe Ă©galement une idĂ©e forte selon laquelle, pour construire ces visions stratĂ©giques, il ne faut pas seulement s’interroger sur les forces des adversaires mais aussi sur ses propres faiblesses qui freinent ou empĂȘchent ces regroupements, ces visions alternatives et ces mises en Ɠuvre parfois communes de moyens .-VolontĂ©s rĂ©sistantes Ă  travers la capacitĂ© de propositions relatives aux moyens de remettre en cause ici et lĂ  le rĂ©sistantes Ă  travers une pĂ©dagogie des catastrophes rĂ©pondant non seulement aux urgences mais s’attaquant aux causes de ces Face Ă  des volontĂ©s essoufflĂ©es des volontĂ©s Ă  la recherche de nouveaux souffles. C’est au moment oĂč il n’y a plus d’espoir qu’il faut commencer Ă  espĂ©rer. » Jacques Ellul, 1912-1994, historien du droit, sociologue, penseur de la sociĂ©tĂ© technicienne, thĂ©ologien.Des volontĂ©s peuvent s’essouffler. A Des volontĂ©s sont Ă  la recherche de nouveaux soufflesB.-Des volontĂ©s essoufflĂ©es On trouve ici au moins quatre sĂ©ries de essoufflĂ©es par la force de rĂ©cupĂ©ration du systĂšme productiviste, il peut rĂ©cupĂ©rer des expressions et surtout des pratiques qui se voulaient diffĂ©rentes ou qui Ă©taient en rupture avec essoufflĂ©es par des Ă©checs personnels et collectifspour changer l’ordre dominant et se changer soi-mĂȘme en tant qu’acteur personnes ou collectivitĂ©s lorsque c’est essoufflĂ©es par le sentiment du statu quo d’une petite avancĂ©e locale mais un statu quo global, ou bien d’une avancĂ©e globale qui ne se traduit pas essoufflĂ©es par une Ă©rosion, par un Ă©puisement des motivations personnelles et/ou collectives qui poussaient Ă  Des volontĂ©s Ă  la recherche de nouveaux souffles Face aux logiques prĂ©cĂ©dentes on trouve ici au moins quatre sĂ©ries de Ă  la recherche de nouveaux souffles Ă  travers des actes et des politiques agissant sur les faiblesses et sur les contradictions du systĂšme Ă  la recherche de nouveaux souffles qui consistent Ă  essayer de tirer les leçons des Ă©checs pour dĂ©terminer, si nĂ©cessaire, de nouvelles stratĂ©gies et de nouveaux Ă  la recherche de nouveaux souffles en ne surestimant pas mais aussi en sous estimant pas les avancĂ©es du local » et celles du global », sans oublier leurs interpellations rĂ©ciproques qui peuvent apparaĂźtre tĂŽt ou Ă  la recherche de nouveaux souffles en cherchant en soi et avec les autres des motivations pour rallumer la flamme » si elle a tendance Ă  s’éteindre. En ce sens existent au moins il y en a d’autres ! deux motivations qui peuvent ĂȘtre porteuses le fait d’ĂȘtre fraternisĂ©s par des pĂ©rils communs, le fait de vouloir donner aux gĂ©nĂ©rations futures la chance de vivre et d’ COURAGES EN QUESTIONS Nous mettrons simplement ici en avant des pensĂ©es que nous aimons un texte gĂ©nĂ©ral qui constitue la prĂ©face de l’ouvrage collectif sur Le courage .En connaissance de causes. », Autrement, ne faut pas de courage pour naĂźtre ni pour en faut parfois pour continuer d’ĂȘtre, ou pour cesser d’ de rĂ©sister ne va pas de c’est agir au risque de » ou malgrĂ© », malgrĂ© la peur, l’inertie le dĂ©sir peut-ĂȘtre, l’obĂ©issance parfois. Face Ă  la menace, au danger ou aux faits eux-mĂȘmes la mort d’un proche, sa propre mort, la maladie, la barbarie..., il faut se tenir, entreprendre des ruptures, renouveler des contacts, pour ne pas se lĂącher ».De la nature exacte de l’épreuve Ă  surmonter, naĂźt la qualitĂ© propre du courage ce qu’il est, son contenu, son sens... En connaissance de causes ». Car la lutte est une chose, son sens en est une autre, et l’on peut vite se laisser captiver par l’esthĂ©tique du courage, Ă©bloui au point parfois d’oublier que le beau n’est pas le dĂ©plaire, s’extirper de la grĂ©gaire complicitĂ© des rumeurs, des idĂ©es reçues, refuser les mimĂ©tismes, car le courage s’oppose au dogme. Pierre-Michel Klein-Ensuite des citations lumineuses sur le courage Il faut commencer par le commencement. Et le commencement de tout est le courage. Vladimir JankĂ©lĂ©vitchSeul, battu des flots qui toujours se reforment/ Il s’en va dans l’abĂźme, il s’en va dans la nuit/ Dur labeur, tout est noir rien ne luit. Victor HugoQuand sur la route, mon frĂšre, tu trĂ©buches sur la pierre qui devient en grossissant une montagne et que tu t’arrĂȘtes Ă©puisĂ©..., cherche, cherche bien il existe un sentier. Quand tu l’as trouvĂ© et que malgrĂ© le danger, tu as pu franchir la montagne, tu peux te retourner, mon frĂšre, regarde derriĂšre toi la montagne est devenue une pierre. Revue EmmausLa nuit n’est jamais complĂšte / Il y a toujours, puisque je le dis,/ Puisque je l’affirme,/ Au bout du chagrin une fenĂȘtre ouverte /Une fenĂȘtre Ă©clairĂ©e,/ Il y a toujours un rĂȘve qui veille,/ DĂ©sir Ă  combler, faim Ă  satisfaire,/ Un cƓur gĂ©nĂ©reux,/ Une main tendue, une main ouverte,/ Des yeux attentifs,/ Une vie, la vie Ă  se partager./ Paul EluardSon cƓur Ă©tait une goutte d’eau de lumiĂšre qui se battait avec le flot et remontait, obstinĂ©ment, Ă  contre-courant, le fleuve vagabond de la nuit. Nikos Kazantzaki La plus grande victoire de l'existence ne consiste pas Ă  ne jamais tomber mais Ă  se relever aprĂšs chaque MandelaTelle est la vie tomber sept fois et se relever huit fois. Proverbe japonaisC’est la nuit qu’il est beau de croire Ă  la lumiĂšre ! Edmond RostandJ’ai appris que le courage n’est pas l’absence de peur, mais la capacitĂ© Ă  la MandelaLe grand courage c’est encore de tenir les yeux ouverts sur la lumiĂšre comme sur la mort. Au reste, comment dire le lien qui mĂšne de cet amour dĂ©vorant de la vie Ă  ce dĂ©sespoir secret... Ce qui compte c’est d’ĂȘtre vrai et alors tout s’y inscrit, l’humanitĂ© et la simplicitĂ©. Albert CamusAvoir la force d’accepter avec sĂ©rĂ©nitĂ© les choses qui ne peuvent changer. Avoir le courage de changer les choses qui doivent ĂȘtre changĂ©es. Et par dessus tout avoir la sagesse de discerner les unes des autres ! SĂ©nĂšqueIl y a deux façons de se sortir des situations difficiles les changer ou bien changer la façon de les voir. Or changer de regard sur les choses est une source d’expĂ©rience et de sagesse. Paul WilsonOn ne comprendra pas notre idĂ©al ? Qu’importe ! Les quolibets pleuvront, lĂąches et dĂ©nigrants ? Courage amis ! La lutte n’est jamais trop forte, Le rĂȘve n’est jamais trop grand ! Car la plus douce et la plus noble rĂ©compense Lorsqu’à se battre un contre cent on s’est usĂ©, C’est de relire au fond de notre cƓur brisĂ© Ces mots qu’en lettres d’or grava la conscience Je ne t’ai jamais mĂ©prisĂ© ». Raoul FollereauQuand le mal a toutes les audaces le bien doit avoir tous les courages. BeaumarchaisLe vrai courageux n’attend pas des situations hors du commun pour manifester son courage. Le courage de tous les jours » est son rĂ©gime de vie. François Vaillant-Enfin deux textes un peu plus longs et remarquables, le premier pratiquement inconnu, le second trĂšs pas cĂ©der face Ă  la pluie/ Ne pas cĂ©der face au vent /Ne pas cĂ©der non plus face Ă  la neige ou Ă  la chaleur de l’étĂ©/ Avec un corps solide/ Sans aviditĂ©/ Sans perdre son tempĂ©rament /Cultivant une joie tranquille /Chaque jour quatre bols de riz complet/ Du miso et un peu de lĂ©gumes Ă  manger /Dans toutes les choses/ Sans y mettre ses Ă©motions /Voir, Ă©couter et comprendre /Et sans oublier/ Dans l’ombre des bois de pin des champs/Vivre dans une cabane au toit de chaume/ S’il y a un enfant malade Ă  l’Est/ Y aller et le veiller/S’il y a une mĂšre fatiguĂ©e Ă  l’Ouest /Y aller et porter sa gerbe de riz/ S’il y a quelqu’un proche de la mort au Sud / Y aller et lui dire qu’il n’y a pas besoin d’ĂȘtre effrayĂ©/ S’il y a une dispute ou un litige au Nord/ Leur dire de ne pas perdre leur temps en actes inutiles /En cas de sĂ©cheresse, verser ses larmes de sympathie/ Lors d’un Ă©tĂ© froid, errer bouleversĂ© /AppelĂ© un bon Ă  rien par tout le monde /Sans ĂȘtre complimentĂ©/ Ni rendu responsable/ Une telle personne Je voudrais devenir. Kenji Miyazawa -Le courage c’est de ne pas laisser aux mains de la force la solution des conflits que la raison peut courage, courage de toutes les heures, c’est de supporter sans flĂ©chir les Ă©preuves de tout ordre, physiques et morales, que prodigue la courage c’est de ne pas livrer sa volontĂ© au hasard des impressions ou des forces, c’est de garder dans les lassitudes inĂ©vitables l’habitude du travail et de l’ courage, dans le dĂ©sordre infini de la vie qui nous sollicite de toutes parts, c’est de choisir un mĂ©tier et de le bien courage c’est d’ĂȘtre tout ensemble et quel que soit le mĂ©tier un praticien et un courage c’est de comprendre sa propre vie, de la prĂ©ciser, de l’approfondir, de la coordonner cependant Ă  la vie courage c’est de dominer ses propres fautes, d’en souffrir mais de n’en plus ĂȘtre accablĂ© et de continuer son courage c’est d’aimer la vie et de regarder la mort d’un regard tranquille, c’est d’aller Ă  l’idĂ©al et de comprendre le rĂ©el, c’est d’agir et de se donner aux grandes causes sans savoir quelle rĂ©compense rĂ©serve Ă  notre effort l’univers profond, ni s’il lui rĂ©serve une rĂ©compense. Jean JaurĂšs17-LES SOLIDARITES EN QUESTIONS -SolidaritĂ©s quelques pensĂ©es lumineuses .Etre une conscience c’est s’éclater vers le SartrePasser de la question du souci de soi Ă  celle du destin de CardonnelAgis donc de telle sorte que tu traites l’humanitĂ©, aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre, toujours en mĂȘme temps comme une fin et jamais simplement comme un KantNous savons dĂ©sormais que dans la recherche Ă©perdue et dĂ©mente du salut il n’y a point de salut. Mais enfants perdus de la Terre que nous sommes nous pouvons sauver la solidaritĂ© MorinIl faut qu’une conscience Ă©cologique de la solidaritĂ© se substitue Ă  la culture de la compĂ©tition et de l’agression qui rĂ©git actuellement les rapports MorinJe suis tombĂ© par terre/ C’est la faute Ă  Voltaire /Le nez dans le ruisseau /C’est la faute Ă ...Victor Hugo GavrocheJ’ai frappĂ© / A la porte/ J’ai frappĂ© /A ton cƓur/ Pour avoir un bon lit/ Pour avoir un bon feu/ Pourquoi me repousser ?/ Ouvre moi Mon PhilombeN’importe quelle gifle donnĂ©e Ă  n’importe quel homme en n’importe quelle partie du monde, chacun doit la ressentir comme s’il l’avait reçue sur sa propre joue. Che GuevaraOn ne fera pas un monde diffĂ©rent avec des gens RoyJe te le disais la solidaritĂ© c’est la tendresse des BelliNotre premier devoir c’est la solidaritĂ© Sontag DĂ©sormais la solidaritĂ© est celle de l’ensemble des habitants de la Jacquard Me voilĂ  ici, le ventre vide, comme un enfant assassinĂ© sous les balles torrides des dĂ©serts assĂ©chĂ©s, le ciel dans les bras, chez l’occident, j’ai roulĂ© la terre et tamisĂ© les eaux, pour le sourire de mon enfant. LĂ -bas, sous les horizons du Nord, j’ai rencontrĂ© le rire d’un bel enfant, son visage Ă©tait radieux, il ressemble Ă  mon enfant, mon enfant a dit que l’espace est coupĂ©, que l’espace est dĂ©chirĂ©, que des droits existent pour une partie du monde et que, finalement, le Sud est une misĂšre Ă  cacher, une souillure Ă  voiler. Mais savent-ils que le Nord n’est pas le Nord et que ce Sud est un mot, que partout on meurt, le rire cassĂ©, qu’un cimetiĂšre du Sud et les tombes maquillĂ©es de fleurs sont les larmes des mĂšres, les maux de mes Kamara Docteur, dit Rambert, je ne pars pas et je veux rester avec vous. »... Rieux rĂ©pondit qu’il n’y avait pas de honte Ă  prĂ©fĂ©rer le bonheur. Oui, dit Rambert, mais il peut y avoir honte Ă  ĂȘtre heureux tout seul. ... J’ai toujours su que j’étais Ă©tranger Ă  cette ville et que je n’avais rien Ă  faire avec vous. Mais maintenant que j’ai vu ce que j’ai vu, je sais que je suis d’ici, que je le veuille ou non. Cette histoire nous concerne tous. ».Albert Camus Qui maintenant pleure quelque part dans le monde/ Sans raison pleure dans le monde, / Pleure sur moi./ Qui maintenant rit quelque part dans la nuit,/ Sans raison rit dans la nuit,/ Rit de moi./ Qui maintenant marche quelque part dans le monde,/ Sans raison marche dans le monde ,/ Vient vers moi. /Qui maintenant meurt quelque part dans le monde,/ Sans raison meurt dans le monde,/Me Maria Rilke Un acte de rĂ©sistance ? Dans Elephant man » la victime poursuivie se dresse soudain et crie Mais enfin, je suis un homme! » Un acte de solidaritĂ© ? Dans Le Kid » le vagabond s’élance sur tous les toits du monde pour retrouver l’enfant perdu, rien ne lui semble cƓurs des personnes et des peuples peuvent battre plus fort, ils appellent aux sociĂ©tĂ©s de libertĂ©s, d’égalitĂ©s, de solidaritĂ©s, aux sociĂ©tĂ©s de de ce blogL’hĂ©roĂŻsme ce n’est pas de se tenir debout Ă  tout prix. L’hĂ©roĂŻsme c’est d’accepter de tomber en solidaritĂ© avec tous ceux qui paient leur tribut Ă  la fragilitĂ© humaine. LĂ©onardo Boff-SolidaritĂ©s et gouttes d’eau-Que peut apporter une goutte d’eau ?Une action de solidaritĂ© est souvent qualifiĂ©e de goutte d’eau dans l’ocĂ©an. » On peut alors vouloir dire qu’elle est dĂ©risoire. Une vĂ©ritĂ© saute cependant aux yeux pourvu qu’on les ouvre une goutte d’eau est limitĂ©e mais elle peut ĂȘtre nĂ©cessaire et avoir vocation Ă  s’ a une valeur et une force liĂ©es Ă  quatre Ă©lĂ©ments qui s’interpellent, se complĂštent, se soutiennent et s’inclinent les uns vers les autres. Quels Ă©lĂ©ments ?-Gouttes d’eau et contenu de l’ certes cette action ne change pas le monde mais peut changer la vie ou une partie de la vie d’une personne, d’une famille, d’une entreprise, d’un village, d’un quartier, voire d’une ville, d’une rĂ©gion ...proche ou cette action voit le jour dans l’un des quatre grands domaines de valeurs dĂ©mocratie ou justice ou environnement ou paix et peut s’étendre aux autres domaines, ce sont alors des inter actions qui prennent une certaine ce qui parfois nous apparait comme un Ă©chec va, dans le temps, devenir une semence. Et l’optimisme de la volontĂ©, il en faut beaucoup parce que ça rĂ©duit Ă  la cuisson !-Gouttes d’eau et personnes qui agissentUne action peut Ă  la fois changer une situation et nous changer on tombe » en solidaritĂ© avec des personnes et des sociĂ©tĂ©s fragiles, discriminĂ©es, exploitĂ©es, exclues. Qu’as-tu fait de ton frĂšre ? » est une question qui peut Ă©clairer des consciences ou ĂȘtre un des Ă©clairs qui dĂ©chire la conscience. Voient le jour des remises en cause d’atteintes Ă  la dignitĂ© humaine. Et il arrive qu’au lieu de se demander qu’est-ce que je risque si je vais dans cette situation conflictuelle ? » on se demande qu’est-ce que risque l’Autre si je ne n’y vais pas ? »Ensuite on montre, en particulier dans la vie associative, que l’on peut passer d’une culture de compĂ©tition et de soumission Ă  une culture de solidaritĂ© et de on tĂ©moigne, comme le dit un proverbe, que si l’on veut faire quelque chose on trouve un moyen et que si l’on veut ne rien faire on trouve une excuse. »-Gouttes d’eau et liens entre le local et le mondial Penser globalement et agir localement », penser localement et agir globalement », ces deux idĂ©es se l’enjeu est de faire Ă©voluer ou de changer un systĂšme qui assassine le vivant et l’humanitĂ©. Passer d’un monde sans limites et compĂ©titif Ă  un monde responsable et des alternatives locales peuvent contribuer Ă  soutenir des changements plus vastes, ceux d’un pays, d’un groupe de pays, d’un continent, ou de la Terre, notre foyer d’ Ă  une petite Ă©chelle des erreurs peuvent ĂȘtre remises en cause plus vite et de nouveaux chemins apparaitre plus clairement, ceux des possibles et malgrĂ© tout des impossibles ».-Gouttes d’eau et ensemble des gĂ©nĂ©rationsOn s’inscrit dans une fraternitĂ© et une solidaritĂ© vis-Ă -vis des gĂ©nĂ©rations passĂ©es qui, lorsqu’elles ont luttĂ© contre les forces de mort, ont mis au monde des libertĂ©s, des Ă©galitĂ©s, des solidaritĂ©s. Les actions de solidaritĂ©s sont ainsi des devoirs de mĂ©moire et de gratitude. Et les souffles de ces ancĂȘtres peuvent contribuer Ă  nous donner des les gĂ©nĂ©rations futures nous demandent de leur laisser des marges de manƓuvres pour devenir ce qu’elles voudront ĂȘtre. Leurs appels peuvent contribuer Ă  nous les gĂ©nĂ©rations prĂ©sentes qui, si elles mettent en Ɠuvre des moyens dĂ©mocratiques, justes, Ă©cologiques et pacifiques, portent cette espĂ©rance qui les porte Ă  son non seulement la goutte d’eau est dans l’ocĂ©an mais, d’une certaine façon l’ocĂ©an est dĂ©jĂ  lĂ  dans la goutte d’eau. De la goutte d’eau Ă  la rosĂ©e il n’y a qu’un pas. RosĂ©e du matin, aube d’humanitĂ©, printemps d’ RESPONSABILITES EN QUESTIONS AprĂšs avoir rappelĂ© quelques citations nous mettrons en avant une sĂ©rie de responsabilitĂ©s aux consĂ©quences de plus en plus dramatiques dans le domaine citations lumineusesNous sommes tous responsables de tout devant tous et moi plus que tous les autres. DostoĂŻevski Vous connaissez cette phrase de DostoĂŻevski Nous sommes tous responsables de tout devant tous et moi plus que tous les autres. ». Non pas Ă  cause de telle ou telle culpabilitĂ© effectivement mienne, Ă  cause des fautes que j’aurais commises, mais parce que je suis responsable d’une responsabilitĂ© totale, qui rĂ©pond de tous les autres et de tout chez les autres, mĂȘme de leur LevinasJe crois que nous naissons innocents et que nous avons Ă  nous rendre responsables, que nous ne pouvons jamais prĂ©voir toutes les consĂ©quences de nos actes mais qu’il y a toujours, malgrĂ© tout, quelque chose Ă  tenter, quelque entreprise commune Ă  engager. Francis JeansonTu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisĂ©. Antoine de Saint-ExupĂ©ryDĂšs lors que l’on ne croit plus en Dieu ni en la survie dans l’au-delĂ , c’est l’Homme qui devient responsable de tout ce qui vit, de tout ce qui, dans la douleur, est vouĂ© Ă  souffrir de la vie. NietzscheNous avons atteint l’ñge d’homme, ce qui signifie que nous sommes responsables de nous-mĂȘmes Ă  un point jamais Ă©galĂ© dans l’histoire des sociĂ©tĂ©s modernes. Cette augmentation de la responsabilitĂ© nous rend, dans son mouvement mĂȘme, plus vulnĂ©rables, car elle suppose d’accroĂźtre la capacitĂ© de chacun Ă  agir Ă  partir de son autoritĂ© privĂ©e et de son jugement personnel sans lesquels on bascule dans l’impuissance et la souffrance EhrenbergRespecter les gĂ©nĂ©rations futures c’est construire une sociĂ©tĂ© humainement soutenable en particulier appliquer le principe de prĂ©caution en maĂźtrisant la technoscience et redĂ©finir le droit de la responsabilitĂ© en tenant compte de la valeur mĂȘme des biens naturels en dehors de tout usage socio-Ă©conomique demain des petits enfants sujets de leurs propres vies ou objets de la vie de quelques gĂ©nĂ©rations qui n’auront pas su prendre aujourd’hui leurs responsabilitĂ©s ?L’auteur de ce blogAgis de telle sorte que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d’une vie authentiquement humaine sur terre. Hans Jonas - LES RESPONSABLES DE LA DEBACLE ECOLOGIQUE D’abord pour comprendre comment nous en sommes arrivĂ©s Ă  cette situation prĂ©sente n’est-il pas nĂ©cessaire de resituer les responsabilitĂ©s de la dĂ©gradation environnementale dans le temps, cela avant l’anthropocĂšne puis pendant celui-ci c'est-Ă -dire cette pĂ©riode de la domination de l’homme sur l’environnement d’environ 170 ans ? Doivent dĂ©jĂ  apparaitre de nombreux acteurs de cette dĂ©bĂącle ne saurait oublier dans cette histoire les nombreux avertissements sur la route de cette dĂ©bĂącle Ă©cologique Ensuite il s’agira de constater les logiques profondes du productivisme. Celles-ci devraient nous permettre de mettre en avant les mĂ©canismes des responsabilitĂ©s. Ce sont ces logiques qui produisent aujourd’hui la dĂ©bĂącle Ă©cologique. Sera alors venu le temps de souligner des critĂšres de dĂ©termination des responsabilitĂ©s et avec eux devraient apparaitre encore mieux les acteurs qui, aujourd’hui, sont responsables de cette dĂ©bĂącle. - UNE SYNTHESE DE L’HISTOIRE DES RESPONSABILITES DE LA DEBACLE ECOLOGIQUELes proportions dans le temps sont impressionnantes et nous appellent Ă  une certaine humilitĂ© ou plutĂŽt Ă  une humilitĂ© certaine. En effet si l’on ramĂšne l’ñge de la Terre Ă  24 heures, l’homme apparait les 5 derniĂšres secondes et l’anthropocĂšne Ă©poque industrielle correspondrait aux 2 derniers milliĂšmes de la derniĂšre distinguerons l’immense pĂ©riode des dĂ©buts de l’humanitĂ© jusqu’à l’anthropocĂšne 1puis les 170 derniĂšres annĂ©es 1850-2020
 de cette domination de l’homme sur la biosphĂšre. 2.- Des dĂ©buts de l’humanitĂ© 2 millions d’annĂ©es jusqu’à l’anthropocĂšne 1850- La pĂ©riode de dĂ©pendance de l’homme par rapport Ă  la nature est immense puisqu’elle s’étend des origines de l’humanitĂ© c'est-Ă -dire du genre Homo 2 millions d’annĂ©es sans remonter Ă  Tumai, 7 millions d’annĂ©es ou Ă  Lucy, 3 millions d’annĂ©es jusqu’à environ 11700 ans avant notre Ăšre la fin de la derniĂšre pĂ©riode glaciaire.Les ĂȘtres humains Ă©taient vraisemblablement complĂštement dĂ©pendants de la nature. La lignĂ©e humaine vivait de la chasse, de la pĂȘche, de la cueillette. Une certaine forme d’harmonie » existait probablement entre de petits groupes et la nature ce qui n’excluait pas des attaques de bĂȘtes fauves et l’arrivĂ©e de catastrophes Ă©cologiques, mais la nature Ă©tait considĂ©rĂ©e comme une mĂšre, comme une La pĂ©riode d’apparition d’un pouvoir de l’homme sur la nature se situe de la fin de l’holocĂšne et s’étend donc sur les 11700 derniĂšres annĂ©es et cela jusqu’à la rĂ©volution industrielle en Angleterre et en Europe Ă  la fin du XVIIIe phĂ©nomĂšne de sĂ©dentarisation voit le jour, ainsi que l’élevage d’animaux, l’irrigation, la crĂ©ation de rĂ©serves d’eaux et de cĂ©rĂ©ales. C’est l’invention de l’agriculture, autrement dit la transformation et la mise en valeur du milieu naturel pour obtenir des produits vĂ©gĂ©taux et animaux utiles Ă  l’homme. Ce pouvoir sur la nature se traduit donc par l’utilisation des ressources n’en reste pas moins que la plupart des sociĂ©tĂ©s Ă  cette Ă©poque refusent la sĂ©paration de l’ĂȘtre humain par rapport Ă  la nature dont on se considĂšre comme partie intĂ©grante ou simplement associĂ© Ă  elle-mĂȘme si on commence Ă  la dominer. - On arrive ainsi Ă  une pĂ©riode de soumission de la nature. Du XVIe au XIXe siĂšcle c’est le grand tournant dans les thĂ©ories et les pratiques entre l’ĂȘtre humain et la nature devient un objet au service de l’homme. La science et la raison humaine se trouvent face aux objets naturels, et l’Europe exploite les hommes et la nature Ă  travers la colonisation. Un dĂ©bat sur les rapports entre les ĂȘtres humains et la nature apparait et continue jusqu’à nos Bible avait dĂ©jĂ  en avant cet impĂ©ratif Soyez fĂ©conds, emplissez la terre et soumettez-la. » Certains insisteront sur le fait que Dieu a donnĂ© la terre Ă  l’homme pour qu’il la soumette mais non pour qu’il la dĂ©truise. Va ainsi dans ce sens l’encyclique du pape François de mai 2015 Laudato si », LouĂ© sois-tu, qui met en avant la sauvegarde de la maison commune.»Sur la pĂ©riode du XVIIĂšme Ă  nos jours on peut souligner deux textes clefs symboliques, l’un de Descartes, l’autre de faveur de cette possession de la nature citons Descartes [
] connaissant la force et les actions du feu, de l’eau, de l’air, des astres, des cieux et de tous les autres corps qui nous environnent [
] nous les pourrions employer en mĂȘme façon Ă  tous les usages auxquels ils sont propres, et ainsi nous rendre comme maĂźtres et possesseurs de la nature. Ce qui n’est pas seulement Ă  dĂ©sirer pour l’invention d’une infinitĂ© d’artifices qui feraient qu’on jouirait sans aucune peine des fruits de la terre et de toutes les commoditĂ©s qui s’y trouvent, mais principalement aussi pour la conservation de la santĂ©, laquelle est sans doute le premier bien et le fondement de tous les autres biens de cette vie [
].»Discours de la mĂ©thode, 1637, 6e partie, classique Larousse.DĂ©nonçant ce dĂ©ferlement de violence de l’homme contre le vivant, Claude LĂ©vi-Strauss Ă©crira beaucoup plus tard en 1973 On a commencĂ© par couper l’homme de la nature, et par le constituer en rĂšgne souverain ; on a cru effacer ainsi son caractĂšre le plus irrĂ©cusable, Ă  savoir qu’il est d’abord un ĂȘtre vivant. Et en restant aveugle Ă  cette propriĂ©tĂ© commune, on a donnĂ© le champ libre Ă  tous les abus [
]. » Anthropologie structurale, Plon, 1973, p. 53C’est cette autodestruction qui nous a amenĂ©s au bord du gouffre. Comment ?-Les responsabilitĂ©s des acteurs de l’anthropocĂšne dans la dĂ©bĂącle Ă©cologiqueLa premiĂšre rĂ©volution industrielle est synonyme de mĂ©canisation, de dĂ©veloppement minier et mĂ©tallurgique, d’urbanisation
 Mais c’est la deuxiĂšme rĂ©volution industrielle Ă  partir de 1850-1880 qui va encore changer le rapport Ă  la nature Ă  travers en particulier l’utilisation de nouvelles Ă©nergies pĂ©trole, gaz, mais surtout le dĂ©veloppement du charbon. Les forĂȘts reprĂ©sentaient encore la source d’énergie essentielle en 1850, cinquante ans plus tard c’est le charbon. Les sociĂ©tĂ©s s’urbanisent, la nourriture et l’énergie sont achetĂ©es, les paysans commencent Ă  devenir moins nombreux. On est entrĂ© dans l’ En premier lieu le terme d’anthropocĂšne de plus en plus reconnu a Ă©tĂ© inventĂ© en 2002 par un chercheur Paul Crutzen, prix Nobel de chimie, 1995 qui affirme que nous avons changĂ© d’ùre gĂ©ologique. Nous sommes entrĂ©s dans une Ăšre dont l’homme est devenu la force dominante ». AprĂšs la derniĂšre glaciation, les plus de dix mille annĂ©es de l’ùre holocĂšne Ă©taient Ă  une tempĂ©rature stable et relativement chaude, elle a permis l’apparition de l’agriculture et des civilisations. Cette nouvelle Ăšre dominĂ©e par l’homme commence il y a environ 250 ans machine Ă  vapeur 1769 si on la fait naitre Ă  la rĂ©volution industrielle Angleterre fin XVIIIĂšme, France dĂ©but XIXĂšme.D’autres pensent qu’il est plus juste de la situer au moment de l’explosion des Ă©nergies fossiles Ă  partir de 1850 avec le charbon ensuite le premier puits de pĂ©trole qui arrive en 1859. De 1850 Ă  2020 l’anthropocĂšne a donc, Ă  ce jour, environ 170 de l’anthropocĂšne peut se ramener Ă  trois Ă©lĂ©ments Ă  partir de 1850 c’est l’utilisation massive des Ă©nergies fossiles, au XXĂšme siĂšcle la population est multipliĂ©e par quatre en 1900 1,6 milliard d’habitants, en 2000 6,1milliards et fin 2019 7,7 milliards,la consommation d’énergie multipliĂ©e par 8,3 en 1900 965 millions de tonnes Ă©quivalent pĂ©troleTEP en 2000 8000 millions TEP et en 2015 13,649 millions de TEP. - En second lieu voilĂ  les dominations de quelques Etats et de quelques unes de leurs d’abord l’Angleterre qui plonge dans l’exploitation de la houille au dĂ©but du XIXĂšme. Pourquoi ? Parce qu’il y avait une crise de la principale ressource Ă©nergĂ©tique en Europe, les forĂȘts en effet ne suffisent plus, elles sont victimes d’une dĂ©forestation et le prix du bois le charbon apparaissent les machines Ă  vapeur, les fonderies, arrive aussi l’exploitation de matiĂšres premiĂšres de pays colonisĂ©s, par exemple le coton des AmĂ©riques. L’Angleterre domine le monde, le colonialisme marche cĂŽte Ă  cĂŽte avec le sont ensuite les Etats-Unis qui se lancent dans une seconde Ă©nergie fossile qui est nouvelle, le pĂ©trole. A partir du premier puits en 1859 c’est la ruĂ©e vers l’or noir. »Une entreprise, la Standard Oil de Rockfeller, apparait en 1870 avec ses extractions, ses pipe lines, ses tankers. Avec le pĂ©trole la rĂ©volution industrielle se dĂ©veloppe, ainsi voilĂ  l’éclairage, le chauffage, le bĂ©ton
Les firmes pĂ©troliĂšres vont aussi en Russie, en Iran. Total apparait en 1924. Quant Ă  la marine anglaise elle abandonne le charbon pour le En troisiĂšme lieu voilĂ  les deux guerres mondiales dont l’environnement est aussi une victime, voilĂ  aussi les dĂ©buts de la sociĂ©tĂ© de consommation 
 La guerre est synonyme de souffrances humaines, de destructions matĂ©rielles et aussi de destructions environnementales considĂ©rables non seulement par les conflits armĂ©s qui font de la nature une victime blessĂ©e, meurtrie, dĂ©truite mais, aussi, par la production des armements qui font une utilisation massive, permanente et dramatique des matiĂšres premiĂšres. Voir nos articles Conflits armĂ©s et environnement ».Elle est aussi synonyme de fortunes industrielles Ă  partir des constructions d’avions, de canons, de chars, de munitions. La guerre est un coup de fouet pour le scientifique du travail Ă  la chaine, le taylorisme, dĂ©finie en 1880 , se dĂ©veloppe. La chimie et des industries apparaissent, on tue l’ennemi gaz de combat dĂšs la PremiĂšre guerre mondiale, zyklon B des chambres Ă  gaz, agent orange au Vietnam. On se lance dans l’agriculture productiviste et on pollue aussi une partie du vivant avec en particulier des pesticides. L’entreprise Monsanto est créée en 1901, elle se spĂ©cialise dans les biotechnologies rue commence Ă  appartenir aux voitures, symboles de modernitĂ©, des productions apparaissent, Renault en 1898, Ford en 1903, General Motors en Etats-Unis, aprĂšs la grande crise de 1929 et la sortie de la Seconde guerre mondiale, se dĂ©veloppent tous En quatriĂšme lieu voilĂ  l’aprĂšs guerre de 1945 et la grande accĂ©lĂ©ration » de 1950 Ă  nos jours avec les sociĂ©tĂ©s de consommation C’est l’aprĂšs guerre de 1945 Ă  1950 puis la grande accĂ©lĂ©ration de l’anthropocĂšne » de 1950 Ă  nos jours
 Les armes nuclĂ©aires ouvrent une Ăšre de menaces sur l’humanitĂ© et la nature. La guerre froide est une course effrĂ©nĂ©e entre les supergrands », Etats-Unis et Union soviĂ©tique, Ă  travers entre autres une course aux armements destructrice de l’ le temps aussi de la consommation de masse Ă  travers voitures, constructions de logements, appareils Ă©lectromĂ©nagers, industries agro alimentaires
En ce sens on peut dire que les consommateurs ont des responsabilitĂ©s variables selon les contenus et les quantitĂ©s de consommation, le fait par exemple d’une surconsommation de viande est une des causes de la dĂ©forestation au profit des consommation explose dans l’ensemble des pays du Nord de la planĂšte et peu Ă  peu dans les pays Ă©mergents. L’explosion dĂ©mographique dans les pays du Sud et celle de la pauvretĂ© qui y est attachĂ©e ajoutent aux problĂšmes, drames et menaces est cette histoire des responsabilitĂ©s. Quelle est celle des avertissements ?- DE NOMBREUX AVERTISSEMENTS FACE A LA DEBACLE ECOLOGIQUE On peut toujours se dire que les acteurs, personnels et collectifs, de ces avertissements n’ont pas Ă©tĂ© assez nombreux, radicaux, tenaces, volontaires , organisĂ©s puisque la dĂ©bĂącle Ă©cologique est lĂ . On ne saurait oublier pourtant des militants et militantes qui ont payĂ© de leurs vies leurs engagements. Et d’autres qui ont commencĂ© des remises en cause dans leurs thĂ©ories et leurs pratiques. On ne saurait oublier tous ces actes porteurs de certains changements et se dire que la dĂ©bĂącle Ă©cologique aurait pu ĂȘtre plus rapide et plus massive s’ils n’avaient pas Ă©tĂ© lĂ . On ne saurait oublier enfin la puissance des forces et des logiques du l’on rĂ©sonne en termes de personnes voilĂ  , symboliquement , les uns aprĂšs les autres, une foule qui serait probablement la suivante en tĂȘte l’immense cortĂšge des humains et de l’ensemble du vivant, victimes des problĂšmes des drames et des menaces environnementaux, dont les survivants tĂ©moignent,viennent ensuite des auteurs anti productivistes ,puis des scientifiques, des militants d’associations,des fonctionnaires d’organisations internationales,d’ autres auteurs de nombreuses disciplines, des politiciens, des parties de populations qui prennent conscience et se remettent en cause
Des avertissements sur la dĂ©gradation mondiale de l’environnement commencent et se multiplient mais le productivisme continue. DĂ©gradation des ressources naturelles, catastrophes Ă©cologiques, menaces de diverses sortes, rĂ©chauffement climatique, espĂšces dĂ©cimĂ©es, pollutions multiples le doute accompagne la toute-puissance. Trois approches de l’environnement apparaissent et se sont dĂ©veloppĂ©es avant tout sous la pression des problĂšmes, des drames et des menaces scientifique de l’environnement 1, l’approche socio-Ă©conomique de l’environnement2, l’approche politico-juridique3.- L’approche scientifique de l’environnement se dĂ©veloppe. L’étude des relations des espĂšces avec leurs milieux a produit des premiers effets seulement au XIXe siĂšcle. Des historiens de l’écologie Acot, DelĂ©age, Drouin Ă  la fin des annĂ©es 1980 ont montrĂ© que l’écologie scientifique est plus que centenaire. Les concepts sont nĂ©s en Europe au XIXĂšme puis ont gagnĂ© les Etats-Unis. Au XIXĂšme retenons la botanique gĂ©ographique avec Humboldt et Warming, puis bien sĂ»r la thĂ©orie de l’évolution avec Darwin. En 1866 Haeckel est l’inventeur du terme Ă©cologie. Au dĂ©but du XXĂšme voilĂ  les premiĂšres Ă©tudes de la biosphĂšre, voilĂ  aussi l’écosystĂšme puis l’écologie animale, la chaine alimentaire, la niche Ă©cologique, les points chauds de la biodiversité VoilĂ  des Ă©tudes des Nations Unies, de rĂ©seaux de chercheurs et d’ONG sur la dĂ©gradation de la aussi les climatologues et leurs travaux, en particulier Ă  partir du premier rapport du GIEC en 1990, ils alertent la communautĂ© internationale sur le rĂ©chauffement, ces travaux ont Ă©tĂ© primordiaux dans la prise de conscience. Les autres rapports sont de 1995 , .2001 , 2007, 2013-14, 2019 rapport spĂ©cial sur les ocĂ©ans et les zones glaciaires, le prochain sera publiĂ© le premier semestre de faut cependant souligner que si Arrhenius, chercheur suĂ©dois, avait expliquĂ© en 1895 le rĂŽle de l’effet de serre , de 1895 Ă  1956 c’est le silence chez les climatologues alors qu’une commission internationale de climatologie avait Ă©tĂ© créée en 1926. En 1956-57 des chercheurs aux Etats-Unis reprennent cette hypothĂšse et la prĂ©cisent mais de 1956 Ă  1976 c’est une obstruction de la part des climatologues dominants aux Etats-Unis et en Europe qui Ă©crivaient que le monde s’acheminait vers un petit Ăąge glaciaire.Voir notre article in Incertitude juridique, incertitude scientifique », Presses universitaires de Limoges, 2001.Le GIEC sera enfin créé en L’approche socio-Ă©conomique de l’environnement se trouve face Ă  la puissante machine productiviste. Elle a Ă©tĂ© plus tardive il a fallu attendre 1960 pour que l’idĂ©e selon laquelle les ressources naturelles n’étaient pas forcĂ©ment illimitĂ©es commence Ă  ĂȘtre prise en compte !C’est le fameux rapport demandĂ© Ă  des chercheurs du Massachussets Institute of Technologie par le Club de Rome en 1970 et publiĂ© en 1972, Les limites Ă  la croissance », qui avertit clairement que le monde va vers un effondrement sous les effets conjuguĂ©s de la pollution, de l’explosion dĂ©mographique et du manque de ressources. On ne peut avoir de croissance illimitĂ©e dans un monde ces auteurs se joignent les ouvrages et articles de philosophes, de sociologues , d’économistes et de beaucoup d’autres qui lancent de multiples avertissements et proposent des faut souligner ici Ă©galement le rĂŽle essentiel des associations, des ONG dans la prise de conscience des citoyens, dans les pressions sur les pouvoirs politiques, dans la mise en avant d’alternatives. - L’approche politico-juridique de l’environnement dramatiquement premier lieu au niveau international on peut retenir la date de la ConfĂ©rence de Stockholm de 1972, moment de prise de conscience de la responsabilitĂ© des États, l’environnement devient un enjeu politique. Les États ont Ă©tĂ© obligĂ©s de rĂ©pondre — nationalement, rĂ©gionalement, internationalement — Ă  cette pression des faits et des opinions publiques. En 1992 la ConfĂ©rence de Rio marquera des avancĂ©es juridiques, mais celle encore Ă  Rio en 2012 marquera une rĂ©cession des volontĂ©s. Rappelons que c’est en 1972 Ă  la ConfĂ©rence de Stockholm qu’est Ă©voquĂ© pour la premiĂšre fois au niveau de l’ensemble les Etats le danger du rĂ©chauffement climatique, qu’il faut attendre 1992 pour voir une convention, 1997 pour qu’arrive son protocole, 2005 pour qu’il entre en vigueur, 2015 pour un nouvel accord Ă  Paris qui est entrĂ© en vigueur en 2016, soit au total 44 ans 1972-2016 pour faire les premiers pas » ! Certes un chemin de mille pas commence par quelques pas, mais quel est le temps qui reste pour construire cet intĂ©rĂȘt commun de l’humanitĂ© ?On a donc, souvent, dĂ©cidĂ© 
 qu’on dĂ©ciderait plus tard. On retrouve cette tendance lourde dans la plupart des confĂ©rences climatiques prĂ©cĂ©dentes. A l’auberge de la dĂ©cision les gens dorment bien » dit un proverbe. Les dĂ©lĂ©gations Ă©taient certes motivĂ©es pour l’Accord sur le climat de 2015, en surmontant parfois des intĂ©rĂȘts nationaux, en dĂ©gageant parfois des intĂ©rĂȘts communs, ce qui n’était pas rien, mais lorsque l’intĂ©rĂȘt commun de l’humanitĂ© les appelle pourquoi ne rĂ©pondent-elles pas ?En second lieu l’Accord de Paris, sans remises en cause des responsabilitĂ©s, persiste dans des formes d’injustice climatique. Ce consensus pour trouver un accord entre les Etats est la preuve, affirment certains, qu’il y eu un compromis portĂ© la justice climatique c’est Ă  dire par la reconnaissance que les pays dĂ©veloppĂ©s et les pays en dĂ©veloppement ont du principe consacrĂ© Ă  nouveau par l'Accord principe dĂ©jĂ  prĂ©sent dans la Convention de 1992 et dans le Protocole de 1997des responsabilitĂ©s communes mais diffĂ©renciĂ©es dans le changement climatique et que leurs capacitĂ©s respectives Ă  y faire face sont inĂ©gales. -Mais sont renvoyĂ©s dans le prĂ©ambule ce qui est mieux que rien mais qui n’est pas assez contraignant les impĂ©ratifs d’une transition juste, le respect des droits de l’homme, des droits des peuples autochtones, l’équitĂ© entre les gĂ©nĂ©rations. Vous avez dit justice ?- En plus de cela il y a, dirait Aragon, un silence qui a le poids des larmes », celui sur les dĂ©placĂ©s environnementaux et sur leurs droits. Quelle honte, quelle tristesse, quelle fuite devant les responsabilitĂ©s ! On sait qu’ils sont et seront surtout dans les pays du Sud. VoilĂ  qui en dit long sur ce qui constitue dĂ©jĂ , aux yeux de certains, de nouvelles classes dangereuses en voie d’explosion dans les dĂ©cennies Ă  venir. Au moins aurait-on pu avoir le courage minimal d’annoncer la nĂ©cessitĂ© d’une rĂ©union internationale spĂ©cifique. Vous avez dit justice ?-Aucun mĂ©canisme clairement dĂ©fini pour faciliter le transfert des technologies, pour supprimer des barriĂšres Ă  l’accĂšs, barriĂšres liĂ©es aux droits de propriĂ©tĂ© intellectuelle. Vous avez dit justice ?-Egalement certes les parties qui reconnaissent la nĂ©cessitĂ© d’éviter et de rĂ©duire au minimum les pertes et prĂ©judices liĂ©s aux effets nĂ©fastes des changements climatiques et d’y remĂ©dier mais la dĂ©cision de la COP prĂ©cise que l’Accord ne peut donner lieu ni servir de fondement Ă  aucune responsabilitĂ© ni indemnisation. » Les pays dĂ©veloppĂ©s refusent de devoir indemniser les pays en dĂ©veloppement pour les dommages climatiques. Vous avez dit justice ?-Enfin l’absence aussi d’un tribunal international sur la justice climatique, mĂȘme si on peut estimer trĂšs positif le fait que des associations saisissent des tribunaux nationaux pour poursuivre l’Etat considĂ©rant qu’il ne faisait pas assez pour lutter contre le rĂ©chauffement climatique. Vive la justice climatique !Voir sur ce site notre article l’Accord de Paris sur le climat.» .Certes ces approches scientifiques, socio-Ă©conomiques et politico-juridiques ont eu ici et lĂ  des aspects positifs. Mais les logiques et la puissance du productivisme ont empĂȘchĂ© des contre-mĂ©canismes, radicaux et Ă  tous les niveaux gĂ©ographiques , de se mettre en groupes de pression industriels, la puissance de la financiarisation banques, bourses
 Ă  partir de 1971 date de la fin de la convertibilitĂ© du dollar en or, l’arrivĂ©e des pays Ă©mergents dans le systĂšme productiviste, tous ces Ă©lĂ©ments font que cette course effrĂ©nĂ©e en arrive ainsi en 2020 Ă  plus de 1400 milliards de tonnes de dioxyde de carbone accumulĂ©s depuis deux siĂšcles et prisonniers dans la basse atmosphĂšre c’est Ă  dire entre 0 et 15 km au dessus du niveau de la documentaire remarquable intitulĂ© L’homme a mangĂ© la Terre », de Jean-Robert Viallet Arte , 2019. se termine en affirmant que l’anthropocĂšne est peut-ĂȘtre un point de non retour. » Les collapsologues se multiplient, ils croient Ă  l’effondrement » de la civilisation industrielle dans les annĂ©es et les dĂ©cennies qui , comme Edgar Morin, croient encore Ă  une mĂ©tamorphose de l’humanitĂ© » .Telle est cette synthĂšse des avertissements Ă©cologiques. Quelles sont les logiques des responsabilitĂ©s environnementales ?- LES LOGIQUES PROFONDES ET LES RESPONSABILITES DE LA DEBACLE ECOLOGIQUECes logiques sont au nombre de douze, elles peuvent ĂȘtre regroupĂ©es en six points .sur Les causes de la dĂ©bĂącle Ă©cologique » voir nos quatre articles.-La recherche du profit, la financiarisation de l’économie, l’expropriation des Ă©lues et des citoyenne La recherche du profit est un mobile puissant pour des organismes et des personnes. Elle met de cĂŽtĂ© d’autres logiques qui ne la favorisent pas, ainsi la protection Ă©cologique
 sauf si celle-ci lui apparait rentable. - La financiarisation de l’économie est synonyme de fructification des patrimoines financiers avec des opĂ©rateurs, Ă  la fois puissants et fragiles, qui ont donc des logiques spĂ©cifiques . -L’expropriation des Ă©lues et des citoyennes n’a-t-elle pas tendance, ici ou lĂ , Ă  apparaĂźtre ou Ă  se dĂ©velopper ? Ainsi les marchĂ©s financiers n’entraĂźnent-ils pas une expropriation du politique par le financier ? La primautĂ© du libre-Ă©change et la puissance des firmes gĂ©antes n’entraĂźnent-elles pas une expropriation du social par l’économique ? La compĂ©tition n’entraĂźne-t-elle pas une expropriation de la solidaritĂ© par l’individualisme ? La vitesse n’est-elle pas un facteur de rĂ©partition des richesses et des pouvoirs qui dĂ©favorise ou rejette des organismes et des individus plus lents ?- L’efficacitĂ© Ă©conomique et la prioritĂ© du court terme. - L’efficacitĂ© Ă©conomique est synonyme du moment oĂč, cessant d’ĂȘtre au service de la satisfaction de vĂ©ritables besoins, la recherche d’efficacitĂ© devient sa propre La prioritĂ© du court terme est synonyme de dictature de l’instant au dĂ©triment d’élaboration de politiques Ă  long terme qui soit ne sont pas pensĂ©es en termes de sociĂ©tĂ©s humainement viables, soit ne sont pas mises en Ɠuvre et disparaissent dans les urgences fautes de moyens et de est loin de certaines tribus d’indiens qui prenaient des dĂ©cisions en essayant de penser leurs effets sur plusieurs gĂ©nĂ©rations
 - Le culte de la croissance, la course aux quantitĂ©s, la conquĂȘte et la dĂ©fense des parts de Le culte de la croissance est synonyme du toujours plus », de course aux quantitĂ©s, de mise en avant de critĂšres Ă©conomiques supĂ©rieurs aux critĂšres sanitaires, environnementaux, sociaux, culturels, de surexploitation des ressources naturelles, de fuite en avant dans une techno science qui a tendance, ici et lĂ , Ă  s’auto reproduire et Ă  dĂ©passer les ĂȘtres humains. - La course aux quantitĂ©s est synonyme d’une surexploitation des ressources naturelles, de surproductions, de crĂ©ations de pseudos besoins alors que des besoins vitaux ne sont pas satisfaits pour la grande majoritĂ© des habitants de notre planĂšte. -La conquĂȘte et la dĂ©fense des parts de marchĂ© est synonyme d’un libre-Ă©change tout-puissant qui repose sur des affrontements directs, des absorptions des faibles par les forts, des guerres des prix, des efforts de productivitĂ© qui poussent Ă  de nouvelles conquĂȘtes de nouveaux marchandisation du monde et de la nature, la domination sur la La marchandisation du monde est synonyme de transformation, rapide et tentaculaire, de l’argent en toute chose et de toute chose en argent. VoilĂ  de plus en plus d’activitĂ©s transformĂ©es en marchandises, d’ĂȘtres humains plus ou moins instrumentalisĂ©s au service du marchandisation de la nature. Les Ă©lĂ©ments du vivant animaux, vĂ©gĂ©taux sont dĂ©cimĂ©s, les Ă©lĂ©ments de l’environnement sont entrĂ©s dans le marchĂ© eaux, sols, air
.Dans ce systĂšme tout vaut tant », tout est plus ou moins Ă  vendre ou Ă  acheter. Voir La marchandisation de la nature » voir nos trois billets sur ce site et notre article in MĂ©langes en l’honneur de Soukaina Bouraoui, Mahfoud Ghezali et Ali MĂ©kouar, Hommage Ă  un printemps environnemental, PUF,2016.- La domination sur la nature fait de celle-ci un objet au service des ĂȘtres humains, ses ressources sont souvent exploitĂ©es comme si elles Ă©taient inĂ©puisables, de toutes façons certains pensent que l’homme est capable de se substituer peu Ă  peu Ă  la nature Ă  travers une artificialisation totalisante, il commence Ă  se dire mĂȘme capable, aprĂšs l’avoir rĂ©chauffĂ©e, de mettre la Terre Ă  l’ombre » par de gigantesques projets technologiques gĂ©o-ingĂ©nierie.-La militarisation du logique profonde est synonyme de recherches scientifiques Ă  des fins militaires en particulier sur les armes de destruction massive, synonymes d’industries d’armements, de camps militaires et de grandes manƓuvres, de rĂ©gimes militaires ou de poids de l’armĂ©e dans des rĂ©gimes politiques, -Logique qui est Ă©galement synonyme de besoins vitaux non satisfaits et de participation Ă  des inĂ©galitĂ©s criantes de territoires et d’ĂȘtres humains victimes des guerres. Dans plusieurs articles ainsi que dans nos deux ouvrages Construire la paix » Ă©ditions La Chronique sociale,1988 nous avons soulignĂ© les liens multiples et dramatiques entre "les conflits armĂ©s et l'environnement".-La logique de compĂ©tition. - La logique de compĂ©tition est omniprĂ©senteElle alimente les logiques prĂ©cĂ©dentes et elle est alimentĂ©e par ces logiques. Nous sommes entrĂ©s dans la rĂ©volution scientifique, il faut ĂȘtre novateur, notre droit Ă  l’existence est fonction de notre rentabilitĂ© ! Etre ou ne pas ĂȘtre compĂ©titif » nous dit le systĂšme, si vous n’ĂȘtes pas compĂ©titif – pays, rĂ©gion, ville, entreprise, universitĂ©, personne
- vous ĂȘtes dans des perdants, vous ĂȘtes compĂ©tition est un discours-vĂ©ritĂ© qui a de trĂšs nombreux fidĂšles, ils sont envahis par cette obsession. On est entrĂ© dans le grand marchĂ©, il faut donc libĂ©raliser, dĂ©rĂšglementer, privatiser, peu importe le sens du vivre ensemble » et celui du bien commun ». La compĂ©tition est considĂ©rĂ©e comme sacrĂ©e, elle nous protĂšge, il n’y a plus d’autres critĂšres d’apprĂ©ciation que la performance, la compĂ©titivitĂ©, la rentabilitĂ©. Chacun invoque la compĂ©titivitĂ© de l’autre pour soumettre sa propre sociĂ©tĂ© aux exigences systĂ©matiques de la machine Ă©conomique. » Ă©crivait magnifiquement et tragiquement AndrĂ© Gorz. La logique de la compĂ©titivitĂ© est Ă©levĂ©e au rang d’impĂ©ratif naturel de la sociĂ©tĂ© » Ă©crit aussi avec la mĂȘme force Riccardo Petrella qui dĂ©nonce l’Evangile de la compĂ©titivitĂ© ». Voir L’Evangile de la compĂ©titivitĂ©, malheurs aux faibles et aux exclus », Riccardo Petrella, Le Monde diplomatique, septembre 1991et Litanies de Sainte CompĂ©titivitĂ© », Le Monde diplomatique, fĂ©vrier 1994.-La compĂ©tition pousse Ă  la guerre donc participe Ă  la dĂ©bĂącle Ă©cologiqueOn constate que le productivisme, pour maintenir ses taux de profit, a besoin de renouveler ses stocks d’armements. Dans la compĂ©tition de la course aux armements, un des moyens massifs est la production de conflits armĂ©s. Les armements constituent une des logiques infernales du productivisme. Ils contribuent Ă  fabriquer l’image de l’ennemi que l’on doit surpasser en armements. Ils contribuent Ă  allumer des poudriĂšres. Ils portent atteinte dans leur production et leur utilisation aux populations et Ă  l’environnement. Ils enlĂšvent des sommes colossales pour des besoins criants. Ils accroissent l’insĂ©curitĂ© ce qui en appelle Ă  de nouveaux armements et de nouvelles compĂ©tition pousse Ă  la croissance dĂ©mographiqueLe productivisme a ici deux discours et deux affirme qu’il faut ĂȘtre puissant et qu’une population nombreuse est un atout dans la compĂ©tition militaire et Ă©conomique. A contrario il fabrique l’image de l’adversaire ou de l’ennemi en dĂ©nonçant les risques d’autres populations importantes, en particulier quant aux migrants et aux dĂ©placĂ©s environnementaux considĂ©rĂ©s comme de nouvelles classes fait on constate qu’une population nombreuse peut ĂȘtre un poids pour l’économie et l’environnement. Tout dĂ©pend du type de dĂ©veloppement, s’il est productiviste ou bien si des luttes pour le partage des richesses et contre la dĂ©bĂącle Ă©cologique sont engagĂ©es dans le pays en question. D’autre part les coopĂ©rations interĂ©tatiques et les accueils bien organisĂ©s de rĂ©fugiĂ©s peuvent contribuer Ă  des solidaritĂ©s et Ă©loigner la fabrication d’adversaires ou d’ennemis. On constate aussi que le meilleur anticonceptionnel c’est le dĂ©veloppement » lequel amĂšne Ă  avoir moins d’enfants quand on sort de la faudrait pourtant des politiques de ralentissement de la croissance beaucoup plus volontaires puisqu’en 2050, si tout continuait comme cela, il y aurait de l’ordre de 10 milliards de terriens. Le productivisme y voit avant tout de nouveaux marchĂ©s. Peu importe l’empreinte Ă©cologique, Ă  ses yeux on peut toujours rĂ©parer les destructions environnementales, c’est la logique de la suprĂ©matie de la La compĂ©tition globale est terricide et humanicideFinalement on retrouve cette opposition fondamentale entre ceux et celles de loin les plus nombreux avec une vĂ©ritable colonisation des esprits » qui pensent que la compĂ©tition est naturelle, qu’elle est saine, bonne, nĂ©cessaire .Et ceux et celles pour l’instant moins nombreux, mais quelque chose de minoritaire n’est pas faux pour autant
c’est simplement minoritaire qui pensent que la compĂ©tition est un produit de l’histoire, qu’il y a des compĂ©titions liĂ©es aux pĂ©riodes et aux sociĂ©tĂ©s, que le productivisme pousse Ă  une compĂ©tition omniprĂ©sente, omnipotente, compĂ©tition mortifĂšre doit laisser la place aux solidaritĂ©s, aux coopĂ©rations, aux fronts communs. Les biens communs, le vivre ensemble » peuvent et doivent l’emporter face aux pĂ©rils communs qui s’appellent la dĂ©bĂącle Ă©cologique, les armes de destruction massive, les inĂ©galitĂ©s criantes, la toute-puissance de la techno science et des marchĂ©s financiers, bref face Ă  des logiques qui assassinent la Terre et l’HumanitĂ©. Voir notre article in Les biens communs environnementaux quels statuts juridiques ? », sous la direction de Jessica Makowiak et Simon Jolivet, Pulim , Collection les cahiers du CRIDEAU, 07/2017Telles sont les logiques profondes des responsabilitĂ©s environnementales. Mais existent-ils des critĂšres pour les dĂ©terminer ?- LES CRITERES DE DETERMINATION DES RESPONSABILITES DE LA DEBACLE ECOLOGIQUELa dĂ©termination des critĂšres doit ĂȘtre faite par des organisations indĂ©pendantes, il s’agit d’organismes scientifiques travaillant souvent en rĂ©seau, d’organisations internationales du systĂšme des Nations Unies, de secrĂ©tariats et d’organismes spĂ©cialisĂ©s de conventions internationales de protection de l’environnement , enfin d’ONG qui pour certaines d’entre elles ont des Ă©quipes compĂ©tentes pour Ă©tudier tel ou tel type de critĂšres et contribuent Ă  faire connaitre de nombreuses Ă©tudes sont d’autant plus intĂ©ressantes qu’elles montrent aussi l’évolution des acteurs, en particulier des Etats, dans le recensement de ces des questions qui se pose est de savoir si l’on doit tenir compte d’une pĂ©riode historique plus ou moins longue Ainsi par exemple quelles responsabilitĂ©s historiques » des pays du Nord par rapport Ă  ceux du Sud dans les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre? Et comment et jusqu’à quel point prendre aussi en compte des Ă©volutions futures ?Les choses se compliquent Ă©galement en tenant compte des Ă©changes entre pays .On exporte des biens fabriquĂ©s dans un Etat pour une consommation dans un pays Ă©tranger, comment en tenir compte par exemple dans le rĂ©chauffement climatique ?Quels sont donc les critĂšres essentiels aujourd’hui ? Il s’agit de l’empreinte Ă©cologique qui est, Ă  ce jour, le critĂšre le plus global .Il s’agit aussi des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre, critĂšre du rĂ©chauffement sont prises en compte dans l’empreinte Ă©cologique mais aussi de façon autonome .Nous pouvons enfin ajouter la valeur en eau, critĂšre appelĂ© Ă  prendre plus d’importance face aux pĂ©nuries hydriques prĂ©sentes et Ă  venir. Nous ajouterons un critĂšre complĂ©mentaire relatif Ă  la place occupĂ©e par chaque acteur dans le systĂšme productiviste .Enfin nous nous demanderons s’il n’y a pas un autre critĂšre complĂ©mentaire. Est-ce qu’une vision globale n’en appelle pas Ă  une interrogation non seulement sur les gĂ©nĂ©rations passĂ©es et prĂ©sentes mais aussi sur les gĂ©nĂ©rations futures ? -L’empreinte L’empreinte Ă©cologique c’est le poids de nos modes de vie sur l’environnement production, consommation, dĂ©chets, transports
.Elle est calculĂ©e en surfaces nĂ©cessaires pour ces modes de vie, c’est l’hectare global », on peut ainsi calculer l’empreinte Ă©cologique de l’ensemble de la population mondiale, d’un pays, d’une ville, d’une personne
La planĂšte met Ă  notre disposition 2,1 hectares globaux par habitant, en 2016 nous utilisons 2,7 hectares globaux par habitant de la Terre. Notre empreinte Ă©cologique dĂ©passe depuis 1986 nous disent des chercheurs, donc depuis plus d’ une trentaine d’annĂ©es la capacitĂ© de rĂ©gĂ©nĂ©ration de la Terre. A cette allure et Ă©tant donnĂ©e l’ampleur de l’empreinte Ă©cologique il faudrait plusieurs planĂštes Terre » pour ce type de dĂ©veloppement productiviste. La Terre n’a donc plus la capacitĂ© de produire nos ressources et d’absorber nos partir du 29 juillet 2019, l’humanitĂ© vit Ă  crĂ©dit jusqu’au 31 est probable que les annĂ©es suivantes le jour du dĂ©passement sera de plus en plus avancĂ© dans l’annĂ©e. Ce Jour du dĂ©passement de la Terre c’est le jour oĂč l’humanitĂ© a consommĂ© toutes les ressources que la planĂšte est capable de produire en un an, creusant toujours plus notre dette Ă©cologique. A l’échelle de la planĂšte comme l’affirme le WWF nous avons pĂȘchĂ© plus de poissons, abattu plus d’arbres et cultivĂ© plus de terres que ce que la nature peut nous offrir au cours d'une annĂ©e. » Quant Ă  nos Ă©missions de gaz Ă  effet de serre, elles ont Ă©tĂ© plus importantes que ce que nos ocĂ©ans, nos sols et nos forĂȘts peuvent date est calculĂ©e chaque annĂ©e par le Global Footprint Network GFN, crĂ©ateur du concept d’empreinte Ă©cologique, en liens dĂ©sormais avec le WWF. Cette date grignote peu Ă  peu le calendrier, passant ainsi par exemple du 29 septembre en 1999 au 29 juillet en Cette empreinte Ă©cologique est marquĂ©e par de fortes inĂ©galitĂ©s donc par des responsabilitĂ©s niveau mondial le poids des modes de vie sur l’environnement, selon les Nations Unies, en 2005 reprĂ©sentait pour les pays du Nord 80% des ressources de la planĂšte pour 20% de la population niveau continental selon le Living Planet Report2009 en 2006 par continent quelle Ă©tait l’empreinte Ă©cologique ? AmĂ©rique du Nord 9,4 hectares globaux par habitant, Union europĂ©enne 4,8, AmĂ©rique latine 2 hectares, Asie 1,3, Afrique 1,1 niveau de chaque pays en 2012 l’empreinte va de 9,6 hectares pour les Emirats arabes unis, Ă  3,8 hectares pour la France, puis 1,8 hectare pour le BrĂ©sil, 2 pour la Chine et 1,9 pour l’Inde, arrivent Ă  la fin de la liste des pays comme par exemple le Bangladesh 0,5, l’Afghanistan 0,1, donc entre les deux pays extrĂȘmes une diffĂ©rence de 100
Aux groupes de pays, Ă  chaque pays et Ă  chaque continent on peut ajouter les empreintes Ă©cologiques de villes, d’entreprises, de personnes qui visent donc cette forme fondamentale de responsabilitĂ© Ă©cologique. -Les Ă©missions de gaz Ă  effet de accords internationaux prĂ©voient cette mesure compliquĂ©e Ă  recenser et Ă  Ă©missions mondiales de CO2 ont triplĂ© entre 1970 et 2017, cette tendance mondiale Ă  ce jour octobre 2019 n’est pas encore radicalement remise en deux pays les plus gros Ă©metteurs Ă©taient en 2017 la Chine reprĂ©sentait 28 % du total mondial, les Etats-Unis 15% soit 43% Ă  tous pays qui Ă©mettent le plus de GES par habitant sont diffĂ©rents Avec prĂšs de 50 tonnes de CO2 par an, le Qatar est le plus gros Ă©metteur de CO2par habitant, suivi par le KoweĂŻt et les Émirats arabes unis. Par comparaison, chaque Français Ă©met 5,48 tonnes de CO2 par an. En effet ces pays du Golfe persique Ă©mettent de grosses quantitĂ©s de CO2 Ă  cause de l'exploitation pĂ©troliĂšre et gaziĂšre, et de la faiblesse de leur population. Autres gros pollueurs par habitant les États-Unis et l'Australie, cette derniĂšre Ă©tant trĂšs dĂ©pendante du pour les pays, les entreprises, les villes, les personnes et l’ensemble des acteurs les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre sont , selon les cas, presque inexistantes, faibles , moyennes, importantes ou consommation d’eau et l’empreinte de l’ rappellera ce constat fait en particulier par l’UNICEF 1,1 milliard de personnes n’ont pas accĂšs Ă  l’eau potable. ‱ 2,6 milliards de personnes 1 tiers des habitants de la planĂšte ne disposent d’aucune installation sanitaire. ‱ 7 millions de personnes dont au moins 2 millions d’enfants de moins de 5 ans meurent chaque annĂ©e de maladies liĂ©es Ă  l’eau. ‱ Plus de 1,6 millions d’enfants de moins de 5 ans meurent chaque annĂ©e de maladies liĂ©es Ă  l’eau polluĂ©e. ‱ Des millions d’enfants souffrent de parasitoses, associĂ©es Ă  la malnutrition et l’anĂ©mie. ‱ 118,9 millions d’enfants de moins de 15 ans souffrent de bilharziose, une grave maladie qui atteint le foi et les intestins. »- La consommation quotidienne en eau par habitant dans les zones rĂ©sidentielles s’élĂšve Ă  600 litres en AmĂ©rique du Nord et au Japon, entre 250 et 350 litres en Europe, elle est de 10 Ă  20 litres en Afrique subsaharienne. La moyenne mondiale de consommation d’eau par an est de 600m3 par habitant, soit 137 litres par jour. Au cours de 100 derniĂšres annĂ©es, la population mondiale a triplĂ© alors que la consommation d’eau pour l’utilisation humaine a Ă©tĂ© multipliĂ©e par 6. Aujourd’hui, la pĂ©nurie d’eau affecte 250 millions de personnes dans 26 pays pour un volume annuel de 1 000m3 par personne. »- Existe donc avant tout la consommation directe d’eau pour un usage domestique, industriel et surtout agricole, l’agriculture reprĂ©sente 70% de la consommation mondiale d’eau. D’oĂč l’un des intĂ©rĂȘts de la remise en cause de l’agriculture productiviste par d’autres Existe aussi le concept d’eau virtuelle c'est-Ă -dire la quantitĂ© d’eau pour fabriquer un bien de consommation. Le cinquiĂšme de l’eau consommĂ©e est ainsi de l’eau virtuelle pour produits agricoles et industriels .. On a pu mesurer par exemple que pour boire une tasse de cafĂ© aux Pays-Bas, il faut 140 litres d’eau en comptant tous les stades de la production du cafĂ©, ainsi pour cultiver, rĂ©colter, torrĂ©fier, transformer, emballer et transporter les grains de faut 16 000 litres pour un kilo de bƓuf, ou encore 1000 litres d’eau pour un litre de lait, pour un Ɠuf 135 litres d’eau, pour un 1 tee-shirt en coton 2 000 litres d’eau
chiffres qui peuvent varier selon les processus de production et de distribution. Production et consommation productivistes sont donc ici aussi en La place occupĂ©e par chaque acteur dans le systĂšme Ce critĂšre a une faiblesse, une certaine imprĂ©cision. Un acteur peut en effet occuper plusieurs places Ă  la fois, il peut aussi en occuper diffĂ©rentes tour Ă  critĂšre a un avantage rĂ©el et massif, celui d’attirer l’attention sur des responsabilitĂ©s plus fortes que d’autres dans la production des logiques productivistes, et donc celui d’un caractĂšre relativement opĂ©rationnel pour penser et mettre en Ɠuvre des Nous avions dans deux ouvrages Construire la paix » Ă©ditions la Chronique sociale, 1988 bĂąti notre rĂ©flexion relative Ă  la course aux armements sur cette armature » et ce cƓur » de la machine infernale » de cette course. Nous pouvons reprendre cette mĂȘme idĂ©e forte pour l’environnement et la dĂ©bĂącle Ă©cologique, celle du cƓur » au centre du systĂšme, celle de l’armature autour du centre. »- Les acteurs qui se trouvent dans le cƓur de la machine infernale » de la dĂ©bĂącle Ă©cologique ont le plus souvent des responsabilitĂ©s gigantesques, ou trĂšs s’agit des acteurs de la techno science des rĂ©seaux scientifiques, des industries, de la finance banques et bourses
, de l’économie firmes multinationales , complexe scientifico-militaro-industriel par exemple.- Les acteurs qui se trouvent dans l’armature de la machine infernale » de la dĂ©bĂącle Ă©cologique ont le plus souvent des responsabilitĂ©s importantes ou s’agit des acteurs du politique, de l’ Ă©ducatif , du mĂ©diatique, du juridique, et d’autres domaines d’activitĂ©s
Autrement dit en termes de contre-logiques, de contre-mĂ©canismes l’essentiel se joue et va se jouer dans le scientifique, le financier et l’économique. Ce qui ne veut surtout pas dire que dans les autres domaines les responsabilitĂ©s n’existent pas, en particulier politiques ! Mais par exemple on connait le poids des lobbies et des marchĂ©s financiers sur le pouvoir politique
 ...sans oublier bien sĂ»r qu’il ne s’agit que d’un schĂ©ma et que les interactions sont trĂšs nombreuses entre les diffĂ©rents domaines du centre et de la pĂ©riphĂ©rie du systĂšme productiviste pour le meilleur , l’entre-deux et le Cette place des acteurs dans le systĂšme productiviste pose d’abord essentiellement la question des responsabilitĂ©s des acteurs collectifs puissants. Il faut mettre en Ɠuvre leurs responsabilitĂ©s, ainsi en termes de dommages Ă©cologiques, responsabilitĂ©s fondĂ©es principalement sur le principe pollueur-payeur et sur de multiples systĂšmes de prise en compte des reviendrons au niveau juridique sur la prise en compte de dommages futurs qui pose question mais qui se reporte surtout vers des responsabilitĂ©s en termes de prĂ©caution, de prĂ©vention, et de remise en cause de logiques La place des acteurs c’est aussi celle d’un certain nombre de responsablesDans le cƓur des mĂ©canismes » il s’agit, par exemple, de dirigeants de firmes multinationales persistant dans de graves pollutions, de dirigeants de banques continuant Ă  soutenir des Ă©nergies fossiles, de patrons de laboratoires travaillant dans des recherches sur les armes de destruction massive
Dans l’armature des mĂ©canismes » il s’agit, par exemple, d’ hommes politiques refusant des politiques de rĂ©duction des gaz Ă  effet de serre , de journalistes et d’ enseignants soutenant un nĂ©gationnisme climatique
Les sanctions pourront ĂȘtre financiĂšres, politiques, juridiques
De ce dernier point de vue la mise en Ɠuvre de sanctions pĂ©nales pour atteinte aux gĂ©nĂ©rations futures devraient demain ĂȘtre consacrĂ©es et mises en oeuvre. Voir mon article sur La fraternitĂ© transgĂ©nĂ©rationnelle », particuliĂšrement les atteintes qui lui sont portĂ©es.Au-delĂ  des personnes voilĂ  les gĂ©nĂ©rations
-Les gĂ©nĂ©rations et les responsabilitĂ©s Ă©cologiques - Quelques donnĂ©es relatives aux gĂ©nĂ©rations Les sens du mot gĂ©nĂ©rations» sont nombreux Pour le dĂ©mographe c’est la totalitĂ© des individus nĂ©s une mĂȘme annĂ©e, pour le gĂ©nĂ©alogiste c’est l’ensemble des personnes classĂ©es selon une relation de filiation, pour le sociologue ce sont des personnes d’un Ăąge proche qui ont des vĂ©cus historiques communs, pour l’historien c’est la durĂ©e de renouvellement des personnes, ce sera le sens choisi rapport Ă  sa durĂ©e une gĂ©nĂ©ration humaine correspond au cycle de renouvellement d’une population adulte, entre 22 et 32 ans, soit environ 30 nombre de gĂ©nĂ©rations passĂ©es d’aprĂšs nos calculs aussi harassants qu’incertains serait de l’ordre de 6800 Ă  8000 sur ans, date d’apparition de l’Homo aux gĂ©nĂ©rations prĂ©sentes elles sont au nombre de trois voire quatre arriĂšre- petits-enfants. Les gĂ©nĂ©rations Ă  venir seraient au minimum de zĂ©ro le lendemain de l’horreur nuclĂ©aire d’Hiroshima Jean-Paul Sartre Ă©crit nous savons dĂ©sormais que chaque jour peut-ĂȘtre la veille de la fin des temps », ou de quatre d’ici 2100 puisqu’existent quelques hypothĂšses scientifiques d’une humanitĂ© ne dĂ©passant pas le siĂšcle, ou alors d’un nombre indĂ©terminĂ© de gĂ©nĂ©rations aprĂšs 2100. - Que peut-on dire du mot transgĂ©nĂ©rationnel » ? Trans » est un prĂ©fixe qui signifie au-delĂ  », il exprime l’idĂ©e d’une traversĂ©e. L’inter gĂ©nĂ©rationnel est relatif aux gĂ©nĂ©rations diffĂ©rentes qui se rencontrent dans une mĂȘme vie, le trans gĂ©nĂ©rationnel est relatif aux gĂ©nĂ©rations qui se succĂšdent. L’inter et le trans gĂ©nĂ©rationnels existent dans les transmissions familiales. C’est par exemple le domaine de la psycho gĂ©nĂ©alogie. La transmission intergĂ©nĂ©rationnelle est plus observable, puisque les quatre gĂ©nĂ©rations peuvent ĂȘtre en contact, la transmission transgĂ©nĂ©rationnelle Ă  distance, est plus floue, plus porteuse d’inconnues. Ces transmissions peuvent nous alourdir, celles par exemple de traumatismes, et/ou au contraire nous aider Ă  grandir. - Les trois fois trois gĂ©nĂ©rations » et la dĂ©bĂącle Ă©cologique Les trois fois trois gĂ©nĂ©rations » par rapport Ă  la dĂ©bĂącle Ă©cologique nous proposons de les appeler ainsi , comme nous avions proposĂ© voilĂ  plus de trente ans l’expression productivisme terricide et humanicide » dans les deux ouvrage Construire la paix, Ă©ditions Chronique Sociale,1988.Depuis les dĂ©buts de l’anthropocĂšne on peut penser queNous avons reçu de trois gĂ©nĂ©rations passĂ©es 1850 Ă  1945 environ, un environnement pour une part atteint et faisant l’objet de destructions en marche sous les logiques du productivisme et de l’ trois gĂ©nĂ©rations prĂ©sentes 1945 Ă  2030 environ ont produit un environnement pour une large part dĂ©truit et plongeant dans des apocalypses Ă©cologiques multiformes, massives, en interactions et rapides sous les logiques du productivisme et de l’accĂ©lĂ©ration de l’ trois gĂ©nĂ©rations qui viennent juste aprĂšs nous 2030 Ă  2120 environ se trouvent donc devant une question vitale cette veille de fin des temps peut-elle encore, Ă  travers quelles volontĂ©s, quels moyens et quelles marges de manƓuvres, se transformer en aube d’humanitĂ© ? En fait il n’est pas exclu que leurs marges de manƓuvres soient relativement faibles, un des exemples les plus terribles est celui du rĂ©chauffement climatique en route qui pour ralentir demande une d’abord une gigantesque remise en cause du cƓur de la machine accompagnĂ©e certes aussi de l’armature de la machine infernale de la dĂ©bĂącle Ă©cologique. - Quatre remarques sur ce schĂ©ma des trois fois trois » qui contient certainement une part de vĂ©ritĂ© - En premier lieu peut-on aussi raisonner en termes de gĂ©nĂ©rations alors que les personnes et diffĂ©rents acteurs dans chaque gĂ©nĂ©ration ont des responsabilitĂ©s trĂšs inĂ©gales dans cette dĂ©bĂącle Ă©cologique, responsabilitĂ©s qui ont Ă©tĂ© sont et seront ? selon les cas presque inexistantes, faibles, moyennes, importantes ou gigantesques ?On est renvoyĂ© par exemple Ă  l’empreinte Ă©cologique d’une personne, d’une entreprise, d’une ville, d’un choses se compliquent puisqu’il faudrait distinguer, pour ĂȘtre plus juste, ce poids sur l’environnement Ă  un moment donnĂ© et dans la durĂ©e de cet En second lieu la question des rapports entre les gĂ©nĂ©rations se pose une fois de plus, entre les gĂ©nĂ©rations passĂ©es et les prĂ©sentes, entre les gĂ©nĂ©rations prĂ©sentes et les futures. Voir par exemple nos articles sur les gĂ©nĂ©rations futures.Mais la question se pose aussi entre les futures immĂ©diates jusqu’en 2120 environ et les futures qui viendraient ? juste aprĂšs elles
- En troisiĂšme lieu se pose la question des responsabilitĂ©s gĂ©nĂ©rales et Ă©cologiques des derniĂšres gĂ©nĂ©rations 
 si arrivaient la fin des temps humains et d’une grande partie du vivant 
On peut penser que deux sĂ©ries de situations subsisteraient Une sĂ©rie de situations selon lesquelles la responsabilitĂ© Ă©cologique et la responsabilitĂ© gĂ©nĂ©rale n’ont plus de sens. Cela pour deux raisons D’une part on ne peut absolument plus changer les choses, les actes allant dans ce sens sont de, façon certaine, inutiles, part on n’a plus de responsabilitĂ© morale vis-Ă -vis des gĂ©nĂ©rations futures puisque l’espĂšce humaine s’éteint assez dĂ©sespĂ©rance multiplie des dĂ©sespoirs sous diverses formes face Ă  l’extinction de l’humanitĂ©. Mais sont aussi prĂ©sents des actes de courage personnels et collectifs. Une autre sĂ©rie de situations selon lesquelles la responsabilitĂ© Ă©cologique et la responsabilitĂ© ont encore un sens. Cela pour deux raisons contraires Ă  celles exprimĂ©es part on pense que jusqu’au bout des temps humains on peut changer les choses, les actes allant en ce sens voudraient ĂȘtre porteurs d’un espoir part on considĂšre que l’on a une responsabilitĂ© morale vis-Ă -vis des vivants qui restent dans ces derniĂšres quatriĂšme et dernier lieu une question est bien prĂ©sente, celle des marges de manƓuvres de chaque gĂ©nĂ©ration, autrement dit la question des rapports entre les responsabilitĂ©s et les sommes ainsi arrivĂ©s dans une rĂ©flexion relative aux formes de responsabilitĂ©s Ă©thiques, politiques et juridiques. IIIĂšme ,IV et Veme parties.Remarques terminales .Quels sont donc les responsables de la dĂ©bĂącle Ă©cologique ?1- Historiquement on peut affirmer qu’il s’agit de deux pays, l’Angleterre puis les Etats-Unis, et de quelques unes de leurs entreprises dans la houille et le Historiquement on peut affirmer qu’il s’agit ensuite de la colonisation c'est-Ă -dire d’Etats europĂ©ens ayant pillĂ© en matiĂšres premiĂšres des pays Historiquement il s’agit aussi des deux guerres mondiales, c’est Ă  dire encore d’Etats europĂ©ens, qui ont entrainĂ© ces deux boucheries mondiales, avec la responsabilitĂ© Ă©crasante du systĂšme totalitaire nazi. Ces guerres ont Ă©tĂ© destructrices de multitudes d’ĂȘtres humains et aussi d’environnement en amont avec les industries d’armements, puis bien sĂ»r pendant ces conflits armĂ©s et longtemps aprĂšs. Voir nos articles sur Les conflits armĂ©s et l’environnement. »4- Historiquement on peut affirmer qu’entre 1945 et 1989 les responsables principaux de l’accĂ©lĂ©ration de l’anthropocĂšne s’appellent les Etats-Unis et l’Union soviĂ©tique qui s’affrontent dans la guerre froide ,5- De nos jours de 1950 Ă  2020 ce sont aussi les pays du Nord et leurs habitants les plus aisĂ©s qui se ruent vers la sociĂ©tĂ© de consommation, avec en particulier la voiture qui en est un symbole et avec leurs firmes dĂ©bĂącle Ă©cologique continue Ă  travers l’explosion dĂ©mographique des pays du Sud et la pauvretĂ© qui lui est s’accĂ©lĂšre avec la plongĂ©e des pays Ă©mergents, en particulier de la Chine, dans le De nos jours les logiques terricides et humanicides du systĂšme productiviste sont en marche. Elles marchandisent la financiarisation du monde se produit Ă  travers une montĂ©e des banques , des bourses et des paradis fiscaux. Leurs responsabilitĂ©s dans la dĂ©bĂącle Ă©cologique sont Ă©normes, l’argent roi n’a pas tenu compte de la protection de l’environnement en contribuant Ă  le dĂ©truire ou en faisant semblant de le protĂ©ger sans remettre en cause les logiques profondes du De nos jours des personnes responsables d’organismes au cƓur » mais aussi dans l’armature » des mĂ©canismes de la dĂ©bĂącle Ă©cologique font ou devraient faire l’objet de diffĂ©rentes formes de responsabilitĂ© environnementale rĂ©parations, sanctions.... 6- De nos jours les critĂšres pour dĂ©terminer les responsables de la dĂ©bĂącle Ă©cologique s’appellent l’empreinte Ă©cologique, les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre, la consommation en eau, la place occupĂ©e par chaque acteur local, rĂ©gional, national, international dans le systĂšme productiviste .Tout cela avec des responsabilitĂ©s gigantesques ou importantes des acteurs de la techno science, de la finance et de l’économieet des responsabilitĂ©s importantes ou secondaires pour les acteurs de la pĂ©riphĂ©rie du systĂšme productiviste politiques, mĂ©diatiques, Ă©ducatifs.... A partir de ces critĂšres on peut avoir une responsabilitĂ© certes difficile Ă  Ă©tablir pour chaque acteur dans le temps, cela du plus petit au plus gigantesque mais pour une large part reflĂ©tant des rĂ©alitĂ©s, celles des personnes, des entreprises , des banques et des bourses, des Etats et des autres acteurs...- Enfin en termes de gĂ©nĂ©rations il apparait clairement que celles de 1850 Ă  1945 ont commencĂ© Ă  mettre en Ɠuvre la dĂ©bĂącle Ă©cologique, celles de 1945 Ă  20202030 ont plongĂ© dans les logiques de cette dĂ©bĂącle, celles de 20202030 Ă  2120 se retrouvent donc devant des formes d’apocalypses Ă©cologiques qu’elles vont devoir sont les gĂ©nĂ©rations de 1945 Ă  2020 qui ont les responsabilitĂ©s les plus lourdes non seulement parce que leur course Ă  la dĂ©bĂącle Ă©cologique Ă©tait la plus gigantesque mais aussi parce que les prises de conscience de ces apocalypses en marche auraient pu voir davantage le jour et se traduire par des actes Ă  travers ces avertissements qui Programme des Nations Unies pour l’environnement PNUE dans son rapport GEO 2000 sur l’avenir de l’environnement mondial » affirme Des efforts sont faits pour enrayer la dĂ©gradation de l’environnement mais on admet Ă©galement qu’ils sont trop peu nombreux et bien trop tardifs
Les amĂ©liorations et les progrĂšs seront vraisemblablement rĂ©duits Ă  nĂ©ant par le rythme et l’ampleur de la croissance Ă©conomique au niveau mondial, par l’aggravation gĂ©nĂ©rale de la pollution du milieu et par la dĂ©gradation accĂ©lĂ©rĂ©e des ressources renouvelables de la planĂšte. » Les autres rapports, par exemple GEO 5 en 2012, vont dans le mĂȘme Les gĂ©nĂ©rations qui arrivent se retrouveront donc devant trois sĂ©ries de questions vitales Quelles seront leurs volontĂ©s ? Quels seront leurs moyens ? Quelles seront leurs marges de manƓuvres ?Les gĂ©nĂ©rations ne sont qu’un Ă©lĂ©ment des responsabilitĂ©s tant il est vrai que les autres acteurs sont nombreux et que leurs responsabilitĂ©s sont dĂ©risoires, faibles, moyennes, importantes ou gigantesques. 19-LES REVOLTES EN QUESTIONS -Citations lumineuses sur les rĂ©voltesIl n’y a d’humanisme que celui des hommes Camus Cette citation est, Ă  ce jour, la prĂ©fĂ©rĂ©e de l’auteur de ce blogavec celle de Gandhi La fin est dans les moyens comme l’arbre est dans la semence » et avec celle du poĂšte Hafez A l’heure de l’adieu, en partant loin de toi, mes yeux se sont vidĂ©s tout d’un coup de lumiĂšre, et je suis restĂ© aveugle Ă  force de pleurer. » L’homme n’est pas entiĂšrement coupable, il n’a pas commencĂ© l’histoire, ni tout Ă  fait innocent puisqu’il la continue. Ceux qui passent cette limite et affirment son innocence totale finissent dans la rage de la culpabilitĂ© dĂ©finitive. La rĂ©volte nous met au contraire sur le chemin d’une culpabilitĂ© calmĂ©e ....Jean-Paul SartreIl faut scandaliser et trahir ce monde! Autrement il s’éteint en se rĂ©pĂ©tant dans son Ă©ternitĂ©!Pier Paolo PasoliniQu’est-ce qu’un homme rĂ©voltĂ© ? Un homme qui dit non. Mais s’il refuse il ne renonce pas c’est aussi un homme qui dit oui, dĂšs son premier CamusIl faut veiller. Autour de nous c’est la nuit. Le monde peut s’endormir, lassĂ© par le malheur. Le veilleur est debout il fait confiance Ă  l’aurore. Il faut veiller le veilleur a confiance au nom des LeclercqLe monde ne sera sauvĂ© , s’il peut l’ĂȘtre, que par des insoumis. Sans eux çà en est fait de notre civilisation, de notre culture, de ce que nous aimions et qui donnait Ă  notre prĂ©sence sur terre une justification GideInventer le monde c’est ne jamais se reposer devant le MattaIl faut valoriser la colĂšre inextinguible contre tout ce qui menace la vie, qui l’attaque et qui la tue. L’amour de la vie et de tout ce qui est vivant fait naĂźtre une colĂšre Ă©norme, qui est, dans son cƓur mĂȘme, la haine de la CasalisLa crise est le moyen habituel par lequel, dans l’ordre de la matiĂšre, de la biologie ou de l’histoire, s’opĂšrent les grands changements et les GalloTransformer le monde. MarxChanger la nous les Canuts/ Nous sommes tous nus .../ Mais notre rĂšgne arrivera /Quand votre rĂšgne finira/ Nous tisserons le linceul du vieux monde/ Car on entend dĂ©jĂ  la rĂ©volte qui gronde Aristide BruantJe vais avoir un fils, et ce fils ne sera pas Ă  moi, Mais il sera le fils de l’humanitĂ© tout entiĂšre. Et il n’écoutera pas les slogans des grands potentats. Et au moment du choix, Quand il sera appelĂ© par les puissants, Il se retournera vers son peuple et prendra place Ă  sa table, Il mangera de son pain et boira de son vin.... Mon fils, Ă  cĂŽtĂ© des autres fils, fauchera les campagnes En sĂ©parant les Ă©pis des broussailles Ă©pineuses. Mon fils, Ă  cĂŽtĂ© d’autres fils, fera la rĂ©colte Et ils sĂšmeront Ă  nouveau dans la terre blanche et anonyme Ă©crit dans une prison chilienneIl n’y a plus beaucoup de chances de salut pour l’humanitĂ© sinon par la multiplication de mon indignation et de ma BonjutCe n’est pas que je ne sois jamais en colĂšre mais je ne donne pas libre cours Ă  ma colĂšre. En la contrĂŽlant on peut obtenir une grande conscience n’est pas une donnĂ©e mais une LacroixLa conscience morale ne peut naĂźtre qu’avec l’émergence du sentiment de culpabilitĂ©. Vladimir JankĂ©lĂ©vitchSoyez rĂ©voltĂ©, criez , pleurez, mais ne vous cachez pas au fond de votre dĂ©tresse comme les fous se cachent dans leur Blais On ne sait pas toujours donner une forme Ă  la rĂ©volte. La rĂ©volte , elle , s’autorise parfois toute seule Ă  prendre JacobOu tu rampes pour amasser, stocker, profiter,ou tu te mets debout, tu marches, tu t’insurges pour faire naĂźtre et incarner une vision d’humanitĂ© CardonnelIl faut recoller l’espace, remodeler la terre, pour taire ces Somalies du monde, pour le rire des enfants de la terre. Mon Ăąme se voile devant tant de haine distillĂ©e, tant d’amour perdu et je cherche comme un berger les lueurs d’une espĂ©rance que l’aube ne trahira pas. Ici et maintenant, la main tendue vers l’autre monde, j’attends la renaissance sous les toits de la terre mĂšre. Chaque jour, mon cƓur brĂ»le devant tant de spectacles et mes yeux s’éteignent de leurs larmes innocentes. Et ma rĂ©volte contenue explose pour des horizons KamaraVous qui sur terre vivez dans la douleur, Il faut rĂ©veiller toutes les forces de votre ĂȘtre. L’obĂ©issance pour l’homme est le flĂ©au majeur. Qui n’aimerait une bonne fois devenir son propre maĂźtre ?Bertolt BrechtC’est la rĂ©volte mĂȘme, la rĂ©volte seule qui est crĂ©atrice de GideQuand on ne bouge pas on ne sent pas ses LuxembourgCe n’est pas la rĂ©volte en elle-mĂȘme qui est noble mais ce qu’elle CamusLe rĂ©voltĂ©, au sens Ă©tymologique, fait volte-face. Il marchait sous les fouets du maĂźtre. Le voilĂ  qui fait face. Il oppose ce qui est prĂ©fĂ©rable Ă  ce qui ne l’est pas. Toute valeur n’entraĂźne pas la rĂ©volte, mais tout mouvement de rĂ©volte invoque tacitement une CamusJe me rĂ©volte donc nous Camus 20-LES RESISTANCES EN QUESTIONS -Un texte gĂ©nĂ©ral . PrĂ©face de GĂ©rard Cahen pour l’ouvrage collectif RĂ©sister. Le prix du refus. », collection Autrement, Ă  dire qu’on rĂ©sisterait comme on respire spontanĂ©ment, par pur rĂ©flexe, et parce que la vie, selon le mot de Bichat, est l’ensemble des fonctions qui rĂ©sistent Ă  la mort » ? Il est vrai que l’on a parfois pas le choix, qu’en certains cas on se bat, en effet, le dos au mur. Mais mĂȘme si l’instinct de conservation nous y pousse, il y a plus ici qu’une simple parade vitale. D’abord parce qu’on peut se tromper, on peut se croire, Ă  tort, menacĂ©. AprĂšs tout les imbĂ©ciles aussi rĂ©sistent. Ensuite la variĂ©tĂ© des maniĂšres de rĂ©sister est telle qu’elle relĂšve, Ă  l’évidence, d’un libre choix. Enfin et surtout, vient un moment oĂč il ne s’agit plus seulement de dĂ©fendre sa vie, mais aussi les valeurs sans lesquelles celle-ci n’a plus de sens. Au prix d’un paradoxe alors, puisque cela peut nous conduire Ă  rĂ©viser l’ordre des prioritĂ©s, Ă  remettre en jeu, s’il le faut, notre propre existence. Pour mieux rĂ©sister Ă  la mort, on est prĂȘt Ă  la rencontrer, Ă  l’ Cahen-Citations lumineuses Je suis tombĂ© par terreC’est la faute Ă  Voltaire,Le nez dans le ruisseauC’est la faute Ă ...Victor Hugo Les MisĂ©rables, GavrocheRĂ©sister c’est aussi, c’est d’abord peut-ĂȘtre un Ă©tat d’esprit. Une certaine maniĂšre de ne pas se soumettre de ne pas entrer dans le jeu de l’ennemi. Oui, refuser d’ĂȘtre assujetti Ă  un ordre dont on ne veut Ă  aucun prix, voilĂ  la pierre de touche de la rĂ©sistance, celle dont sortiront un jour rĂ©volte, insurrection, la vĂ©ritĂ© l’esprit qui dit non est comme ces diables Ă  ressort qu’on enfonce au fond des boites Ă  un moment donnĂ© toujours ils ressortent, ils reviennent vous tirer la langue. Parce qu’on ne met pas un feu follet en CahenTrĂšs tĂŽt la sociĂ©tĂ© nous apprend Ă  ne pas rĂ©sister, Ă  nous soumettre aux normes qu’elle nous impose. Ainsi Durkheim, pour qui la contrainte est le fait social par excellence, voit dans la discipline et dans l’éducation morale la meilleure maniĂšre d’assurer l’harmonie collective. Certes. Mais c’est faire bon marchĂ© des conflits de pouvoir. Et c’est considĂ©rer surtout que les finalitĂ©s d’une sociĂ©tĂ© sont celles de chacune des parties qui la composent. Rien de moins sĂ»r...Sophie JankĂ©lĂ©vitchLe silence des pantoufles est plus dangereux que le bruit des NiemollerIl est des mots dont la graphie semble incarner mystĂ©rieusement le sens. Ainsi du beau verbe rĂ©sister avec ses deux r, ses deux e, ses deux s qui entourent symĂ©triquement son i, comme s’il s’agissait de le prĂ©server, de le garder prĂ©cieusement en vie. Car rĂ©sister, c’est d’abord cela c’est maintenir intacte la flamme fragile, Ă©phĂ©mĂšre de l’existence tenir, CahenDans la vie de chaque homme vient un moment oĂč pour dire simplement ceci est noir et ceci est blanc il faut payer trĂšs cher. Ce peut ĂȘtre le prix de la vie. A ce moment le problĂšme principal n’est pas de connaĂźtre le prix Ă  payer mais de savoir si le blanc est blanc et si le noir est noir. Pour cela il faut garder une MichnikUn homme lors de la Seconde guerre mondiale, en Italie, un jour s’est pliĂ© en deux. Impossible de le remettre droit, de jour comme de nuit, aucune force n’en est venue Ă  bout. Impossible de le faire incorporer Ă  la guerre ou maintenir en dĂ©tention. Il est restĂ© pliĂ© en deux pendant plusieurs annĂ©es. Devenu symbole de la rĂ©sistance il a Ă©tĂ© fusillĂ© .Il avait inventĂ© cette attitude corporelle silencieuse qui Ă©tait sa façon de parler juste. PliĂ© par refus de plier et pour montrer que l’homme Ă©tait dĂ©jĂ  pliĂ© sous le joug du fascisme. Aujourd’hui on parle encore de la façon singuliĂšre d’avoir dit non Ă  la Lessana, Devant la conquĂȘte et la colonisation de nombreux Mayas se suicidĂšrent prenant ainsi le maquis de l’ñme » dans une manifestation ultime de refus qui en laissait entrevoir bien d’autres. Les chefs mayas laissaient Ă  leurs descendants ce message nous reviendrons ». Michel BoccaraTu te plains / D’une forte houle ?/ VoilĂ  pourquoi nous voulons/ Le courage /De ceux qui n’acceptent pas /Seulement/ Ce qui se voit / Les rebelles eux/ Sont les seules vigies /Du changement /Que la condition Humaine ExigeFederico Mayor ZaragozaUn appel au sursaut afin de trouer l’épais brouillard qui, aujourd’hui, voile l’ non pour inventer tous ensemble notre PlenelCe ne sont pas tant les fusils britanniques qui sont responsables de notre sujĂ©tion que notre coopĂ©ration dĂ©sirerais seulement qu’on me fĂźt comprendre comment il se peut que tant d’hommes, tant de villes, tant de nations supportent quelquefois tout d’un tyran seul, qui n’a puissance que celle qu’on lui de la BoĂ©tieLa dĂ©sobĂ©issance civile est le droit imprescriptible de tout citoyen. Il ne saurait y renoncer sans cesser d’ĂȘtre un n’y a pas de tyrans, il n’y a que des esclaves. Etienne de la BoĂ©tieHeureusement il y a ces rĂ©sistants, cette poignĂ©e de veilleurs qui en Ă©veillent d’autres. Le grain semĂ© s’est multipliĂ©ThĂ©odore Monod-Quelles sont les dĂ©finitions des rĂ©sistances ? Le texte qui suit est l’un des sept articles de l’auteur de ce blog sur Les rĂ©sistances ».Arriver Ă  cerner les dĂ©finitions des rĂ©sistances ne permet-il pas de mieux se situer par rapport Ă  telle ou telle rĂ©sistance ? Nous proposons de les dĂ©terminer Ă  partir de deux critĂšres qui devraient Ă©clairer chaque parts ont les volontĂ©s dans ces rĂ©sistances ?Comment ces rĂ©sistances s’inscrivent-elles dans le temps ?Les volontĂ©s et le temps permettent, semble-t-il, de dĂ©gager quatre dĂ©finitions correspondant Ă  quatre sĂ©ries de rĂ©sistances proches et dĂ©jĂ  au-delĂ  de mĂ©canismes naturels de rĂ©sistances quotidiennes par rapport Ă  soi-mĂȘme et Ă  d’ rĂ©sistances, tĂ©moignages d’actes rĂ©sistances de veilleurs, un Ă©tat d’esprit face Ă  tout ce qui dĂ©truit le vivant. - Beaucoup de rĂ©sistances proches et dĂ©jĂ  au-delĂ  de mĂ©canismes naturels de ces rĂ©sistances les volontĂ©s ont malgrĂ© tout une certaine prĂ©sence mais trĂšs variable et le dĂ©roulement du phĂ©nomĂšne est souvent rapide. Quels sont les Ă©lĂ©ments qui constituent ces rĂ©sistances ? Nous en proposerons premier lieu certaines rĂ©sistances correspondent Ă  des mĂ©canismes naturels de dĂ©fense. Il s’agit de rĂ©actions immĂ©diates, rapides, elles sont involontaires face Ă  ce que l’on pourrait appeler un stimulus. Ce mĂ©canisme va se dĂ©clencher avant toute rĂ©flexion donc, a priori, indĂ©pendamment de la volontĂ© .C’est un rĂ©flexe innĂ©, dĂ©fensif que l’on trouve chez les ĂȘtres humains, les animaux, les vĂ©gĂ©taux. On parle de rĂ©flexe vital, d’instinct de conservation, par exemple face au froid, au rĂ©chauffement, Ă  une douleur
 -En second lieu ces rĂ©sistances ne sont-elles pas, pourtant, ici et lĂ , dĂ©jĂ  plus qu’une dĂ©fense naturelle ? Trois raisons au moins vont dans ce sens et font dire Ă  certains qu’il y a une impossibilitĂ© de donner une dĂ©finition purement naturaliste de la rĂ©sistance de l’organisme. » Une devise pour l’organisme » par Anne-Marie Moulin, dans l’ouvrage RĂ©sister » dĂ©jĂ  citĂ©. D’abord mĂȘme quand on rĂ©siste ainsi on peut avoir des marges de manƓuvres, certains choix possibles. Par exemple on peut apprivoiser certaines peurs, il y a donc de l’innĂ© mais aussi de l’acquis c'est-Ă -dire de l’idĂ©ologique, de l’éducatif, du social, de l’économique, par exemple face Ă  ce que l’on appelle des maladies de l’hiver » certes les stratĂ©gies de dĂ©fense de notre corps sont lĂ  mais existent Ă©galement des façons d’aider notre organisme Ă  se dĂ©fendre, on peut stimuler des dĂ©fenses immunitaires par des plantes mĂ©dicinales, par des vitamines. Ensuite les mĂ©canismes de dĂ©fense sont inĂ©gaux selon les personnes, certaines sont par exemple plus frileuses que d’autres, et des inĂ©galitĂ©s existent Ă©galement selon les groupes, par exemple les maladies cardiaques chez les femmes sont, dit-on, sous-diagnostiquĂ©es parce qu’elles peuvent former des caillots sanguins plus silencieux .Enfin il peut arriver que des mĂ©canismes de dĂ©fense soient synonymes d’erreurs, par exemple face Ă  des menaces que l’on croyait exister mais qui Ă©taient des peurs sans Les innombrables rĂ©sistances quotidiennes par rapport Ă  soi-mĂȘme et Ă  d’ ces rĂ©sistances les volontĂ©s sont prĂ©sentes, elles sont trĂšs variables dans leur rĂ©sistances Ă  soi-mĂȘme varient selon ses choix de vie, son tempĂ©rament, sa santĂ©, son entourage et selon les circonstances. Ainsi face au sommeil, Ă  des fatigues, des efforts, des maladies, face Ă  des situations et des dĂ©cisions qui nous contrarient
On le sait aussi des rĂ©sistances, des forces peuvent nous manquer, nous abandonner. ».-Et puis dans nos rapports avec les autres, on peut vivre des rĂ©sistances dans des lieux quotidiens, autrement dit dans la famille, l’éducation de ses enfants et petits enfants, dans ses amitiĂ©s, sa profession, dans l’administration, les moyens financiers, le commerce, les transports, les voyages, les spectacles
Dans l’administration on ne rĂ©siste pas toujours au rire quand elle vous Ă©crit Votre dossier est vide de toutes piĂšces manquantes » ou bien Vous pouvez payer en plusieurs fois Ă  condition de tout rĂ©gler d’un coup » ou bien Comme chaque annĂ©e nous avons Ă©garĂ© votre dossier. »-Il arrive aussi que l’on abandonne des rĂ©sistances par lassitude, par peurs de complications ou de conflits qui s’enveniment, par lĂąchetĂ© dans la fuite, ou par volontĂ© de ne plus recevoir de coups et de trouver un peu de calme voire une certaine De nombreuses rĂ©sistances, tĂ©moignages d’actes reprĂ©sentent un ensemble de volontĂ©s et se construisent dans le temps. Quels sont les Ă©lĂ©ments qui constituent ces rĂ©sistances ? On peut en recenser au moins premier lieu l’acte culturel repose sur un socle, celui de valeurs, c'est-Ă -dire ce Ă  quoi l’on croit. Ces valeurs les plus connues, qui ont vu le jour grĂące Ă  de nombreuses rĂ©sistances Ă  travers le temps, sont celles de la culture humaniste, elles correspondent Ă©galement Ă  la devise de la RĂ©publique française libertĂ©, Ă©galitĂ©, fraternitĂ© .Ces valeurs se sont traduites peu Ă  peu par les droits de quatre gĂ©nĂ©rations, les deux premiĂšres sont reconnues au niveau international par les deux Pactes internationaux des droits de l’homme, les droits-libertĂ©s c'est-Ă -dire les droits civils et politiques qui sont les droits de, les droits-Ă©galitĂ©s c'est-Ă -dire les droits Ă©conomiques sociaux et culturels qui sont les droits Ă .La troisiĂšme, celle des droits-solidaritĂ©s, qui sont les droits au dĂ©veloppement, Ă  l’environnement et Ă  la paix, voit le jour, on va, trop lentement, vers la consĂ©cration d’un Pacte international du droit Ă  l’environnement, la paix attend toujours son Pacte, des textes existent sur le droit au dĂ©veloppement durable. Une quatriĂšme gĂ©nĂ©ration de droits est en gestation, celle des droits des ĂȘtres humains par rapport Ă  la techno science, par exemple relatifs Ă  la bioĂ©thique et au clonage, ou bien ,mais on en est encore trĂšs trĂšs loin,un droit Ă  l’interdiction des recherches sur les armes de destruction que des personnes, des communautĂ©s, des organisations, des mouvements, de façon modĂ©rĂ©e ou radicale, ne veulent pas adhĂ©rer Ă  ces valeurs et, par exemple, se prononcent pour un repli sur soi, une fermeture voire une haine de l’étranger et sont porteurs d’injustices, d’atteintes aux Ă©crivait Le rĂ©voltĂ© oppose ce qui est prĂ©fĂ©rable Ă  ce qui ne l’est pas. Toute valeur n’entraine pas la rĂ©volte, mais tout mouvement de rĂ©volte invoque tacitement une valeur. »-En second lieu ce sont donc les atteintes Ă  une ou plusieurs de ces valeurs qui donnent le jour Ă  des rĂ©sistances. Indignez-vous ! » proclamait StĂ©phane Hessel .En effet l’indignation est le terreau de la rĂ©sistance. Elle apparait dans les domaines qui correspondent Ă  l’ensemble des activitĂ©s humaines. Il s’agit des atteintes Ă  la dĂ©mocratie libertĂ©, Ă  la justice Ă©galitĂ©, Ă  la paix et Ă  l’environnement fraternitĂ©. En tĂ©moignant de son engagement dans la rĂ©sistance Edgar Morin affirmait Je faisais quelque chose qui me semblait juste et bien. » Adam Michnik, ancien militant de l’opposition polonaise, Ă©crivait Dans la vie de chaque homme vient un moment oĂč pour dire simplement ceci est noir ceci est blanc il faut payer trĂšs cher. Ce peut ĂȘtre le prix de la vie. A ce moment le problĂšme n’est pas de connaitre le prix Ă  payer mais de savoir si le blanc est blanc et si le noir est noir. Pour cela il faut garder une conscience. » Donc l’indignation est synonyme du trop c’est trop », de l’écƓurement, de l’inacceptable. Cette rĂ©volte et cette colĂšre apparaissent le plus souvent face aux injustices. Jean Carbonnier, auteur d’un ouvrage juridique cĂ©lĂšbre Flexible droit, LGDJ, 1969, constatait que La dĂ©couverte de la justice est tantĂŽt illumination Ă  l’horizon lointain, tantĂŽt Ă©clair qui dĂ©chire la conscience. » Ainsi, de façon lente ou brutale, on entre en En troisiĂšme lieu cette indignation se traduit concrĂštement par un refus, un philosophe et biographe de la Rome antique, citĂ© par Montaigne puis de nos jours par exemple par Edwy Plenel Dire non », Ă©ditions Don Quichotte, 2014 affirmait Les habitants d’un pays Ă©taient tombĂ©s en esclavage pour ne pas savoir prononcer une seule syllabe non. »VoilĂ  qui peut rappeler cette pensĂ©e du philosophe Alain Penser c’est dire non. Remarquez que le signe du oui est d’un homme qui s’endort ; au contraire le rĂ©veil secoue la tĂȘte et dit non
 » Alain, Propos sur les pouvoirs, L’homme devant l’apparence »,19 janvier 1924, n° 139. On refuse de s’adapter» au scandaleux, Ă  l’intolĂ©rable, Ă  l’inhumain. Ce refus peut se manifester en paroles et il peut prendre corps en actes. N’écoutez pas seulement ce qu’ils disent, regardez surtout ce qu’ils quatriĂšme lieu cette indignation peut aussi prendre souvent la dimension du nous » qui devient essentielle. Le fondateur de Mediapart lançait un appel au sursaut » Dire non pour inventer tous ensemble notre oui. » Edwy Plenel Dire nous », Ă©ditions Don Quichotte 2016.On s’indigne au nom du bien commun, au nom de l’intĂ©rĂȘt collectif, au nom de l’idĂ©e d’ en cinquiĂšme lieu cette indignation peut aussi s’accompagner d’une capacitĂ© de proposition, d’une utopie crĂ©atrice c'est-Ă -dire prenant les moyens de se rĂ©aliser Ă  travers des alternatives. RenĂ© Jean Dupuy, juriste internationaliste, Ă©crivait La dimension utopique et prophĂ©tique demeure indispensable dans toute prospective rĂ©elle qui implique non pas la simple extrapolation du passĂ© et du prĂ©sent mais le moment de la rupture, le moment de la conscience, le moment de la transcendance de l’homme par rapport Ă  sa propre histoire. » RenĂ© Jean Dupuy, La clĂŽture du systĂšme international. La citĂ© terrestre », puf, 1989.- Des rĂ©sistances de veilleurs, un Ă©tat d’esprit face Ă  tout ce qui dĂ©truit le vivant. A vrai dire la distinction entre l’acte culturel et l’état d’esprit n’est pas toujours tranchĂ©e. On peut passer de l’un Ă  l’autre dans sa vie ou dans une collectivitĂ©, selon le souffle que l’on a et selon les l’état d’esprit de la rĂ©sistance les volontĂ©s sont omni prĂ©sentes et le temps est plus ou moins habitĂ© par des refus. Deux Ă©lĂ©ments constituent probablement cet esprit de premier lieu les rĂ©sistantes deviennent peu Ă  peu des veilleures. Pour elles, pour eux rĂ©sister c’est exister, exister c’est rĂ©sister.». L’esprit de rĂ©sistance se traduit par des critiques et des insoumissions dans un ou plusieurs domaines. Le veilleur veille au nom des autres et avec les autres, mais aussi quelquefois contre eux ou sans eux. Il a une volontĂ© particuliĂšre, celle de dĂ©tecter le plus tĂŽt possible des atteintes Ă  des valeurs. Le veilleur sait que nos chemins de bonnes intentions peuvent ĂȘtre pavĂ©s de nos renoncements successifs. Il sait que plus on attend pour rĂ©sister, plus il va ĂȘtre difficile de le faire parce que les atteintes aux valeurs deviennent plus nombreuses et plus dures Ă  combattre et parce que les volontĂ©s d’entrer en rĂ©sistance peuvent se perdent dans le deuxiĂšme lieu cet Ă©tat d’esprit est d’autant plus porteur qu’il embrasse un ensemble d’indignations face aux atteintes qui dĂ©truisent les ĂȘtres humains et l’ensemble du vivant. L’amour de la vie et de tout ce qui est vivant fait naitre une colĂšre qui devient inextinguible, c'est-Ă -dire qu’on ne peut plus l’arrĂȘter face Ă  ce qui menace, attaque ou tue la vie. Dans son cƓur, son esprit et sa vie on crie du fond de son ĂȘtre LibertĂ© ! Justice ! Paix ! Vive le vivant ! ».Indignation, rĂ©volte, rupture, rĂ©sistance ne se dĂ©vorent pas mais ont faim ensemble, elles se complĂštent, elles s’inclinent les unes vers les vous l’avez compris, il n’y a pas de cloisons Ă©tanches entre ces quatre sĂ©ries de situations de rĂ©sistances. Par exemple les deux premiĂšres, celles des rĂ©flexes et celles quotidiennes envers soi et d’autres, peuvent ĂȘtre prĂ©sentes dans l’engagement d’un acte culturel. Et par exemple on peut dans un acte culturel ĂȘtre habitĂ© peu Ă  peu par un esprit de rĂ©sistance plus gĂ©nĂ©ral.
Alire sur AlloCiné : TF1 diffusait ce soir l'épisode de "Grey's Anatomy" mettant en scÚne les adieux à Alex Karev, suite au départ précipité de
La solution Ă  ce puzzle est constituéÚ de 10 lettres et commence par la lettre E Les solutions ✅ pour ON PEUT EN MOURIR de mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s. DĂ©couvrez les bonnes rĂ©ponses, synonymes et autres types d'aide pour rĂ©soudre chaque puzzle Voici Les Solutions de Mots CroisĂ©s pour "ON PEUT EN MOURIR " 0 0 0 0 0 0 0 0 Partagez cette question et demandez de l'aide Ă  vos amis! Recommander une rĂ©ponse ? Connaissez-vous la rĂ©ponse? profiter de l'occasion pour donner votre contribution! Similaires Depuisplusieurs jours, je n'ai cessĂ© de penser Ă  ce Livre "La Vie Ă  en mourir". Paru chez Tallandier, il regroupe Les lettres des fusillĂ©s de 1941 Ă  1944. Ce Livre est un Livre dĂ©chirant, qui nous interpelle. Toutes ces femmes et ces hommes, parfois trĂšs jeunes, nous ont laissĂ©s bien plus que des messages personnels Ă  leurs proches, une conviction, une foi en
Depuis le dĂ©but de l’annĂ©e, une sĂ©rie noire de suicides prĂ©coces font l’actualitĂ©. HarcelĂ© au collĂšge, notamment parce qu’il Ă©tait roux, Matteo ĂągĂ© de 13 ans s’est donnĂ© la mort en fĂ©vrier dernier. Le 11 mars 2012, un jeune lyonnais de 13 ans a Ă©tĂ© retrouvĂ© pendu dans sa chambre. Mais le suicide touche aussi les plus jeunes. En Angleterre, mi-fĂ©vrier, c’est un petit garçon de 9 ans, brimĂ© par ses camarades d’école, qui a mis fin Ă  ses jours. Comment expliquer ce passage Ă  l’acte chez les enfants ou prĂ©-ados ? Michel Debout, prĂ©sident de l'Union nationale pour la prĂ©vention du suicide, nous Ă©claire sur ce dramatique phĂ©nomĂšne
Selon l’Inserm, 37 enfants de 5 Ă  10 ans se sont donnĂ© la mort en 2009. Ces chiffres sont-ils, selon vous, rĂ©vĂ©lateurs de la rĂ©alitĂ©, sachant qu’il est parfois difficile de distinguer suicide et accident ?Je pense qu’ils sont le reflet de la rĂ©alitĂ©. Lorsqu’un enfant de moins de 12 ans meurt, il y a une enquĂȘte et le dĂ©cĂšs est comptabilisĂ© par les instituts de statistiques. On peut donc considĂ©rer qu’il y a une certaine fiabilitĂ©. NĂ©anmoins, il est important de bien diffĂ©rencier le suicide chez l’enfant et celui chez l’adolescent. Un petit ne rĂ©flĂ©chit pas de la mĂȘme maniĂšre qu’un jeune de 14 ans. Plusieurs travaux sur le suicide des adolescents ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s. La tentative de suicide, qui est la plus frĂ©quente Ă  l’adolescence, a, aujourd’hui, des interprĂ©tations psychologiques, psychanalytiques, mĂ©dicales
 Pour les plus jeunes, le nombre Ă©tant, fort heureusement, beaucoup plus faible, les raisons sont moins Ă©videntes. Je ne pense pas qu’on puisse rĂ©ellement parler de suicide, c’est-Ă -dire d’intention de se donner la mort chez un petit de 5 notion de suicide chez le jeune enfant n’est donc pas plausible ?Ce n’est pas une question d’ñge mais plutĂŽt de maturation personnelle. On peut dire qu’à partir de 8 -10 ans, avec un Ă©cart d’une ou deux annĂ©es en fonction des situations, des variations Ă©ducatives, sociales culturelles, un enfant peut avoir envie de se donner la mort. Chez un enfant plus jeune c’est plus discutable. MĂȘme si Ă  10 ans, certains ont une notion du risque, de la dangerositĂ© de leur acte, ils n’ont pas forcĂ©ment conscience que ce dernier les mĂšnera Ă  une disparation dĂ©finitive. Et puis aujourd’hui, la reprĂ©sentation de la mort, notamment avec les jeux vidĂ©o est faussĂ©e. Quand le hĂ©ros meurt et que l’enfant perd la partie, il peut en permanence revenir en arriĂšre et changer l’issue du jeu. Le virtuel et l’image prend de plus en plus de place dans l’éducation par rapport aux vĂ©ritables significations. Il est plus difficile de mettre de la distance ce qui facilite l’impulsivitĂ©. Par ailleurs, les enfants, heureusement pour eux, ne sont plus, comme Ă  l’époque, confrontĂ©s Ă  la mort de leurs parents et grands-parents. Parfois mĂȘme, ils connaissent leurs arriĂšres grands-parents. Or, pour avoir conscience de sa propre finitude, il faut ĂȘtre touchĂ© par la mort rĂ©elle d’un proche. VoilĂ  pourquoi, je pense qu’avoir un animal de compagnie et le perdre quelques annĂ©es plus tard peut ĂȘtre gestion des Ă©motions, qui n’est pas la mĂȘme chez l’enfant et chez l’adulte y est certainement pour quelque chose. Mais il faut d’abord s’interroger sur la part de l’impulsivitĂ© dans l’acte par rapport Ă  l’intentionnalitĂ©. En effet, pour considĂ©rer qu’une personne s’est suicidĂ©e, il faut que son acte s’inscrive dans une intentionnalitĂ©, c’est-Ă -dire une mise en danger consciente d’elle-mĂȘme. Certains considĂšrent mĂȘme qu’il faut qu’il y ait un projet de disparition. Or dans certaines situations, on a surtout l’impression que l’enfant a voulu Ă©chapper Ă  une situation Ă©motionnellement difficile comme la maltraitance par exemple. Il peut aussi ĂȘtre confrontĂ© Ă  une autoritĂ© et s’imaginer ĂȘtre en faute. Il fuit donc une situation qu’il perçoit ou qui est rĂ©ellement difficile sans vouloir vraiment y avoir des signes Ă©vocateurs de ce mal ĂȘtre ?Tout d’abord, il faut rappeler que le suicide chez les petits est un phĂ©nomĂšne trĂšs rare. Mais lorsqu’une histoire se dĂ©grade, notamment dans les affaires de harcĂšlement scolaire ou de bouc Ă©missaire, l’enfant Ă©met parfois des signes. Il peut aller Ă  l’école Ă  reculons, Ă©voquer diffĂ©rents symptĂŽmes Ă  la reprise des cours malaises, maux de ventre, de tĂȘte
 Il faut y ĂȘtre attentif. Par ailleurs, si l’enfant va rĂ©guliĂšrement d’un lieu de vie Ă  un autre, et qu’il indique une contrariĂ©tĂ© Ă  l’idĂ©e de s’y rendre, que son humeur change, les parents peuvent se poser des questions. Mais attention, ces comportements changeants doivent ĂȘtre rĂ©pĂ©tĂ©s et systĂ©matiques. En effet, il ne faut pas dramatiser si un jour il ne souhaite pas aller Ă  l’école et qu’il prĂ©fĂšre rester Ă  la maison. Cela arrive Ă  tout le monde
Quels conseils donneriez-vous donc aux parents ?Il est important de rappeler Ă  son enfant qu’on est lĂ  pour l’écouter, qu’il doit absolument se confier si quelque chose le fait souffrir ou s’interroger sur ce qui lui arrive. L’enfant qui se suicide fuit une menace. Il pense qu’il ne peut pas la rĂ©gler autrement lorsqu’il y a emprise et menace d’un camarade par exemple. Il faut donc arriver Ă  le mettre en confiance afin qu’il comprenne que c’est en parlant qu’il pourra y Ă©chapper et non l’inverse.
Texteextrait de La Lettre de l'Espace Ă©thique n°9-10-11, "Fins de vie et pratiques soignantes". Ce numĂ©ro de la Lettre est disponible en intĂ©gralitĂ© en suivant le lien situĂ© Ă  la droite de la page. La reconnaissance du nouveau-nĂ©. La nĂ©onatologie est un des domaines de la mĂ©decine oĂč les rĂ©sultats sont les plus Ă©clatants, et nul ne remet actuellement en question le bĂ©nĂ©fice des Salut tout le monde, Vous avez bien fait de rendre visite Ă  notre site puisque vous allez trouver la rĂ©ponse Ă  l’indice ON PEUT EN MOURIR À LA FIN qui est apparu dans la grille de Mots CroisĂ©s LeMonde du Lundi 25 Mai 2020. Le fait de créér cet article est dĂ» Ă  la difficultĂ© de certains indices que l’on peut croiser en jouant aux Mots croisĂ©s du journal LeMonde , en effet, les solutions ne sont toujours pas Ă©videntes et certains se trouvent obligĂ©s d’abandonner le jeu et de passer Ă  autre chose. L’idĂ©e donc est de vous aider sans pour autant gĂącher le plaisir Ă  ce jeu. Pour cela, j’ai juste fait en sorte que vous ne verrez pas les solutions cĂŽtes Ă  cĂŽtes et dans la mĂȘme liste. La rĂ©ponse est EPUISEMENT Une fois vous avez rĂ©solu l’indice on peut en mourir Ă  la fin, vous pouvez revenir Ă  la grille du jour pour pouvoir vous repĂ©rez rapidement si jamais vous aurez un problĂšme avec un autre indice. Voici le lien Ă  suivre Solution Mots croisĂ©s LeMonde du Lundi 25 Mai 2020. A trĂšs bientĂŽt Amateur des jeux d'escape, d'Ă©nigmes et de quizz. J'ai créé ce site pour y mettre les solutions des jeux que j'ai essayĂ©s. This div height required for enabling the sticky sidebar
Enl'absence de ces consignes, la volontĂ© de la personne hors d'Ă©tat de s'exprimer peut ĂȘtre relayĂ©e par une personne de confiance. Mais, encore faut-il que le patient ait expressĂ©ment dĂ©signĂ© par Ă©crit cet individu (proche, famille, mĂ©decin traitant). À dĂ©faut, le praticien doit se tourner vers le mĂ©decin traitant du malade, la famille ou les proches pour
1Au-delĂ  du titre provocateur, il y a un paradoxeĂ  parler d’un droit de mourir. En effet, le problĂšme des sociĂ©tĂ©s depuis longtemps, et encore pour beaucoup d’hommes aujourd’hui, est le droit de vivre et la protection du droit Ă  la vie [1]. C’est le premier droit garanti par les grands textes internationaux, comme la DĂ©claration universelle des droits de l’homme de l’ de 1948, ou europĂ©ens, comme la Convention europĂ©enne de sauvegarde des droits de l’homme de 1950, ou nationaux [2]. Peut-on donc parler d’un droit de mourir » comme le font de nombreux auteurs [3], relayĂ©s par la presse ? 2Trois raisons majeures semblent expliquer la revendication d’un tel nouveau droit. 3L’institutionnalisation de la mort en France, en une gĂ©nĂ©ration, soit en 25 ans, le nombre des dĂ©cĂšs Ă  l’hĂŽpital ou en institution est passĂ© de 30% Ă  70% des dĂ©cĂšs. Ainsi, le rapport s’est exactement inversĂ© entre le nombre des dĂ©cĂšs Ă  domicile et celui des dĂ©cĂšs institutionnalisĂ©s. La mĂ©dicalisation et la technicisation de la mort. On peut dire – schĂ©matiquement – que la logique des soins, technicienne, efficace, performante, est contraire Ă  la logique de la fin de la vie le patient est dĂ©possĂ©dĂ© de sa mort. En effet, quelle performance est possible devant la mortalitĂ© humaine ? Les nouvelles techniques mĂ©dicales, les progrĂšs de la mĂ©decine, permettent le maintien et la prolongation de la vie, mais la lutte contre la maladie et la mort indue, prĂ©maturĂ©e, peuvent devenir acharnement thĂ©rapeutique. Sans guĂ©rir la maladie, on peut prolonger pendant des semaines ou des mois une Ă©volution qui, laissĂ©e Ă  son cours naturel, serait achevĂ©e en quelques jours, par le traitement des complications respiratoires, hĂ©matologiques, digestives, nutritionnelles ou trophiques. Mais ces techniques peuvent ĂȘtre inutiles ou insupportables. Il arrive donc que cette logique technicienne, performante tourne » pour elle-mĂȘme, privĂ©e de sens et de justification. La mort est alors occultĂ©e comme telle par deux formes symĂ©triques de nĂ©gation l’acharnement thĂ©rapeutique qui veut l’empĂȘcher, ou, d’un autre cĂŽtĂ©, l’euthanasie active – par injection mortelle, par exemple – ou la proposition de suicide assistĂ© qui annulent le mourir. S’ajoute le mouvement des droits, la revendication de libertĂ© qui est un processus commun Ă  toutes les dĂ©mocraties, marquĂ©es par l’individualisme. ApparaĂźt ainsi, un nouveau droit ou plutĂŽt une nouvelle forme de la libertĂ© individuelle, le droit de mourir » ou le droit au suicide assistĂ© ou le droit Ă  la mort digne », selon l’expression qui apparaĂźt dans le projet de loi de Modernisation du systĂšme de santĂ©, ou projet de loi sur le Droit des malades, actuellement soumis au Parlement. 4Qu’est-ce qu’un droit de mourir ? Comment le penser ? 5Proposons deux remarques pour cadrer notre rĂ©flexion. La premiĂšre est que le droit de mourir se dĂ©cline sous forme de trois droits, en dĂ©bat un droit aux soins palliatifs cessation des soins curatifs, traitement de la douleur et de la souffrance du mourir, accompagnement de la personne ; un droit de refuser des traitements, de refuser la survie, de refuser la mĂ©dicalisation, la technicisation de la mort, un droit que l’on vous laisse mourir ; un droit au suicide assistĂ© ou Ă  l’euthanasie [4], droit d’ĂȘtre aidĂ© pour se tuer ou droit d’ĂȘtre tuĂ©, un droit que l’on vous fasse mourir. 6Ces trois droits sont revendiquĂ©s, par exemple, par l’Association pour le droit de mourir dans la dignitĂ©, ADMD, nĂ©e en 1980, suite Ă  l’article de Michel Landa dans Le Monde prĂ©cisĂ©ment intitulĂ© La mort un droit». 7La seconde remarque est que la loi du 9 juin 1999 – votĂ©e Ă  l’unanimitĂ© Ă  l’AssemblĂ©e et au SĂ©nat – lĂ©galise deux de ces droits, les droits a et b. Autrement dit, le lĂ©gislateur, reprĂ©sentant de la volontĂ© gĂ©nĂ©rale, reconnaĂźt le droit de mourir et il le dĂ©finit comme le droit aux soins palliatifs joint au droit de refuser des traitements. 8Nous allons donc centrer notre rĂ©flexion sur trois questions Quel est le lien entre a un droit Ă  » des soins palliatifs et b un droit de » refuser des traitements ? Si a et b sont garantis, que faire de c? Le troisiĂšme droit ne serait-il pas plutĂŽt le droit Ă  l’information sur sa mort ? DROIT AUX SOINS PALLIATIFS ET LIBERTE DE REFUS EVOLUTION PARALLÈLE DE LA RECONNAISSANCE DES SOINS PALLIATIFS ET DU REFUS DE TRAITEMENT9Les faits indiquent une apparition parallĂšle du droit aux soins palliatifs et du droit au refus de traitement. Les faits ne sont pas normatifs en eux-mĂȘmes mais ils rĂ©vĂšlent une concomitance instructive. 10Le premier droit [5] s’élabore depuis les premiĂšres associations de bĂ©nĂ©voles comme Jusqu’à la mort accompagner la vie, JALMALV, créée en 1983, l’Association pour les soins palliatifs, l’ASP, créée en 1984, la circulaire Laroque du 26 aoĂ»t 1986 sur la fin de vie [6] lĂ©gitimant les soins palliatifs, l’ouverture en 1987 de la premiĂšre UnitĂ© de soins palliatifs, USP, Ă  l’hĂŽpital de la CitĂ© Universitaire – vingt ans aprĂšs la Grande-Bretagne – la crĂ©ation en 1989 de la premiĂšre la premiĂšre Ă©quipe mobile de soins palliatifs Ă  l’HĂŽtel-Dieu et la mĂȘme annĂ©e la crĂ©ation de la SociĂ©tĂ© française d’accompagnement et de soins palliatifs, SFAP, la loi hospitaliĂšre du 31 juillet 1991 art L 711-4, la loi du 4 fĂ©vrier 1995 [7] qui introduit dans le Code de la santĂ© publique deux articles sur le traitement de la douleur suite au Rapport Neuwirth de 1994 [8]. En 1998,40 dĂ©partements n’ont pas d’USP; en avril 1998, M. Bernard Kouchner lance un plan triennal de dĂ©veloppement des soins palliatifs. Le 9 juin 1999 est votĂ©e, Ă  l’unanimitĂ© des deux chambres, la loi visant Ă  garantir le droit Ă  l’accĂšs aux soins palliatifs. 11ParallĂšlement, le consentement du patient – dĂ©jĂ  prĂ©sent dans la dĂ©ontologie mĂ©dicale, mais souvent nĂ©gligĂ© – est fortement valorisĂ©. Il est introduit par la loi 94-653 du 29 juillet 1994, dite de bioĂ©thique, dans le Code civil I-1. Art. 16-3. Le droit au refus de traitement, qui en est la pierre de touche, apparaĂźt logiquement dans les textes professionnels normatifs qui feront suite Ă  la loi, dans la Charte du patient hospitalisĂ© [9] de mai 1995 et dans le nouveau Code de dĂ©ontologie mĂ©dicale de 1995 [10]. La jurisprudence suivra. UNE COMPLÉMENTARITÉ FORTE12Les deux droits, droit aux soins palliatifs et droit au refus de traitement, sont Ă©noncĂ©s dans la mĂȘme loi sous le Titre 1er – Droits de la personne malade. Il s’agit du premier texte lĂ©gislatif sous ce titre. Pourquoi associer un droit Ă  des soins et aussitĂŽt, conjointement, un droit de refuser des soins dans le mĂȘme article 1er ? Pourquoi ces droits – en apparence contradictoires – seraient-ils logiquement reliĂ©s ? 13Il nous semble qu’il y a un lien trĂšs Ă©troit si l’on envisage ces deux droits comme les deux faces d’un mĂȘme droit de mourir. En effet, dans un univers mĂ©dicalisĂ©, efficace, performant, le droit de mourir est peut-ĂȘtre d’abord un droit Ă  l’arrĂȘt de cette logique, Ă  l’arrĂȘt de tout acharnement thĂ©rapeutique [11], Ă  l’arrĂȘt du curatif, soit parce que les traitements entrepris deviendraient de l’obstination mĂ©dicale dĂ©raisonnable, soit parce que le patient les ressent comme un acharnement thĂ©rapeutique. 14Or, comment l’arrĂȘt de l’acharnement thĂ©rapeutique peut-il se faire dans le rĂ©el sans faire des soins palliatifs ? Comment un patient pourrait-il rĂ©ellement choisir d’arrĂȘter, ou que l’on arrĂȘte pour lui, le traitement curatif si c’était pour ĂȘtre abandonnĂ© Ă  sa solitude, laissĂ© Ă  la douleur et Ă  la souffrance d’une longue fin de vie ou agonie, voire renvoyĂ© chez lui pour mourir ? Il faut nĂ©cessairement que soient assurĂ©s le traitement de la douleur, celui de la souffrance et des graves inconforts de la fin de vie, et un accompagnement, c’est-Ă -dire des soins palliatifs. Le droit Ă  l’arrĂȘt de l’acharnement thĂ©rapeutique et sa forme extrĂȘme – le droit de refuser des traitements – se doublent nĂ©cessairement du droit aux soins palliatifs. 15Il y a donc une complĂ©mentaritĂ© forte entre ces deux droits droit de refuser et droit aux soins palliatifs. En effet, le droit de refuser des traitements reste formel, abstrait, sans un droit aux soins palliatifs. Un droit n’est rĂ©el que si les personnes peuvent l’exercer, or, le droit aux soins palliatifs est, prĂ©cisĂ©ment, ce qui permet Ă  certains patients – libĂ©rĂ©s de la crainte d’une fin de vie insupportable – de refuser rĂ©ellement des traitements. DROITS-LIBERTÉS ET DROITS-CRÉANCES16L’analyse politique montre bien que les libertĂ©s de faire » ne suffisent pas Ă  assurer les droits des personnes sans les droits Ă  quelque chose qui permet de faire ». Les droits-libertĂ©s, les droitsde, que l’on nomme aussi droits nĂ©gatifs, les droits du XVIIIe siĂšcle, sont lettre morte sans les droits-crĂ©ances, les droits-Ă , les droits positifs, les droits des XIXe et XXe siĂšcles. 17Des exemples simples le montrent. Il n’y a de rĂ©elle libertĂ© d’aller et venir que s’il existe un rĂ©seau public de routes et chemins sans octroi. La libertĂ© de vote ou la libertĂ© de pensĂ©e restent vaines pour des analphabĂštes elles n’existent rĂ©ellement que s’il y a un droit Ă  l’instruction publique, assurĂ©e par la collectivitĂ©. Les lois Jules Ferry », de 1880, sont la suite logique et nĂ©cessaire des textes de 1789 les libertĂ©s formelles deviennent alors rĂ©elles. 18Cette complĂ©mentaritĂ© est traduite dans le prĂ©ambule de la Constitution de 1958 double prĂ©ambule qui contient la DĂ©claration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 qui Ă©nonce les droitslibertĂ©s libertĂ© de culte, libertĂ© de parler, Ă©crire, imprimer » – et l’article 2 indique explicitement que la finalitĂ© du politique est la prĂ©servation des libertĂ©s – et, d’autre part, le PrĂ©ambule de la Constitution de 1946 qui Ă©nonce les droits-crĂ©ances droit Ă  l’instruction, Ă  la formation professionnelle, Ă  la culture
, droit Ă  la protection de la santĂ©, Ă  des moyens convenables d’existence pour ceux qui ne peuvent pas travailler en raison de leur Ăąge, de la maladie ou du handicap, des circonstances Ă©conomiques. L’on reconnaĂźt ici les ordonnances de 1945 instaurant la SĂ©curitĂ© Sociale pour socialiser les cinq grands risques de l’existence qui privent de moyens d’existence maladie, vieillesse, accident de travail, perte d’emploi, surcharge familiale, auxquels correspondent les cinq branches de l’Assurance Sociale maladie, retraite, accident de travail, chĂŽmage, allocations familiales. L’Etat pourvoit Ă  des moyens d’existence digne pour tout citoyen. 19Ainsi, apparaĂźt, nous semble-t-il, la logique profonde de cette association de deux droits si diffĂ©rents le droit de refuser des traitements et le droit Ă  des traitements palliatifs. Ils constituent bien ensemble le bloc » d’un droit de mourir cohĂ©rent, tout aussi respectueux de la libertĂ© des individus que garant de la solidaritĂ© des citoyens. 20Ouvrons ici, sans nous y attarder, une piste de rĂ©flexion. Il nous semble que le droit au congĂ© d’accompagnement d’un proche en soins palliatifs Ă  domicile et le droit aux soins palliatifs Ă  domicile – dĂ©finis par la loi du 9 juin 1999 – sont les droits-crĂ©ances correspondant Ă  un droit-libertĂ© implicite Ă  la loi le droit de choisir le lieu de sa mort, la libertĂ© de mourir Ă  domicile. Ce qui correspond aux souhaits des Français; une majoritĂ© d’entre eux souhaitent, effectivement, mourir chez eux, 68% selon un sondage IFOP de 1991. QUE FAIRE DE C, LE DROIT D’ÊTRE TUÉ OU AIDÉ POUR SE TUER ? 21Le troisiĂšme droit en question est le droit c, droit d’ĂȘtre aidĂ© pour se tuer ou droit d’ĂȘtre tuĂ© si l’on ne peut le faire seul, c’est-Ă -dire un droit au suicide assistĂ© ou Ă  l’euthanasie, active directe, par injection mortelle, par exemple. Nous employons le terme euthanasie dans le sens actuel [12] des textes qui la citent cf. note 4 et qui nous semble le seul pertinent et susceptible d’éviter un amalgame dĂ©lĂ©tĂšre [13] qui rend impossible toute rĂ©flexion cohĂ©rente sur le droit de mourir. Que faire de ce droit ? Faut-il l’intĂ©grer au droit de mourir [14] ? L’OBSERVATION DES FAITS22Tout d’abord, observons ce que les faits montrent, quoique les faits ne soient pas en eux-mĂȘmes normatifs Le droit c est invoquĂ© ou utilisĂ© quand les droits a et b ne sont pas respectĂ©s quand il y a rĂ©volte – plus que lĂ©gitime – devant la souffrance non traitĂ©e, les douleurs atroces non calmĂ©es, et devant l’acharnement thĂ©rapeutique, la transformation d’un ĂȘtre humain en objet de techniques futiles », hors de tout espoir et de tout sens. Ceci apparaĂźt sans conteste dans l’analyse des courriers d’adhĂ©sion de l’ADMD [15]. De nombreuses personnes qui adhĂšrent Ă  cette association, 28000 actuellement en France, ont vu mourir un de leurs proches dans des circonstances affreuses; l’analyse du devenir des demandes d’euthanasie dans les USP [16] Les demandes, qui pouvaient ĂȘtre formulĂ©es dans les premiers jours s’estompent, disparaissent. La plupart sont des appels; appels au traitement de la douleur, de la souffrance, des inconforts insupportables et humiliants, appel Ă  l’écoute de la parole, Ă  la reconnaissance du statut de mourant, Ă  la sollicitude, Ă  l’empathie, etc.; la lecture des rĂ©sultats de la mise en Ɠuvre de la dĂ©pĂ©nalisation de l’euthanasie aux Pays-Bas. Les Pays-Bas sont le seul pays qui a, actuellement, lĂ©galisĂ© l’euthanasie et le suicide assistĂ©, le 10 avril 2001, aprĂšs la dĂ©pĂ©nalisation par diffĂ©rentes dispositions jurisprudentielles en 1993 et lĂ©gales en 1994 [17]. Les enquĂȘtes de Van der Maas et 1990 et 1995 sur Les pratiques mĂ©dicales relatives Ă  des malades en fin de vie montrent qu’en 1995, sur l’ensemble des dĂ©cĂšs, il y a eu 3200 euthanasies 2,4% des dĂ©cĂšs et 400 suicides assistĂ©s 0,3%; mais, des injections mortelles sans demande ont Ă©tĂ© pratiquĂ©es 900 cas 0,7%; de mĂȘme que des analgĂ©sies intentionnellement faites pour abrĂ©ger la vie 2000 cas 1350 en 1990, dont 500 sans demande, ainsi que des limitations ou arrĂȘts de traitement intentionnellement pour abrĂ©ger la vie, dont 14200 cas sans demande 2670 en 1990. De plus, 97% des arrĂȘts sans demande se font sans consultation d’un tiers, et, en 1995, seulement 41% des euthanasies et suicides assistĂ©s ont Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©s au mĂ©decin lĂ©giste municipal, pour s’épargner, ainsi qu’aux familles, l’enquĂȘte judiciaire il apparaĂźt clairement que la loi ne supprime pas la clandestinitĂ©. 23Finalement, on glisse » de l’euthanasie concernĂ©e par la loi – sur demande rĂ©itĂ©rĂ©e, expresse, attestĂ©e, du patient – a des gestes euthanasiques sans demande, illĂ©gaux. Les auteurs de l’enquĂȘte comparative concluront que l’euthanasie est pratiquĂ©e comme un substitut des soins palliatifs » trĂšs insuffisamment dĂ©veloppĂ©s [18]. AU NIVEAU DES PRINCIPES24Si l’on rĂ©flĂ©chit au niveau des principes, peut-on lĂ©gitimement intĂ©grer le droit Ă  l’euthanasie et au suicide assistĂ© dans le droit de mourir ? 25Rappelons que le 25 juin 1999, le Conseil de l’Europe dans sa Recommandation n° 1418 Protection des droits de l’homme et de la dignitĂ© des malades incurables et des mourants prend position trĂšs clairement C Interdiction absolue de mettre intentionnellement fin Ă  la vie ». Un mĂ©decin – ou toute autre personne – ne peut, en aucun cas, rĂ©pondre Ă  la demande d’un patient qui demanderait qu’on l’aide Ă  se tuer suicide assistĂ© ou qui demanderait qu’on le tue euthanasie. 26Le problĂšme du suicide assistĂ© et de l’euthanasie se pose dans les dĂ©mocraties occidentales qui ont dĂ©pĂ©nalisĂ© le suicide. Si le suicide n’est pas pĂ©nalisĂ©, si l’on reconnaĂźt au citoyen la libertĂ© de se suicider, l’Etat n’y opposant ni entrave ni condamnation, qu’en est-il de cette libertĂ© de se suicider lorsque les patients ne peuvent plus faire les gestes nĂ©cessaires ? ConsidĂ©rons la rĂ©flexion dans les pays d’AmĂ©rique du Nord, trĂšs attachĂ©s Ă  la dĂ©fense des libertĂ©s individuelles. 27? Les Etats-Unis accordent une valeur prioritaire Ă  la libertĂ© des individus et Ă  la protection de leurs droits et le 25 juin 1990 la Cour SuprĂȘme nord-amĂ©ricaine a reconnu le droit Ă  l’autodĂ©termination en matiĂšre mĂ©dicale – Patient Self-Determination Act, promulguĂ© en dĂ©cembre 1991 – qui autorise les directives prĂ©visionnelles et la reprĂ©sentation par un mandataire choisi, contre tout acharnement thĂ©rapeutique. Dans la suite de ce principe d’autodĂ©termination, s’est ouvert un dĂ©bat supplĂ©mentaire puisque chacun est libre de disposer de sa vie, voire de se suicider, il y aurait inĂ©galitĂ© entre les citoyens si certains d’entre eux ne pouvaient – Ă  cause de leur Ă©tat physique – exercer leur libertĂ© de se tuer il faudrait reconnaĂźtre un droit au suicide, avec l’aide d’un tiers si c’est nĂ©cessaire. 28Mais, mĂȘme l’autonomie au sens fort de l’habeas corpus anglosaxon n’est pas sans limite eu Ă©gard au suicide assistĂ© et Ă  l’euthanasie que les souhaits d’une personne n’entravent pas autrui ne suffit pas Ă  fonder la justification ou l’obligation de les respecter, mĂȘme au nom du principe d’autonomie. Un souhait qui n’entrave pas autrui peut cependant l’impliquer, soit individuellement un tiers est concernĂ© soit collectivement un groupe ou la collectivitĂ© est concernĂ©e. En effet, l’euthanasie active Ă  la demande du patient ou le suicide assistĂ©, s’ils n’entravent » pas autrui, du moins l’engagent-ils et mettent-ils en conflit plusieurs intĂ©rĂȘts la libertĂ© du patient, l’intĂ©gritĂ© morale mais aussi la vie Ă©motionnelle et affective du mĂ©decin qui provoque la mort intentionnellement et la pratique mĂ©dicale pour tous les autres mĂ©decins et pour tous les autres patients du mĂȘme groupe social. C’est ce qui a conduit la Cour SuprĂȘme des par deux dĂ©cisions du 26 juillet 1997 Vacco v. Quill et Washington v. GlĂŒcksberg, Ă  l’unanimitĂ© des neuf juges, Ă  refuser de reconnaĂźtre un droit constitutionnel Ă  l’aide au suicide par un mĂ©decin [19]. N’importe qui a le droit de refuser un traitement » mĂȘme vital, selon un droit fondamental de Common law, antĂ©rieur mĂȘme Ă  la Constitution, mais la distinction entre laisser un patient mourir et le faire mourir est importante » Ă©crit un membre du Conseil d’Etat français, commentant ces dĂ©cisions [20], [21]. 29Il y a une libertĂ© de se suicider, pas un droit Ă  le faire. Des Etats – ce sera le cas de l’Oregon [22] – peuvent dĂ©cider de ne pas poursuivre un mĂ©decin qui pratiquerait le suicide assistĂ© pas l’euthanasie par injection mortelle mais un patient ne peut revendiquer un droit Ă  l’aide au suicide. La libertĂ© du suicide pour l’individu, droit nĂ©gatif l’Etat n’entrave ni ne poursuit l’action ne se convertit pas en droit au suicide, droit positif l’Etat permettrait la rĂ©alisation du droit, ici par l’aide au suicide par un tiers. Cette impossibilitĂ© de passer d’un droit de » Ă  un droit Ă  » incite Ă  la rĂ©flexion sur la valeur morale reconnue Ă  la libertĂ© de se suicider. Le suicide est-il une libertĂ© fondamentale ou est-il simplement tolĂ©rĂ© parce que l’on ne voit guĂšre comment l’empĂȘcher ou le poursuivre ? En France, par exemple, l’incitation au suicide est interdite [23] – or, il est rare que l’on interdise l’incitation Ă  l’exercice d’une liberté  – et les personnes qui font des tentatives de suicide sont prises en charge comme des patients, rĂ©animĂ©es et soignĂ©es dans l’urgence, sans que leurs sauveteurs puissent ĂȘtre poursuivis pour le prĂ©judice de les avoir maintenues en vie en entravant l’exercice de leur libertĂ©. 30? La Cour SuprĂȘme canadienne, en 1993, dans l’affaire Sue Rodriguez, a privilĂ©giĂ© l’intĂ©rĂȘt de l’Etat Ă  la protection de la vie » comme valeur fondamentale de la sociĂ©tĂ© » pour justifier l’interdiction, sans exception, de l’aide mĂ©dicale au suicide; elle a refusĂ© de dĂ©clarer anticonstitutionnelles, c’est-Ă -dire contraires Ă  la Charte des droits et libertĂ©s, les dispositions du Code criminel qui interdisent l’aide au suicide, mĂȘme si le suicide n’est pas un crime. En juin 1995, le comitĂ© canadien sĂ©natorial spĂ©cial dans un rapport, De la vie et de la mort [24], recommande la levĂ©e des ambiguĂŻtĂ©s du Code criminel pour permettre lĂ©gitimement l’utilisation des sĂ©dations fortes, le respect des refus de traitement, des directives prĂ©visionnelles, la lĂ©gitimitĂ© des limitations et arrĂȘts de traitement vitaux, mais il maintient, Ă  la majoritĂ©, les arguments contre l’euthanasie l’interdit de tuer est le fondement de la sociĂ©tĂ©; il y a un danger de pente glissante » comme le montre l’expĂ©rience hollandaise; la mission de la mĂ©decine est de soigner. AU NIVEAU DES CONSÉQUENCES31Si nous rĂ©flĂ©chissons non pas dĂ©ontologiquement, au niveau des principes, mais de façon consĂ©quentialiste, tĂ©lĂ©ologiquement [25], demandons-nous quelles pourraient ĂȘtre les consĂ©quences de l’intĂ©gration d’un droit au suicide assistĂ© et Ă  l’euthanasie dans le droit de mourir. Le droit de mourir conçu comme un droit aux soins palliatifs et, Ă©ventuellement, au refus de traitement, permet de prĂ©server la rĂ©ciprocitĂ© de la relation mĂ©decin/patient, de maintenir le sens de l’exercice mĂ©dical et de prĂ©server l’équilibre social. Serait-ce le cas pour un droit au suicide assistĂ© et Ă  l’euthanasie ? 32 ? La rĂ©ciprocitĂ© des droits et des devoirs Si le droit de mourir est le droit aux soins palliatifs et le droit de refuser des traitements, alors, la rĂ©ciprocitĂ© des droits et des devoirs des agents moraux engagĂ©s par l’action est assurĂ©e. 33En effet, le droit de refuser un traitement droit du patient rencontre l’obligation rĂ©ciproque de respecter la libertĂ© du patient devoir du soignant. 34Et le droit aux soins palliatifs droit du patient rencontre l’obligation de soigner, d’assurer la continuitĂ© des soins, et le principe d’action proportionnĂ©e devoir du soignant. 35Les grandes obligations morales fondatrices de la pratique mĂ©dicale sont, Ă  la fois, respectĂ©es et appelĂ©es par les droits des patients. 36Mais si l’on admet que le droit de mourir comprend un droit d’ĂȘtre tuĂ© ou d’ĂȘtre aidĂ© pour se suicider comment penser le devoir rĂ©ciproque des mĂ©decins ? Comment penser leur obligation ? Comment pourrait jouer ici une vraie rĂ©ciprocitĂ© des droits et des devoirs des uns et des autres ? Comment la penser ? 37? L’intĂ©gritĂ© morale des soignants, mais aussi leur intĂ©gritĂ© psychologique, affective et professionnelle, risque d’ĂȘtre atteinte si les soignants sont tantĂŽt ceux qui prĂ©servent la vie, tantĂŽt ceux qui donnent la mort. Il convient d’interroger cette schizophrĂ©nie » morale et personnelle Ă  laquelle les exposerait une reconnaissance d’un droit au suicide assistĂ© ou Ă  l’euthanasie. 38? L’équilibre social dĂ©mocratique rĂ©publicain risque d’ĂȘtre irrĂ©mĂ©diablement mis en cause. En effet, selon le principe politique de justice, demandons-nous quelles seraient les consĂ©quences d’un droit au suicide assistĂ© ou Ă  l’euthanasie pour les plus mal lotis », les faibles. Quels en seraient les effets sur les personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes, sur ceux qui comprennent mal le français et le parlent plus mal encore, sur tous ceux qui sont Ă©crasĂ©s prĂ©cisĂ©ment par la maladie, la solitude, l’épuisement, la peur de la mort, sur les paumĂ©s » de toute sorte ruinĂ©s par la misĂšre sociale et morale, sur les SDF
 ? 39Au contraire, le droit de mourir entendu au sens des droits a et b prĂ©serve tous les citoyens et, en particulier, les plus vulnĂ©rables et exposĂ©s d’entre eux ils savent qu’un soignant ne leur donnera jamais la mort, mais ils savent aussi qu’il fera tout pour soulager la souffrance, les douleurs, la dĂ©tresse de l’agonie, et qu’il ne fera pas d’acharnement thĂ©rapeutique. Celui qui entre en blouse blanche dans la chambre est du cĂŽtĂ© de la vie, et de ce seul cĂŽtĂ©. Ainsi, des personnes ĂągĂ©es hollandaises commencent-elles Ă  porter sur elles une DĂ©claration de volontĂ© de vivre, calquĂ©e sur le document de l’ADMD, qui commence ainsi Le soussignĂ© manifeste qu’il ne dĂ©sire pas qu’on lui applique l’euthanasie » [26]. Le droit de mourir dĂ©fini comme un droit d’ĂȘtre aidĂ© pour se tuer ou comme un droit d’ĂȘtre tuĂ© pourrait dĂ©river vers un devoir de mourir fondĂ© sur une citoyennetĂ© lĂ©tale » [27]. LE DROIT A L’INFORMATION SUR SA MORT40Si l’on peut proposer un troisiĂšme droit pour complĂ©ter le bloc » du droit de mourir constituĂ© des droits a et b [28], nous pencherions pour un droit Ă  l’information et Ă  la parole sur sa propre mort. 41Il semble qu’il existe un lien Ă©vident entre le droit de mourir et le droit Ă  l’information sur sa mort. NÉCESSITÉ LÉGALE42Il y a d’abord une nĂ©cessitĂ© lĂ©gale Ă  intĂ©grer l’information au droit de mourir. Il n’y a pas de traitement sans information du patient. Cette obligation dĂ©ontologique, fondĂ©e sur le respect de la personne, s’impose aux mĂ©decins, en France, depuis 1942. Les patients Ă  qui sont proposĂ©s des soins palliatifs doivent recevoir l’information corrĂ©lative Ă  ces soins. Nombreux sont les auteurs qui ont travaillĂ© sur cette place centrale de l’information – avec tous ses effets – pour les patients en soins palliatifs, ils savent » [29]. 43D’autre part, et corrĂ©lativement, il ne peut pas y avoir de refus Ă©clairĂ© et libre sans information ici il s’agit donc de l’information sur la mort, sa proximitĂ©, son risque de survenue, sa forme prĂ©visible, les moyens de soulagement de ses symptĂŽmes
 Ceci doit nous conduire Ă  nous interroger sur l’article 35 du Code de dĂ©ontologie mĂ©dicale qui autorise un mĂ©decin Ă  tenir dans l’ignorance d’un diagnostic ou d’un pronostic graves ». NÉCESSITÉ POLITICO-MORALE »44Mais au-delĂ  de cette nĂ©cessitĂ© lĂ©gale, il semble qu’il y ait une nĂ©cessitĂ© politico-morale » le droit de mourir est le droit de s’approprier sa mort, de connaĂźtre les Ă©vĂšnements de son existence, de ne pas mourir dans la conspiration du silence, victime du jeu de la comĂ©die » [30], victime de cet horrible et humiliant mensonge de tous autour de celui qui sent qu’il est en train de mourir, si bien mis en scĂšne par TolstoĂŻ dans son roman La mort d’Ivan Illitch ». LE DROIT DE MOURIR COMME DROIT DE SE RÉAPPROPRIER SA MORT45Le droit de mourir ainsi conçu, nous permettrait peut-ĂȘtre de vivre – la formule n’est pas si paradoxale, car le mourir et la mort sont une dimension essentielle de l’existence humaine - une nouvelle forme de mort. L’historien Philippe AriĂšs [31], dans ses travaux magistraux sur la mort en Occident, distingue quatre formes de mort dans notre histoire la mort apprivoisĂ©e » du Haut Moyen-Age IXe / mi-XIVe siĂšcles, la mort de soi » XIVe -XVIIe siĂšcles aprĂšs la peste noire, la mort de toi » XVIIIe -XIXe siĂšcles, enfin, la mort inversĂ©e », la mort occulte XXe siĂšcle pourrions-nous imaginer – selon la suggestion de l’historienne de la mĂ©decine A. Debru poursuivant cette analyse – que le XXIe siĂšcle sera celui de la mort rĂ©appropriĂ©e » [32] ? 46Le droit de mourir s’inscrit – comme toute revendication d’un droit – dans la lutte contre l’exclusion, la discrimination, l’abandon. 47Nous rĂ©sumerions en disant qu’il est peut-ĂȘtre le droit pour toute personne en fin de vie d’ĂȘtre un mourant au milieu des vivants. Chaque mot de cette dĂ©finition est porteur de sens. 48 Etre » un mourant c’est d’abord ĂȘtre rĂ©ellement, pouvoir se sentir exister, ne pas ĂȘtre Ă©crasĂ©, annihilĂ©, anĂ©anti par la douleur, la souffrance et la peur, par la solitude et le rejet. 49Etre un mourant » cela signifie que le processus du mourir n’est pas empĂȘchĂ©, il n’y a pas d’acharnement thĂ©rapeutique, Ă©ventuellement mĂȘme la personne peut refuser des traitements; il n’y a pas non plus de mensonge, pas de comĂ©die, personne ne se permet de faire croire au mourant qu’il ne va pas mourir. 50Etre un mourant au milieu des vivants » cela signifie que le mourant est entourĂ© et accompagnĂ© par tous les soignants, la famille et la sociĂ©tĂ© civile, qui est reprĂ©sentĂ©e par les bĂ©nĂ©voles, auxquels la loi relative Ă  l’accĂšs aux soins palliatifs reconnaĂźt une grande et juste place. 51C’est bien ce droit de mourir qui nous est proposĂ© par la loi du 9 juin 1999 [33]. Notes [1] DĂ©claration universelle des droits de l’hommede l’ de 1948, art. 3 Tout individu a droit Ă  la vie, Ă  la libertĂ© et Ă  la sĂ»retĂ© de sa personne ». Convention europĂ©enne de sauvegarde des droits de l’hommede novembre 1950, entrĂ©e en vigueur en 1953, 1er droit Ă©noncĂ© Ă  l’art. 2 Le droit de toute personne Ă  la vie est protĂ©gĂ© par la loi ». [2] France. DĂ©claration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, intĂ©grĂ©e au PrĂ©ambule de la Constitution de 1958, art 2 
 les droits naturels et imprescriptibles de l’homme ». Les constitutionnalistes y intĂšgrent le droit Ă  la vie; il est le premier des droits de l’homme puisqu’il est la condition de tous les autres. [3] Sarda F. Le droit de vivre et le droit de mourir, Paris, Seuil, 1975. ‱ Jonas H. Le droit de mourir. 1re Ă©d. 1978. Trad. P. Ivernel. Paris, Rivages poche, 1996; 95 p. ‱ Landa La mort un droit. Le Monde, 17 novembre 1979. ‱ Janicaud D. Du droit de mourir. Un droit controversĂ©. Paris, Droits, 1991 13; 67-74. ‱ Baudoin Blondeau D. Ethique de la mort et droit Ă  la mort. Paris, 1993; 128 p. ‱ Collectif. Choisir sa mort ? De la sollicitude mĂ©dicale au droit individuel. Esprit, juin 1998 6; 5-36. ‱ Padis Sur un prĂ©tendu droit de faire mourir par humanitĂ©. Esprit, novembre 1998 6; 74-80. ‱ Pohier J. La mort opportune les droits des vivants sur la fin de leur vie. Paris, Seuil, 1998; 66 p. ‱ Legros B. Les droits » des malades en fin de vie. Bordeaux, Les Etudes HospitaliĂšres/ThĂšses, 1999; 507 p. [4] ComitĂ© Consultatif National d’Ethique, CCNE Avis n° 63 de janvier 2000. Fin de vie, arrĂȘt de vie, euthanasie L’euthanasie est l’acte d’un tiers qui met dĂ©libĂ©rĂ©ment fin Ă  la vie d’une personne dans l’intention de mettre un terme Ă  une situation jugĂ©e insupportable ». ‱ Loi des Pays-Bas du 10 avril 2001 relative Ă  lĂ©galisation de l’euthanasie L’euthanasie est le fait d’abrĂ©ger intentionnellement la vie d’un patient sur la demande de celui-ci ». ‱ Verspieren P. Face Ă  celui qui meurt. Euthanasie, acharnement thĂ©rapeutique, accompagnement. Paris, ‱ DesclĂ©e de Brouwer, 1984; 205 p. ‱ Aumonier N, Beignier B, Letellier P. L’euthanasie. Paris, PUF/Que sais-je ?, 2001; 126 p. ‱ La Marne P. Ethiques de la fin de vie acharnement thĂ©rapeutique, euthanasie, soins palliatifs. Paris, Ellipses, 1998; 128 p. [5] Moulin P. Les soins palliatifs en France un mouvement paradoxal de mĂ©dicalisation du mourir contemporain. Cahiers internationaux de Sociologie, vol. CVIII, 2000;125-159. [6] MinistĂšre des Affaires sociales et de l’Emploi/Direction gĂ©nĂ©rale de la SantĂ©. Circulaire relative Ă  l’organisation des soins et de l’accompagnement des malades en phase terminale. BO n° 86/DGS/3D , dĂ©nommĂ©e Circulaire Laroque ». [7] Loi 95-116 portant diverses mesures d’ordre social. JO 5 fĂ©vrier 1995. [8] Neuwirth L. Prendre en charge la douleur. Rapport n° 138, session 1994-5, prĂ©sentĂ© au SĂ©nat le 12 dĂ©cembre 1994. [9] MinistĂšre des Affaires sociales, de la SantĂ© et de la Ville. Circulaire DGS/DH n° 95-22 du 6 mai 1995 relative aux droits des patients hospitalisĂ©s et comportant une charte du patient hospitalisĂ©. BO min. des Affaires sociales, de la SantĂ© et de la Ville n° 95-21. [10] Code de dĂ©ontologie mĂ©dicaledu 6 septembre 1995, art. 36 Lorsque le malade en Ă©tat d’exprimer sa volontĂ©, refuse les investigations ou le traitement proposĂ©s, le mĂ©decin doit respecter ce refus aprĂšs avoir informĂ© le malade de ses consĂ©quences ». [11] Code de dĂ©ontologie mĂ©dicaledu 6 septembre 1995, art 37 En toutes circonstances le mĂ©decin doit s’efforcer de soulager les souffrances de son malade, l’assister moralement et Ă©viter toute obstination dĂ©raisonnable »; art 40 Le mĂ©decin doit s’interdire de faire courir au patient un risque injustifiĂ© ». Autrement dit, le mĂ©decin est soumis au principe de proportionnalitĂ© un acte dont les malĂ©fices l’emporteraient sur les bĂ©nĂ©fices est condamnable. La limitation ou l’arrĂȘt de traitements vitaux devenus disproportionnĂ©s, futiles » au sens anglo-saxon du terme, est le symĂ©trique pour les mĂ©decins du droit aux soins palliatifs et au refus de traitement pour le patient, mais ce n’est pas l’objet de notre rĂ©flexion ici qui est centrĂ©e sur les droits des patients. [12] De mort paisible elle est devenue mort devancĂ©e »Dunet-Larousse E. L’euthanasie signification et qualification au regard du droit pĂ©nal. R D sanit. soc. 34 2 avr./juin 1998; 265-83. [13] L’aide au suicide est le fait de fournir au patient une substance mortelle qu’il boira ou s’injectera. L’euthanasie est le fait de provoquer dĂ©libĂ©rĂ©ment la mort du patient. Ce peut ĂȘtre activement directement en injectant une substance mortelle au patient ou activement indirectement en arrĂȘtant un traitement vitalou passivement en ne donnant pas un traitement vital nĂ©cessaire dans tous les cas, les dĂ©cisions sont prises volontairement pour provoquer la mort. Mais arrĂȘter ou ne pas entreprendre un traitement vital qui est devenu inutile pour le patient n’est pas une euthanasie la mort surviendra probablement mais elle n’est ni provoquĂ©e, ni voulue; on ne fait pas d’acharnement thĂ©rapeutique, on laisse la mort naturelle advenir. Confondre les euthanasies et les arrĂȘts ou limitations de traitement en service de rĂ©animation ou sĂ©dations profondes dans les USP c’est faire croire que les actes sont semblables puisque le patient meurt et que, donc, les premiĂšres sont lĂ©gitimes puisque les seconds le sont. Pourtant, la morale et le droit sont inconsistants si les actes ne sont jugĂ©s que sur leur rĂ©sultat; par exemple, l’homicide volontaire avec prĂ©mĂ©ditation n’est pas le mĂȘme acte que l’homicide involontaire par imprudence accident automobile, par exemple bien que le rĂ©sultat soit le mĂȘme la mort de la victime. [14] Schwarzenberg L., Viansson-PontĂ© P. Changer la mort, Paris, Albin Michel, 1983. ‱ Schwarzenberg L. Requiem pour la vie, Paris, Le PrĂ©-aux-Clercs, 1985. ‱ Jaccard R., Thevoz M, Manifeste pour une mort douce, Paris, Grasset-Fasquelle, 1992; 116 p. ‱ De Closets F. La derniĂšre libertĂ©. Paris, Fayard , 2001; 301 p. [15] Courtas R. Etude de quelques lettres adressĂ©es Ă  l’ADMD in Novaes S. BiomĂ©decine et devenir de la personne, Paris, Seuil, 1991; 314-44. ‱ Baschet C., Bataille J. dir. La mort Ă  vivre. Autrement N° 87, sĂ©rie Mutations, fĂ©vrier 1987,220 p. [16] Verspieren P. La demande d’euthanasie et ses significations. Laennec 45 1, octobre 1996; 5-8. ‱ Abiven M. Chardot C. Fresco R. Euthanasie. Alternatives et controverses. Paris, Presses de la Renaissance, 2000. ‱ Collectif. Fin de vie et pratiques soignantes. La Lettre de l’Espace Ethique AP-HP, n°9-10-11, automne-hiver 1999/2000; 123 p. [17] Etat des lieux en matiĂšre d’euthanasie et de suicide assistĂ© Ă  notre connaissance ‱ Aux Pays-Bas, en avril 1994, une loi, complĂ©tant des dispositions jurisprudentielles de dĂ©cembre 1993, dĂ©pĂ©nalise » l’euthanasie par injection. L’euthanasie reste interdite sur le plan pĂ©nal 12 ans de prison mais chaque cas est jugĂ© a posteriori et non poursuivi si des critĂšres de minutie sont respectĂ©s. En juin 1994, la Cour SuprĂȘme confirme la relaxe pour les aides au suicide. Le 10 avril 2001 est votĂ©e la loi sur le contrĂŽle de l’interruption de la vie sur demande et de l’aide au suicide par des mĂ©decins uniquement. L’euthanasie est un crime avec excuse absolutoire, la loi prĂ©voit un cas justificatif. Le mĂ©decin peut prescrire ou injecter au patient un produit lĂ©tal si les sept critĂšres de minutie sont respectĂ©s demande volontaire et rĂ©flĂ©chie, souffrance incurable et insupportable, information du patient, absence d’une autre solution, consulter un confrĂšre qui valide par Ă©crit les quatre premiers critĂšres, mise en Ɠuvre avec minutie, dĂ©claration a posteriori aux commissions de contrĂŽle et non plus au Procureur de la Reine comme en 1994. ‱ En Australie, en 1995, dans le Territoire du Nord une loi autorise le suicide assistĂ©; entrĂ©e en vigueur en juillet 1996, la loi est abrogĂ©e par une loi fĂ©dĂ©rale le 27 mars patients mourront ainsi avant l’abrogation. ‱ Aux dans l’Etat d’Oregon, la loi du 27 octobre 1997 votĂ©e Ă  60% autorise le suicide assistĂ©. L’espĂ©rance de vie doit ĂȘtre infĂ©rieure Ă  six mois, trois demandes sont nĂ©cessaires, le suivi de la douleur est obligatoire. En 1998, sur 23 prescriptions de substance mortelle 15 ont Ă©tĂ© suivies du dĂ©cĂšs, en 1999,26 sur 33, les autres patients sont morts naturellement ou sont encore vivants, selon deux articles de fĂ©vrier 1999 et fĂ©vrier 2000 dans le New Eng J of Med, 340 7 18 fev. 1999; 577-83 et 342 8 24 fev. 2000; 598-604. ‱ En Belgique, le 25 octobre 2001, le SĂ©nat belge a votĂ© la dĂ©pĂ©nalisation du suicide assistĂ©, sur une proposition de loi, votĂ©e par la Commissions sociale et de la justice en mars 2001; le vote de l’AssemblĂ©e est attendu. [18] Jochemsen H., Euthanasie. Leçons des Pays-Bas la rĂ©gulation est-elle opĂ©rante ?Laennec, 486, 2000; 4-9. En 1999, il y avait 29 unitĂ©s de tous Ă©tablissements confondus, aux Pays-Bas. Janssens R. et and euthanasia in the Netherlands an ethical point of view. J of Medical Ethics, 1999 25; 408. Il y a peu de dĂ©cĂšs Ă  l’hĂŽpital aux Pays-Bas l’on naĂźt et l’on meurt Ă  domicile. [19] La loi publique n° 105-12 du 30 avril 1997 portant Ă©claircissements relatifs Ă  la loi fĂ©dĂ©rale en ce qui concerne la limitation de l’utilisation de crĂ©dits fĂ©dĂ©raux en faveur de l’aide au suicide, interdit l’utilisation de crĂ©dits fĂ©dĂ©raux pour le paiement d’articles et de services ayant pour objet de causer ou de contribuer Ă  causer le suicide, l’euthanasie active ou l’euthanasie passive d’un quelconque individu ». US Code Congressional/Administrative News, juin 1997 4; 23-57, 1999 n° 50; 77-8. [20] Conseil d’Etat, Rapport public de 1998. RĂ©flexions sur le droit de la santĂ©. Paris, Documentation française/Etudes & documents n° 49,1998; 379-87. Rappelons que le CCNE dans son Avis n° 63 Fin de vie , arrĂȘt de vie, euthanasie - dans lequel il propose une procĂ©dure juridique d’ exception d’euthanasie » - renonce Ă  considĂ©rer comme un droit dont on pourrait se prĂ©valoir la possibilitĂ© d’exiger d’un tiers qu’il mette fin Ă  sa vie ». D’oĂč la construction de l’idĂ©e d’engagement solidaire » comme justification de l’examen par une commission pĂ©nale spĂ©ciale interdisciplinaire des mobiles de celui qui aurait rĂ©alisĂ© une euthanasie compassionnelle. [21] Smadja D., Ronald Dworkin, prendre les droits au sĂ©rieux et interroger le droit individuel au suicide mĂ©dicalement assistĂ©. Espace Ă©thique – la Lettre, Ă©tĂ© 2000 12-13-14 14-7. [22] En 1992, un projet de loi d’euthanasie a Ă©tĂ© rejetĂ© par referendum en Californie. En 1998, le Michigan s’est dotĂ© d’une loi contre l’assistance au suicide, qui permettra finalement, en 1999, la condamnation du fameux Dr Kervokian - vedette mĂ©diatique du suicide assistĂ© qu’il pratique depuis le 4 juin 1990 - Ă  des peines de 10 Ă  25 ans de prison, aprĂšs plusieurs non-lieux. [23] L’incrimination du suicide a Ă©tĂ© abolie en France en 1791. Il n’y a pas pour autant un droit au suicide. La loi 87-1133 du 31 dĂ©cembre 1987 tendant Ă  rĂ©primer la provocation au suicide, incrimine la provocation au suicide; elle est reprise dans l’art. 223-13 Ă  15 du nouveau Code pĂ©nal. [24] Coll. DĂ©pĂ©naliser l’euthanasie ?Ethica clinica, Namur, n° 8, dĂ©cembre 1997; 46 p. [25] Rameix S. Fondements philosophiques de l’éthique mĂ©dicale. Paris, Ellipses, 1996; 156 p. [26] Feningsen R. Dutch euthanasia revisited. Issues in Law, 13 3 Winter 1997; 301-11. [27] Le poids financier de l’ñge et le problĂšme des retraites entraĂźneraient une harmonisation des finances publiques » et des dĂ©sirs privĂ©s de mort ». Hocquard A. L’euthanasie volontaire. Paris, PUF / Perspectives critiques, 1999. ‱ Legros B. Sur l’opportunitĂ© d’instaurer une exception d’euthanasie en droit français. MĂ©d et Droit46 jan-fĂ©v 2001; 7-16. [28] Baudoin JL, Blondeau D. Ethique de la mort et droit Ă  la mort. Paris, PUF, 1993; 128 p. ‱ Legros B. Les droits » des malades en fin de vie. Bordeaux, Les Etudes HospitaliĂšres, 1999; 507 p thĂšse soutenue en 1997. [29] Baschet C, Bataille J. dir. La mort Ă  vivre. AutrementN° 87, sĂ©rie Mutations, fĂ©vrier 1987, 220 p. ‱ KĂŒbler-Ross E. Les derniers instants de la vie. New-York, Macmillan, 1969. Trad Juber C., de Peyer E, GenĂšve, Labor et fides, 1975,279 p. ‱ KĂŒbler-Ross E. Vivre avec la mort et les mourants. New-York, MacMillan, 1981. Trad. Monjardet R., GenĂšve, Ă©d du Tricorne, 1984,208 p. ‱ De Hennezel M. La mort intime. Ceux qui vont mourir nous apprennent Ă  vivre. Paris, Laffont, 231 p. [30] Malherbe. Pour une Ă©thique de la mĂ©decine. Paris, Larousse, 1987; 233. CitĂ© par Baudoin et Blondeau 1993. [31] Aries P. Histoire de la mort en Occident. Paris, Seuil, 1975. [32] Debru A. A la recherche d’une bonne mort faut-il relire Philippe AriĂšs ?Cahiers du CCNE, juillet 2000 24; 14-17. [33] EvĂšnements significatifs depuis la publication de cet article ‱ 22 mars 2002 au Royaume-Uni, la Chambre des Lords - qui siĂšge en Cour SuprĂȘme - autorise l’arrĂȘt de la ventilation artificielle demandĂ© par Miss B. atteinte de maladie neuro-dĂ©gĂ©nĂ©rative. ‱ 29 avril 2002 la Cour EuropĂ©enne des Droits de l’Homme, Ă  l’unanimitĂ© des 7 juges, dĂ©clare non contraire Ă  la Convention europĂ©enne des Droits de l’Homme la non reconnaissance d’un droit Ă  l’aide au suicide par la loi britannique, dans l’affaire D. Pretty contre Royaume-Uni atteinte de SLA en phase terminale, cette patiente de 43 ans souhaitait que son mari l’aide Ă  se suicider. Le 29 novembre 2001 la Chambre des Lords – qui siĂ©geait en Cour SuprĂȘme – avait dĂ©jĂ  dĂ©boutĂ© D. Pretty en dĂ©clarant que la loi britannique de 1961, qui dĂ©pĂ©nalise le suicide mais interdit l’aide au suicide, n’était pas contraire aux Droits de l’Homme. ‱ 4 mars 2002 en France, loi sur les droits des malades et la qualitĂ© du systĂšme de santĂ©. Art. L. 1111-4 
 Le mĂ©decin doit respecter la volontĂ© de la personne aprĂšs l’avoir informĂ©e des consĂ©quences de ses choix. Si la volontĂ© de la personne de refuser un ou d’interrompre un traitement met sa vie en danger, le mĂ©decin doit tout mettre en Ɠuvre pour la convaincre d’accepter les soins indispensables. Aucun acte mĂ©dical ni aucun traitement ne peut ĂȘtre pratiquĂ© sans le consentement libre et Ă©clairĂ© de la personne et ce consentement peut ĂȘtre retirĂ© Ă  tout moment. » ‱ 16 mai 2002 en Belgique, loi de dĂ©pĂ©nalisation de l’euthanasie. Le mĂ©decin fait a posteriori une dĂ©claration d’euthanasie Ă  la Commission fĂ©dĂ©rale de contrĂŽle et d’évaluation; il n’est pas en infraction s’il a satisfait Ă  une sĂ©rie d’obligations patient majeur, conscient, demande rĂ©pĂ©tĂ©e, impasse thĂ©rapeutique, souffrance constante et insupportable de maladie grave et incurable, deuxiĂšme avis mĂ©dical indĂ©pendant, dĂ©lai de un mois entre la demande Ă©crite et l’euthanasie, 
 ‱ 7 juin France2002 La SociĂ©tĂ© de RĂ©animation de Langue Française, SRLF, rend publiques ses Recommandations pour les limitations et arrĂȘts de thĂ©rapeutiques actives en rĂ©animation adulte. La SRLF propose une procĂ©dure trĂšs prĂ©cise de prise de dĂ©cision et de modalitĂ© d’action pour garantir la moralitĂ© de ces gestes mĂ©dicaux, souvent nĂ©cessaires sous peine d’acharnement thĂ©rapeutique, dans une approche palliative des patients de rĂ©animation; elle rĂ©cuse toutes les injections mortelles, ce sont des euthanasies Les pĂ©diatres et les urgentistes publieront des recommandations similaires, respectivement en juin 2002 et en septembre 2003 ‱ 26 septembre2003 dĂ©cĂšs de V. Humbert, en rĂ©animation, Ă  l’hĂŽpital de Berck sur Mer arrĂȘt de la ventilation artificielle et injections mortelles de Nesdonal et de chlorure de potassium aprĂšs une tentative d’euthanasie par sa mĂšre injection de barbituriques le 24 septembre 2003, au sein mĂȘme de l’hĂŽpital. V. Humbert Ă©tait tĂ©traplĂ©gique et quasi-aveugle depuis un accident, le 24 septembre 2000. Publication, le 25 septembre 2003, de Humbert V., Veille F. Je vous demande le droit de mourir. Paris, Lafon, 2003. Affaire trĂšs mĂ©diatisĂ©e publication d’une Lettre au PrĂ©sident de la RĂ©publique de V. Humbert, dĂ©clarations publiques de M. Humbert sur ses intentions, pressions sur les mĂ©decins, publication du livre le lendemain mĂȘme de la tentative d’euthanasie par 
. ‱ 8 octobre 2003 en France, nomination de la Mission parlementaire d’information sur L’accompagnement de la fin de vie. ‱ 15 octobre 2003 l’infirmiĂšre, MalĂšvre, est condamnĂ©e par la Cour d’assises d’appel de Paris Ă  douze ans de rĂ©clusion criminelle, soit deux ans de plus que devant la Cour d’assises de Versailles, le 31 janvier2003; reconnue coupable de six assassinats, MalĂšvre est interdite Ă  vie d’exercice de la profession d’infirmiĂšre. ‱ 16 octobre 2003 M. de Hennezel remet au ministre de la SantĂ© son rapport, Fin de vie et accompagnement. Outre des propositions pour dĂ©velopper les soins palliatifs et l’accompagnement, elle y distingue trĂšs clairement les limitations et arrĂȘts de traitements de l’euthanasie et du suicide assistĂ© et suggĂšre que soient reconnues – et diffusĂ©es auprĂšs des juridictions, par des instructions de politique pĂ©nale – les Recommandations de la SRLF. ‱ 24 octobre 2003 le procureur de Boulogne-sur-Mer ouvre une information judiciaire contre Marie Humbert pour administration de substances toxiques commise avec prĂ©mĂ©ditation sur personne vulnĂ©rable »passible de 5 ans de prison, et contre le Dr Chaussoy pour des faits de nature criminelle qualifiĂ©s d’empoisonnement avec prĂ©mĂ©ditation » passibles de rĂ©clusion criminelle Ă  perpĂ©tuitĂ©.
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