Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. » ""Les mots de Paul Valéry après le désastre de la Grande Guerre, devraient inquiéter les
Ne nous laissons pas prendre par le discours culpabilisant de gouvernements dont les discours martiaux du style "nous sommes en guerre" cachent de plus en plus mal qu'ils ont failli à leur tâche. Car cette image même fait penser à nos brillants stratèges des deux conflits mondiaux qui menaient une guerre selon les principes de la précédente les causes des évènements actuels, ce sont les réductions budgétaires qui, en Italie comme en France, ont conduit à la faillite de systèmes hospitaliers qui étaient parmi les meilleurs du monde, au nom du sacro-saint pacte de stabilité ; ce sont des pratiques d'évasion fiscale tolérées par les Gouvernements et par l'Union Européenne qui ont englouti des hôpitaux et des écoles ; c'est la priorité aux profits des entreprises qui a conduit à des délocalisations sous des cieux bénis où le coût du travail est dérisoire ; c'est la dépendance qui en résulte qui a causé une pénurie des moyens de protection élémentaires, même pour le personnel soignant ; c'est la soumission servile de nos soi-disant représentants, qui ne savent même plus comment s'écrivent les mots "intérêt commun", aux lobbies industriels et commerciaux ; c'est l'égoïsme européen déjà révélé à l'occasion de la crise de la dette publique, qui va aujourd'hui jusqu'à faire voler par un pays le matériel sanitaire destiné à un autre. Si cette crise ne conduit pas à une remise en cause de nos fondamentaux économiques et financiers, nous pourrons écrire sur le fronton de nos mairies, en lieu et place de la devise de la République, cette phrase de Paul Valéry "Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles". Car ce qui provoque l'effondrement des civilisations, c'est la sclérose d'institutions qui ne peuvent plus répondre à de nouveaux défis. Et Paul Valéry ajoute "les circonstances qui enverraient les œuvres de Keats et celles de Baudelaire rejoindre les œuvres de Ménandre ne sont plus du tout inconcevables. Elles sont dans les journaux".Et maintenant, l'article d'Attac ItalieUne des stratégies les plus efficaces mises en œuvre dans toute situation d'urgence par les pouvoirs forts consiste à culpabiliser les individus pour obtenir d'eux qu'ils intériorisent la narration dominante sur les événements en cours, afin d'éviter toute forme de rébellion envers l'ordre stratégie a été largement mise en œuvre dans la dernière décennie avec le choc de la dette publique, présenté comme la conséquence de modes de vie déraisonnables, où l'on vivait au-dessus de ses moyens sans faire preuve de responsabilité envers les générations était d'éviter que la frustration due à la dégradation des conditions de vie de larges couches de la population ne se transforme en rage contre un modèle qui avait donné la priorité aux intérêts des lobbies financiers et des banques sur les droits des bien cette stratégie qu'on est est en train de déployer dans la phase la plus critique de l'épidémie de a mis le roi à nu et fait ressortir toutes les impostures de la doctrine système sanitaire comme celui de l'Italie, qui jusqu'il y a dix ans était l'un des meilleurs du monde, a été sacrifié sur l'autel du pacte de stabilité des coupes budgétaires d'un montant global de 37 milliards et une réduction drastique du personnel moins personnes, entre médecins et infirmières, avec pour brillant résultat la disparition de plus de lits d'hôpital – ce qui veut dire, s'agissant de la thérapie intensive de dramatique actualité, qu'on est passé de 922 lits pour habitants en 1980 à 275 en cela dans le cadre d'un système sanitaire progressivement privatisé, et soumis, lorsqu'il est encore public, à une torsion entrepreneuriale obsédée par l'équilibre la mise à nu du roi soit partie de la Lombardie est on ne peut plus illustratif cette région considérée comme le lieu de l'excellence sanitaire italienne est aujourd'hui renvoyée dans les cordes par une épidémie qui, au cours du drame de ces dernières semaines, a prouvé la fragilité intrinsèque d'un modèle économico-social entièrement fondé sur la priorité aux profits d'entreprise et sur la prééminence de l'initiative remettre en question ce modèle, et courir ainsi le risque que ce soit tout le château de cartes de la doctrine libérale qui s'écroule en cascade ? Du point de vue des pouvoirs forts, c'est ainsi démarre la phase de culpabilisation des n'est pas le système sanitaire, dé-financé et privatisé qui ne fonctionne pas ; ce ne sont pas les décrets insensés qui d'un côté laissent les usines ouvertes et encouragent même la présence au travail par des primes et de l'autre réduisent les transports, transformant les unes et les autres en lieux de propagation du virus ; ce sont les citoyens irresponsables qui se comportent mal, en sortant se promener ou courir au parc, qui mettent en péril la résistance d'un système efficace par chasse moderne, mais très ancienne, au semeur de peste est particulièrement puissante, car elle interfère avec le besoin individuel de donner un nom à l'angoisse de devoir combattre un ennemi invisible ; voilà pourquoi désigner un coupable les irresponsables », en construisant autour une campagne médiatique qui ne répond à aucune réalité évidente, permet de détourner une colère destinée à grandir avec le prolongement des mesures de restriction, en évitant qu'elle ne se transforme en révolte politique contre un modèle qui nous a contraints à la compétition jusqu'à épuisement sans garantir de protection à aucun de à nous comporter de façon responsable et faisons-le avec la détermination de qui a toujours à l'esprit et dans le cœur une société commençons à écrire sur tous les balcons Nous ne reviendrons pas à la normalité, car la normalité, c'était le problème. »Pour ceux qui lisent l'Italien, le lien avec le texte original
Réponse(1 sur 5) : > Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Paul VALÉRY, La Crise de l’esprit (1919) Toute civilisation est amenée a disparaître un jour, certaines laissent suffisamment de traces pour qu'on se
Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Nous avions entendu parler de mondes disparus tout entiers, d’empires coulés à pic avec tous leurs hommes et tous leurs engins ; descendus au fond inexplorable des siècles avec leurs dieux et leurs lois, leurs académies et leurs sciences pures et appliquées, avec leurs grammaires, leurs dictionnaires, leurs classiques, leurs romantiques et leurs symbolistes, leurs critiques et les critiques de leurs critiques. Nous savions bien que toute la terre apparente est faite de cendres, que la cendre signifie quelque chose. Nous apercevions à travers l’épaisseur de l’histoire, les fantômes d’immenses navires qui furent chargés de richesse et d’esprit. Nous ne pouvions pas les compter. Mais ces naufrages, après tout, n’étaient pas notre affaire. Élam, Ninive, Babylone étaient de beaux noms vagues, et la ruine totale de ces mondes avait aussi peu de signification pour nous que leur existence même. Mais France, Angleterre, Russie. .. ce seraient aussi de beaux noms. Lusitania aussi est un beau nom. Et nous voyons maintenant que l’abîme de l’histoire est assez grand pour tout le monde. Nous sentons qu’une civilisation a la même fragilité qu’une vie. Les circonstances qui enverraient les œuvres de Keats et celles de Baudelaire rejoindre les œuvres de Ménandre ne sont plus du tout inconcevables elles sont dans les journaux. Paul ValéryLe Dico des citations
Nous autres, civilisations contemporaines, nous savons maintenant que nous sommes mortelles », assurait Paul Valéry. Mais proche ou lointaine, dans le temps comme dans l’espace, mythique ou réelle, fantasmée ou créée de toutes pièces, chaque civilisation s’affranchit de cette mortalité, tant pour les historiens que pour les artistes, car elle est le creuset dans lequel est
FIGAROVOX/ANALYSE - Califat, élection d'Erdogan en Turquie, conflit israélo-palestinien, les crises se multiplient au Moyen-Orient. La prophétie de Samuel Huntington serait-elle en train de se réaliser ? Le décryptage de Frédéric Saint Clair, ancien conseiller de Dominique de Saint Clair est mathématicien et économiste de formation. Il a été chargé de Mission auprès du Premier ministre Dominique de Villepin pour la communication politique 2005-2007. Il est aujourd'hui Consultant Free Victoires fulgurantes de l'Etat islamique d'Irak et du Levant EIIL, massacre des chrétiens d'Orient, élection triomphale d'Erdogan en Turquie, escalade meurtrière entre israéliens et palestiniens, sommes-nous finalement en train d'assister au fameux choc des civilisations que prédisait le très controversé Samuel Huntington dès 1996?Frédéric SAINT-CLAIR Un choc est par principe instantané. Mais que se passe-t-il avant? Et que se passe-t-il après? Est-ce que tous les évènements internationaux sont sensés participer de ce même choc? Une lecture de l'actualité internationale au travers du modèle développé par Huntington semble par trop statique. Il y a une dynamique des conflits qui lui échappe. En revanche, Samuel Huntington a mis en lumière un certain nombre de points cruciaux pour comprendre la période postérieure à la guerre froide, notamment l'émergence du culturel - et particulièrement du fait religieux - au sein des conflits, ainsi que la perte de vitesse du modèle occidental et de la notion de démocratie libérale. La vocation universaliste des droits de l'homme, le doux commerce» qui, selon Montesquieu, était vecteur de paix, ne portent pas en eux une évidence et une force suffisantes pour être universellement acceptés. Paul Valéry, en introduction de son célèbre texte, La crise de l'esprit, écrivait Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles.» Aujourd'hui, des individus dépourvus de toute humanité instrumentalisent la religion afin de mettre un terme aux valeurs prônées par la civilisation occidentale, y compris les valeurs chrétiennes, et imposer leur barbarie. Des civilisations peuvent disparaître ainsi, dans l'horreur, la nôtre également, et l'histoire en est témoin. Nous n'en sommes pas là ; en revanche, la question de la prééminence de ces valeurs est nettement engagée. Des civilisations peuvent disparaître ainsi, dans l'horreur, la nôtre également, et l'histoire en est témoin. Nous n'en sommes pas là . Dans une tribune publiée par le Monde, Dominique de Villepin explique, Ce n'est en rien un choc immémorial entre les civilisations, entre l'Islam et la chrétienté, ce n'est pas la dixième croisade … Non il s'agit d'un événement historique majeur et complexe, lié aux indépendances nationales, à la mondialisation et au Printemps arabe». Tous ces évènements ne sont-ils pas, malgré tout, liés par la montée de l'Islam radicale?Le choc n'est en effet pas immémorial, et il ne s'agit en rien d'une opposition entre l'islam et le christianisme. Il ne s'agit pas non plus d'une croisade, ou alors à l'envers, car en Irak, ce sont des musulmans qui tyrannisent les chrétiens sous prétexte d'imposer leur religion. Si Dominique de Villepin a raison de souligner la complexité de l'évènement, vous avez raison de souligner la dimension islamiste radicale qui est à sa base. Mais l'islamisme radical en tant qu'hypertrophie politico-religieuse n'explique pas tout. Pour comprendre ces évènements nous devons aller plus loin et interroger ce qui est à son fondement, ce sur quoi les intégristes s'appuient, c'est-à -dire la composante politique de l'islam. Malek Chebel écrit L'islam restera viscéralement attaché à une vision globale de l'existence, de sorte que la vie organique n'est jamais séparée de la vie spirituelle, ni la vie individuelle de la vie collective […] Enfin, l'islam a réponse à tout, du berceau à la tombe.» La dimension politique de l'existence collective est donc incluse intégralement dans, ou même préemptée par, la dimension religieuse qui a vocation à être totalisante. Au-delà de l'islamisme, qui est une dérive extrémiste qui doit être combattue, l'islam politique questionne déjà le modèle de la démocratie libérale occidentale. Nous le constatons sur le territoire français, où les revendications religieuses face au droit républicain se multiplient. Comment, dès lors, cette dimension pourrait-elle être absente des révolutions nationales telles que les printemps arabes» où de nouvelles structures politiques sont en train de naître, bien souvent dans la douleur? Avec beaucoup de patience et de tolérance, nous devons poursuivre et enrichir le dialogue entre démocratie libérale et revendiquée par EIIL fait passer la communauté des fidèles, avant l'attachement à la nation. Existe-t-il un risque de voir ces différentes crises se rejoindre? En quoi diffèrent-elles vraiment les unes des autres?Nous sommes là au cœur de la question théologico-politique liée à l'islam. L'Oumma pourrait, ou devrait, être considérée comme une communauté spirituelle, et elle ne saurait être perçue autrement dans la tradition mystique, mais, la tentation de lier pouvoir spirituel et pouvoir temporel - politique - affaiblit la notion de communauté religieuse et la rend susceptible d'être substituée à la nation démocratique. Le concept d' ecclésia» - de communauté ou d'église - a été soumis à la même tension, mais, par un cheminement long et complexe, cette tension a été apaisée en Occident. Elle demeure en revanche intacte dans les pays arabes et dans les différents types de conflits qui ont été évoqués, avec des particularités propres, et des intensités qu'au triomphe de Hungtington, assiste-t-on à la défaite de Francis Fukuyama qui pronostiquait la fin de l'Histoire? Loin d'avoir conduit à une homogénéisation croissante de toutes les sociétés humaines» la globalisation n'a-t-elle pas, au contraire, exacerbée les identités?Le modèle de Fukuyama a cristallisé en quelque sorte toutes les illusions nées de la Révolution Française et de la supériorité» occidentale du XIXème siècle. Il y a en effet une crise de l'identité. Celle-ci n'est pas nouvelle même si elle prend de nouvelles formes, d'où la nécessité d'éviter les modèles englobants et statiques. La globalisation a accéléré la chute du modèle occidental matérialiste. Malheureusement, les valeurs humanistes présentes à la base de ce modèle, telles que les droits de l'homme, la liberté, l'égalité, la fraternité, ont subi le même sort. La haine de l'Occident, qui grandit, amalgame toutes les composantes d'un modèle occidental multiforme fragilisé par notre incapacité à le remettre en question et à le renouveler. Il semble nécessaire de revenir aux fondamentaux de notre civilisation, et de les cultiver. Gandhi écrivait L'amour est la plus grande force au monde et, en même temps, la plus humble qu'on puisse imaginer.» Pour apaiser les tensions identitaires, au moins dans notre pays, c'est cela qu'il faut mettre en pratique. Notre tradition républicaine a beaucoup insisté sur la liberté et l'égalité et a oublié bien souvent la fraternité, qui, selon Pierre Leroux, était la condition de l'unité. Par exemple, les étrangers vivant sur le sol français, qu'ils soient juifs, musulmans, athées, ou autre, doivent être inclus dans cette fraternité républicaine, car c'est par là que notre attachement à nos valeurs s'exprime le mieux. Avec beaucoup de patience et de tolérance, nous devons poursuivre et enrichir le dialogue entre démocratie libérale et islam. Si l'histoire a montré que la France avait eu raison de s'opposer à l'intervention américaine en Irak en 2003, face au nouveau désordre mondial créé par celle-ci ainsi que face aux effets collatéraux des printemps arabes, faut-il désormais intervenir, notamment pour protéger les chrétiens d'Orient?Oui, il faut intervenir, car les conditions sont radicalement différentes. En 2003, Bush partait en guerre contre Sadam Hussein persuadé de trouver des têtes nucléaires enfouies dans le sol irakien, et de participer ainsi à la lutte contre le terrorisme. Aujourd'hui, nous sommes face à une oppression réelle, à des populations entières jetées le long des routes, dans des conditions terribles. Nous devons cependant rester vigilants face à la tentation guerrière. La reconstruction de la paix est l'unique objectif.Il faudra une génération au Moyen-Orient pour entrer dans sa propre modernité apaisée, mais d'ici là il est guetté par la tentation nihiliste, par le suicide civilisationnel. Nous sommes à la veille du moment décisif où la région basculera de l'un ou de l'autre côté.» Quel rôle les pays occidentaux pour éviter le basculement du mauvais côté?Nous pouvons parler de nihilisme» car c'est bien d'une négation des valeurs morales de l'Occident dont il s'agit. En revanche, la perspective d'une entrée dans une modernité apaisée à horizon d'une génération reste difficilement envisageable. C'est une société close qui se dessine dans cette région du monde, et le modèle occidental n'a que peu d'influence sur elle. Le soft power», pour employer un terme repris par Fukuyama, est devenu quasiment inopérant. L'aide aux populations défavorisées, l'aide humanitaire que la France va superviser en Irak - et dont nous devons être satisfaits -, participe du rôle que vous évoquez et qui peut être déterminant, notamment sur le chemin parfois long qui mène à la paix.
Interpellésur La Crise de l’Esprit et sa fameuse phrase initiale (« Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles » [Valéry, 1924 : 988]), l’auteur en appelle à la méfiance et à la circonspection concernant les affirmations sur l’histoire et la civilisation, et finit par écrire : « C’est un jeu ; ce n’est qu’un jeu.
Tribune libre de Pierre-François Ghisoni* Civilisations, nous sommes mortelles ! Reste à le » savoir comme le précisait Paul Valéry dans Variétés Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. » Et j’ose ajouter reste à savoir si nous ne sommes pas dans la dernière phase. Il n’est pas d’œuvre humaine qui ne soit condamnée à périr. Cela va du moindre écrit comme celui-ci à la civilisation dans laquelle il s’insère. Et les exemples ne manquent pas dans le monde. Celui qui aurait prédit au soir du 15 novembre 1532 que l’empire inca disparaîtrait sous les coups de douze Espagnols aurait risqué sa vie. Le 16 au soir… un Inca le titre équivalent à empereur et le lendemain… un prisonnier qui paiera la plus grosse rançon de l’histoire et sera néanmoins exécuté. On pourrait multiplier les exemples. Byzance, son empire et sa civilisation tombèrent en 1453 au milieu de querelles byzantines ». Vraie ou arrangée, nous est restée celle portant sur le sexe des anges ». Alors, la France de 2013 ? Comment ne pas être frappé des similitudes internes avec les dernières élucubrations de cette minorité de minorité et de ce gouvernement, dont on ne sait plus qui supporte l’autre, qui est la corde, qui est le pendu ? Comment ne pas être frappé des similitudes externes au moment où aujourd’hui, le même gouvernement relance la question du droit de vote des étrangers, alors qu’il subit et abandonne les zones de non-droit à une nouvelle féodalité barbare ? Oui, les civilisations meurent. Elles meurent par la concomitance de fêlures internes et externes qui en atteignent les œuvres vives, maquillées par un hideux replâtrage. Elles meurent à cause des mannequins tonitruants aux pieds d’argile. Elles laissent des traces, et d’autres les remplacent. Elles meurent, soit parce qu’elles ont fait leur temps, soit parce qu’on n’a pas voulu traiter quand cela était encore possible. Une civilisation à visage humain Elisabeth Kübler-Ross, dont les travaux font autorité, dégage cinq stades successifs lorsqu’un diagnostic fatal est annoncé aux humains que nous sommes le déni, la colère, le marchandage, la dépression, l’acceptation. Reste à savoir comment une société se comporte en la matière. Reste à réfléchir, peut-être à agir. Agir, c’est avoir accepté d’entendre, c’est faire le bilan des possibles sans se masquer les impossibles, c’est, prendre l’une des voies ouvertes après le stade d’acceptation laisser-aller, s’y diriger bravement, léguer pour que le témoignage perdure. Ici encore, les exemples historiques ne manquent pas, mais mieux vaut y réfléchir que d’alourdir ce texte. Mieux vaut faire le bilan… sans négliger l’espoir, mais sans s’y accrocher aveuglément. Une conclusion provisoire C’est en ce sens qu’il faut comprendre les départs, les envies de départ, ou au contraire les envies de résistance, d’enracinement, les affirmations, parfois pétries de courage, parfois pures rodomontades. C’est en ce sens qu’il faut revoir les raisons que lancent haut et fort un Depardieu, les alibis financiers d’un Arnault et de tant d’autres intouchables. C’est en ce sens que nous continuerons. *Pierre-François Ghisoni blog est écrivain et éditeur.
Nousautres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. - Une citation de Paul Valéry.
Nous autres, civiÂliÂsaÂtions, nous savons mainÂteÂnant que nous sommes morÂtelles. Nous avions entenÂdu parÂler de mondes disÂpaÂrus tout entiers, d’empires couÂlĂ©s Ă pic avec tous leurs hommes et tous leurs engins ; desÂcenÂdus au fond inexÂploÂrable des siècles avec leurs dieux et leurs lois, leurs acaÂdĂ©Âmies et leurs sciences pures et appliÂquĂ©es, avec leurs gramÂmaires, leurs dicÂtionÂnaires, leurs clasÂsiques, leurs romanÂtiques et leurs symÂboÂlistes, leurs criÂtiques et les criÂtiques de leurs criÂtiques. Nous savions bien que toute la terre appaÂrente est faite de cendres, que la cendre signiÂfie quelque chose. Nous aperÂceÂvions Ă traÂvers l’épaisseur de l’histoire, les fanÂtĂ´mes d’immenses navires qui furent charÂgĂ©s de richesse et d’esprit. »Paul ValĂ©Âry La crise de l’esprit, Ă©diÂtions NRF, 1919
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18,00€ Anthologie illustration de couverture par Hélène Marchetto 276 pages ISBN 979-10-91437-24-0 Description Description Nous autres, civilisations contemporaines, nous savons maintenant que nous sommes mortelles », assurait Paul Valéry. Mais proche ou lointaine, dans le temps comme dans l’espace, mythique ou réelle, fantasmée ou créée de toutes pièces, chaque civilisation s’affranchit de cette mortalité, tant pour les historiens que pour les artistes, car elle est le creuset dans lequel est fondu l’imaginaire. Et le propre de l’imaginaire n’est-il pas d’être riche et multiple ? Dix-neuf auteurs vous invitent ici à parcourir les chemins de civilisations perdues ou à venir Lalex Andrea, Jean-Pierre Andrevon, Alberto Arrecchi, Pascal Bayle, Ugo Bellagamba, Céline Ceron Gomez, Dounia Charaf, Loïc Daverat, Renaud Ehrengardt, Estelle Faye, Ïan Larue, Morgane Marchand, Johanna Marines, Bérangère Monraisse, Morency, Timothée Rey, Chantal Robillard, Mara Sedan et Ketty Steward. Puissiez-vous partager le plaisir de leur découverte. Anthologie officielle du festival Nice Fictions 2018.
Iltrace un parallèle entre le biologique et le civilisationnel. Il évoque Valéry : « Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. » Il puise dans les thèses de Toynbee (La Grande Aventure humaine) et de Diamond (Effondrement). Comme Toynbee, il pense que les civilisations meurent par suicide.
Sujet Nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles b. Introduction Nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles ». Cette phrase célèbre, rédigée par Paul Valéry en 1919 figure dans un essai, publié à la NFR, étant intitulé La crise de L’Esprit, qui par ailleurs sert de début de phrase à son texte philosophique Variété l. La date indiquée nous indique déj? le contexte histoire, traditionnellement a durera 4 ans 1 914_1 rapport avec cette co nous pouvons ajoute OF Swap next page la Grande Guerre, Mondiale et qui rase est en naturellement, et e serviront de ce bouleversement historique, des autres connus tels que Maurice Genevois, ou encore Guillaume Apollinaire. our en revenir ? notre sujet principal qui n’est autre que la phrase de Valéry, nous remarquerons que ce dernier utilise le terme de civilisations, terme que nous allons définir comme étant un ensemble de phénomènes sociaux, religieux, intellectuels, artistiques, scientifiques et techniques propre à un peuple et transmis par l’éducation » Dictionnaire de la langue Française. De cette phrase qui fait allusion à la Grande Guerre, nous nous emanderons si ce conflit ne serait pas plus une Guerre Totale qu’une Première Guerre Mondiale. Nous pouvons aussi nous demander en quoi et pourquoi sont-elles mortelles et nous n nous demanderons surtout si cette phrase s’applique à PEurope d’aujourd’hui. Pour répondre à ses questions nous verrons dans un premier temps que l’Europe est bel et bien en pleine crise mais non pas en train de décliner, puis nous observerons que Grande Guerre a été un conflit d’une violence encore inédite en Europe, et nous finirons par découvrir comment l’Europe a évolué de 1919, fin de a première guerre mondiale à de nos jours, le XXIème Siècle tout en passant par la Seconde Guerre Mondiale. I/ La Grande Guerre Une Guerre Totale A Une mobilisation militaire inédite. La guerre, bien que se déroulant en Europe ne possède pas vraiment une dimension mondiale, elle engage tout de même les empires coloniaux et des zones contrôlés par les Européens, comme la Chine par exemple, la rendant à partir de ce moment, planétaire. Dès 1914, 59,25 millions de soldats seront mobilisés et en 1917, 3,8 millions dhommes américains viendront soutenir les Triple-Entente composés de la France, de l’Empire russe qui e battra pour la France jusqu’en 1917 et du Royaume-Uni et ses dominions le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud sans oublier le Royaume d’Italie qui les rejoindra le 23 mai 1915. Suite à une perte importante de soldats, un appel aux populations est lancé, les Britanniques font donc appel à leurs dominions et parviennent à mobiliser plus 1 million de volontaires. Les 600 000 indigènes levés par la France seront envoyés aux trois-quarts des métropoles. Nous avons donc au totale, plus de 73 650 000 soldats mobilisés 0 envoyés aux trois-quarts des métropoles. Nous avons donc au totale, plus de 73 650 000 soldats mobilisés lors de la Grande Guerre dont 8 294 000 mourront. B Les économies de la guerre. La logique que la puissance économique détermine la puissance militaire est bel et bien réelle et est prouvé par la Grande Guerre en raison sa durée et de son intensité. Lors d’une guerre mondiale, il faut pouvoir convertir l’argent, et ainsi pouvoir se ravitailler en armes et en matériels, comme les obus, de nouvelles usines d’armement, des chars, des avions, des canons. Débuté en Automne 1914, un blocus maritime affaiblira l’Allemagne ussi bien économiquement qu’en hommes. Tout ce qui est fabrications et/ou échanges se verra réalisée à stricte condition que le but soit d’augmenter l’efficacité et/ou la coordination entre les puissances alliée à cette époque. L’économie devra être organisée par les Etats si ceux-ci souhaitent disperser les matières premières, fixer les prix, orienter les productions et surtout, mobiliser la main-d’œuvre. Les industriels tels que Citroën, Renault et Schneider en France, deviendront des alliés, des ressources pour les Etats. Ainsi, des hommes comme A. Thomas et W. Rathenau se verront être en tête d’administration pour cet effort. Concernant la main-d’œuvre, la trouver ne sera pas chose facile alors que malheureusement, l’armée réclamera toujours plus de soldats. On fait donc appel aux étrangers, aux femmes. Les femmes qui serviront de main-d’œuvre et produiront des munitions dans les usines seront appelées Munition de main-d’œuvre et produiront des munitions dans les usines seront appelées Munitionnettes C Une mobilisation psychologique comme idéologique. Durant la Grande Guerre, il faudra entretenir le moral des civils, des populations. Pour se réaliser, les informations et lettres des soldats seront soigneusement lues et censurés ou détruites si les nouvelles sont mauvaises. Ainsi, aucune nouvelle négative ne peut affoler la population. La propagande deviendra une activité première, centrale de la guerre. La propagande essaie de bâtir et fortifier la permission nationale. Les causes du combat seront sans cesse rappelées aux citoyens. L’ennemi est décrit diaboliquement, péjorativement, diabolisé, extrapolé. Le bourrage de crâne naitra aussi chez les enfants participants à la mobilisation, et ceux par le lien qu’est l’école. Ce sont donc toutes les populations qui sont concernées, populations qui seront de ce fait, installées dans ce que ron appelle un Culture de Guerre », ce qui permet tout de même au soldat de tenir bon. Il/ La Grande Guerre, un conflit d’une violence inédite. A La violence de la Grande Guerre. Le nombre de lambeaux de corps abandonnés sur le champ de bataille s’enchaîne et identifier les corps s’avère très souvent problématique. Les cimetières militaires se multiplient dans l’Arrière, populations ne prenant point pas part aux populations militaires mais qui peuvent participer à l’effort de guerre, et ossèdent des cadavres encore non-identifiés à cause des défigurations, ce qui témoigne de la violence de la guerre subi 4 0 cadavres encore non-identifiés à cause des défigurations, ce qui témoigne de la violence de la guerre subie par les soldats. Les blessés qui survivent le resteront évidemment à vie et seront nommés Les Gueules Cassées » sans oublier les poumons gravement endommagés par fypérite, gaz moutarde La violence de la guerre ira même jusqu’à faire e mutiler les soldats eux-mêmes, soldats qui seront sanctionnés. Les utineries de 1917, qui se dérouleront entre mai et juin, suivent en fait l’échec de l’offensive française du chemin des Dames. Nous compterons alors plus de 40 000 mutins. Une répression, qui sera modérée, et une amélioration des conditions de vie des soldats permettront de remédier aux mutineries. B Le génocide Arménien. e génocide arménien aura lieu en 1915, en Turquie, pays alliés aux Empires centraux Allemagne, Autriche-Hongrie et sera commandé par le gouvernement turc qui veut éliminer la minorité arménienne 2 millions d’individus de son territoire. Il soupçonne cette minorité, située au nord-est du pays, de vouloir se rallier au Russes. Pour se faire, le gouvernement turc utilisera diverses méthodes inhumaines les massacres des hommes et viols des femmes dans des villages orientaux occupés par une majorité d’Arméniens, les privés de nourritures et d’eau sur des centaines de kilomètres, déporter de la population vers des camps de concentration vides de réserves alimentaires. Plus d’un million d’Arméniens ont péri durant cette période. Beaucoup ont fui les massacres vers l’Europe, notamment la France. Cétat
Nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles ». Cette phrase célèbre, rédigée par Paul Valéry en 1919 figure dans un essai, publié à la NFR, étant intitulé La crise de L’Esprit, qui par ailleurs sert de début de phrase à son texte philosophique Variété I. La date indiquée nous indique déjà le contexte histoire, nous sommes à un an de la Grande
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