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ACTE TROISIĂMELE VIEILLARD LE CHĂTEAU DE SILVADans les montagnes dâAragon. La galerie des portraits de famille de Silva ; grande salle, dont ces portraits entourĂ©s de riches bordures, et surmontĂ©s de couronnes ducales et dâĂ©cussons dorĂ©s, font la dĂ©coration. Au fond une haute porte gothique. Entre chaque portrait une panoplie complĂšte, toutes ces armures de siĂšcles diffĂ©rents. SCĂNE PREMIĂRE DOĂA SOL, blanche et debout prĂšs dâune table, DON RUY GOMEZ DE SILVA, assis dans un grand fauteuil ducal en bois de chĂȘne. don ruy gomez. Enfin ! Câest aujourdâhui ! Dans une heure on sera Ma duchesse ! Plus dâoncle ! et lâon mâembrassera ! Mais, mâas-tu pardonnĂ© ? Jâavais tort, je lâavoue. Jâai fait rougir ton front, jâai fait pĂąlir ta joue Jâai soupçonnĂ© trop vite, et je nâaurais point dĂ» Te condamner ainsi sans avoir entendu. Que lâapparence a tort ! Injustes que nous sommes ! Certe, ils Ă©taient bien lĂ , les deux beaux jeunes hommes ! Câest Ă©gal. Je devais nâen pas croire mes yeux. Mais que veux-tu, ma pauvre enfant ? Quand on est vieux ! doña sol, immobile et grave. Vous reparlez toujours de cela, qui vous blĂąme ? don ruy gomez. Moi ! Jâeus tort. Je devais savoir quâavec ton Ăąme On nâa point de galants, quand on est doña Sol, Et quâon a dans le cĆur de bon sang espagnol. doña sol. Certes, il est bon et pur, monseigneur ; et peut-ĂȘtre On le verra bientĂŽt. don ruy gomez, se levant et allant Ă elle. Ăcoute, on nâest pas maĂźtre De soi-mĂȘme, amoureux comme je suis de toi, Et vieux. On est jaloux, on est mĂ©chant ! Pourquoi ? Parce que lâon est vieux. Parce que beautĂ©, grĂące, Jeunesse, dans autrui, tout fait peur, tout menace. Parce quâon est jaloux des autres, et honteux De soi. DĂ©rision ! Que cet amour boiteux Qui nous remet au cĆur tant dâivresse et de flamme, Ait oubliĂ© le corps en rajeunissant lâĂąme ! Quand passe un jeune pĂątre, â oui, câen est lĂ ! â souvent, Tandis que nous allons, lui chantant, moi rĂȘvant, Lui, dans son prĂ© vert, moi dans mes noires allĂ©es, Souvent je dis tout bas Ă mes tours Ă©croulĂ©es, Mon vieux donjon ducal, que je vous donnerais ! Oh ! Que je donnerais mes blĂ©s et mes forĂȘts, Et les vastes troupeaux qui tondent mes collines, Mon vieux nom, mon vieux titre et toutes mes ruines ; Et tous mes vieux aĂŻeux qui bientĂŽt me verront, Pour sa chaumiĂšre neuve, et pour son jeune front ! â Car ses cheveux sont noirs ; car son Ćil reluit comme Le tien. Tu peux le voir et dire ce jeune homme ! Et puis, penser Ă moi qui suis vieux. â Je le sais ! Pourtant, jâai nom Silva, mais ce nâest plus assez. Oui, je me dis cela. Vois Ă quel point je tâaime ! Le tout, pour ĂȘtre jeune et beau comme toi-mĂȘme ! Mais Ă quoi vais-je ici rĂȘver ? Moi, jeune et beau ! Qui te dois de si loin devancer au tombeau ! doña sol. Qui sait ? don ruy gomez. Mais, va, crois-moi, ces cavaliers frivoles Nâont pas dâamour si grand quâil ne sâuse en paroles. Quâune fille aime et croie un de ces jouvenceaux, Elle en meurt ; il en rit. Tous ces jeunes oiseaux, Ă lâaile vive et peinte, au langoureux ramage, Ont un amour qui mue ainsi que leur plumage. Les vieux, dont lâĂąge Ă©teint la voix et les couleurs, Ont lâaile plus fidĂšle, et, moins beaux, sont meilleurs. Nous aimons bien. Nos pas sont lourds ? Nos yeux arides ? Nos fronts ridĂ©s ? Au cĆur on nâa jamais de rides. HĂ©las ! Quand un vieillard aime, il faut lâĂ©pargner ; Le cĆur est toujours jeune et peut toujours saigner. Ah ! Je tâaime en Ă©poux, en pĂšre ! Et puis encore De cent autres façons, comme on aime lâaurore, Comme on aime les fleurs, comme on aime les cieux ! De te voir tous les jours, toi, ton pas gracieux, Ton front pur, le beau feu de ta douce prunelle, Je ris, et jâai dans lâĂąme une fĂȘte Ă©ternelle ! Doña Sol. HĂ©las ! don ruy gomez. Et puis, vois-tu ? Le monde trouve beau, Lorsquâun homme sâĂ©teint, et, lambeau par lambeau Sâen va, lorsquâil trĂ©buche au marbre de la tombe ; Quâune femme, ange pur, innocente colombe, Veille sur lui, lâabrite, et daigne encor souffrir Lâinutile vieillard qui nâest bon quâĂ mourir. Câest une Ćuvre sacrĂ©e, et quâĂ bon droit on loue, Que ce suprĂȘme effort dâun cĆur qui se dĂ©voue, Qui console un mourant jusquâĂ la fin du jour, Et, sans aimer peut-ĂȘtre, a des semblants dâamour ! Ah ! Tu seras pour moi cet ange au cĆur de femme, Qui, du pauvre vieillard rĂ©jouit encor lâĂąme, Et de ses derniers ans lui porte la moitiĂ©, Fille par le respect et sĆur par la pitiĂ©. doña sol. Loin de me prĂ©cĂ©der, vous pourrez bien me suivre, Monseigneur ! Ce nâest pas une raison pour vivre Que dâĂȘtre jeune. HĂ©las ! Je vous le dis, souvent Les vieillards sont tardifs, les jeunes vont devant, Et leurs yeux brusquement referment leur paupiĂšre, Comme un sĂ©pulcre ouvert dont retombe la pierre. don ruy gomez. Oh ! Les sombres discours ! Mais je vous gronderai, Enfant ! Un pareil jour est joyeux et sacrĂ©. Comment Ă ce propos, quand lâheure nous appelle, NâĂȘtes-vous pas encor prĂȘte pour la chapelle ? Mais, vite ! Habillez-vous. â Je compte les instants. La parure de noce ! doña sol. Il sera toujours ruy gomez. Non pas. Entre un page Que veut Iaquez ?le page. Monseigneur, Ă la porte, Un homme, un pĂšlerin, un mendiant, nâimporte, Est lĂ qui vous demande asile. don ruy gomez. Quel quâil soit, Le bonheur entre avec lâĂ©tranger quâon reçoit, Quâil vienne. â Du dehors a-t-on quelques nouvelles ? Que dit-on de ce chef de bandits infidĂšles Qui remplit nos forĂȘts de sa rĂ©bellion ? le page. Câen est fait dâHernani ; câen est fait du lion De la montagne. doña sol, Ă part. Dieu !don ruy gomez, au page. Quoi ?le page. La troupe est dĂ©truite. Le roi, dit-on, sâest mis lui-mĂȘme Ă leur poursuite. La tĂȘte dâHernani vaut mille Ă©cus du roi, Pour lâinstant ; mais on dit quâil est mort. doña sol, Ă part. Quoi ! Sans moi, Hernani ? don ruy gomez. GrĂące au ciel ! Il est mort, le rebelle ! On peut se rĂ©jouir maintenant, chĂšre belle ! Allez donc vous parer, mon amour, mon orgueil ! Aujourdâhui, double fĂȘte. doña sol, Ă part. Oh ! Des habits de sort. don ruy gomez, au page. Fais-lui vite porter lâĂ©crin que je lui donne. Il se rassied dans son fauteuil. Je veux la voir parĂ©e ainsi quâune madone, Et, grĂące Ă ses yeux noirs, et grĂące Ă mon Ă©crin, Belle Ă faire Ă genoux tomber un pĂšlerin. A propos, et celui qui nous demande un gĂźte ? Dis-lui dâentrer, fais-lui mes excuses ; cours vite. Le page salue et sort. Laisser son hĂŽte attendre !⊠ah ! Câest mal ! La porte du fond sâouvre, Hernani paraĂźt dĂ©guisĂ© en pĂšlerin. Le duc se lĂšve. SCĂNE II DON RUY GOMEZ DE SILVA, HERNANI. Hernani sâarrĂȘte sur le seuil de la porte. Monseigneur, Paix et bonheur Ă vous ! don ruy gomez, le saluant de la main. Ă toi paix et bonheur, Mon hĂŽte !... Hernani entre. Le duc se rassied. Nâes-tu pas pĂšlerin ?hernani, s'inclinant. ruy gomez Sans doute Tu viens dâArmillas ? hernani Non, jâai pris une autre route. On se battait par lĂ . don ruy gomez La troupe du banni, Nâest-ce pas ? hernani Je ne sais. don ruy chef, le Hernani, Que devient-il ? Sais-tu ? hernani. Seigneur, quel est cet homme ?don ruy gomez. Tu ne le connais pas ? Tant pis ! La grosse somme Ne sera point pour toi. Vois-tu, ce Hernani, Câest un rebelle au roi, trop longtemps impuni Si tu vas Ă Madrid, tu le pourras voir pendre. hernani. Je nây vais pas. don ruy gomez. Sa tĂȘte est Ă qui veut la Ă part. Quâon y vienne ! don ruy gomez. OĂč vas-tu, bon pĂšlerin ?hernani. Seigneur, Je vais Ă Saragosse. don ruy gomez. Un vĆu fait en lâhonneur Dâun saint ? De Notre-Dame ? hernani. Oui, duc, de ruy gomez. Del Pilar ? hernani. Del Pilar. don ruy faut nâavoir point dâĂąme Pour ne point acquitter les vĆux quâon fait aux saints. Mais, le tien accompli, nâas-tu dâautres desseins ? Voir le pilier, câest lĂ tout ce que tu dĂ©sires ? hernani. Oui, je veux voir brĂ»ler les flambeaux et les cires, Voir Notre-Dame au fond du sombre corridor, Luire en sa chĂąsse ardente, avec sa chape dâor ; Et puis mâen retourner. don ruy gomez. Fort bien ! Ton nom, mon frĂšre ? Je suis Ruy De Silva. hernani, hĂ©sitant. Mon nom ?...don ruy gomez. Tu peux le taire Si tu veux. Nul nâa droit de le savoir ici. Viens-tu pas demander asile ? hernani. Oui, ruy gomez. Merci. Sois le bienvenu. Reste, ami ! Ne te fais faute De rien. Quant Ă ton nom, tu te nommes mon hĂŽte. Qui que tu sois, câest bien ! Et, sans ĂȘtre inquiet, Jâaccueillerais Satan, si Dieu me lâenvoyait. La porte du fond s'ouvre Ă deux battants. Entre doña Sol, en parure de mariĂ©e. DerriĂšre elle, pages, valets, et deux femmes portant sur un coussin de velours un coffret d'argent ciselĂ©, qu'elles vont dĂ©poser sur une table, et qui renferme un riche Ă©crin, couronne de duchesse, bracelets, colliers, perles et brillants, pĂȘle-mĂȘle. â Hernani, haletant et effarĂ©, considĂšre doña Sol avec des yeux ardents, sans Ă©couter le duc. ScĂšne III LES MĂMES, DOĂA SOL, PAGES, VALETS, FEMMES. Don Ruy Gomez, continuant. Voici ma Notre-Dame Ă moi. Lâavoir priĂ©e Te portera bonheur. Il va prĂ©senter la main Ă doña Sol, toujours pĂąle et grave. Te portera belle mariĂ©e, Venez. â Quoi ! Pas dâanneau ! Pas de couronne encor ! Hernani, d'une voix tonnante. Qui veut gagner ici mille carolus dâor ? Tous se retournent Ă©tonnĂ©s. Il dĂ©chire sa robe de pĂšlerin, la foule aux pieds et en sort dans son costume de montagnard. Je suis Hernani ! Doña Sol, Ă part, avec joie. Je suis Hernani !Ciel ! vivant ! Hernani, aux valets. Je suis Hernani ! Ciel ! vivant !Je suis cet homme Quâon cherche. Au duc. Quâon chercheVous vouliez savoir si je me nomme Perez ou Diego ? â Non ! Je me nomme Hernani. Câest un bien plus beau nom, câest un nom de banni, Câest un nom de proscrit ! Vous voyez cette tĂȘte ? Elle vaut assez dâor pour payer votre fĂȘte ! Aux valets. Je vous la donne Ă tous. Vous serez bien payĂ©s ! Prenez ! liez mes mains, liez mes pieds, liez ! Mais non, câest inutile, une chaĂźne me lie Que je ne romprai point. Doña Sol, Ă part. Que je ne romprai ! Don Ruy Gomez. Que je ne romprai point. Malheureuse !Folie ! ĂĂ , mon hĂŽte est un fou ! Hernani. ĂĂ , mon hĂŽte est un fou !Votre hĂŽte est un bandit. Doña Sol. Oh ! Ne lâĂ©coutez pas. Hernani. Oh ! Ne lâĂ©coutez dit ce que jâai dit. Don Ruy Gomez. Mille carolus dâor ! monsieur, la somme est forte Et je ne suis pas sĂ»r de tous mes gens. Hernani. Et je ne suis pas sĂ»r de tous mes ? Tant mieux si dans le nombre il s'en trouve un qui veut. Aux valets Livrez-moi ! vendez-moi ! Don Ruy Gomez, s'efforçant de le faire taire. Livrez-moi ! vendez-moi !Taisez-vous donc ! on peut Vous prendre au mot. Hernani. Vous prendre au l'occasion est belle ! Je vous dis que je suis le proscrit, le rebelle, Hernani ! Don Ruy Gomez. Hernani !Taisez-vous ! Hernani. Hernani ! Taisez-vous !Hernani ! Doña Sol, dâune voix Ă©teinte, Ă son oreille. Hernani ! Taisez-vous ! Hernani !Oh ! tais-toi ! Hernani., se dĂ©tournant Ă demi vers doña Sol. On se marie ici ! Je veux en ĂȘtre, moi ! Mon Ă©pousĂ©e aussi mâattend. Au duc. Mon Ă©pousĂ©e aussi mâ est moins belle Que la vĂŽtre, seigneur, mais nâest pas moins fidĂšle. C'est la mort ! Aux valets. C'est la mort !Nul de vous ne fait un pas encor ? Doña Sol, bas. Par pitiĂ© ! Hernani., aux valets. Par pitiĂ© !Hernani ! mille carolus dâor ! Don Ruy Gomez. Câest le dĂ©mon ! Hernani., Ă un jeune homme. Câest le toi ; tu gagneras la somme. Riche alors, de valet tu redeviendras homme. Aux valets qui restent immobiles. Vous aussi, vous tremblez ! Ai-je assez de malheur ! Don Ruy Gomez. FrĂšre, Ă toucher ta tĂȘte ils risqueraient la leur. Fusses-tu Hernani, fusses-tu cent fois pire, Pour ta vie, au lieu dâor, offrĂźt-on un empire, Mon hĂŽte ! Je te dois protĂ©ger en ce lieu, MĂȘme contre le roi, car je te tiens de Dieu. Sâil tombe un seul cheveu de ton front, que je meure ! A doña Sol. Ma niĂšce, vous serez ma femme dans une heure. Rentrez chez vous. Je vais faire armer le chĂąteau, Jâen vais fermer la porte. Il sort. Les valets le suivent. Hernani, regardant avec dĂ©sespoir sa ceinture dĂ©garnie et dĂ©sarmĂ©e. Jâen vais fermer la ! Pas mĂȘme un couteau ! Doña Sol, aprĂšs que le duc a disparu, fait quelques pas comme pour suivre ses femmes, puis sâarrĂȘte, et, dĂšs quâelles sont sorties, revient vers Hernani avec anxiĂ©tĂ©. ScĂšne IV HERNANI, DOĂA SOL. Hernani considĂšre avec un regard froid et comme inattentif lâĂ©crin nuptial placĂ© sur la table ; puis il hoche la tĂȘte, et ses yeux sâallument. Hernani. Je vous fais compliment ! Plus que je ne puis dire La parure me charme et mâenchante, et jâadmire ! Il s'approche de l'Ă©crin. La bague est de bon goĂ»t, â la couronne me plaĂźt, â Le collier est d'un beau travail, â et le bracelet Est rare, â mais cent fois, cent fois moins que la femme Qui sous un front si pur cache ce cĆur infĂąme ! Examinant de nouveau le coffret. Et qu'avez-vous donnĂ© pour tout cela ? â Fort bien ! Un peu de votre amour ? mais, vraiment, c'est pour rien ! Grand Dieu ! trahir ainsi ! n'avoir pas honte, et vivre ! Examinant l'Ă©crin. Mais peut-ĂȘtre aprĂšs tout c'est perle fausse et cuivre Au lieu de l'or, verre et plomb, diamants dĂ©loyaux, Faux saphirs, faux bijoux, faux brillants, faux joyaux ! Ah ! s'il en est ainsi, comme cette parure, Ton cĆur est faux, duchesse, et tu n'es que dorure ! Il revient au coffret. â Mais non, non. tout est vrai, tout est bon, tout est beau Il nâoserait tromper, lui, qui touche au tombeau. Rien n'y manque. Il prend lâune aprĂšs lâautre toutes les piĂšces de lâĂ©crin. Rien nây manque !Colliers, brillants, pendants dâoreille, Couronne de duchesse, anneau dâor⊠â A merveille ! Grand merci de lâamour sĂ»r, fidĂšle et profond ! Le prĂ©cieux Ă©crin ! Doña Sol. Elle va au coffret, y fouille et en tire un poignard. Le prĂ©cieux Ă©crin !Vous nâallez pas au fond ! â Câest le poignard, quâavec lâaide de ma patronne Je pris au roi Carlos, lorsquâil mâoffrit un trĂŽne, Et que je refusai, pour vous qui mâoutragez ! Hernani, tombant Ă ses pieds. Oh ! laisse, quâĂ genoux, dans tes yeux affligĂ©s Jâefface tous ces pleurs amers et pleins de charmes, Et tu prendras aprĂšs tout mon sang pour tes larmes ! Doña Sol, attendrie. Hernani ! je vous aime et vous pardonne, et nâai Que de lâamour pour vous. Hernani. Que de lâamour pour mâa pardonnĂ©, Et mâaime ! Qui pourra faire aussi que moi-mĂȘme, AprĂšs ce que jâai dit, je me pardonne et mâaime ? Oh ! Je voudrais savoir, ange au ciel rĂ©servĂ©, OĂč vous avez marchĂ©, pour baiser le pavĂ© ! Doña Sol. Ami ! Hernani. Ami !Non ! je dois tâĂȘtre odieux ! Mais, Ă©coute, Dis-moi je tâaime ! HĂ©las ! rassure un cĆur qui doute, Dis-le moi ! car souvent, avec ce peu de mots La bouche dâune femme a guĂ©ri bien des maux ! Doña Sol, absorbĂ©e et sans l'entendre. Croire que mon amour eĂ»t si peu de mĂ©moire ! Que jamais ils pourraient, tous ces hommes sans gloire, JusquâĂ dâautres amours, plus nobles Ă leur grĂ©, Rapetisser un cĆur oĂč son nom est entrĂ© ! Hernani. HĂ©las ! Jâai blasphĂ©mĂ© ! Si jâĂ©tais Ă ta place, Doña Sol, jâen aurais assez, je serais lasse De ce fou furieux, de ce sombre insensĂ© Qui ne sait caresser quâaprĂšs quâil a blessĂ© ! Je lui dirais Va-t-en ! Repousse-moi, repousse ! Et je te bĂ©nirai, car tu fus bonne et douce, Car tu mâas supportĂ© trop longtemps, car je suis Mauvais, je noircirais tes jours avec mes nuits, Car câen est trop enfin, ton Ăąme est belle et haute Et pure, et si je suis mĂ©chant, est-ce ta faute ? Ăpouse le vieux duc ! Il est bon, noble, il a Par sa mĂšre Olmedo, par son pĂšre Alcala. Encore un coup, sois riche avec lui, sois heureuse ! Moi, sais-tu ce que peut cette main gĂ©nĂ©reuse Tâoffrir de magnifique ? une dot de douleurs. Tu pourras y choisir ou du sang ou des pleurs. Lâexil, les fers, la mort, lâeffroi qui mâenvironne, Câest lĂ ton collier dâor, câest ta belle couronne, Et jamais Ă lâĂ©pouse un Ă©poux plein dâorgueil Nâoffrit plus riche Ă©crin de misĂšre et de deuil. Ăpouse le vieillard, te dis-je ; il te mĂ©rite ! Eh ! qui jamais croira que ma tĂȘte proscrite Aille avec ton front pur ? qui, nous voyant tous deux, Toi, calme et belle, moi, violent, hasardeux, Toi, paisible et croissant comme une fleur Ă lâombre, Moi, heurtĂ© dans lâorage Ă des Ă©cueils sans nombre, Qui dira que nos sorts suivent la mĂȘme loi ? Non. Dieu qui fait tout bien ne te fit pas pour moi. Je nâai nul droit dâen haut sur toi, je me rĂ©signe ! Jâai ton cĆur, câest un vol ! je le rends au plus digne. Jamais Ă nos amours le ciel nâa consenti. Si jâai dit que câĂ©tait ton destin, jâai menti ! Dâailleurs, vengeance, amour, adieu ! mon jour sâachĂšve. Je mâen vais, inutile, avec mon double rĂȘve, Honteux de nâavoir pu ni punir, ni charmer, Quâon mâait fait pour haĂŻr, moi qui nâai su quâaimer ! Pardonne-moi ! fuis-moi ! ce sont mes deux priĂšres ; Ne les rejette pas, car ce sont les derniĂšres ! Tu vis et je suis mort. Je ne vois pas pourquoi Tu te ferais murer dans ma tombe avec moi ! Doña Sol. Ingrat ! Hernani. Ingrat !Monts dâAragon ! Galice ! Estramadoure ! â Oh ! je porte malheur Ă tout ce qui mâentoure ! â Jâai pris vos meilleurs fils, pour mes droits, sans remords Je les ai fait combattre, et voilĂ quâils sont morts ! CâĂ©taient les plus vaillants de la vaillante Espagne. Ils sont morts ! ils sont tous tombĂ©s dans la montagne Tous sur le dos couchĂ©s, en justes, devant Dieu, Et sâils ouvraient les yeux, ils verraient le ciel bleu ! VoilĂ ce que je fais de tout ce qui mâĂ©pouse ! Est-ce une destinĂ©e Ă te rendre jalouse ? Doña Sol, prends le duc, prends lâenfer, prends le roi ! Câest bien. Tout ce qui nâest pas moi vaut mieux que moi ! Je nâai plus un ami qui de moi se souvienne, Tout me quitte, il est temps quâĂ la fin ton tour vienne, Car je dois ĂȘtre seul. Fuis ma contagion. Ne te fais pas dâaimer une religion ! Oh ! par pitiĂ© pour toi, fuis ! â Tu me crois peut-ĂȘtre Un homme comme sont tous les autres, un ĂȘtre Intelligent, qui court droit au but quâil rĂȘva. DĂ©trompe-toi. Je suis une force qui va ! Agent aveugle et sourd de mystĂšres funĂšbres ! Une Ăąme de malheur faite avec des tĂ©nĂšbres ! OĂč vais-je ? je ne sais. Mais je me sens poussĂ© Dâun souffle impĂ©tueux, dâun destin insensĂ©. Je descends, je descends, et jamais ne mâarrĂȘte. Si parfois, haletant, jâose tourner la tĂȘte, Une voix me dit Marche ! et lâabĂźme et profond, Et de flamme et de sang je le vois rouge au fond ! Cependant, Ă lâentour de ma course farouche, Tout se brise, tout meurt. Malheur Ă qui me touche ! Oh ! fuis ! dĂ©tourne-toi de mon chemin fatal. HĂ©las ! sans le vouloir, je te ferais du mal ! Doña Sol. Grand Dieu ! Hernani. Grand Dieu !Câest un dĂ©mon redoutable, te dis-je, Que le mien. Mon bonheur ! voilĂ le seul prodige Qui lui soit impossible. Et toi, câest le bonheur ! Tu nâes donc pas pour moi, cherche un autre seigneur, Va, si jamais le ciel Ă mon sort quâil renie Souriait⊠nây crois pas ! ce serait ironie ! Ăpouse le duc ! Doña Sol. Ăpouse le duc !Donc ce nâĂ©tait pas assez ! Vous aviez dĂ©chirĂ© mon cĆur, vous le brisez ! Ah ! Vous ne mâaimez plus ! Hernani. Ah ! Vous ne mâaimez plus !Oh ! Mon cĆur et mon Ăąme, Câest toi ! Lâardent foyer dâoĂč me vient toute flamme, Câest toi ! Ne mâen veux pas de fuir, ĂȘtre adorĂ© ! Doña Sol. Je ne vous en veux pas, seulement jâen mourrai. Hernani. Mourir ! pour qui ? pour moi ? se peut-il que tu meures Pour si peu ? Doña Sol, laissant Ă©clater ses larmes. Pour si peu ?VoilĂ tout. Elle tombe sur un fauteuil. Hernani, sâasseyant prĂšs dâelle. Pour si peu ? VoilĂ ! tu pleures ! tu pleures ! Et câest encor ma faute ! Et qui me punira ? Car tu pardonneras encor ! Qui te dira Ce que je souffre au moins, lorsquâune larme noie La flamme de tes yeux, dont lâĂ©clair est ma joie ! Oh ! Mes amis sont morts ! Oh ! Je suis insensĂ© ! Pardonne ! Je voudrais aimer, je ne le sai. HĂ©las ! Jâaime pourtant dâune amour bien profonde ! â Ne pleure pas ! mourons plutĂŽt ! â Que nâai-je un monde ? Je te le donnerais ! Je suis bien malheureux ! Doña Sol, se jetant Ă son cou. Vous ĂȘtes mon lion, superbe et gĂ©nĂ©reux ! Je vous aime. Hernani. Je vous ! Lâamour serait un bien suprĂȘme Si lâon pouvait mourir de trop aimer ! Doña Sol. Si lâon pouvait mourir de trop aimer !Je tâaime ! Monseigneur ! Je vous aime, et je suis toute Ă vous. Hernani, laissant tomber sa tĂȘte sur son Ă©paule. Oh ! quâun coup de poignard de toi me serait doux ! Doña Sol, suppliante. Ah ! Ne craignez-vous pas que Dieu ne vous punisse De parler de la sorte ? Hernani, toujours appuyĂ© sur son sein. De parler de la sorte ?Eh bien ! quâil nous unisse ! Tu le veux. Quâil en soit ainsi ! â Jâai rĂ©sistĂ©. Tous deux, dans les bras lâun de lâautre, se regardent avec extase, sans voir, sans entendre, et comme absorbĂ©s dans leurs regards. â Entre don Ruy Gomez par la porte du fond. Il regarde et sâarrĂȘte comme pĂ©trifiĂ© sur le seuil. ScĂšne V HERNANI, DOĂA SOL, DON RUY GOMEZ. Don Ruy Gomez, immobile et croisant les bras sur le seuil de la porte. VoilĂ donc le paiement de lâhospitalitĂ© ! Doña Sol. Dieu ! le duc ! Tous deux se dĂ©tournent comme rĂ©veillĂ©s en sursaut. Don Ruy Gomez, toujours immobile. Dieu ! le duc !C'est donc lĂ mon salaire, mon hĂŽte ? â Bon seigneur, va-tâen voir si ta muraille est haute, Si la porte est bien close et lâarcher dans sa tour, De ton chĂąteau pour nous, fais et refais le tour, Cherche en ton arsenal une armure Ă ta taille, Ressaie, Ă soixante ans, ton harnais de bataille ! Voici la loyautĂ© dont nous paĂźrons ta foi ! Tu fais cela pour nous, et nous ceci pour toi. Saints du ciel ! Jâai vĂ©cu plus de soixante annĂ©es, Jâai vu bien des bandits aux Ăąmes effrĂ©nĂ©es, Jâai souvent, en tirant ma dague du fourreau Fait lever sur mes pas des gibiers de bourreau, J'ai vu des assassins, des monnayeurs, des traĂźtres, De faux valets Ă table empoisonnant leurs maĂźtres, J'en ai vu qui mouraient sans croix et sans pater, Jâai vu Sforce, jâai vu Borgia, je vois Luther, Mais je nâai jamais vu perversitĂ© si haute Qui nâeĂ»t craint le tonnerre en trahissant son hĂŽte ! Ce nâest pas de mon temps. Si noire trahison PĂ©trifie un vieillard au seuil de sa maison, Et fait que le vieux maĂźtre, en attendant quâil tombe, A lâair dâune statue Ă mettre sur sa tombe. Maures et castillans ! Quel est cet homme-ci ? Il lĂšve les yeux et les promĂšne sur les portraits qui entourent la salle. O vous ! Tous les Silva qui mâĂ©coutez ici, Pardon si devant vous, pardon si ma colĂšre Dit lâhospitalitĂ© mauvaise conseillĂšre ! Hernani, se levant. Duc⊠Don Ruy Gomez. DucâŠTais-toi ! Il fait lentement trois pas dans la salle et promĂšne de nouveau ses regards sur les portraits des Silva. Duc⊠Tais-toi !Morts sacrĂ©s ! aĂŻeux ! hommes de fer ! Qui voyez ce qui vient du ciel et de l'enfer, Dites moi, messeigneurs, dites, quel est cet homme ? Ce n'est pas Hernani, c'est Judas qu'on le nomme ! Oh ! tĂąchez de parler pour me dire son nom ! Croisant les bras. Avez-vous de vos jours vu rien de pareil ? Non ! Hernani. Seigneur duc⊠Don Ruy Gomez, toujours aux portraits. Seigneur ducâŠVoyez-vous ? il veut parler, l'infĂąme ! Mais, mieux encor que moi, vous lisez dans son Ăąme. Oh ! ne l'Ă©coutez pas ! C'est un fourbe ! Il prĂ©voit Que mon bras va sans doute ensanglanter mon toit, Que peut-ĂȘtre mon cĆur couve dans ses tempĂȘtes Quelque vengeance, sĆur du festin des sept tĂȘtes, Il vous dira qu'il est proscrit, il vous dira Qu'on va dire Silva comme l'on dit Lara, Et puis qu'il est mon hĂŽte, et puis qu'il est votre hĂŽte⊠Mes aĂŻeux, mes seigneurs, voyez, est-ce ma faute ? Jugez entre nous deux ! Hernani. Jugez entre nous deux !Ruy Gomez De Silva, Si jamais vers le ciel noble front sâĂ©leva, Si jamais cĆur fut grand, si jamais Ăąme haute, Câest la vĂŽtre, seigneur ! câest la tienne, ĂŽ mon hĂŽte ! Moi qui te parle ici, je suis coupable, et nâai Rien Ă dire, sinon que je suis bien damnĂ© ! Oui, jâai voulu te prendre et tâenlever ta femme ; Oui, jâai voulu souiller ton lit, oui, câest infĂąme ! Jâai du sang. Tu feras trĂšs bien de le verser, Dâessuyer ton Ă©pĂ©e, et de nây plus penser. Doña Sol. Seigneur, ce nâest pas lui ! Ne frappez que moi-mĂȘme ! Hernani. Taisez-vous, doña Sol. Car cette heure est suprĂȘme. Cette heure mâappartient. Je nâai plus quâelle. Ainsi, Laissez-moi mâexpliquer avec le duc ici. Duc, Crois aux derniers mots de ma bouche jâen jure, Je suis coupable, mais sois tranquille, â elle est pure ! C'est lĂ tout. Moi coupable, elle pure ; ta foi Pour elle, un coup d'Ă©pĂ©e ou de poignard pour moi. VoilĂ . â Puis fais jeter le cadavre Ă la porte Et laver le plancher, si tu veux, il n'importe ! Doña Sol. Ah ! moi seule ai tout fait. Car je lâaime. Don Ruy se dĂ©tourne Ă ce mot en tressaillant et fixe sur doña Sol un regard terrible. Elle se jette Ă ses genoux. Ah ! moi seule ai tout fait. Car je lâ pardon ! Je lâaime, monseigneur ! Don Ruy Gomez. Je lâaime, monseigneur !Vous lâaimez ! A Hernani. Je lâaime, monseigneur ! Vous lâaimez !Tremble donc. Bruit de trompettes au dehors. â Entre le page. Au page. Quâest ce bruit ? Le Page. Quâest ce bruit ?Câest le roi, monseigneur, en personne. Avec un gros dâarchers et son hĂ©raut qui sonne. Doña Sol. Dieu ! le roi ! Dernier coup ! Le Page, au duc. Dieu ! le roi ! Dernier coup !Il demande pourquoi La porte est close, et veut quâon ouvre. Don Ruy Gomez. La porte est close, et veut quâon au roi. Le page sâincline et sort. Doña Sol. Il est perdu ! Don Ruy Gomez va Ă lâun des tableaux, qui est son propre portrait, et le dernier Ă gauche ; il presse un ressort, le portrait sâouvre comme une porte, et laisse voir une cachette pratiquĂ©e dans le mur. Il se tourne vers Hernani. Don Ruy Gomez. Il est perdu !Monsieur, venez ici. Hernani. Il est perdu ! Monsieur, venez tĂȘte Est Ă toi, livre-la, seigneur. Je la tiens prĂȘte. Je suis ton prisonnier. Il entre dans la cachette. Don Ruy presse de nouveau le ressort, tout se referme, et le portrait revient Ă sa place. Doña Sol, au duc Je suis ton pitiĂ© pour lui ! Le Page, entrant. Son altesse le roi ! Doña Sol baisse prĂ©cipitamment son voile. La porte sâouvre Ă deux battants. Entre don Carlos en habit de guerre, suivi dâune foule de gentilshommes Ă©galement armĂ©s, de pertuisaniers, dâarquebusiers, dâarbalĂ©triers. ScĂšne VI DON RUY GOMEZ, DOĂA SOL voilĂ©e ; DON CARLOS ; SUITE. Don Carlos sâavance Ă pas lents, la main gauche sur le pommeau de son Ă©pĂ©e, la droite dans sa poitrine, et fixe sur le vieux duc un Ćil de dĂ©fiance et de colĂšre. Le duc va au-devant du roi et le salue profondĂ©ment. â Silence. â Attente et terreur Ă lâentour. Enfin, le roi, arrivĂ© en face du duc, lĂšve brusquement la tĂȘte. Don Carlos. Son altesse le roi !DâoĂč vient donc aujourdâhui, Mon cousin, que ta porte est si bien verrouillĂ©e ? Par les saints ! je croyais ta dague plus rouillĂ©e ! Et je ne savais pas quâelle eĂ»t hĂąte Ă ce point, Quand nous te venons voir, de reluire Ă ton poing ! Don Ruy Gomez veut parler, le roi poursuit avec un geste impĂ©rieux. Câest sây prendre un peu tard pour faire le jeune homme ! Avons-nous des turbans ? serait-ce quâon me nomme Boabdil ou Mahom, et non Carlos, rĂ©pond ! Pour nous baisser la herse et nous lever le pont ? Don Ruy Gomez, sâinclinant. Seigneur⊠Don Carlos, Ă ses gentilshommes. SeigneurâŠPrenez les clĂ©s ! saisissez-vous des portes ! Deux officiers sortent, plusieurs autres rangent les soldats en triple haie dans la salle, du roi Ă la grande porte. Don Carlos se tourne vers le duc. Ah ! Vous rĂ©veillez donc les rĂ©bellions mortes ? Pardieu ! Si vous prenez de ces airs avec moi, Messieurs les ducs, le roi prendra des airs de roi, Et jâirai par les monts, de mes mains aguerries, Dans leurs nids crĂ©nelĂ©s, tuer les seigneuries ! Don Ruy Gomez, se redressant. Altesse, les Silva sont loyaux⊠Don Carlos, l'interrompant. Altesse, les Silva sont loyauxâŠSans dĂ©tours RĂ©ponds, duc, ou je fais raser tes onze tours ! De lâincendie Ă©teint il reste une Ă©tincelle, Des bandits morts il reste un chef. â Qui le recĂšle ? Câest toi ! Ce Hernani, rebelle empoisonneur, Ici, dans ton chĂąteau, tu le caches ! Don Ruy Gomez. Ici, dans ton chĂąteau, tu le caches !Seigneur, Câest vrai. Don Carlos. Câest bien. Je veux sa tĂȘte, â ou bien la tienne. Entends-tu, mon cousin ? Don Ruy Gomez, s'inclinant. Entends-tu, mon cousin ?Mais quâĂ cela ne tienne ! Vous serez satisfait. Doña Sol se cache la tĂȘte dans ses mains et tombe sur un fauteuil. Don Carlos, radouci. Vous serez ! Tu tâamendes. â Va Chercher mon prisonnier. Le duc croise les bras, baisse la tĂȘte et reste quelques moments rĂȘveur. Le roi et doña Sol lâobservent en silence, et agitĂ©s dâĂ©motions contraires. Enfin le duc relĂšve son front, va au roi, lui prend la main, et le mĂšne Ă pas lents devant le plus ancien des portraits, celui qui commence la galerie Ă droite. Don Ruy Gomez, s'montrant au roi le vieux portrait. Chercher mon des Silva Câest lâaĂźnĂ©, câest lâaĂŻeul, lâancĂȘtre, le grand homme ! Don Silvius, qui fut trois fois consul de Rome. Passant au portrait suivant. Voici don Galceran de Silva, l'autre Cid ! On lui garde Ă Toro, prĂšs de Valladolid, Une chĂąsse dorĂ©e oĂč brĂ»lent mille cierges. Il affranchit LĂ©on du tribut des cent vierges. Passant Ă un autre. â Don Blas, â qui, de lui-mĂȘme et dans sa bonne foi, S'exila pour avoir mal conseillĂ© le roi. Passant Ă un autre. â Christoval. â Au combat d'Escalona, don Sanche, Le roi, fuyait Ă pied, et sur sa plume blanche Tous les coups s'acharnaient, il cria Christoval ! Christoval prit la plume et donna son cheval. A un autre. â Don Jorge, qui paya la rançon de Ramire, Roi d'Aragon. Don Carlos, croisant les bras et le regardant de la tĂȘte aux pieds. Roi d' don Ruy, je vous admire ! Continuez. Don Ruy Gomez, passant Ă un autre. Ruy Gomez De Silva, Grand-maĂźtre de Saint-Jacque et de Calatrava. Son armure gĂ©ante irait mal Ă nos tailles. Il prit trois cents drapeaux, gagna trente batailles, Conquit au roi Motril, Antequera, Suez, Nijar, et mourut pauvre. Altesse, saluez. Il sâincline, se dĂ©couvre et passe Ă un autre. Le roi lâĂ©coute avec une impatience et une colĂšre toujours croissantes. PrĂšs de lui, Gil son fils, cher aux Ăąmes loyales. Sa main pour un serment valait les mains royales. A un autre. â Don Gaspar, de Mendoce et de Silva lâhonneur ! Toute noble maison tient Ă Silva, seigneur. Sandoval tour Ă tour nous craint ou nous Ă©pouse. Manrique nous envie et Lara nous jalouse. Alencastre nous hait. Nous touchons Ă la fois Du pied Ă tous les ducs, du front Ă tous les rois ! Don Carlos. Vous raillez-vous ? Don Ruy Gomez, allant Ă d'autres portraits. Vous raillez-vous ?VoilĂ don Vasquez, dit le Sage, Don Jayme, dit le Fort. Un jour, sur son passage, Il arrĂȘta Zamet et cent maures tout seul. â J'en passe, et des meilleurs. â Sur un geste de colĂšre du roi, il passe un grand nombre de tableaux, et vient tout de suite aux trois derniers portraits Ă gauche du spectateur. â J'en passe, et des meilleurs. âVoici mon noble aĂŻeul. Il vĂ©cut soixante ans, gardant la foi jurĂ©e, MĂȘme aux juifs. A l'avant-dernier. MĂȘme aux vieillard, cette tĂȘte sacrĂ©e, Câest mon pĂšre. Il fut grand, quoiquâil vĂźnt le dernier. Les maures de Grenade avaient fait prisonnier Le comte Alvar Giron son ami. Mais mon pĂšre Prit pour lâaller chercher six cents hommes de guerre, Il fit tailler en pierre un comte Alvar Giron, QuâĂ sa suite il traĂźna, jurant par son patron De ne point reculer que le comte de pierre Ne tournĂąt front lui-mĂȘme et nâallĂąt en arriĂšre. Il combattit, puis vint au comte, et le sauva. Don Carlos. Mon prisonnier ! Don Ruy Gomez Mon prisonnier !CâĂ©tait un Gomez De Silva. VoilĂ donc ce quâon dit, quand dans cette demeure On voit tous ces hĂ©ros⊠Don Carlos. On voit tous ces hĂ©rosâŠMon prisonnier, sur lâheure ! Il sâincline profondĂ©ment devant le roi, lui prend la main et le mĂšne devant le dernier portrait, celui qui sert de porte Ă la cachette oĂč il a fait entrer Hernani. Doña Sol le suit des yeux avec anxiĂ©tĂ©. âAttente et silence dans l'assistance. Ce portrait, câest le mien. â Roi don Carlos, merci ! Car vous voulez quâon dise en le voyant ici Ce dernier, digne fils dâune race si haute, Fut un traĂźtre, et vendit la tĂȘte de son hĂŽte ! » Joie de doña Sol. Mouvement de stupeur dans les assistants. Le roi, dĂ©concertĂ©, sâĂ©loigne avec colĂšre, et reste quelques instants silencieux, les lĂšvres tremblantes et lâĆil enflammĂ©. Don Carlos. Duc, ton chĂąteau me gĂȘne, et je le mettrai bas ! Don Ruy Gomez. Car, vous me la paĂźriez, altesse, nâest-ce pas ? Don Carlos. Duc, jâen ferai raser les tours pour tant dâaudace, Et je ferai semer du chanvre sur la place. Don Ruy Gomez. Mieux voir croĂźtre du chanvre oĂč ma tour sâĂ©leva, Quâune tache ronger le vieux nom de Silva. Aux portraits. Nâest-il pas vrai, vous tous ? Don Carlos. Nâest-il pas vrai, vous tous ?Duc, cette tĂȘte est nĂŽtre, Et tu mâavais promis⊠Don Ruy Gomez. Et tu mâavais promisâŠJâai promis lâune ou lâautre. Aux portraits. N'est-il pas vrai, vous tous ? Montrant sa tĂȘte. N'est-il pas vrai, vous tous?Je donne celle-ci. Au roi. Prenez-la. Don Carlos. fort bien. Mais j'y perds, grand merci ! La tĂȘte qu'il me faut est jeune, il faut que morte On la prenne aux cheveux ? La tienne ! que m'importe ? Le bourreau la prendrait par les cheveux en vain. Tu n'en a pas assez pour lui remplir les mains. Don Ruy Gomez. Altesse, pas d'affront ! ma tĂȘte encore est belle, Et vaut bien, que je crois, la tĂȘte d'un rebelle. La tĂȘte d'un Silva, vous ĂȘtes dĂ©goĂ»tĂ© ! Don Carlos. Livre-nous Hernani ! Don Ruy Gomez. Livre-nous Hernani !Seigneur, en vĂ©ritĂ©, Jâai dit. Don Carlos, Ă sa suite. Jâai partout ! Et quâil ne soit point dâaile, De cave, ni de tour⊠Don Ruy Gomez. De cave, ni de tourâŠMon donjon est fidĂšle Comme moi. Seul il sait le secret avec moi. Nous le garderons bien tous deux. Don Carlos. Nous le garderons bien tous suis le roi. Don Ruy Gomez. Hors que de mon chĂąteau dĂ©moli pierre Ă pierre, On ne fasse ma tombe, on nâaura rien ! Don Carlos. On ne fasse ma tombe, on nâaura rien !PriĂšre, Menace, tout est vain ! â Livre-moi le bandit, Duc ! ou tĂȘte et chĂąteau, jâabattrai tout. Don Ruy Gomez. Duc ! ou tĂȘte et chĂąteau, jâabattrai dit. Don Carlos. HĂ© bien donc, au lieu dâune, alors jâaurai deux tĂȘtes. Au duc d'Alcala. Jorge, arrĂȘtez le duc. Doña Sol, arrachant son voile et se jetant entre le roi, le duc et les gardes. Jorge, arrĂȘtez le don Carlos, vous ĂȘtes Un mauvais roi ! Don Carlos. Un mauvais roi !Grand dieu ! Que vois-je ? doña Sol ! Doña Sol. Altesse, tu nâas pas le cĆur dâun espagnol ! Don Carlos, troublĂ©. Madame, pour le roi, vous ĂȘtes bien sĂ©vĂšre. Il s'approche de doña Sol. Bas. Câest vous qui mâavez mis au cĆur cette colĂšre. Un homme devient ange ou monstre en vous touchant. Ah ! Quand on est haĂŻ, que vite on est mĂ©chant ! Si vous aviez voulu, peut-ĂȘtre, ĂŽ jeune fille, JâĂ©tais grand, jâeusse Ă©tĂ© le lion de Castille ! Vous mâen faites le tigre avec votre courroux. Le voilĂ qui rugit, madame, taisez-vous ! Doña Sol lui jette un regard. Il sâincline. Pourtant, jâobĂ©irai. Se tournant vers le duc. Pourtant, jâ cousin, je tâestime. Ton scrupule aprĂšs tout peut sembler lĂ©gitime. Sois fidĂšle Ă ton hĂŽte, infidĂšle Ă ton roi, Câest bien, je te fais grĂące et suis meilleur que toi. â JâemmĂšne seulement ta niĂšce comme otage. Don Ruy Gomez. Seulement ! Doña Sol, interdite. Seulement !Moi ! Seigneur ! Don Carlos. Seulement ! Moi ! Seigneur !Oui, vous. Don Ruy Gomez. Seulement ! Moi ! Seigneur ! Oui, davantage ! Oh ! La grande clĂ©mence ! ĂŽ gĂ©nĂ©reux vainqueur, Qui mĂ©nage la tĂȘte et torture le cĆur ! Belle grĂące ! Don Carlos. Belle grĂące !Choisis. Doña Sol, ou le traĂźtre. Il me faut lâun des deux. Don Ruy Gomez. Il me faut lâun des ! Vous ĂȘtes le maĂźtre ! Le roi sâapproche de doña Sol pour l'emmener. Elle se rĂ©fugie vers Don Ruy Gomez. Doña Sol. Sauvez-moi, monseigneur ! Elle sâarrĂȘte. â A part. Sauvez-moi, monseigneur !Malheureuse, il le faut ! La tĂȘte de mon oncle ou lâautre !⊠moi plutĂŽt ! Au roi. Je vous suis. Don Carlos, Ă part. Je vous les saints ! LâidĂ©e est triomphante ! Il faudra bien enfin sâadoucir, mon infante ! Doña Sol va d'un pas grave et assurĂ© au coffret qui renferme l'Ă©crin, lâouvre, et y prend le poignard, quâelle cache dans son sein. Don Carlos vient Ă elle, et lui prĂ©sente la main. Don Carlos, Ă doña Sol. Quâemportez-vous lĂ ? Doña Sol. Quâemportez-vous lĂ ?Rien. Don Carlos. Quâemportez-vous lĂ ? Rien. Un joyau prĂ©cieux ? Doña Sol. Oui. Don Carlos, souriant. ! Doña Sol. Oui. Voyons !Vous verrez. Elle lui donne la main et se dispose Ă le suivre. Don Ruy Gomez, qui est restĂ© immobile et profondĂ©ment absorbĂ© dans sa pensĂ©e, se retourne et fait quelques pas en criant. Don Ruy Gomez. Oui. Voyons ! Vous Sol ! â terre et cieux ! Doña Sol ! â Puisque lâhomme ici nâa point dâentrailles, A mon aide ! croulez, armures et murailles ! Il court au roi. Laisse-moi mon enfant ! je nâai quâelle, ĂŽ mon roi ! Don Carlos, lĂąchant la main de doña Sol. Alors, mon prisonnier ! Le duc baisse la tĂȘte et semble en proie Ă une horrible hĂ©sitation ; puis il se relĂšve et regarde les portraits en joignant les mains vers eux. Don Ruy Gomez. Alors, mon prisonnier !Ayez pitiĂ© de moi, Vous tous ! Il fait un pas vers la cachette ; doña Sol le suit des yeux avec anxiĂ©tĂ©. Il se retourne vers les portraits. Vous tous !Oh ! voilez-vous ! votre regard mâarrĂȘte. Il sâavance en chancelant jusqu'Ă son portrait, puis se retourne encore vers le roi. Tu le veux ? Don Carlos. Tu le veux ?Oui. Le duc lĂšve en tremblant la main vers le ressort. Doña Sol. Tu le veux ? ! Don Ruy Gomez. Tu le veux ? Oui. Dieu !Non ! Il se jette aux genoux du roi. Tu le veux ? Oui. Dieu ! Non !Par pitiĂ©, prends ma tĂȘte ! Don Carlos. Ta niĂšce ! Don Ruy Gomez, se relevant. Ta niĂšce !Prends-la donc, et laisse-moi lâhonneur ! Don Carlos, saisissant la main de doña Sol tremblante. Adieu, duc ! Don Ruy Gomez. Adieu, duc !Au revoir ! Il suit de lâĆil le roi, qui se retire lentement avec doña Sol ; puis il met la main sur son poignard. Adieu, duc ! Au revoir !Dieu vous garde, seigneur ! Il revient sur le devant, haletant, immobile, sans plus rien voir ni entendre, lâĆil fixe, les bras croisĂ©s sur la poitrine, qui les soulĂšve comme par des mouvements convulsifs. Cependant le roi sort avec doña Sol, et toute la suite des seigneurs sort aprĂšs lui, deux Ă deux, gravement et chacun Ă son rang. Ils se parlent Ă voix basse entre eux. Don Ruy Gomez, Ă part. Roi, pendant que tu sors joyeux de ma demeure, Ma vieille loyautĂ© sort de mon cĆur qui pleure. Il lĂšve les yeux, les promĂšne autour de lui, et voit quâil est seul. Il court Ă la muraille, dĂ©tache deux Ă©pĂ©es dâune panoplie, les mesure toutes deux, et les dĂ©pose sur une table. Cela fait, il va au portrait, pousse le ressort, la porte cachĂ©e se rouvre. ScĂšne VII DON RUY GOMEZ, HERNANI. Don Ruy Gomez. Sors. Hernani paraĂźt Ă la porte de la cachette. Don Ruy lui montre les deux Ă©pĂ©es sur la table. Don Carlos est hors de la maison, Il sâagit maintenant de me rendre raison. Choisis, et faisons vite. â Allons donc, ta main tremble ! Hernani. Un duel ! Nous ne pouvons, vieillard, combattre ensemble. Don Ruy Gomez. Pourquoi donc ? As-tu peur ? Nâes-tu point noble ? Enfer ! Noble ou non, pour croiser le fer avec le fer, Tout homme qui mâoutrage est assez gentilhomme. Hernani. Vieillard⊠Don Ruy Gomez. VieillardâŠViens me tuer ou viens mourir, jeune homme. Hernani. Mourir, oui. Vous mâavez sauvĂ© malgrĂ© mes vĆux. Donc, ma vie est Ă vous. Reprenez-la. Don Ruy Gomez. Donc, ma vie est Ă vous. veux ? Aux portraits. Vous voyez ce qu'il veut. A Hernani. Vous voyez ce qu'il bon fais ta priĂšre. Hernani. Oh ! c'est Ă toi, seigneur, que je fais la derniĂšre. Don Ruy Gomez. Parle Ă l'autre Seigneur. Hernani. Parle Ă l'autre non, Ă toi ! Vieillard, Frappe-moi. Tout mâest bon, dague, Ă©pĂ©e ou poignard ! Mais fais-moi, par pitiĂ©, cette suprĂȘme joie ! Duc ! Avant de mourir, permets que je la voie ! Don Ruy Gomez. La voir ! Hernani. La voir !Au moins permets que jâentende sa voix, Une derniĂšre fois ! Rien quâune seule fois ! Don Ruy Gomez. Lâentendre ! Hernani. Lâentendre !Oh ! je comprends, seigneur, ta jalousie. Mais dĂ©jĂ par la mort ma jeunesse est saisie. Pardonne-moi. Veux-tu, dis-moi, que, sans la voir, Sâil le faut, je lâentende ? et je mourrai ce soir. Lâentendre seulement ! contente mon envie ! Mais, oh ! quâavec douceur jâexhalerais ma vie, Si tu daignais vouloir quâavant de fuir aux cieux Mon Ăąme allĂąt revoir la sienne dans ses yeux ! â Je ne lui dirai rien. Tu seras lĂ , mon pĂšre. Tu me prendras aprĂšs. Don Ruy Gomez, montrant la cachette encore ouverte. Tu me prendras du ciel ! ce repaire Est-il donc si profond, si sourd et si perdu, Quâil nâait entendu rien ? Hernani. Quâil nâait entendu rien ?Je nâai rien entendu. Don Ruy Gomez. Il a fallu livrer doña Sol, ou toi-mĂȘme. Hernani. A qui, livrĂ©e ? Don Ruy Gomez. A qui, livrĂ©e ?Au roi. Hernani. A qui, livrĂ©e ? Au stupide ! Il lâaime ! Don Ruy Gomez. Il lâaime ! Hernani. Il l'aime !Il nous lâenlĂšve ! Il est notre rival. Don Ruy Gomez. Ă malĂ©diction ! â Mes vassaux ! A cheval ! A cheval ! Poursuivons le ravisseur ! Hernani. A cheval ! Poursuivons le ravisseur !Ăcoute. La vengeance au pied sĂ»r fait moins de bruit en route. Je tâ peux me tuer. Mais veux-tu Mâemployer Ă venger ta niĂšce et sa vertu ? Ma part dans ta vengeance ! oh ! fais-moi cette grĂące, Et, sâil faut embrasser tes pieds, je les embrasse ! Suivons le roi tous deux. Viens, je serai ton bras, Je te vengerai, duc. AprĂšs, tu me tueras. Don Ruy Gomez. Alors, comme aujourdâhui, te laisseras-tu faire ? Hernani. Oui, duc. Don Ruy Gomez. Oui, duc. Qu'en jures-tu ? Hernani. Oui, duc. Qu'en jures-tu ?La tĂȘte de mon pĂšre. Don Ruy Gomez. Voudras-tu de toi-mĂȘme un jour tâen souvenir ? Hernani., lui prĂ©sentant le cor quâil dĂ©tache de sa ceinture. Ăcoute, prends ce cor. â Quoi quâil puisse advenir, Quand tu voudras, seigneur, quel que soit le lieu, lâheure, Sâil te passe Ă lâesprit quâil est temps que je meure, Viens, sonne de ce cor, et ne prends dâautres soins. Tout sera fait. Don Ruy Gomez., lui tendant la main. Tout sera main ? Ils se serrent la main. â Aux portraits. Tout sera fait. Ta main ?Vous tous, soyez tĂ©moins !CĂ©dricTaravella a notamment Ă©tĂ© CDO puis CEO du groupe de mode Etam. L'enseigne de mode « Don't Call Me Jennyfer » (ex-Jennyfer) a annoncĂ© la nomination de CĂ©dric Taravella comme directeur du digital. PublicitĂ© FondĂ©e en 1985, l'enseigne de mode fĂ©minine bon marchĂ© pour adolescentes Jennyfer est devenue « Don't Call Me Jennyfer
Le Deal du moment Cartes PokĂ©mon Japon le display ... Voir le deal COMMENCEMENT. Corbeille AuteurMessageInvitĂ©InvitĂ©Sujet Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Dim 28 Mar - 1148 © Europe Ruby - 22 ansfeat. Zoey Deschanellove always remains ⣠ù g e 22 ans et toutes ses dents ag r o u p e The Fraym Ă© t i e r / Ă© t u d e s Musicienne et chanteuses i t u a t i o n a m o u r e u s e CĂ©libataire mais c'est compliquĂ© âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âąI'd like to make myself believe âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âąBECAUSE I WAS SO YOUNG AND STUPID Europe jâaimerais que tu cesses tes bĂȘtises ! »Je ne lâĂ©coutais pas. Comme Ă chaque fois que je lui parlais de la musique, ma mĂšre me disait que jâavais perdue la raison. Pour elle ce nâĂ©tait pas un mĂ©tier, ça ne rentrait mĂȘme pas dans lâordre de la passion. Câest une lubie quâon avait lorsquâon Ă©tait jeune mais en aucun cas ce nâĂ©tait quelque chose qui restait lorsque lâon Ă©tait adulte. Jâavais passĂ© mon adolescence Ă cacher cette passion, Ă jouer avec mes amis dans leurs garages sans jamais oser en parler Ă ma mĂšre. Mon pĂšre, lui, je suis sĂ»r quâil mâaurait soutenu. Mais la question ne se posait pas puisquâil Ă©tait dĂ©cĂ©dĂ© lorsque jâavais onze ans. Ce jour lĂ je ne souhaitais pas continuer Ă Ă©couter les conneries de ma mĂšre. Elle nây connaissait rien, nâavait jamais voulu Ă©couter un sel de mes morceaux. Elle ne savait pas que je composais ni que je dĂ©sirais passer un casting pour rejoindre un groupe Ă la mode. Elle sâen fichait, tout ce quâelle voulait câĂ©tait que jâentame des Ă©tudes de droit, que je me mari Ă un gentil garçon et que surtout jâarrĂȘte de parler de musique. Je mâavançais vers la porte, guitare et bagages Ă la main. Je te prĂ©viens Europe Ruby Anderson si tu franchis cette porte tu ne seras plus jamais la bienvenue ici ! »Encore une menace. Quâest ce que ça pouvait bien faire ? Jâavais dĂ©cidĂ© de vivre de ma passion et elle refusait de mâĂ©couter, de mâaider, de me soutenir. Je nâĂ©tais dĂ©jĂ plus la bienvenue. Elle me rĂ©pĂ©tait que jâĂ©tais jeune et stupide et nous passions notre temps Ă nous disputer. Jâavais 18 ans ce jour lĂ et jâai quittĂ© le domicile familial pour de bon. Je nâai jamais revu ma mĂšre depuisâŠ.BECAUSE I NEED A JOBJe mâĂ©tais lancĂ© dans la vie sans rĂ©ellement savoir ou jâallais. Jâavais passĂ© des nuits dans des hĂŽtels Ă rĂȘver Ă la gloire et au succĂšs, Ă penser que ma mĂšre avait peut-ĂȘtre raison et que jamais je nây arriverais. Jâavais loupĂ© le casting que jâavais passĂ© et je commençais sĂ©rieusement Ă me dire quâil fallait que je fasse autre chose. Serveuse ou je ne sais trop quoi. Jâai alors commencĂ© Ă Ă©cumer les bars, les cafĂ©s Ă la recherche dâun travail. JâĂ©tais prĂȘte Ă nâimporte quoi serveuse, plongeuse, cuisiniĂšres, femme de mĂ©nage⊠Il me fallait de lâargent et vite car mes Ă©conomies baissaient trĂšs nettement. Dans deux semaines je serais dans la rue si je continuais ce train de vie. Câest donc ainsi que je me suis retrouvĂ©e Ă pousser la porte de ce cafĂ©. Ce simple cafĂ© qui allait changer ma vie. Si au dĂ©part jây Ă©tais allĂ©e dans le but de nettoyer des tables, je repĂ©rai bien vite lâaffiche proposant Ă des jeunes talents de se produire. Ni une ni deux je demandai Ă voir le patron afin de me prĂ©senter. Vous ? Je ne crois pas que vous ayez le profil ma petite ! » Quâest ce quâil en savait ce pauvre mec ? Jâavais quittĂ© ma mĂšre pour ne plus entendre ce genre de rĂ©flexion et voilĂ que lui aussi sây mettait ? Inutile de vous dire Ă quel point je fus Ă©nervĂ©e. Oui moi et si jâai le profil. Vous ĂȘtes qui pour savoir si jâai le profil ou pas ? Un manager ? Un producteur ? Non ! Vous ne faites mĂȘme pas parti du domaine musical, vous ĂȘtes juste le patron de ce petit cafĂ©. Alors voilĂ ce que je vous propose je joue un seul soir. Si le public dĂ©teste je mâen vais et vous nâentendrez plus jamais parler de moi. En revanche sâils en redemandent ce ne sera plus de notre ressort nâest ce pas ? »Je mâĂ©tais battu pour obtenir ce que je voulais et jây Ă©tais arrivĂ©e. Je nâavais jamais Ă©tĂ© aussi stressĂ©e de ma vie. CâĂ©tait ma chance, mon grand soir⊠Jâavais eu du succĂšs, beaucoup de succĂšs mĂȘme et les pourboires pleuvaient. Câest donc sans surprise que jâai vu dĂ©barquer le patron tout sourire pour me demander gentiment de revenir le lendemain. Et câest ce que je fisâŠBECAUSE WE SHOULDN'T MET EACH OTHERChaque soir je jouais de la musique et je chantais pour les clients de ce cafĂ©. Inutile de vous prĂ©ciser que je me sentais enfin vivante⊠Jâavais trouvĂ© un job qui me permettait de me faire de lâargent et de vivre de ma passion. JâĂ©tais vraiment heureuse mais je me sentais aussi trĂšs seule de nâavoir personne avec qui le partager. En quittant mon ancienne vie, jâavais aussi perdue mes anciens amis. Leurs parents pensaient tous comme ma mĂšre alors forcĂ©ment eux ils sont allĂ©s Ă la fac. Et câest comme ça que je le rencontrai lui⊠Je crois quâon nâaurait jamais du se parler⊠Tu joues divinement bien ! Je te sers un verre ? »CâĂ©tait innocent, complĂštement innocent du moins au dĂ©part. Il mâoffrait un verre tout en parlant avec moi. Il Ă©tait musicien aussi et jouait dans un groupe qui sâappelait The Velvet Gangster. JâĂ©tais contente de trouver enfin quelquâun qui sây connaisse vraiment en musique et qui Ă©tait plutĂŽt ouvert dâesprit. Chaque soir aprĂšs mes reprĂ©sentations jâallais Ă son bar et nous discutions longtemps. Je crois que jâavais besoin dâun ami et quâil avait aussi besoin de quelquâun. Et puis un soir il me demanda de jouer pour lui, rien que pour lui. Cette demande ne me surpris pas plus que ça mais deux choses me retenaient jâavais peur de son jugement et jouer pour lui me rappelait la naissance des couples dans les vieilles sĂ©ries tĂ©lĂ©. Je fis lâidiote, essaya de dĂ©tourner la conversation puis me mit Ă jouer. Je ne savais pas Ă ce moment lĂ que jâallais chanter sa chanson prĂ©fĂ©rĂ©e, que tout changerait ce soir lĂ . Je terminai la chanson, me tournai vers lui. Le cafĂ© Ă©tait plus que silencieux et nous ne faisions que nous regarder. Et puis il se rapprocha de moi, suffisamment pour que je puisse sentir son souffle sur ma peau. Je nâĂ©tais pas douĂ©e pour les relations, jâavais peur que ça dĂ©truise toute cette amitiĂ© et pourtant je fis le reste du chemin jusquâĂ ses lĂšvres. Je ne savais pas ou cela nous emmenait et lui ne voulait pas en parler. Nous Ă©tions un couple sans en ĂȘtre vĂ©ritablement un. Il ne me disait jamais ce quâil ressentait pour moi, continuait Ă ĂȘtre un sĂ©ducteur envers les clientes et certains soirs je le voyais mĂȘme Ă lâĆuvre. Salut Djazz câest encore moi, Europe⊠Bon Ă©coute je ne vais pas mâamuser Ă tâappeler toute la soirĂ©e et si tu ne rĂ©ponds moi câest que tu es sans doute trop occupĂ©. Jâaurais au moins espĂ©rĂ© que tu me prĂ©viennes, que tu me dises que tu ne serais pas lĂ ce soir, que tu annules notre rendez vous et que tu ne te comporte pas comme un crĂ©tin fini. Je suis fatiguĂ©e de tout ça Djazz⊠»Je raccrochai le tĂ©lĂ©phone. Il mâavait posĂ© un lapin, encore une fois. Je ne le comprenais plus, je ne savais plus quoi faire pour me prouver quâil tenait Ă moi. En rĂ©alitĂ© je commençais Ă ne plus y croire. Et pourtant tout ce quâil faisait semblait me crier il tâaime, il ne ferait pas ça sinon. Je nâavais pas le droit dâapprocher un autre garçon, pas le droit de sortir sans quâil ne sache ou et avec qui. Il nâaimait pas me voir avec des rockeurs, nâaimait pas que je ne lâappelle pas chaque soir pour que je lui raconte ma journĂ©e. Mais jâĂ©tais fatiguĂ©e de me battre contre lui tous les jours, dâentendre des ragots le concernant, de ne pouvoir le percer Ă jour. Il me tenait Ă lâĂ©cart et je lâavais laissĂ© rentrer dans ma vie. Ce nâĂ©tait pas juste et ça me faisait mois que je vivais cette situation. Jâavais rencontrĂ© un des musiciens des Red Winkles et il avait adorĂ© ma musique⊠Il sâintĂ©ressait Ă moi, Ă ce que je composais et il me proposa alors de les rejoindre et de faire la premiĂšre partie de leur tournĂ©e. Si jâacceptais je partirais un an avec eux sur les routes. Djazz⊠» Je le regardai Ă moitiĂ© effrayĂ©e. Dis-moi que tu mâaimes. » Jâaurais du mâen douter, ne pas poser cette question stupide. Il nâavait bien entendu pas rĂ©pondu et mâavait laissĂ© pleurer dans ses bras, dĂ©sespĂ©rĂ©e. Je lui avais enfin dit Ă quel point je souffrais de son comportement, de ce quâil Ă©tait et il nâavait rien dit, seulement un vague pardon. Mais je ne voulais plus de ses excuses, je voulais quâil me prouve quâil tenait Ă moi et il ne lâavait pas fait. Trois jours plus tard je montais dans le bus des Red Winkles. Je devais me faire Ă lâidĂ©e quâil ne ressentait pas la mĂȘme chose pour moi et que jâavais passĂ©e un an Ă me voiler la face. Seulement aujourdâhui je suis de retour Ă Sidney, la tournĂ©e est achevĂ©e et je continue de penser Ă lui. Je ne devrais pas, je me fais du mal et je le sais. Je ne peux juste pas me rĂ©signer Ă lâoublier. âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âąThe news item weckly âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âąLe New Item Weekly pour toi c'est... quelque chose de flou [] un journal dont tu ne manquerais pas un seul article [] un journal comme les autres, t'y attaches pas plus d'importance que ça [X] un journal dans lequel tu Ă©crirais volontiers un article []Si tu devais Ă©crire dedans ça serait rubrique... vie quotidienne [] sport [] cinĂ©ma[] meurtres et enquĂȘtes policiĂšres [] politique de quartier [] musique [X] mode [] autre [X]Si tu devais rajouter une rubrique ça serait... J'hĂ©site entre les petites annonces et le courier du coeur. Les petites annonces parce que j'adore les lire et voir ce que les gens cherchent qui sait je pourrais peut-ĂȘtre les aider ? et le courier du coeur parce que je crois que j'en aurais bien besoin en ce moment...âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âą âąTOI TOI &TOIicon by RAG DOLL NOM ET/OU PSEUDO Don't have one AGE 18 ansRĂGION Ile de FranceFILLE OU GARĂON FilleQUE PENSES-TU DU FORUM Plus que gĂ©nial. Ca fait trois jours que je le parcoure Ă la recherche du scĂ©nario parfait et enfin je l'ai trouvĂ© !ETTTT, TU L'AS TROUVĂ PAR QUEL MOYEN ? PRD et Bazzart DerniĂšre Ă©dition par Europe R. Anderson le Dim 28 Mar - 1532, Ă©ditĂ© 4 fois InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Dim 28 Mar - 1156 Bienvenue et bon courage InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Dim 28 Mar - 1158 ZOEY Bonne chance InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Dim 28 Mar - 1204 Bienvenue InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Dim 28 Mar - 1207 ZOEYY trĂšs bon choix de vavaet je te souhaite la bienvenue et bon courage pour le scĂ©nario InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Dim 28 Mar - 1225 ZOOEY Bienvenue Jane RoseburySKYDEN â it's difficult to love me. âź messages 1582 âź date d'inscription 30/01/2010 âź occupation SERVEUSE DANS UN STARBUCKS, BIENTOT SECRETAIRE CHEZ UN NOTAIRE âź envie DE NE PLUS AVOIR LE COEUR BRISE ? âź copyrights C HEART LINES âź pseudo ALMOST EASYSujet Re Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Dim 28 Mar - 1227 welcooome vu que vous ĂȘtes deux, la meilleure fiche l'emporte ;donc bonne chance *-* InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Dim 28 Mar - 1254 Bienvenue InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Dim 28 Mar - 1305 zooey welcome InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Dim 28 Mar - 1312 Merci Ă vous tous !Vous n'avez pas fait de la publicitĂ© mensongĂšre, vous ĂȘtes vraiment trĂšs accueillant . InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Dim 28 Mar - 1312 Bienvenue = InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Dim 28 Mar - 1334 Bienvenue et bonne continuation pour ta fiche. ZOOEY. InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Dim 28 Mar - 1353 Merci Ă vous deux a Jemma ClifftJEMMY â it takes my pain away, it's a lie, a kiss with opened eyes. âź messages 3659 âź date d'inscription 30/01/2010 âź envie toffifee - nuts - coffee - lemon tart - eliot - caramel - cigarettes. âź copyrights AurĂ©lie, lj. âź pseudo Re Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Dim 28 Mar - 1357 Bienvenue. Bonne chance pour le rĂŽle ! _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ a drop in the ocean, a change in the weather I was praying that you and me might end up together, it's like wishing for rain as i stand in the desert, but I'm holding you closer than most, cause you are my heaven. InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Dim 28 Mar - 1533 Nina LMerci Ă toi !Je sais que je dois attendre la fin de la prĂ©sentation de l'autre Zoey mais juste pour vous dire que jai terminĂ© a InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Dim 28 Mar - 1538 MĂȘme si je me suis inscrite la PREMIERE et poster la premiere aussi je hait etre en compĂ©tission pour un personnage et je hait faire ma presentation dans le vent donc je ne me voit pas continuer donc je te laisse le role la miss .. Sur ceux bonne continuation Jemma ClifftJEMMY â it takes my pain away, it's a lie, a kiss with opened eyes. âź messages 3659 âź date d'inscription 30/01/2010 âź envie toffifee - nuts - coffee - lemon tart - eliot - caramel - cigarettes. âź copyrights AurĂ©lie, lj. âź pseudo Re Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Dim 28 Mar - 1642 Tu es validĂ©e, Ă©tant donnĂ© que l'autre Zooey te laisse la jeu parmi nous. _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ a drop in the ocean, a change in the weather I was praying that you and me might end up together, it's like wishing for rain as i stand in the desert, but I'm holding you closer than most, cause you are my heaven. Contenu sponsorisĂ©Sujet Re Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Page 1 sur 1Permission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forum COMMENCEMENT. Corbeille
ellesse brisaient je me brisai tu te brisas elle se brisa nous nous brisĂąmes vous vous brisĂątes elles se brisĂšrent je me briserai tu te briseras elle se brisera nous nous briserons vous vous briserez elles se briseront ïż» ïżč PassĂ© composĂ© Plus-que-parfait PassĂ© antĂ©rieur Futur antĂ©rieur ïż» ïżč je me suis brisĂ©e tu t'es brisĂ©e elle s'est brisĂ©e nous nous sommes brisĂ©es vous vousMoi je le sais : jâen viens, je pleure encor, Le front vibrant de ses feux, de ses charmes, Le coeur brisĂ© de son dernier accord ! Oui, la jeunesse est le pays des larmes. Moi je le sais : jâen viens, je pleure encor ! Lorsquâon finit dâĂȘtre jeune, on sâarrĂȘte : Ă tant de jours on veut reprendre un jour ;
Titre VO Shatter MeAuteur Tahereh MafiDate De Sortie US 15 Novembre 2011Nombre De Pages 346Note 5/5"Tu ne peux pas me toucher",je mens,est ce que je ne lui dis peut me toucher,est ce que je ne lui dirai te plaĂźt, touche moi,est ce que je rĂȘve de lui des choses arrivent lorsque n'importe quel ĂȘtre humain me choses choses choses ne sait pourquoi le toucher de Juliette est fatal, mais les RĂ©tablisseurs ont des plans pour elle. Des plans qui consistent Ă l'utiliser comme une arme. Mais Juliette possĂšde ses propres idĂ©es sur l' une existence sans aucune libertĂ©, elle va finalement trouver la force de se rebeller pour la toute premiĂšre fois - et de vivre un futur avec le garçon qu'elle pensait avoir perdu Ă perso on copie, on crĂ©dite ,._.,-*^~*-,._.,-~~-,._.,-*~^~*-,._.,.,._.,-*^~*-,._.,-~~-,._.,-*~^~*-,._.,.â§ Mon Avis _____Shatter Me m'a brisĂ©, m'a dĂ©truit, m'a fait voler en Ă©clats. Tout comme l'histoire que le roman renferme. Tout comme le merveilleux style d'Ă©criture de l'auteure. Tout comme Juliette et Adam. Tout comme l'univers du livre. Shatter Me est parfait sur tous les points de vue. J'ai adorĂ©. J'ai ri, j'ai eu les larmes aux yeux, j'ai senti mon coeur louper des battements Ă certains moments, j'ai eu des papillons dans le ventre pendant que je voyageais dans ce monde fascinant. Ouaw. Ouaw. Ouaw. _____Pour celles et ceux qui me suivent sur la page facebook du blog, vous savez que je n'ai jamais cachĂ© mon impatience pour lire ce roman. Je l'attendais depuis des semaines, et, maintenant que je l'ai terminĂ©, je crois que je vais faire une petite dĂ©prime. J'en veux encore plus. Plus de Juliette. Plus de son pouvoir. Plus de mots de Tahereh Mafi. Plus de passion. Plus, plus, plus. Je crois que je suis devenu accro Ă Shatter les premiĂšres pages, c'est une tornade force cinq qui nous percute et qui nous dĂ©vaste de l'intĂ©rieur. L'Ă©criture de l'auteure est la premiĂšre chose qui fait que ce livre se dĂ©marque des autres. Tahereh Mafi a une maniĂšre de dĂ©crire les choses si puissante et si intense que j'ai immĂ©diatement Ă©tĂ© transportĂ© dans son univers. Au dĂ©part, je me demandais mĂȘme s'il ne manquait pas des virgules et si Ă©crire d'aussi longues phrases Ă©tait possible. Mais en fait, aprĂšs quelques pages, j'ai compris pourquoi l'auteure nous offrait d'aussi nombreux mots dans une mĂȘme expression. Elle veut nous faire ressentir au maximum les pensĂ©es de Juliette. Vous pouvez d'ailleurs remarquer ceci dans l'extrait proposĂ© en fin d' Juliette... Quelle hĂ©roĂŻne. Elle m'a Ă©mu dĂšs que je l'ai rencontrĂ©. Nous la retrouvons dans une prison, enfermĂ©e par les RĂ©tablisseurs qui la maintiennent captive pour une raison Warner, le chef, sait qu'elle possĂšde le pouvoir de tuer n'importe quel ĂȘtre humain rien qu'en le touchant. Il veut se servir d'elle comme une arme pour, celui lui, exterminer les personnes qui ne servent Ă rien d'autre qu'Ă consommer les derniĂšres sources de nourriture de la planĂšte. _____Car oui, Shatter Me nous embarque dans un monde purement dystopique tout en dehors de la prison de Juliette et du bĂątiment dans laquelle elle se trouve n'est plus que chaos et ruine. Les saisons sont complĂštement inversĂ©es, les animaux sont tous morts, les humains les plus faibles sont dĂ©cĂ©dĂ©s et l'eau, l'Ă©lectricitĂ© et l'alimentation commencent Ă sĂ©rieusement donc dans cette atmosphĂšre inĂ©dite et saisissante que Juliette a appris Ă se construire aprĂšs avoir Ă©tĂ© arrachĂ©e Ă ses parents qui la dĂ©testait. On la dĂ©couvre murĂ©e dans sa solitude, totalement dĂ©truite psychologiquement par le manque d'amour, de sentiments et de sensations. Mais Juliette n'est jamais devenue une mauvaise personne. Ses intentions ont toujours Ă©tĂ© et sont encore bonnes. Elle ne se rĂ©signera jamais Ă suivre le plan diabolique de Warner et est bien dĂ©cidĂ©e Ă faire les bons choix. Juliette est enfermĂ© dans une piĂšce avec 4 murs, 1 fenĂȘtre, 16 mĂštres carrĂ©s d'espace, et ce depuis 264 jours. Mais cela change lorsqu'on attribue Ă notre protagoniste un colocataire. Un jeune homme qu'elle va reconnaĂźtre instantanĂ©ment mais qui n'a aucun souvenir d'elle lĂ , ouaw. DĂšs qu'il rentre dans son existence, Adam va tout bouleverser. Juliette, l'intrigue, et nous. A eux deux, ils vont tout faire pour s'en sortir et pour s'Ă©chapper du contrĂŽle de Warner. Nous sommes alors submergĂ©s par un tsunami d'ardeur, d'action, de frĂ©nĂ©sie et de rage. Tous ses sentiments nous consument, nous bousculent, nous assaillent et nous calcinent. Haaaaaa, quelle frustration je ressens de ne pas pouvoir vous faire lire le roman et vous faire comprendre tout ce que j'ai ressenti ! Shatter Me est une perle, une vraie. C'est un diamant brut. Du dĂ©but Ă la fin, j'ai Ă©tĂ© scotchĂ©. Amour, suspense, haine et pouvoir se mĂȘlent et dĂ©vorent chaque parcelle de notre ĂȘtre. J'Ă©tais complĂštement ailleurs pendant ma lecture. _____Juliette et Adam sont tellement humains, tellement doux l'un envers l'autre, tellement beaux que j'avais des frĂ©missements de plaisir Ă chaque fois qu'ils se retrouvaient ensemble. L'intrigue est parfaite. Tout est fait pour que nous ne puissions pas dĂ©crocher du roman. Chaque page, chaque mot, chaque lettre sont faits pour nous ronger, nous anĂ©antir, et pour nous forcer Ă en redemander toujours plus. Je suis tombĂ© amoureux de chaque moment passĂ© avec Shatter Me, c'est aussi simple que ça. _____Nous traversons tellement de diffĂ©rents sentiments et de diffĂ©rentes Ă©tapes dans le livre qu'on ne se rend mĂȘme compte que nous arrivons Ă la fin avant d'avoir lu la derniĂšre phrase. Et ouaw, quelle fin ! Je l'ai vraiment adorĂ©e. Elle m'a pas mal fait penser au film X-men, sans pour autant le copier. Elle nous laisse dans l'attente de beaucoup de rĂ©ponses, mais attendre 2012 ne sera pas insupportable. Bon ok, je VEUX la suite. Sur-le-champ ! Comment vais-je faire pour vivre sans Juliette et Adam ? Sans leur dĂ©sir de vivre, d'aimer, de se battre contre le mal ? Je ressens dĂ©jĂ les effets du et donc un roman dĂ©vastateur, puissant et ardent. J'ai succombĂ© Ă tout dans cet ouvrage. Tout, vraiment tout. Je ne vais pas vous conseiller de lire ce livre, je vais vous obliger Ă le faire. Toutes les Ă©motions qu'il nous envoie explosent en nous, nous incendient corps et Ăąme. Je ressors complĂ©ment conquis de ma lecture, plein de rĂȘve et d'espoir dans le coeur. Mon visage est entre ses mains et mes lĂšvres sont sur ses lĂšvres et il m'embrasse et je suis de l'oxygĂšne et il meurt d'envie de respirer. Son corps est presque au-dessus du mien, une main dans mes cheveux, l'autre parcourant le bas de ma silhouette, glissant derriĂšre mon genou pour m'attirer vers lui encore plus prĂšs, encore plus haut, encore plus serrĂ©. Il glisse des baisers sur ma gorge comme de l'ecstasy, de l'Ă©nergie Ă©lectrique brĂ»lant en moi, me mettant en feu. Je suis au bord de la combustion grĂące au frisson ultime de chaque moment. Je veux me fondre dans son ĂȘtre, l'examiner de mes 5 sens, me noyer dans les vagues d'Ă©merveillement de mon veux goĂ»ter aux paysages de son corps. »⧠A savoir ⊠Ce tome est le premier d'une trilogie.⊠Deux trailers du roman sont disponibles ici Trailer 1 & Trailer 2.⊠Shatter Me est sorti aux Ă©ditions Michel Lafon le 4 octobre 2012 sous le titre NE ME TOUCHE PAS premier tome de la trilogie Insaisissable .⊠Le blog de l'auteure est consultable ici. Posted on Friday, 25 November 2011 at 910 PMEdited on Wednesday, 27 March 2013 at 159 PM Extrait Insaisissable Tome 1 - Ne Me Touche Pas RĂ©sumĂ© JE SUIS MAUDITEJ'AI UN DON JE SUIS UN MONSTREJE SUIS PLUS FORTE QU'UN HOMME MON TOUCHER EST MORTELMON TOUCHER EST POUVOIR JE VEUX QU'IL ME TOUCHEIL NE DOIT PAS M'APPROCHER JE SUIS LEUR ARMEJE ME VENGERAI » Extrait Insaisissable, Ne me touche pas "Tu ne peux pas me toucher", je murmure. Je mens, est ce que je ne lui dis pas. Il peut me toucher, est ce que je ne lui dirai jamais. S'il te plaĂźt, touche moi, est ce que je rĂȘve de lui dire. via Posted on Monday, 10 September 2012 at 1010 PM Trailer Shatter Me Sortie le 15 Novembre 2011- Trailer n°2 -Je suis enfermĂ©e depuis 264 jours. 1 fenĂȘtre, 4 murs, 16 mĂštres carrĂ©s d'espace. 26 lettres dans l'alphabet. Je n'ai pas dis un mot depuis 264 jours d' heures se sont Ă©coulĂ©es depuis la derniĂšre fois oĂč j'ai touchĂ© un ĂȘtre humain. Je possĂšde une un suis un suis plus forte qu'un toucher est toucher n'est que ME Brise Moi ~ L'amour va lui rendre sa libertĂ©... ~ Add this video to my blog Posted on Friday, 03 June 2011 at 1050 PMEdited on Wednesday, 09 November 2011 at 205 PM Shatter Me Second Trailer Sortie le 15 Novembre 2011- Trailer n°1 - Mon nom est suis enfermĂ©e depuis 264 ne m'a touchĂ© en 264 une malĂ©diction. J'ai un suis un monstre. Je suis plus qu'une m'ont tout vie. Mon futur. Ma santĂ© mentale. Ma toucher est mortel. Mon toucher n'est que pouvoir.~ SHATTER ME ~ Add this video to my blog Posted on Tuesday, 08 November 2011 at 1045 PMEdited on Wednesday, 09 November 2011 at 157 PM Shatter Me / Insaisissable Les couvertures dans le monde ! Petit article dĂ©diĂ© aux couvertures sublimes du roman SHATTER ME INSAISISSABLE TOME 1 - NE ME TOUCHE PAS en français TOME 1, de Tahereh Mafi, dans le monde !Hardcover = couverture rigide_________~_________Paperback = couverture soupleHardcover anglais 1Ăšre version __________________________________Hardcover anglais 2Ăšme version Hardcover italien_____________________________________________Hardcover suĂ©doisPaperback polonais 1Ăšre version _______________________________Paperback polonais 2Ăšme version Paperback espagnol_____________________________________Couverture française 1Ăšre version Parmi ces 8 couvertures, la quelle prĂ©fĂ©rez-vous ? Posted on Saturday, 21 July 2012 at 225 PMEdited on Saturday, 21 July 2012 at 238 PM Shatter Me Les nouvelles couvertures de la saga En ce moment, j'ai l'impression que c'est la grande mode aux USA changer les couvertures d'une sĂ© 8l0Q3OU.