Bonjour Me voici donc en possession depuis hier, d'un 5008 2.0 HDI 163CH BVA6 en remplacement d'un C4 Grand Picasso 2.0 HDI 112CH BVM6. 5008 Pack 1 Quand mon mĂ©decin m’a dit qu’on allait arrĂȘter la chimiothĂ©rapie pour des soins de confort dits palliatifs, je ne voulais pas y croire, je me disais il s’est trompĂ©, ce n’est pas possible, pas moi ... alors que j’ai de plus en plus de douleurs, que je me sens de plus en plus fatiguĂ©, que j’ai du mal Ă  me dĂ©placer, que j’ai beaucoup maigri. Comment dire ? ...Pour moi, il y avait encore de l’espoir, je pensais sans me faire trop d’illusion quand mĂȘme que je finirai par aller mieux... Que je passais une mauvaise passe. Ce fut comme une sentence. » 2 Le jour oĂč le Dr L. m’a annoncĂ© que mon mari n’aurait plus de traitement sous-entendu curatif, j’ai cru que le ciel allait me tomber sur la tĂȘte. Une chape de plomb s’est abattue sur moi. Je me suis mise Ă  trembler, j’étais abasourdie. Vous savez on s’accroche toujours Ă  l’idĂ©e que celui qu’on aime va s’en sortir. Je lui en ai terriblement voulu et, en mĂȘme temps, j’apprĂ©cie qu’il m’ait parlĂ© mĂȘme si ce n’est pas ce que je voulais entendre. J’aurais prĂ©fĂ©rĂ© qu’il me dise que la rĂ©ponse aux traitements Ă©tait bonne. On est maintenant sur une voie de garage. Je suis Ă©puisĂ©e, tout cela pour rien. Le pire, je crois pour moi c’est que j’en veux Ă  mon mari alors que ce n’est pas de sa faute. »Les soins palliatifs une confrontation au rĂ©el de la mort3La question de la prise en charge des patients en Ă©chappement thĂ©rapeutique, dits incurables, et de leurs proches s’affirme, depuis quelques annĂ©es, comme le domaine spĂ©cifique des soins palliatifs Ă  l’hĂŽpital. La crĂ©ation de structure comme les unitĂ©s de soins palliatifs, les Ă©quipes mobiles de soins palliatifs, les rĂ©seaux de soins palliatifs
 s’avĂšre de fait de plus en plus importante ; l’objectif Ă©tant de promouvoir un contrepoids face Ă  la mĂ©dicalisation de la mort et lutter contre ce que N. Élias a nommĂ© la solitude des mourants », dans un idĂ©al survalorisĂ© du soin mais aussi, de la mort, de la bonne mort » vers laquelle il s’agirait de tendre non sans que cela ne pose question. Car, qu’elle soit accompagnĂ©e, prise en charge de maniĂšre globale, la mort n’est ni facile, ni agrĂ©able pour personne. Elle est et demeure une aventure que patients et proches vivent seuls, dans leur altĂ©ritĂ© et ; le temps du mourir, particularitĂ© » des soins palliatifs, un temps de profond bouleversement, de crise, le dernier que patients et proches auront Ă  vivre ensemble. 4La mort Ă  laquelle ils avaient souvent pensĂ© depuis l’annonce du cancer, dont ils avaient repoussĂ©, refoulĂ© l’idĂ©e s’inscrit en effet, pour eux, ici comme une rĂ©alitĂ© incontournable, tangible, imparable Ă  laquelle ils ne peuvent plus Ă©chapper avec l’évolutivitĂ© de la maladie, l’arrĂȘt des traitements curatifs, la dĂ©gradation physique et/ou psychique Ă  laquelle ils se trouvent soumis [4]. Le moriendus du patient je mourrai certainement un jour laisse place au moriturus je mourrai bientĂŽt avec toutes ses angoisses, ses craintes, loin de toutes leurs attentes. En effet, si chacun sait que l’existence a une fin, nous nous comportons tous au quotidien comme si cette fin n’existait pas. La mort est lĂ  le paradoxe des paradoxes. Elle est le destin de chacun, donc un phĂ©nomĂšne naturel et, en mĂȘme temps, tout dans nos comportements nous conduit Ă  l’oublier, Ă  la mettre de cĂŽtĂ© tant nous portons en nous la conviction secrĂšte et inavouĂ©e d’ĂȘtre immortel, comme rĂ©ponse Ă  l’inacceptable, l’insupportable, l’impensable de la mort. 5S. Freud [8] Ă©crit on pouvait croire que nous Ă©tions naturellement convaincus que la mort Ă©tait le couronnement nĂ©cessaire de toute vie 
 que la mort Ă©tait un phĂ©nomĂšne naturel, irrĂ©sistible et inĂ©vitable. Mais en rĂ©alitĂ©, nous avons l’habitude de nous comporter comme si il en Ă©tait autrement. Nous tendons de toutes nos forces Ă  Ă©carter la mort, Ă  l’éliminer de notre vie 
. Il nous est absolument impossible de nous reprĂ©senter notre propre mort et chaque fois que nous nous y essayons nous nous apercevons que nous y assistons en spectateurs. 
 Personne au fond ne croit en sa propre mort ou ce qui revient au mĂȘme ; dans l’inconscient, chacun de nous est persuadĂ© de son immortalitĂ© » et, V. Jankelevitch [12] de dire La mort et moi sommes exclusifs l’un de l’autre et nous nous chassons rĂ©ciproquement 
. Chaque mort Ă©tonne ou scandalise comme si elle Ă©tait la premiĂšre. ». 6Les soins palliatifs ne manquent, dans ce contexte, de faire violence, trauma aux patients et Ă  leurs proches qui sont lĂ  souvent anĂ©antis par cette rĂ©alitĂ©, aussi insidieuse que brutale, qui les dĂ©borde. Ils constituent, pour eux, un sĂ©isme, un vĂ©ritable choc thanatique » [13], par ce qu’ils viennent signifier d’une chronique de mort annoncĂ©e », du plus jamais », de cette prise de conscience de leur condition de mortel. De fait, il n’est pas rare de les entendre employer les termes de condamnation », d’échec », de dĂ©faite » pour parler des soins palliatifs et de se dire c’est la fin ». Ce qu’ils redoutaient et constituaient une Ă©pĂ©e de DamoclĂšs s’impose sur la scĂšne mentale l’aggravation de la maladie avec son cortĂšge de symptĂŽme, l’inĂ©luctable finitude, le temps de la sĂ©paration ultime. 7La souffrance, qu’elle soit tue, retenue ou criĂ©e selon les individus, est alors majeure ; les patients et leurs proches se trouvant dans l’obligation de regarder en face la Mort et tous ses travers la douleur, les atteintes corporelles et/ou psychiques fatigue, perte de ses capacitĂ©s, corps abĂźmĂ©, confusion
, les angoisses et craintes dans ce qu’elles viennent rĂ©activer de sentiments d’injustice du pourquoi moi », pourquoi lui/elle » et de questionnements multiples autour du sens de l’ soins palliatifs quand les doutes s’installent
 Que le rapport au temps change8Les soins palliatifs, dans leur confrontation Ă  l’idĂ©e de la mort Ă  plus ou moins court terme, modifient radicalement la relation Ă  la vie des patients et de leurs proches qui se demandent alors ce qui va advenir de lui au fil des jours. 9 C’est l’inconnu » exprimera M. T., admis pour un cancer du poumon mĂ©tastasĂ© au foie, avant de demander, inquiet, est-ce que je vais mourir, qu’est-ce qui va se passer maintenant ? À quoi dois-je m’attendre ? Chaque jour passĂ©, je suis un peu moins bien. ». Il a le sentiment que le temps presse », que le temps lui est comptĂ© et aimerait profiter des jours qui lui restent Ă  vivre pour mettre Ă  plat ses affaires et parler Ă  sa famille ». 10Avec les soins palliatifs, le doute, la dĂ©sillusion s’installent et laissent place, de part et d’autre, aux peurs parfois les plus ancestrales. Il est ainsi pour les patients qui expriment leur peur de perdre leur autonomie, de ne plus ĂȘtre aimĂ©, d’ĂȘtre une charge, d’avoir mal, de se dĂ©grader, d’ĂȘtre l’objet d’un chĂątiment suprĂȘme qui viendrait rendre compte d’une autoritĂ© morale condamnatrice, hĂ©ritiĂšre du Surmoi mais aussi, pour les proches, qui font Ă©tat de leur peur du vide, du nĂ©ant, de la sĂ©paration au mĂȘme titre que le patient lui-mĂȘme. Le sentiment d’insĂ©curitĂ© interne qu’ils Ă©prouvent et partagent face Ă  la mort s’avĂšre alors au centre de leur discours et, n’est pas sans rappeler celui ressenti par l’enfant en l’absence de la mĂšre que dĂ©crit R. Spitz autour de l’angoisse du huitiĂšme mois ou encore J. Bowlby dans ses travaux sur l’attachement [3]. 11Le rapport au temps change. LĂ , oĂč il pouvait s’inscrire Ă  tous les temps de la conjugaison avant l’annonce de soins palliatifs, il s’organise maintenant, le plus souvent, au prĂ©sent et au passĂ©, parfois au conditionnel, rarement au futur mĂȘme si l’espoir d’un jour meilleur expression du ça installĂ© par essence dans l’intemporalitĂ© persiste chez un grand nombre. 12Le temps est ici un temps suspendu, figĂ© ; reflet des Ă©tats d’ñme des patients, de leurs proches ; parfois rĂ©voltĂ©s, parfois rĂ©signĂ©s mais dont le dĂ©sir de vivre ensemble envers et contre tout » demeure. Ainsi, si le temps d’avant avant la maladie mais aussi avant la fin des traitements curatifs permettait aux patients et leurs proches de se projeter dans un avenir plus ou moins lointain, d’affirmer leur choix, leurs prĂ©fĂ©rences, d’envisager la guĂ©rison, celui des soins palliatifs les amĂšne Ă  faire l’expĂ©rience du temporaire, du relatif, de la vie au jour le jour », de la mort Ă  venir. Ce qui n’a pu ĂȘtre fait, vĂ©cu jusque lĂ  perd progressivement ses chances de l’ĂȘtre un jour, si l’on tarde trop. L’avenir se rĂ©tracte, contrecarrĂ© par une rĂ©alitĂ© de plus en plus dĂ©favorable oĂč chacun fait l’expĂ©rience de son impuissance face aux aggravations du mal, de ses limites. L’expĂ©rience des soins palliatifs ne manque en effet de confronter les patients Ă  la passivitĂ©, Ă  la dĂ©pendance rĂ©gressive Ă  l’autre dans son renvoi Ă  la dĂ©pendance primaire au savoir et savoir-faire maternel du nourrisson dans sa capacitĂ© Ă  assurer seul sa survie, Ă  subvenir seul Ă  ses besoins Ă©lĂ©mentaires nutrition, dĂ©jection, hygiĂšne, dĂ©placement, lĂ  oĂč les proches se voient contraints de subir une situation qui les dĂ©passe et les renvoie contre toute attente Ă  l’ambivalence de leur sentiment Ă  l’égard de celui qui est identitaire et souffrance des patients13Les croyances, les convictions, les illusions, les espĂ©rances les plus secrĂštes qui jalonnent l’histoire des patients et des proches se trouvent ici battues en brĂšche. De mĂȘme, en est-il des assises narcissiques des patients dans la construction mĂȘme de leur identitĂ©. 14Les changements qui accompagnent l’évolutivitĂ© de la maladie en phase palliative cachexie, perte de ses forces vitales avec perte de l’autonomie, douleurs, escarres, confusion
 modifient, de fait, le rapport du sujet Ă  son corps, Ă  l’image qu’il peut avoir de lui-mĂȘme et en donner. Ils pointent au sujet ce qu’il n’est plus, ce qu’il a perdu. Le corps devient un objet persĂ©cuteur, agresseur, dangereux, douloureux, source d’angoisses, de dĂ©plaisir mais aussi de menace. Il devient la reprĂ©sentation mĂȘme du monstrueux, de l’anormalitĂ©, de la Mort lĂ  oĂč le culte de la beautĂ© prime, oĂč le paraĂźtre prĂ©vaut sur l’ĂȘtre, oĂč l’image a tant d’importance, oĂč le corps diffĂ©rent, hors-norme » dĂ©range jetant un trouble dans l’esprit collectif Ă  la mesure des fantasmes et des peurs qu’il gĂ©nĂšre. 15Les images qui hantent les patients sont, de fait, nombreuses de Frankstein Ă  Dr Jekyll et Mr Hyde, de Quasimodo Ă  Henri IV, des morts-vivants aux revenants, des nains de VĂ©lasquez aux gueules cassĂ©s de la grande guerre ou encore celles des dĂ©portĂ©s de la guerre de 1940. La blessure est souvent profonde, double dans ce qu’elle touche la sphĂšre narcissique et esthĂ©tique Ă  l’image des frustrations que suscitent l’approche de la mort. 16Mme D., atteinte d’un cancer du sein mĂ©tastasĂ© au foie et aux os, Ă©voquera ce n’est plus moi lĂ . Avant je prenais plaisir Ă  me maquiller, maintenant regardez ce que je suis devenue, c’est Ă  faire peur. La derniĂšre fois, j’ai repoussĂ© ma fille quand elle a voulu m’embrasser. Ce n’est plus ça. Je ne me reconnais plus. Ce n’est plus moi » et M. A. de dire ce n’est pas tant la mort en elle-mĂȘme qui me fait peur, c’est de voir que je me dĂ©grade sans savoir jusqu’oĂč. Quand je me regarde dans la glace, j’ai le sentiment de n’ĂȘtre plus que l’ombre de moi-mĂȘme, un zombie, un cadavre ambulant. Je ne suis plus rien ». 17Le corps altĂ©rĂ© physiquement, psychiquement, dĂ©charnĂ©, mutilĂ©, brisĂ© dans son apparence, repoussant dans ses effluves avec ses trous, ses odeurs
 incarne une altĂ©ritĂ© si radicale qu’il devient, Ă  ce stade, difficile pour les patients de composer avec ce corps dĂ©gradĂ©, de faire face aux altĂ©rations sans risquer de se perdre, voire d’en mourir. Comment en effet continuer Ă  investir la vie et se rĂ©investir soi mĂȘme quand on a perdu Ă  ses yeux une partie de ses qualitĂ©s, de sa sĂ©duction, de son attrait et que l’on Ă©prouve rĂ©pulsion, horreur, dĂ©goĂ»t face Ă  ce que l’on est devenu ? Comment s’aimer soi mĂȘme quand on a tant changĂ© et que l’on a l’impression de ne plus ĂȘtre le mĂȘme et que l’autre vous renvoie au quotidien l’image d’un corps dĂ©charnĂ© ? Comment alors ne pas se perdre ? Comment faire face Ă  cette rupture de l’IdĂ©al de Soi que l’on vit ? Le corps porte lĂ  atteinte Ă  l’image spĂ©culaire, devient dĂ©plaisant, source de dĂ©goĂ»t, de honte par ce qu’il donne Ă  voir de soi, Ă  voir Ă  l’autre de sa vulnĂ©rabilitĂ©, de ses failles. Il expose, plus que jamais, le patient Ă  l’expĂ©rience de la perte, au risque de la dĂ©personnalisation, de la dĂ©rĂ©liction, de l’effondrement du Moi. Ce corps de plaisir devient un corps de douleur. Ce corps de lien devient un corps sĂ©parĂ©. Ce corps sĂ©parĂ© qui ne plait plus, devient obscĂšne » pour reprendre F. Dolto [7]. M. Derzelle [6] Ă©crit, quant Ă  elle, Quand le corps ne va plus de soi, s’ouvrant Ă  l’anarchie, au dĂ©sordre et Ă  la dĂ©mesure
 s’ouvre alors une vĂ©ritable rupture d’identitĂ© ou rupture de l’illusion de l’identitĂ©, rupture en lien avec soi-mĂȘme et avec son propre corps » pour les patients. Ils deviennent alors Ă©tranger Ă  eux-mĂȘmes, de la mĂȘme façon qu’ils deviennent Ă©tranger aux autres. Le regard achoppe sur ce corps disgracieux, trĂšs Ă©prouvĂ© physiquement/psychiquement, prĂ©sentification alors mĂȘme de la Mort. B. Audhuy [2] nous dit le corps du sujet ne sera bientĂŽt plus qu’une dĂ©pouille. Le cancer puise le peu de vie qui reste jusqu’à ce que, dans sa logique destructrice insensĂ©e, il mette fin Ă  cette vie et, sans vie propre, finisse par disparaĂźtre ». La possibilitĂ© de se sentir sujet », de continuer Ă  maintenir son sentiment d’identitĂ©, une identitĂ© inscrite dans la condition humaine s’avĂšre, dans ce contexte, difficile pour les patients qui tentent toutefois d’organiser des stratĂ©gies de survie », de survivance psychique » afin de faire face Ă  l’innommable, aux questionnements, aux angoisses de castration, d’effondrement, de morcellement, d’anĂ©antissement, d’annihilation, d’abandon ou encore de mort qui les cƓur de la souffrance des proches
 la culpabilitĂ©18Les proches sont tout aussi dĂ©routĂ©s que le patient lui-mĂȘme, peu prĂ©parĂ©s Ă  faire face Ă  la mort Ă  venir et au vĂ©cu douloureux qu’entraĂźne la maladie en phase palliative chez celui/celle qu’ils aiment. Bon nombre de familles Ă©voquent, de fait, se sentir fautives d’ĂȘtre en bonne santĂ© alors que l’autre est malade je n’ai pas Ă  me plaindre, quand je pense à
 », de ne pas avoir su le protĂ©ger des affres de la maladie, de ne pouvoir le garder Ă  domicile quand la maladie s’aggrave et ainsi d’ĂȘtre infidĂšle Ă  la promesse qu’il lui avait faite, de ne pas pouvoir ĂȘtre prĂ©sent lors des derniers instants ou encore d’effectuer certains gestes toilette, toucher. 19Mme G. dont le mari est hospitalisĂ© pour un cholangiocarcinome avec mĂ©tastases hĂ©patiques confiera que ce dernier lui a demandĂ© de mourir avec lui par crainte de se retrouver seul alors qu’elle est en bonne santĂ©. Cette pensĂ©e lui est inconcevable vous vous rendez compte ce qu’il me demande. Ce n’est pas possible, comment peut-il solliciter cela de moi ? Bien sĂ»r, il y a quelques annĂ©es j’ai fait une tentative de suicide mais lĂ  
Je me sens trĂšs mal Ă  l’aise vis-Ă -vis de lui maintenant. Je lui ai dit qu’en aucune maniĂšre je ne mettrai fin Ă  mes jours pour l’accompagner dans la tombe mais que ce fut difficile. J’ai le sentiment de le laisser. ». La fille de Mme D. dont l’état s’est altĂ©rĂ© rapidement expliquera sa difficultĂ© de venir voir sa mĂšre Ă  l’hĂŽpital et de rester auprĂšs d’elle tant elle craint de ne pas trouver la force suffisante pour soutenir son regard et lui rĂ©pondre. Le mari de Mme S., admise en unitĂ© de soins palliatifs pour un cancer du sein mĂ©tastasĂ© aux os et aux poumons, ne veut pas que l’on prononce le mot de soins palliatifs devant elle Je prĂ©fĂšre que l’on parle de maison de repos, elle ne comprendrait pas pourquoi elle a Ă©tĂ© mise lĂ  et, puis elle n’a plus la force d’y faire face. C’est moi qui ai pris la dĂ©cision qu’elle vienne ici contraint et forcĂ©. Je ne peux pas faire autrement 
Cela ne me rĂ©jouit pas. » Il a du remords et craint une mort prĂ©maturĂ©e de son Ă©pouse si elle venait Ă  connaĂźtre le nom du service alors que, paradoxe, elle emploie elle-mĂȘme le terme de palliatif et se rĂ©vĂšle trĂšs lucide sur sa situation. 20La culpabilitĂ© des proches associĂ©e au sentiment de honte parfois ressenti de ne pas ĂȘtre Ă  la hauteur, de ressentir de la colĂšre, de la rancune, de la haine Ă  l’égard de celui qui est malade dans ce qu’il leur fait vivre de douloureux, est souvent diffuse, source de souffrance intense, vĂ©cue comme un manquement Ă  ce que l’autre attend et fait craindre la perte de son estime. Elle est Ă©galement complexe par ce qu’elle vient rendre compte chez eux de problĂ©matiques plus archaĂŻques qui trouvent sens dans l’histoire des civilisations, des religions mais aussi leur histoire. R. Sebag-Lanoe et al. [15] Ă©crivent Chaque famille porte en elle son stock de plaies vives qui vont se rouvrir Ă  l’occasion de cette crise que reprĂ©sentent souvent la maladie, la dĂ©pendance, l’institutionnalisation et la disparition [
]. Et l’on voit resurgir tout Ă  coup toutes sortes de souffrances anciennes, qui datent parfois de l’enfance, et qui se rĂ©activent aujourd’hui dans le cƓur de ces hommes et femmes. » 21Pour M. Renault [14] l’intensitĂ© ou l’absence de remords signe la dimension de la faute, incomprĂ©hensible pour le sujet lui-mĂȘme dont la cause n’est pas rĂ©ductible Ă  l’évĂšnement concret ». Il renvoie Ă  un lien plus archaĂŻque, aux conditions originaires du sentiment inconscient de culpabilitĂ© tel que S. Freud n’a cessĂ© de le souligner dans diffĂ©rents Ă©crits. S. Freud [10] rapportera notamment dans Totem et Tabou que lorsqu’une femme a perdu son mari ou lorsqu’une fille a vu mourir sa mĂšre, il arrive frĂ©quemment que les survivants deviennent la proie de doutes pĂ©nibles, que nous appelons reproches obsessionnels, et se demandent s’ils n’ont pas eux-mĂȘmes causĂ© par leur nĂ©gligence ou leur imprudence la mort de la personne aimĂ©e » avant de poursuivre plus loin l’examen psychanalytique, nous a rĂ©vĂ©lĂ© les raisons secrĂštes de cette souffrance. Nous savons que les reproches obsessionnels sont en partie justifiĂ©s. Cela ne veut pas dire que le proche est coupable Ă  l’égard du mort, mais cela signifie que la mort du proche a procurĂ© satisfaction Ă  un dĂ©sir inconscient qui, s’il avait Ă©tĂ© puissant, aurait provoquĂ© la mort. C’est contre ce dĂ©sir que rĂ©agit le proche » et s’en dĂ©fend quand la maladie s’aggrave, que la mort approche et qu’il exprime des vƓux de mort ou encore, quand le corps de l’autre malade change trop vite, s’altĂšre, devient mĂ©connaissable » rendant visible ce qui aurait dĂ» rester invisible. 22Aucune reprĂ©sentation ne saurait ici donner forme/corps aux soins palliatifs pour les proches ou plutĂŽt les reprĂ©sentations sont tellement intolĂ©rables Ă  l’image des patients eux-mĂȘmes qu’ils tentent souvent en vain car la rĂ©alitĂ© gĂ©nĂ©ralement les rattrape de les chasser de leur esprit. 23Les soins palliatifs rĂ©interrogent de fait le sens commun de l’animĂ© et de l’inanimĂ©, du connu et de l’inconnu, de la mort et de la vie, de la relation Ă  l’autre malade. Ils dĂ©-fossilisent les angoisses les plus archaĂŻques et invitent chacun Ă  réévaluer son Ă©chelle des valeurs tant ils mettent en exergue le secret mĂȘme de la temporalitĂ© de la vie. Enfin, ils confrontent les proches Ă  leur finitude dans ses aspects les plus vils et les obligent Ă  penser, Ă  assister, impuissants, Ă  ce qui demeure de l’ordre de l’irreprĂ©sentable, de l’innommable, de l’insoutenable, de l’obscĂšne la dĂ©gradation physique et/ou psychique de celui qu’ils aiment avant mĂȘme la mort. Il y a lĂ , mise en relation brutale avec ce que S. Freud nomme l’Unheimliche [11], avec ce qui pourrait s’apparenter au visage de la MĂ©duse. 24Les proches voient leurs repĂšres vaciller, frappĂ©s de stupeur par ce qu’il leur ait donnĂ© Ă  voir du corps dĂ©chu de l’autre et de la disparition de repĂšres physiques familiers. La mĂšre de famille et grand-mĂšre qui avait Ă©tĂ© jusqu’ici altruiste et adopte un comportement rĂ©gressif, Ă©gocentrique laisse ainsi son entourage dĂ©sarçonnĂ©, le mari qui va prendre son Ă©pouse pour sa mĂšre et lui demander du maternage va faire resurgir tout l’aspect fusionnel de la relation mĂšre-enfant, non sans que cela ne rĂ©active de sentiments mĂȘlĂ©s d’amour et de colĂšre rentrĂ©es. Le risque de se fondre dans le dĂ©sir de l’autre et de se perdre un peu soi-mĂȘme est alors omniprĂ©sent chez les familles, renforcĂ© par la demande croissante de tendresse, de chaleur affective qu’exprime ici le patient de former sa derniĂšre dyade » [5] et de maintenir, voire de consolider, ce trait d’union » [4] qui les en soins palliatifs douleur du deuil25La souffrance Ă©prouvĂ©e par les patients et leurs proches, aux abords de la mort, est extrĂȘme » Ă  l’image mĂȘme de la situation. Elle est ce que nous pourrions qualifier de douleur du deuil » eu Ă©gard aux diffĂ©rentes pertes mais aussi deuils auxquels ils ont eu oĂč ont Ă  faire face, Ă  vivre tant sur le plan personnel que social pour le patient deuil de soi, deuil de ce qu’il a Ă©tĂ©, deuil de son intĂ©gritĂ©, deuil de ses aptitudes physiques et psychiques, deuil de sa vie antĂ©rieure, deuil de son autonomie, deuil de son illusion d’immortalitĂ©, deuil de son idĂ©al de santé  ;pour les proches deuil de ce que leur proche a Ă©tĂ©, deuil d’une partie d’eux-mĂȘmes par lequel ils venaient Ă  se rĂ©flĂ©chir dans l’autre, deuil de ce qu’ils ont pu construire ensemble, de leur avenir commun, de leur projet ;enfin, du deuil Ă  venir que rend compte la rĂ©actions Ă  la perte d’une personne aimĂ©e ou d’une abstraction mise Ă  sa place, la patrie, la libertĂ©, un idĂ©al, etc. » [9] auxquels ils se trouvent soumis et qui constituent une perte sĂšche » [1] douloureuse pour chacun tant ils perdent lĂ  une partie d’eux-mĂȘmes, sans aucune compensation. La douleur apparaĂźt alors comme une expression de la blessure narcissique que la perte des objets aimĂ©s inflige. 26Mme G. exprimera n’avoir jamais pensĂ© en arriver lĂ  ». La maladie avancĂ©e de son mari, avec pour finalitĂ© l’annonce de soins palliatifs, lui a fait prendre conscience de la fragilitĂ© de leur condition, de leur Ăąge et de nous faire remarquer c’est une bien triste fin de vie. Tout est maintenant terminĂ© pour moi, aussi ». Mme C., dont le mari est en soins palliatifs pour une leucĂ©mie myĂ©loĂŻde, confiera avoir achetĂ© avec son Ă©poux une maison en province il y a plusieurs annĂ©es avec l’idĂ©e d’y passer leurs vieux jours et de se dire maintenant il n’en profitera jamais, nous ne serons jamais plus ensemble lĂ  bas ». M. F. qui prĂ©sente un cancer du poumon multimĂ©tastasĂ© Ă©voquera ĂȘtre pris de cours » par l’annonce de l’arrĂȘt des traitements curatifs pour des soins palliatifs ; laquelle est venue tout balayer sur son passage sans rien en retour, sinon l’expectative de sa mort ». 27Pour chacun d’eux, la rĂ©alitĂ© des soins palliatifs est loin, trĂšs loin du cĂŽtĂ© merveilleux » de la vie mais surtout de la fin de vie qu’ils avaient pu imaginer, de la belle mort » que reprĂ©sente, pour de nombreuses personnes, l’infarctus ou encore la mort du hĂ©ros homĂ©rique dont ils avaient pu rĂȘver secrĂštement. Leur souffrance est aussi majeure et s’avĂšre d’autant plus prĂ©gnante qu’il est souvent pĂ©nible pour eux de composer avec ce que leur renvoie la maladie Ă  ce stade, de se dĂ©faire/se dĂ©prendre de ce trop rĂ©el » des soins palliatifs, de la dĂ©gradation physique/psychique pour vivre au jour le jour et donner importance, densitĂ© au moment prĂ©sent. Certains parlent de travail de deuil Ă  faire. Or, comment accomplir ce deuil quand la souffrance Ă©prouvĂ©e se situe en deçà du reprĂ©sentable, du symbolisable comme cela est souvent le cas en soins palliatifs ? Comment se dĂ©tacher de cette rĂ©alitĂ© ? Comment faire le deuil de soi et/ou faire le deuil de ce que l’autre a Ă©tĂ© Ă  cette Ă©tape de la vie quand, en amont, on n’est jamais parvenu Ă  admettre les changements qu’impose le cancer ? Quand l’espoir demeure, qu’en est-il ? Il est ici souvent question de deuil partiel pour les patients qui doivent renoncer Ă  un IdĂ©al de Soi sans faille, de prĂ©-deuil pour les proches qui ont Ă  dĂ©laisser un avenir commun, Ă  vivre au quotidien avec l’image que leur renvoie celui qui est malade et dont l’état ne cesse de se modifier, s’altĂ©rer au fil des jours. 28Faire son deuil selon l’expression communĂ©ment admise suppose un travail de dĂ©sinvestissement, de dessaisissement, d’élaboration psychique autour de la perte mais aussi autour de l’ambivalence des sentiments, des identifications, du deuil originaire/des deuils, de l’expĂ©rience de l’absence primaire, celle de la mĂšre, et qui ne manque de faire aux Ă©chos aux angoisses dĂ©pressives de l’enfance. C’est Ă©galement ĂȘtre en mesure ici d’envisager l’inimaginable et de pouvoir en parler la mort dans sa concrĂ©tude dont on ne sait rien et pour laquelle on tente d’entretenir un savoir afin de la maĂźtriser, de la rendre plus acceptable face aux angoisses exacerbĂ©es qu’elle Ă©veille et/ou rĂ©active. Expliquer que Dieu rappelle ainsi trĂšs tĂŽt Ă  lui ceux qu’il aime peut ĂȘtre une façon de mieux supporter ce scandale absolu qu’est la mort, de lui donner sens. Ce n’est pas un hasard, non plus, si la majeure partie de la littĂ©rature philosophique s’emploie Ă  nous aider Ă  penser la mort pour la vivre avec sĂ©rĂ©nitĂ© ou encore la dĂ©nier. Il est inutile d’y songer, dĂ©clare Épicure. Tant que nous sommes lĂ , elle n’est pas ; quand elle est lĂ , nous ne sommes plus » et Montaigne d’assurer on peut apprendre Ă  mourir ». 29Dans ce contexte, le temps du mourir que reprĂ©sentent les soins palliatifs s’avĂšre ĂȘtre un temps unique, propre Ă  chacun et que chacun vivra Ă  sa maniĂšre selon son histoire, ses croyances, son rapport Ă  la mort. Si, certains patients/proches auront tendance Ă  se renfermer sur eux-mĂȘmes, feront Ă©tat d’agressivitĂ©, d’instabilitĂ© Ă©motionnelle, de plaintes diffuses et nous demanderont de les laisser tranquille », voire refuseront les traitements et l’accompagnement que nous leur proposerons ; d’autres au contraire, en quĂȘte de sens, vivront ce moment qui leur reste Ă  vivre comme une opportunitĂ© offerte de vivre autrement, de donner sens Ă  leur vie, d’effectuer un travail psychique centrĂ© sur la signification de la perte, ce que De M’uzan nomme le travail du trĂ©pas [5]. Mais, combien ce chemin est difficile et demande du temps
 du temps pour Ă©laborer les conflits inter- et intrapersonnels que suscitent l’approche de la mort, pour s’approprier » sa propre mort pour le patient, la mort de l’autre quand on est un proche, pour accepter les contraintes de la maladie et en mĂȘme temps trouver de nouveaux objectifs enfin, pour intĂ©grer la rĂ©alitĂ© temporelle des soins palliatifs et ne plus ĂȘtre ou se sentir acculĂ© par l’issue fatale. 30Conflits d’intĂ©rĂȘts aucun.

Unforum ou vous incarner un personnage de démon à humain, et autres.Incarner votre personnage dans un milieu médi-fantastique méllé avec le futuriste.

ï»ż1 - 01-05-2008 223419 laloc8 Amateur de Prise2Tete Enigmes rĂ©solues 27 Messages 1 Petite devinette lorsqe l'on me nomme lorsque l'on me nomme je disparais ? qui suis-je? RĂ©pondre 0 Pub 2 - 02-05-2008 002718 camtaro00 Amateur de Prise2Tete Enigmes rĂ©solues 0 Messages 2 petite devinette lorssue l'on me nomme la mort RĂ©pondre 3 - 02-05-2008 064030 tiboudchouette HabituĂ© de Prise2Tete Enigmes rĂ©solues 14 Messages 13 Petite devinette lorsque ll'on me nomme Le silence... RĂ©pondre 4 - 02-05-2008 094828 diablodam Amateur de Prise2Tete Enigmes rĂ©solues 45 Messages 5 PPetite devinette lorsque l'on me nomme Le silence ! RĂ©pondre 5 - 02-05-2008 121829 nipon Pro de Prise2Tete Enigmes rĂ©solues 45 Messages 816 petite devinette lorsque l'on mr nomme Je propose Spoiler [Afficher le message] le silence RĂ©pondre 6 - 02-05-2008 121928 dhrm77 L'exilĂ© Enigmes rĂ©solues 49 Messages 3004 Lieu Fanning Island-?-Lac Tele,Mali Petite devinette lorsque l'on me nnomme le silence? Great minds discuss ideas; Average minds discuss events; Small minds discuss people. -Eleanor Roosevelt RĂ©pondre 7 - 02-05-2008 172337 Gorgo Amateur de Prise2Tete Enigmes rĂ©solues 9 Messages 1 Petite devinette lorsque l'on mme nomme le silence RĂ©pondre 8 - 04-06-2008 182258 manonmors Amateur de Prise2Tete Enigmes rĂ©solues 0 Messages 1 Petite devinette lorsque l'on me nommee Le silence ! =D RĂ©pondre 9 - 21-07-2008 184321 Milou-c Amateur de Prise2Tete Enigmes rĂ©solues 0 Messages 4 Petite deviinette lorsque l'on me nomme Le silence RĂ©pondre 10 - 14-02-2009 234611 petite devinette lorsque l'ob me nomme Le silence. RĂ©pondre 11 - 13-04-2010 140235 petote devinette lorsque l'on me nomme laloc8 a Ă©crit lorsque l'on me nomme je disparais ? qui suis-je?le silence RĂ©pondre 12 - 13-04-2010 145256 shadock Elite de Prise2Tete Enigmes rĂ©solues 39 Messages 3333 Petite devinette lorsque l'on me nomm Je l'a connaissais sous une autre version Lorsque l'on me nomme je n'Ă©xiste plus. Qui suis-je? "L'expĂ©rience est une lanterne qui n'Ă©claire que celui qui la porte." L-F. CĂ©line RĂ©pondre 13 - 13-04-2010 145446 brige138 PassionnĂ© de Prise2Tete Enigmes rĂ©solues 48 Messages 79 Petite devinette lrosque l'on me nomme oui le silence RĂ©pondre 14 - 16-04-2010 210258 petite devinette lorsque l'on me npmme laloc8 a Ă©crit lorsque l'on me nomme je disparais ? qui suis-je?le silence! RĂ©pondre 15 - 16-04-2010 223502 nono2 Professionnel de Prise2Tete Enigmes rĂ©solues 29 Messages 308 Petite devientte lorsque l'on me nomme je dirais... Le rĂ©flexe conditionnĂ© ? RĂ©pondre 16 - 22-04-2010 125432 elastoc Amateur de Prise2Tete Enigmes rĂ©solues 0 Messages 8 Petitee devinette lorsque l'on me nomme laloc8 a Ă©crit lorsque l'on me nomme je disparais ? qui suis-je?l'inconnu RĂ©pondre 17 - 22-04-2010 131624 MthS-MlndN Hors d'u-Sage Enigmes rĂ©solues 49 Messages 12,414E+3 Lieu Rouen Petite devinett e lorsque l'on me nomme Perdu Podcasts Modern Zeuhl RĂ©pondre 18 - 22-04-2010 132224 emmaenne Elite de Prise2Tete Enigmes rĂ©solues 49 Messages 3073 Lieu Au sud du Nord oetite devinette lorsque l'on me nomme tsss c'est PĂšre Dodu pas perdu ->[] Dans le cadre de la quinzaine du beau langage, ne disez pas disez, disez dites. Julos Beaucarne RĂ©pondre 19 - 22-04-2010 143938 elastoc Amateur de Prise2Tete Enigmes rĂ©solues 0 Messages 8 ePtite devinette lorsque l'on me nomme l'inconnu RĂ©pondre 20 - 22-04-2010 144955 MthS-MlndN Hors d'u-Sage Enigmes rĂ©solues 49 Messages 12,414E+3 Lieu Rouen Petite devinette lorsqe l'on me nomme ...n'insiste pas, ce n'est toujours pas la rĂ©ponse attendue ! Podcasts Modern Zeuhl RĂ©pondre 21 - 22-04-2010 150457 kosmogol Banni Enigmes rĂ©solues 49 Messages 11,928E+3 petite devinette lorsque l'on me nommr Certes mais la rĂ©ponse est inconnue pour lui, non ? RĂ©pondre 22 - 22-04-2010 160711 elastoc Amateur de Prise2Tete Enigmes rĂ©solues 0 Messages 8 petite devinette lorsque l'on me npmme le silence? RĂ©pondre 23 - 22-04-2010 174032 kosmogol Banni Enigmes rĂ©solues 49 Messages 11,928E+3 Petite devinette lorsque ll'on me nomme YESSSSS bravo elastoc RĂ©pondre 24 - 22-04-2010 180100 elastoc Amateur de Prise2Tete Enigmes rĂ©solues 0 Messages 8 Petite devinetet lorsque l'on me nomme l'Ă©nigme rĂ©solue RĂ©pondre 25 - 22-04-2010 180139 elastoc Amateur de Prise2Tete Enigmes rĂ©solues 0 Messages 8 Petite devinette lorsque l'on mee nomme le mystĂšre RĂ©pondre RĂ©ponse rapide Sujets similaires Mots clĂ©s des moteurs de recherche
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CECIN’EST PAS UN CONTE Lorsqu’on fait un conte, c’est Ă  quelqu’un qui l’écoute ; et pour peu que le conte dure, il est rare que le conteur ne soit pas interrompu quelquefois par son auditeur. VoilĂ  pourquoi j’ai introduit dans le rĂ©cit qu’on va lire, et qui n’est pas un conte, ou qui est un mauvais conte, si vous vous en doutez, un personnage qui fasse Ă  peu prĂšs le rĂŽle du lecteur ; et je commence. Et vous concluez de lĂ  ? — Qu’un sujet aussi intĂ©ressant devait mettre nos tĂȘtes en l’air ; dĂ©frayer pendant un mois tous les cercles de la ville ; y ĂȘtre tournĂ© et retournĂ© jusqu’à l’insipiditĂ© fournir Ă  mille disputes, Ă  vingt brochures au moins, et Ă  quelques centaines de piĂšces de vers pour ou contre ; et qu’en dĂ©pit de toute la finesse, de toutes les connaissances, de tout l’esprit de l’auteur, puisque son ouvrage n’a excitĂ© aucune fermentation violente, il est mĂ©diocre, et trĂšs-mĂ©diocre. — Mais il me semble que nous lui devons pourtant une soirĂ©e assez agrĂ©able, et que cette lecture a amené  — Quoi ! une litanie d’historiettes usĂ©es qu’on se dĂ©cochait de part et d’autre, et qui ne disaient qu’une chose connue de toute Ă©ternitĂ©, c’est que l’homme et la femme sont deux bĂȘtes trĂšs-malfaisantes. — Cependant l’épidĂ©mie vous a gagnĂ©, et vous avez payĂ© votre Ă©cot tout comme un autre. — C’est que bon grĂ©, mal grĂ© qu’on en ait, on se prĂȘte au ton donnĂ© ; qu’en entrant dans une sociĂ©tĂ©, d’usage, on arrange Ă  la porte d’un appartement jusqu’à sa physionomie sur celles qu’on voit ; qu’on contrefait le plaisant, quand on est triste ; le triste, quand on serait tentĂ© d’ĂȘtre plaisant ; qu’on ne veut ĂȘtre Ă©tranger Ă  quoi que ce soit ; que le littĂ©rateur politique ; que le politique mĂ©taphysique ; que le mĂ©taphysicien moralise ; que le moraliste parle finance ; le financier, belles-lettres ou gĂ©omĂ©trie ; que, plutĂŽt que d’écouter ou se taire, chacun bavarde de ce qu’il ignore, et que tous s’ennuient par sotte vanitĂ© ou par politesse. — Vous avez de l’humeur. — À mon ordinaire. — Et je crois qu’il est Ă  propos que je rĂ©serve mon historiette pour un moment plus favorable. — C’est-Ă -dire que vous attendrez que je n’y sois pas. — Ce n’est pas cela. — Ou que vous craignez que je n’aie moins d’indulgence pour vous, tĂȘte Ă  tĂȘte, que je n’en aurais pour un indiffĂ©rent en sociĂ©tĂ©. — Ce n’est pas cela. — Ayez donc pour agrĂ©able de me dire ce que c’est. — C’est que mon historiette ne prouve pas plus que celles qui vous ont excĂ©dĂ©. — HĂ© ! dites toujours. — Non, non ; vous en avez assez. — Savez-vous que de toutes les maniĂšres qu’ils ont de me faire enrager, la vĂŽtre m’est la plus antipathique ? — Et quelle est la mienne ? — Celle d’ĂȘtre priĂ© de la chose que vous mourez d’envie de faire. HĂ© bien, mon ami, je vous prie, je vous supplie de vouloir bien vous satisfaire. — Me satisfaire ! — Commencez, pour Dieu, commencez. — Je tĂącherai d’ĂȘtre court. — Cela n’en sera pas plus mal. Ici, un peu par malice, je toussai, je crachai, je dĂ©veloppai lentement mon mouchoir, je me mouchai, j’ouvris ma tabatiĂšre, je pris une prise de tabac ; et j’entendais mon homme qui disait entre ses dents Si l’histoire est courte, les prĂ©liminaires sont longs
 » Il me prit envie d’appeler un domestique, sous prĂ©texte de quelque commission ; mais je n’en fis rien, et je dis Il faut avouer qu’il y a des hommes bien bons, et des femmes bien mĂ©chantes. — C’est ce qu’on voit tous les jours, et quelquefois sans sortir de chez soi. AprĂšs ? — AprĂšs ? J’ai connu une Alsacienne belle, mais belle Ă  faire accourir les vieillards, et Ă  arrĂȘter tout court les jeunes gens. — Et moi aussi, je l’ai connue ; elle s’appelait Mme Reymer. — Il est vrai. Un nouveau dĂ©barquĂ© de Nancy, appelĂ© TaniĂ©, en devint Ă©perdument amoureux. Il Ă©tait pauvre ; c’était un de ces enfants perdus, que la duretĂ© des parents, qui ont une famille nombreuse, chasse de la maison, et qui se jettent dans le monde sans savoir ce qu’ils deviendront, par un instinct qui leur dit qu’ils n’y auront pas un sort pire que celui qu’ils fuient. TaniĂ©, amoureux de Mme Reymer, exaltĂ© par une passion qui soutenait son courage et ennoblissait Ă  ses yeux toutes ses actions, se soumettait sans rĂ©pugnance aux plus pĂ©nibles et aux plus viles, pour soulager la misĂšre de son amie. Le jour, il allait travailler sur les ports ; Ă  la chute du jour, il mendiait dans les rues. — Cela Ă©tait fort beau ; mais cela ne pouvait durer. — Aussi TaniĂ©, las de lutter contre le besoin, ou plutĂŽt de retenir dans l’indigence une femme charmante, obsĂ©dĂ©e d’hommes opulents qui la pressaient de chasser ce gueux de Tanié  — Ce qu’elle aurait fait quinze jours, un mois plus tard. — Et d’accepter leurs richesses, rĂ©solut de la quitter, et d’aller tenter la fortune au loin. Il sollicite, il obtient son passage sur un vaisseau du roi. Le moment de son dĂ©part est venu. Il va prendre congĂ© de Mme Reymer. Mon amie, lui dit-il, je ne saurais abuser plus longtemps de votre tendresse. J’ai pris mon parti, je m’en vais. — Vous vous en allez ! — Oui
 — Et oĂč allez-vous ?
 — Aux Ăźles. Vous ĂȘtes digne d’un autre sort, et je ne saurais l’éloigner plus longtemps
 » — Le bon TaniĂ© !
 — Et que voulez-vous que je devienne ?
 » — La traĂźtresse !
 — Vous ĂȘtes environnĂ©e de gens qui cherchent Ă  vous plaire. Je vous rends vos promesses ; je vous rends vos serments. Voyez celui d’entre ces prĂ©tendants qui vous est le plus agrĂ©able ; acceptez-le, c’est moi qui vous en conjure
 — Ah ! TaniĂ©, c’est vous qui me proposez
 » — Je vous dispense de la pantomime de Mme Reymer. Je la vois, je la sais
 — En m’éloignant, la seule grĂące que j’exige de vous, c’est de ne former aucun engagement qui nous sĂ©pare Ă  jamais. Jurez-le-moi, ma belle amie. Quelle que soit la contrĂ©e de la terre que j’habiterai, il faudra que j’y sois bien malheureux s’il se passe une annĂ©e sans vous donner des preuves certaines de mon tendre attachement. Ne pleurez pas
 » — Elles pleurent toutes quand elles veulent. — 
 Et ne combattez pas un projet que les reproches de mon cƓur m’ont enfin inspirĂ©, et auxquels ils ne tarderont pas Ă  me ramener. » Et voilĂ  TaniĂ© parti pour Saint-Domingue. — Et parti tout Ă  temps pour Mme Reymer et pour lui. — Qu’en savez-vous ? — Je sais, tout aussi bien qu’on le peut savoir, que quand TaniĂ© lui conseilla de faire un choix, il Ă©tait fait. — Bon ! — Continuez votre rĂ©cit. — TaniĂ© avait de l’esprit et une grande aptitude aux affaires. Il ne tarda pas d’ĂȘtre connu. Il entra au conseil souverain du Cap. Il s’y distingua par ses lumiĂšres et par son Ă©quitĂ©. Il n’ambitionnait pas une grande fortune ; il ne la dĂ©sirait qu’honnĂȘte et rapide. Chaque annĂ©e, il en envoyait une portion Ă  Mme Reymer. Il revint au bout
 de neuf Ă  dix ans ; non, je ne crois pas que son absence ait Ă©tĂ© plus longue
 prĂ©senter Ă  son amie un petit portefeuille qui renfermait le produit de ses vertus et de ses travaux
 et heureusement pour TaniĂ©, ce fut au moment oĂč elle venait de se sĂ©parer du dernier des successeurs de TaniĂ©. — Du dernier ? — Oui. — Il en avait donc eu plusieurs ? — AssurĂ©ment. — Allez, allez. — Mais je n’ai peut-ĂȘtre rien Ă  vous dire que vous ne sachiez mieux que moi. — Qu’importe, allez toujours. — Mme Reymer et TaniĂ© occupaient un assez beau logement rue Sainte-Marguerite, Ă  ma porte. Je faisais grand cas de TaniĂ©, et je frĂ©quentais sa maison, qui Ă©tait, sinon opulente, du moins fort aisĂ©e. — Je puis vous assurer, moi, sans avoir comptĂ© avec la Reymer, qu’elle avait mieux de quinze mille livres de rente avant le retour de TaniĂ©. — À qui elle dissimulait sa fortune ? — Oui. — Et pourquoi ? — C’est qu’elle Ă©tait avare et rapace. — Passe pour rapace ; mais avare ! une courtisane avare !
 Il y avait cinq Ă  six ans que ces deux amants vivaient dans la meilleure intelligence. — GrĂące Ă  l’extrĂȘme finesse de l’une et Ă  la confiance sans bornes de l’autre. — Oh ! il est vrai qu’il Ă©tait impossible Ă  l’ombre d’un soupçon d’entrer dans une Ăąme aussi pure que celle de TaniĂ©. La seule chose dont je me sois quelquefois aperçu, c’est que Mme Reymer avait bientĂŽt oubliĂ© sa premiĂšre indigence ; qu’elle Ă©tait tourmentĂ©e de l’amour du faste et de la richesse ; qu’elle Ă©tait humiliĂ©e qu’une aussi belle femme allĂąt Ă  pied. — Que n’allait-elle en carrosse ? — Et que l’éclat du vice lui en dĂ©robait la bassesse. Vous riez ?
 Ce fut alors que M. de Maurepas[1] forma le projet d’établir au nord une maison de commerce. Le succĂšs de cette entreprise demandait un homme actif et intelligent. Il jeta les yeux sur TaniĂ©, Ă  qui il avait confiĂ© la conduite de plusieurs affaires importantes pendant son sĂ©jour au Cap, et qui s’en Ă©tait toujours acquittĂ© Ă  la satisfaction du ministre. TaniĂ© fut dĂ©solĂ© de cette marque de distinction. Il Ă©tait si content, si heureux Ă  cĂŽtĂ© de sa belle amie ! Il aimait ; il Ă©tait ou il se croyait aimĂ©. — C’est bien dit. — Qu’est-ce que l’or pouvait ajouter Ă  son bonheur ? Rien. Cependant le ministre insistait. Il fallait se dĂ©terminer, il fallait s’ouvrir Ă  Mme Reymer. J’arrivai chez lui prĂ©cisĂ©ment sur la fin de cette scĂšne fĂącheuse. Le pauvre TaniĂ© fondait en larmes. Qu’avez-vous donc, lui dis-je, mon ami ? » Il me dit en sanglotant C’est cette femme ! » Mme Reymer travaillait tranquillement Ă  un mĂ©tier de tapisserie. TaniĂ© se leva brusquement et sortit. Je restai seul avec son amie, qui ne me laissa pas ignorer ce qu’elle qualifiait de la dĂ©raison de TaniĂ©. Elle m’exagĂ©ra la modicitĂ© de son Ă©tat ; elle mit Ă  son plaidoyer tout l’art dont un esprit dĂ©liĂ© sait pallier les sophismes de l’ambition. De quoi s’agit-il ? D’une absence de deux ou trois ans au plus. — C’est bien du temps pour un homme que vous aimez et qui vous aime autant que lui. — Lui, il m’aime ? S’il m’aimait, balancerait-il Ă  me satisfaire ? — Mais, madame, que ne le suivez-vous ? — Moi ! je ne vais point lĂ  ; et tout extravagant qu’il est, il ne s’est point avisĂ© de me le proposer. Doute-t-il de moi ? — Je n’en crois rien. — AprĂšs l’avoir attendu pendant douze ans, il peut bien s’en reposer deux ou trois sur ma bonne foi. Monsieur, c’est que c’est une de ces occasions singuliĂšres qui ne se prĂ©sentent qu’une fois dans la vie ; et je ne veux pas qu’il ait un jour Ă  se repentir et Ă  me reprocher peut-ĂȘtre de l’avoir manquĂ©e. — TaniĂ© ne regrettera rien, tant qu’il aura le bonheur de vous plaire. — Cela est fort honnĂȘte ; mais soyez sĂ»r qu’il sera trĂšs-content d’ĂȘtre riche quand je serai vieille. Le travers des femmes est de ne jamais penser Ă  l’avenir ; ce n’est pas le mien
 » Le ministre Ă©tait Ă  Paris. De la rue Sainte-Marguerite Ă  son hĂŽtel, il n’y avait qu’un pas. TaniĂ© y Ă©tait allĂ©, et s’était engagĂ©. Il rentra l’Ɠil sec, mais l’ñme serrĂ©e. Madame, lui dit-il, j’ai vu M. de Maurepas ; il a ma parole. Je m’en irai, je m’en irai ; et vous serez satisfaite. — Ah ! mon ami !
 » Mme Reymer Ă©carte son mĂ©tier, s’élance vers TaniĂ©, jette ses bras autour de son cou, l’accable de caresses et de propos doux. Ah ! c’est pour cette fois que je vois que je vous suis chĂšre. » TaniĂ© lui rĂ©pondait froidement Vous voulez ĂȘtre riche. » — Elle l’était, la coquine, dix fois plus qu’elle ne mĂ©ritait
 — Et vous le serez. Puisque c’est l’or que vous aimez, il faut aller vous chercher de l’or. » C’était le mardi ; et le ministre avait fixĂ© son dĂ©part au vendredi, sans dĂ©lai. J’allai lui faire mes adieux au moment oĂč il luttait avec lui-mĂȘme, oĂč il tĂąchait de s’arracher des bras de la belle, indigne et cruelle Reymer. C’était un dĂ©sordre d’idĂ©es, un dĂ©sespoir, une agonie, dont je n’ai jamais vu un second exemple. Ce n’était pas de la plainte ; c’était un long cri. Mme Reymer Ă©tait encore au lit. Il tenait une de ses mains. Il ne cessait de dire et de rĂ©pĂ©ter Cruelle femme ! femme cruelle ! que te faut-il de plus que l’aisance dont tu jouis, et un ami, un amant tel que moi ? J’ai Ă©tĂ© lui chercher la fortune dans les contrĂ©es brĂ»lantes de l’AmĂ©rique ; elle veut que j’aille la lui chercher encore au milieu des glaces du Nord. Mon ami, je sens que cette femme est folle ; je sens que je suis un insensĂ© ; mais il m’est moins affreux de mourir que de la contrister. Tu veux que je te quitte ; je vais te quitter. » Il Ă©tait Ă  genoux au bord de son lit, la bouche collĂ©e sur sa main et le visage cachĂ© dans les couvertures, qui, en Ă©touffant son murmure, ne le rendaient que plus triste et plus effrayant. La porte de la chambre s’ouvrit ; il releva brusquement la tĂȘte ; il vit le postillon qui venait lui annoncer que les chevaux Ă©taient Ă  la chaise. Il fit un cri, et recacha son visage sur les couvertures. AprĂšs un moment de silence, il se leva ; il dit Ă  son amie Embrassez-moi, madame ; embrasse-moi encore une fois, car tu ne me verras plus. » Son pressentiment n’était que trop vrai. Il partit. Il arriva Ă  PĂ©tersbourg, et, trois jours aprĂšs, il fut attaquĂ© d’une fiĂšvre dont il mourut le quatriĂšme. — Je savais tout cela. — Vous avez peut-ĂȘtre Ă©tĂ© un des successeurs de TaniĂ© ? — Vous l’avez dit ; et c’est avec cette belle abominable que j’ai dĂ©rangĂ© mes affaires. — Ce pauvre TaniĂ© ! — Il y a des gens dans le monde qui vous diront que c’est un sot. — Je ne le dĂ©fendrai pas ; mais je souhaiterai au fond de mon cƓur que leur mauvais destin les adresse Ă  une femme aussi belle et aussi artificieuse que Mme Reymer. — Vous ĂȘtes cruel dans vos vengeances. — Et puis, s’il y a des femmes mĂ©chantes et des hommes trĂšs-bons, il y a aussi des femmes trĂšs-bonnes et des hommes trĂšs-mĂ©chants ; et ce que je vais ajouter n’est pas plus un conte[2] que ce qui prĂ©cĂšde. — J’en suis convaincu. — M. d’HĂ©rouville
 — Celui qui vit encore ? le lieutenant gĂ©nĂ©ral des armĂ©es du roi ? celui qui Ă©pousa cette charmante crĂ©ature appelĂ©e Lolotte[3] ? — Lui-mĂȘme. — C’est un galant homme, ami des sciences. — Et des savants. Il s’est longtemps occupĂ© d’une histoire gĂ©nĂ©rale de la guerre dans tous les siĂšcles et chez toutes les nations. — Le projet est vaste. — Pour le remplir, il avait appelĂ© autour de lui quelques jeunes gens d’un mĂ©rite distinguĂ©, tels que M. de Montucla[4], l’auteur de l’Histoire des MathĂ©matiques. — Diable ! en avait-il beaucoup de cette force-lĂ  ? — Mais celui qui se nommait Gardeil, le hĂ©ros de l’aventure que je vais vous raconter, ne lui cĂ©dait guĂšre dans sa partie. Une fureur commune pour l’étude de la langue grecque commença, entre Gardeil et moi, une liaison que le temps, la rĂ©ciprocitĂ© des conseils, le goĂ»t de la retraite, et surtout la facilitĂ© de se voir, conduisirent Ă  une assez grande intimitĂ©. — Vous demeuriez alors Ă  l’Estrapade. — Lui, rue Sainte-Hyacinthe, et son amie, Mlle de La Chaux, place Saint-Michel. Je la nomme de son propre nom, parce que la pauvre malheureuse n’est plus, parce que sa vie ne peut que l’honorer dans tous les esprits bien faits et lui mĂ©riter l’admiration, les regrets et les larmes de ceux que la nature aura favorisĂ©s ou punis d’une petite portion de la sensibilitĂ© de son Ăąme. — Mais votre voix s’entrecoupe, et je crois que vous pleurez. — Il me semble encore que je vois ses grands yeux noirs, brillants et doux, et que le son de sa voix touchante retentisse dans mon oreille et trouble mon cƓur. CrĂ©ature charmante ! crĂ©ature unique ! tu n’es plus ! Il y a prĂšs de vingt ans que tu n’es plus ; et mon cƓur se serre encore Ă  ton souvenir. — Vous l’avez aimĂ©e ? — Non. Ô La Chaux ! ĂŽ Gardeil ! Vous fĂ»tes l’un et l’autre deux prodiges ; vous, de la tendresse de la femme ; vous, de l’ingratitude de l’homme. Mlle de La Chaux Ă©tait d’une famille honnĂȘte. Elle quitta ses parents pour se jeter entre les bras de Gardeil. Gardeil n’avait rien, Mlle de La Chaux jouissait de quelque bien ; et ce bien fut entiĂšrement sacrifiĂ© aux besoins et aux fantaisies de Gardeil. Elle ne regretta ni sa fortune dissipĂ©e, ni son honneur flĂ©tri. Son amant lui tenait lieu de tout. — Ce Gardeil Ă©tait donc bien sĂ©duisant, bien aimable ? — Point du tout. Un petit homme bourru, taciturne et caustique ; le visage sec, le teint basanĂ© ; en tout, une figure mince et chĂ©tive ; laid, si un homme peut l’ĂȘtre avec la physionomie de l’esprit. — Et voilĂ  ce qui avait renversĂ© la tĂȘte Ă  une fille charmante ? — Et cela vous surprend ? — Toujours. — Vous ? — Moi. — Mais vous ne vous rappelez donc plus votre aventure avec la Deschamps et le profond dĂ©sespoir oĂč vous tombĂątes lorsque cette crĂ©ature vous ferma sa porte ? — Laissons cela ; continuez. — Je vous disais Elle est donc bien belle ? » Et vous me rĂ©pondiez tristement Non. — Elle a donc bien de l’esprit ? — C’est une sotte. — Ce sont donc ses talents qui vous entraĂźnent ? — Elle n’en a qu’un. — Et ce rare, ce sublime, ce merveilleux talent ? — C’est de me rendre plus heureux entre ses bras que je ne le fus jamais entre les bras d’aucune autre femme. » Mais Mlle de La Chaux, l’honnĂȘte, la sensible Mlle de La Chaux se promettait secrĂštement, d’instinct, Ă  son insu, le bonheur que vous connaissiez, et qui vous faisait dire de la Deschamps Si cette malheureuse, si cette infĂąme s’obstine Ă  me chasser de chez elle, je prends un pistolet, et je me brise la cervelle dans son antichambre. » L’avez-vous dit, ou non ? — Je l’ai dit ; et mĂȘme Ă  prĂ©sent, je ne sais pourquoi je ne l’ai pas fait. — Convenez donc. — Je conviens de tout ce qu’il vous plaira. — Mon ami, le plus sage d’entre nous est bien heureux de n’avoir pas rencontrĂ© la femme belle ou laide, spirituelle ou sotte, qui l’aurait rendu fou Ă  enfermer aux Petites-Maisons. Plaignons beaucoup les hommes, blĂąmons-les sobrement ; regardons nos annĂ©es passĂ©es comme autant de moments dĂ©robĂ©s Ă  la mĂ©chancetĂ© qui nous suit ; et ne pensons jamais qu’en tremblant Ă  la violence de certains attraits de nature, surtout pour les Ăąmes chaudes et les imaginations ardentes. L’étincelle qui tombe fortuitement sur un baril de poudre ne produit pas un effet plus terrible. Le doigt prĂȘt Ă  secouer sur vous ou sur moi cette fatale Ă©tincelle est peut-ĂȘtre levĂ©. M. d’HĂ©rouville, jaloux d’accĂ©lĂ©rer son ouvrage, excĂ©dait de fatigue ses coopĂ©rateurs. La santĂ© de Gardeil en fut altĂ©rĂ©e. Pour allĂ©ger sa tĂąche, Mlle de La Chaux apprit l’hĂ©breu ; et tandis que son ami reposait, elle passait une partie de la nuit Ă  interprĂ©ter et transcrire des lambeaux d’auteurs hĂ©breux. Le temps de dĂ©pouiller les auteurs grecs arriva ; Mlle de La Chaux se hĂąta de se perfectionner dans cette langue dont elle avait dĂ©jĂ  quelque teinture et tandis que Gardeil dormait elle Ă©tait occupĂ©e Ă  traduire et Ă  copier des passages de XĂ©nophon et de Thucydide. À la connaissance du grec et de l’hĂ©breu, elle joignit celle de l’italien et de l’anglais. Elle possĂ©da l’anglais au point de rendre en français les premiers essais de la mĂ©taphysique de Hume ; ouvrage oĂč la difficultĂ© de la matiĂšre ajoutait infiniment Ă  celle de l’idiome. Lorsque l’étude avait Ă©puisĂ© ses forces, elle s’amusait Ă  graver de la musique. Lorsqu’elle craignait que l’ennui ne s’emparĂąt de son amant, elle chantait. Je n’exagĂšre rien, j’en atteste M. Le Camus, docteur en mĂ©decine, qui l’a consolĂ©e dans ses peines et secourue dans son indigence ; qui lui a rendu les services les plus continus ; qui l’a suivie dans un grenier oĂč sa pauvretĂ© l’avait relĂ©guĂ©e, et qui lui a fermĂ© les yeux quand elle est morte. Mais j’oublie un de ses premiers malheurs ; c’est la persĂ©cution qu’elle eut Ă  souffrir d’une famille indignĂ©e d’un attachement public et scandaleux. On employa et la vĂ©ritĂ© et le mensonge, pour disposer de sa libertĂ© d’une maniĂšre infamante. Ses parents et les prĂȘtres la poursuivirent de quartier en quartier, de maison en maison, et la rĂ©duisirent plusieurs annĂ©es Ă  vivre seule et cachĂ©e. Elle passait les journĂ©es Ă  travailler pour Gardeil. Nous lui apparaissions la nuit ; et Ă  la prĂ©sence de son amant, tout son chagrin, toute son inquiĂ©tude Ă©tait Ă©vanouie. — Quoi ! jeune, pusillanime, sensible au milieu de tant de traverse, elle Ă©tait heureuse. — Heureuse ! Oui elle ne cessa de l’ĂȘtre que quand Gardeil fut ingrat. — Mais il est impossible que l’ingratitude ait Ă©tĂ© la rĂ©compense de tant de qualitĂ©s rares, tant de marques de tendresse, tant de sacrifices de toute espĂšce. — Vous vous trompez, Gardeil fut ingrat. Un jour, Mlle de La Chaux se trouva seule dans ce monde, sans honneur, sans fortune, sans appui. Je vous en impose, je lui restai pendant quelque temps. Le docteur Le Camus lui resta toujours. — Ô les hommes, les hommes ! — De qui parlez-vous ? — De Gardeil. — Vous regardez le mĂ©chant ; et vous ne voyez pas tout Ă  cĂŽtĂ© l’homme de bien. Ce jour de douleur et de dĂ©sespoir, elle accourut chez moi. C’était le matin. Elle Ă©tait pĂąle comme la mort. Elle ne savait son sort que de la veille, et elle offrait l’image des longues souffrances. Elle ne pleurait pas ; mais on voyait qu’elle avait beaucoup pleurĂ©. Elle se jeta dans un fauteuil ; elle ne parlait pas ; elle ne pouvait parler ; elle me tendait les bras, et en mĂȘme temps elle poussait des cris. Qu’est-ce qu’il y a, lui dis-je ? Est-ce qu’il est mort ?
 — C’est pis il ne m’aime plus ; il m’abandonne
 » — Allez donc. — Je ne saurais ; je la vois, je l’entends ; et mes yeux se remplissent de pleurs. Il ne vous aime plus ?
 — Non. — Il vous abandonne ! — Eh ! oui. AprĂšs tout ce que j’ai fait !
 Monsieur, ma tĂȘte s’embarrasse ; ayez pitiĂ© de moi ; ne me quittez pas
 surtout ne me quittez pas
 » En prononçant ces mots, elle m’avait saisi le bras, qu’elle me serrait fortement, comme s’il y avait eu prĂšs d’elle quelqu’un qui la menaçùt de l’arracher et de l’entraĂźner
 Ne craignez rien, mademoiselle. — Je ne crains que moi. — Que faut-il faire pour vous ? — D’abord, me sauver de moi-mĂȘme
 Il ne m’aime plus ! je le fatigue ! je l’excĂšde ! je l’ennuie ! il me hait ! il m’abandonne ! il me laisse ! il me laisse ! » À ce mot rĂ©pĂ©tĂ© succĂ©da un silence profond ; et Ă  ce silence, des Ă©clats d’un rire convulsif plus effrayants mille fois que les accents du dĂ©sespoir ou le rĂąle de l’agonie. Ce furent ensuite des pleurs, des cris, des mots inarticulĂ©s, des regards tournĂ©s vers le ciel, des lĂšvres tremblantes, un torrent de douleurs qu’il fallait abandonner Ă  son cours ; ce que je fis et je ne commençai Ă  m’adresser Ă  sa raison, que quand je vis son Ăąme brisĂ©e et stupide. Alors je repris Il vous hait, il vous laisse ! et qui est-ce qui vous l’a dit ? — Lui. — Allons, mademoiselle, un peu d’espĂ©rance et de courage. Ce n’est pas un monstre
 — Vous ne le connaissez pas ; vous le connaĂźtrez. C’est un monstre comme il n’y en a point, comme il n’y en eut jamais. — Je ne saurais le croire. — Vous le verrez. — Est-ce qu’il aime ailleurs ? — Non. — Ne lui avez-vous donnĂ© aucun soupçon, aucun mĂ©contentement ? — Aucun, aucun. — Qu’est-ce donc ? — Mon inutilitĂ©. Je n’ai plus rien. Je ne suis plus bonne Ă  rien. Son ambition ; il a toujours Ă©tĂ© ambitieux. La perte de ma santĂ©, celle de mes charmes j’ai tant souffert et tant fatiguĂ© ; l’ennui, le dĂ©goĂ»t. — On cesse d’ĂȘtre amants, mais on reste amis. — Je suis devenue un objet insupportable ; ma prĂ©sence lui pĂšse, ma vue l’afflige et le blesse. Si vous saviez ce qu’il m’a dit ! Oui, monsieur, il m’a dit que s’il Ă©tait condamnĂ© Ă  passer vingt-quatre heures avec moi, il se jetterait par les fenĂȘtres. — Mais cette aversion n’est pas l’ouvrage d’un moment. — Que sais-je ? Il est naturellement si dĂ©daigneux ! si indiffĂ©rent ! si froid ! Il est si difficile de lire au fond de ces Ăąmes ! et l’on a tant de rĂ©pugnance Ă  lire son arrĂȘt de mort ! Il me l’a prononcĂ©, et avec quelle duretĂ© ! — Je n’y conçois rien. — J’ai une grĂące Ă  vous demander, et c’est pour cela que je suis venue me l’accorderez-vous ? — Quelle qu’elle soit. — Écoutez. Il vous respecte ; vous savez tout ce qu’il me doit. Peut-ĂȘtre rougira-t-il de se montrer Ă  vous tel qu’il est. Non, je ne crois pas qu’il en ait le front ni la force. Je ne suis qu’une femme, et vous ĂȘtes un homme. Un homme tendre, honnĂȘte et juste en impose. Vous lui en imposerez. Donnez-moi le bras, et ne refusez pas de m’accompagner chez lui. Je veux lui parler devant vous. Qui sait ce que ma douleur et votre prĂ©sence pourront faire sur lui ? Vous m’accompagnerez ? — TrĂšs-volontiers. — Allons
 » — Je crains bien que sa douleur et sa prĂ©sence n’y fassent que de l’eau claire. Le dĂ©goĂ»t ! c’est une terrible chose que le dĂ©goĂ»t en amour, et d’une femme !
 — J’envoyai chercher une chaise Ă  porteurs ; car elle n’était guĂšre en Ă©tat de marcher. Nous arrivons chez Gardeil, Ă  cette grande maison neuve, la seule qu’il y ait Ă  droite dans la rue Hyacinthe, en entrant par la place Saint-Michel. LĂ , les porteurs arrĂȘtent ; ils ouvrent. J’attends. Elle ne sort point. Je m’approche, et je vois une femme saisie d’un tremblement universel ; ses dents se frappaient comme dans le frisson de la fiĂšvre ; ses genoux se battaient l’un contre l’autre. Un moment, monsieur ; je vous demande pardon ; je ne saurais
 Que vais-je faire lĂ  ? Je vous aurai dĂ©rangĂ© de vos affaires inutilement ; j’en suis fĂąchĂ©e ; je vous demande pardon
 » Cependant je lui tendais le bras. Elle le prit, elle essaya de se lever ; elle ne le put. Encore un moment, monsieur, me dit-elle ; je vous fais peine ; vous pĂątissez de mon Ă©tat
 » Enfin elle se rassura un peu ; et en sortant de la chaise, elle ajouta tout bas Il faut entrer ; il faut le voir. Que sait-on ? j’y mourrai peut-ĂȘtre
 » VoilĂ  la cour traversĂ©e ; nous voilĂ  Ă  la porte de l’appartement ; nous voilĂ  dans le cabinet de Gardeil. Il Ă©tait Ă  son bureau, en robe de chambre, en bonnet de nuit. Il me fit un salut de la main, et continua le travail qu’il avait commencĂ©. Ensuite il vint Ă  moi, et me dit Convenez, monsieur, que les femmes sont bien incommodes. Je vous fais mille excuses des extravagances de mademoiselle. » Puis s’adressant Ă  la pauvre crĂ©ature, qui Ă©tait plus morte que vive Mademoiselle, lui dit-il, que prĂ©tendez-vous encore de moi ? Il me semble qu’aprĂšs la maniĂšre nette et prĂ©cise dont je me suis expliquĂ©, tout doit ĂȘtre fini entre nous. Je vous ai dit que je ne vous aimais plus ; je vous l’ai dit seul Ă  seul ; votre dessein est apparemment que je vous le rĂ©pĂšte devant monsieur eh bien, mademoiselle, je ne vous aime plus. L’amour est un sentiment Ă©teint dans mon cƓur pour vous ; et j’ajouterai, si cela peut vous consoler, pour toute autre femme. — Mais apprenez-moi pourquoi vous ne m’aimez plus ? — Je l’ignore ; tout ce que je sais, c’est que j’ai commencĂ© sans savoir pourquoi ; que j’ai cessĂ© sans savoir pourquoi ; et que je sens qu’il est impossible que cette passion revienne. C’est une gourme que j’ai jetĂ©e, et dont je me crois et me fĂ©licite d’ĂȘtre parfaitement guĂ©ri. — Quels sont mes torts ? — Vous n’en avez aucun. — Auriez-vous quelque objection secrĂšte Ă  faire Ă  ma conduite ? — Pas la moindre ; vous avez Ă©tĂ© la femme la plus constante, la plus honnĂȘte, la plus tendre qu’un homme pĂ»t dĂ©sirer. — Ai-je omis quelque chose qu’il fĂ»t en mon pouvoir de faire ? — Rien. — Ne vous ai-je pas sacrifiĂ© mes parents ? — Il est vrai. — Ma fortune. — J’en suis au dĂ©sespoir. — Ma santĂ© ? — Cela se peut. — Mon honneur, ma rĂ©putation, mon repos ? — Tout ce qu’il vous plaira. — Et je te suis odieuse ! — Cela est dur Ă  dire, dur Ă  entendre, mais puisque cela est, il faut en convenir. — Je lui suis odieuse !
 Je le sens, et ne m’en estime pas davantage !
 Odieuse ! ah ! dieux !
 » À ces mots une pĂąleur mortelle se rĂ©pandit sur son visage ; ses lĂšvres se dĂ©colorĂšrent ; les gouttes d’une sueur froide, qui se formait sur ses joues, se mĂȘlaient aux larmes qui descendaient de ses yeux ; ils Ă©taient fermĂ©s ; sa tĂȘte se renversa sur le dos de son fauteuil ; ses dents se serrĂšrent ; tous ses membres tressaillaient ; Ă  ce tressaillement succĂ©da une dĂ©faillance qui me parut l’accomplissement de l’espĂ©rance qu’elle avait conçue Ă  la porte de cette maison. La durĂ©e de cet Ă©tat acheva de m’effrayer. Je lui ĂŽtai son mantelet ; je desserrai les cordons de sa robe ; je relĂąchai ceux de ses jupons, et je lui jetai quelques gouttes d’eau fraĂźche sur le visage. Ses yeux se rouvrirent Ă  demi ; il se fit entendre un murmure sourd dans sa gorge ; elle voulait prononcer Je lui suis odieuse ; et elle n’articulait que les derniĂšres syllabes du mot ; puis elle poussait un cri aigu. Ses paupiĂšres s’abaissaient ; et l’évanouissement reprenait. Gardeil, froidement assis dans son fauteuil, son coude appuyĂ© sur la table et sa tĂȘte appuyĂ©e sur sa main, la regardait sans Ă©motion, et me laissait le soin de la secourir. Je lui dis Ă  plusieurs reprises Mais, monsieur, elle se meurt
 il faudrait appeler. » Il me rĂ©pondit en souriant et haussant les Ă©paules Les femmes ont la vie dure ; elles ne meurent pas pour si peu ; ce n’est rien ; cela se passera. Vous ne les connaissez pas ; elles font de leur corps tout ce qu’elles veulent
 — Elle se meurt, vous dis-je. » En effet, son corps Ă©tait comme sans force et sans vie ; il s’échappait de dessus son fauteuil, et elle serait tombĂ©e Ă  terre de droite ou de gauche, si je ne l’avais retenue. Cependant Gardeil s’était levĂ© brusquement ; et en se promenant dans son appartement, il disait d’un ton d’impatience et d’humeur Je me serais bien passĂ© de cette maussade scĂšne ; mais j’espĂšre bien que ce sera la derniĂšre. À qui diable en veut cette crĂ©ature ? Je l’ai aimĂ©e ; je me battrais la tĂȘte contre le mur qu’il n’en serait ni plus ni moins. Je ne l’aime plus ; elle le sait Ă  prĂ©sent, ou elle ne le saura jamais. Tout est dit
 — Non, monsieur, tout n’est pas dit. Quoi ! vous croyez qu’un homme de bien n’a qu’à dĂ©pouiller une femme de tout ce qu’elle a, et la laisser. — Que voulez-vous que je fasse ? je suis aussi gueux qu’elle. — Ce que je veux que vous fassiez ? que vous associiez votre misĂšre Ă  celle oĂč vous l’avez rĂ©duite. — Cela vous plaĂźt Ă  dire. Elle n’en serait pas mieux, et j’en serais beaucoup plus mal. — En useriez-vous ainsi avec un ami qui vous aurait tout sacrifiĂ© ? — Un ami ! un ami ! je n’ai pas grande foi aux amis ; et cette expĂ©rience m’a appris Ă  n’en avoir aucune aux passions. Je suis fĂąchĂ© de ne l’avoir pas su plus tĂŽt. — Et il est juste que cette malheureuse soit la victime de l’erreur de votre cƓur. — Et qui vous a dit qu’un mois, un jour plus tard, je ne l’aurais pas Ă©tĂ©, moi, tout aussi cruellement, de l’erreur du sien ? — Qui me l’a dit ? tout ce qu’elle a fait pour vous, et l’état ou vous la voyez. — Ce qu’elle a fait pour moi !
 Oh ! pardieu, il est acquittĂ© de reste par la perte de mon temps. — Ah ! monsieur Gardeil, quelle comparaison de votre temps et de toutes les choses sans prix que vous lui avez enlevĂ©es ! — Je n’ai rien fait, je ne suis rien, j’ai trente ans ; il est temps ou jamais de penser Ă  soi, et d’apprĂ©cier toutes ces fadaises-lĂ  ce qu’elles valent
 » Cependant la pauvre demoiselle Ă©tait un peu revenue Ă  elle-mĂȘme. À ces derniers mots, elle reprit avec assez de vivacitĂ© Qu’a-t-il dit de la perte de son temps ? J’ai appris quatre langues, pour le soulager dans ses travaux ; j’ai lu mille volumes ; j’ai Ă©crit, traduit, copiĂ© les jours et les nuits ; j’ai Ă©puisĂ© mes forces, usĂ© mes yeux, brĂ»lĂ© mon sang ; j’ai contractĂ© une maladie fĂącheuse, dont je ne guĂ©rirai peut-ĂȘtre jamais. La cause de son dĂ©goĂ»t, il n’ose l’avouer ; mais vous allez la connaĂźtre. » À l’instant elle arrache son fichu ; elle sort un de ses bras de sa robe ; elle met son Ă©paule Ă  nu ; et, me montrant une tache Ă©rysipĂ©lateuse La raison de son changement, la voilĂ , me dit-elle, la voilĂ  ; voilĂ  l’effet des nuits que j’ai veillĂ©es. Il arrivait le matin avec ses rouleaux de parchemin. M. d’HĂ©rouville, me disait-il, est trĂšs-pressĂ© de savoir ce qu’il y a lĂ  dedans ; il faudrait que cette besogne fĂ»t faite demain ; et elle l’était
 » Dans ce moment, nous entendĂźmes le pas de quelqu’un qui s’avançait vers la porte ; c’était un domestique qui annonçait l’arrivĂ©e de M. d’HĂ©rouville. Gardeil en pĂąlit. J’invitai Mlle de La Chaux Ă  se rajuster et Ă  se retirer
 Non, dit-elle, non ; je reste. Je veux dĂ©masquer l’indigne. J’attendrai M. d’HĂ©rouville, je lui parlerai. — Et Ă  quoi cela servira-t-il ? — À rien, me rĂ©pondit-elle ; vous avez raison. — Demain vous en seriez dĂ©solĂ©e. Laissez-lui tous ses torts ; c’est une vengeance digne de vous. — Mais est-elle digne de lui ? Est-ce que vous ne voyez pas que cet homme-lĂ  n’est
 Partons, monsieur, partons vite ; car je ne puis rĂ©pondre ni de ce que je ferais, ni de ce que je dirais
 » Mlle de La Chaux rĂ©para en un clin d’Ɠil le dĂ©sordre que cette scĂšne avait mis dans ses vĂȘtements, s’élança comme un trait hors du cabinet de Gardeil. Je la suivis, et j’entendis la porte qui se fermait sur nous avec violence. Depuis, j’ai appris qu’on avait donnĂ© son signalement au portier. Je la conduisis chez elle, oĂč je trouvai le docteur Le Camus, qui nous attendait. La passion qu’il avait prise pour cette jeune fille diffĂ©rait peu de celle qu’elle ressentait pour Gardeil. Je lui fis le rĂ©cit de notre visite ; et tout Ă  travers les signes de sa colĂšre, de sa douleur, de son indignation
 — Il n’était pas trop difficile de dĂ©mĂȘler sur son visage que votre peu de succĂšs ne lui dĂ©plaisait pas trop. — Il est vrai. — VoilĂ  l’homme. Il n’est pas meilleur que cela. — Cette rupture fut suivie d’une maladie violente, pendant laquelle le bon, l’honnĂȘte, le tendre et dĂ©licat docteur lui rendait des soins qu’il n’aurait pas eus pour la plus grande dame de France. Il venait trois, quatre fois par jour. Tant qu’il y eut du pĂ©ril, il coucha dans sa chambre, sur un lit de sangle. C’est un bonheur qu’une maladie dans les grands chagrins. — En nous rapprochant de nous, elle Ă©carte le souvenir des autres. Et puis c’est un prĂ©texte pour s’affliger sans indiscrĂ©tion et sans contrainte. — Cette rĂ©flexion, juste d’ailleurs, n’était pas applicable Ă  Mlle de La Chaux. Pendant sa convalescence, nous arrangeĂąmes l’emploi de son temps. Elle avait de l’esprit, de l’imagination, du goĂ»t, des connaissances, plus qu’il n’en fallait pour ĂȘtre admise Ă  l’AcadĂ©mie des inscriptions. Elle nous avait tant et tant entendus mĂ©taphysiquer, que les matiĂšres les plus abstraites lui Ă©taient devenues familiĂšres ; et sa premiĂšre tentative littĂ©raire fut la traduction des Essais sur l’entendement humain, de Hume. Je la revis ; et, en vĂ©ritĂ©, elle m’avait laissĂ© bien peu de chose Ă  rectifier. Cette traduction fut imprimĂ©e en Hollande et bien accueillie du public. Ma Lettre sur les Sourds et Muets parut presque en mĂȘme temps. Quelques objections trĂšs-fines qu’elle me proposa donnĂšrent lieu Ă  une addition qui lui fut dĂ©diĂ©e[5]. Cette addition n’est pas ce que j’ai fait de plus mal. La gaietĂ© de Mlle de La Chaux Ă©tait un peu revenue. Le docteur nous donnait quelquefois Ă  manger, et ces dĂźners n’étaient pas trop tristes. Depuis l’éloignement de Gardeil, la passion de Le Camus avait fait de merveilleux progrĂšs. Un jour, Ă  table, au dessert, qu’il s’en expliquait avec toute l’honnĂȘtetĂ©, toute la sensibilitĂ©, toute la naĂŻvetĂ© d’un enfant, toute la finesse d’un homme d’esprit, elle lui dit, avec une franchise qui me plut infiniment, mais qui dĂ©plaira peut-ĂȘtre Ă  d’autres Docteur, il est impossible que l’estime que j’ai pour vous s’accroisse jamais. Je suis comblĂ©e de vos services ; et je serais aussi noire que le monstre de la rue Hyacinthe, si je n’étais pĂ©nĂ©trĂ©e de la plus vive reconnaissance. Votre tour d’esprit me plaĂźt on ne saurait davantage. Vous me parlez de votre passion avec tant de dĂ©licatesse et de grĂące, que je serais, je crois, fĂąchĂ©e que vous ne m’en parlassiez plus. La seule idĂ©e de perdre votre sociĂ©tĂ© ou d’ĂȘtre privĂ©e de votre amitiĂ© suffirait pour me rendre malheureuse. Vous ĂȘtes un homme de bien, s’il en fut jamais. Vous ĂȘtes d’une bontĂ© et d’une douceur de caractĂšre incomparables. Je ne crois pas qu’un cƓur puisse tomber en de meilleures mains. Je prĂȘche le mien du matin au soir en votre faveur ; mais a beau prĂȘcher qui n’a envie de bien faire. Je n’en avance pas davantage. Cependant vous souffrez ; et j’en ressens une peine cruelle. Je ne connais personne qui soit plus digne que vous du bonheur que vous sollicitez, et je ne sais ce que je n’oserais pas pour vous rendre heureux. Tout le possible, sans exception. Tenez, docteur, j’irais
 oui, j’irais jusqu’à coucher
 jusque-lĂ  inclusivement. Voulez-vous coucher avec moi ? vous n’avez qu’à dire. VoilĂ  tout ce que je puis faire pour votre service ; mais vous voulez ĂȘtre aimĂ©, et c’est ce que je ne saurais. » Le docteur l’écoutait, lui prenait la main, la baisait, la mouillait de ses larmes ; et moi, je ne savais si je devais rire ou pleurer. Mlle de la Chaux connaissait bien le docteur ; et le lendemain que je lui disais Mais, mademoiselle, si le docteur vous eĂ»t prise au mot ? » elle me rĂ©pondit J’aurais tenu ma parole ; mais cela ne pouvait arriver ; mes offres n’étaient pas de nature Ă  pouvoir ĂȘtre acceptĂ©es par un homme tel que lui
 — Pourquoi non ? Il me semble qu’à la place du docteur, j’aurais espĂ©rĂ© que le reste viendrait aprĂšs. — Oui ; mais Ă  la place du docteur, Mlle de la Chaux ne vous aurait pas fait la mĂȘme proposition. » La traduction de Hume ne lui avait pas rendu grand argent. Les Hollandais impriment tant qu’on veut, pourvu qu’ils ne payent rien. — Heureusement pour nous ; car, avec les entraves qu’on donne Ă  l’esprit, s’ils s’avisent une fois de payer les auteurs, ils attireront chez eux tout le commerce de la librairie. — Nous lui conseillĂąmes de faire un ouvrage d’agrĂ©ment, auquel il y aurait moins d’honneur et plus de profit. Elle s’en occupa pendant quatre Ă  cinq mois, au bout desquels elle m’apporta un petit roman historique, intitulĂ© les Trois Favorites. Il y avait de la lĂ©gĂšretĂ© de style, de la finesse et de l’intĂ©rĂȘt ; mais, sans qu’elle s’en fĂ»t doutĂ©e, car elle Ă©tait incapable d’aucune malice, il Ă©tait parsemĂ© d’une multitude de traits applicables Ă  la maĂźtresse du souverain, la marquise de Pompadour ; et je ne lui dissimulai pas que, quelque sacrifice qu’elle fĂźt, soit en adoucissant, soit en supprimant ces endroits, il Ă©tait presque impossible que son ouvrage parĂ»t sans la compromettre, et que le chagrin de gĂąter ce qui Ă©tait bien ne la garantirait pas d’un autre. Elle sentit toute la justesse de mon observation et n’en fut que plus affligĂ©e. Le bon docteur prĂ©venait tous ses besoins ; mais elle usait de sa bienfaisance avec d’autant plus de rĂ©serve, qu’elle se sentait moins disposĂ©e Ă  la sorte de reconnaissance qu’il en pouvait espĂ©rer. D’ailleurs, le docteur[6] n’était pas riche alors ; et il n’était pas trop fait pour le devenir. De temps en temps, elle tirait son manuscrit de son portefeuille ; et elle me disait tristement Eh bien ! il n’y a donc pas moyen d’en rien faire ; et il faut qu’il reste lĂ . » Je lui donnai un conseil singulier, ce fut d’envoyer l’ouvrage tel qu’il Ă©tait, sans adoucir, sans changer, Ă  Mme de Pompadour mĂȘme, avec un bout de lettre qui la mĂźt au fait de cet envoi. Cette idĂ©e lui plut. Elle Ă©crivit une lettre charmante de tous points, mais surtout par un ton de vĂ©ritĂ© auquel il Ă©tait impossible de se refuser. Deux ou trois mois s’écoulĂšrent sans qu’elle entendĂźt parler de rien ; et elle tenait la tentative pour infructueuse, lorsqu’une croix de Saint-Louis se prĂ©senta chez elle avec une rĂ©ponse de la marquise. L’ouvrage y Ă©tait louĂ© comme il le mĂ©ritait ; on remerciait du sacrifice ; on convenait des applications, on n’en Ă©tait point offensĂ©e ; et l’on invitait l’auteur Ă  venir Ă  Versailles, oĂč l’on trouverait une femme reconnaissante et disposĂ©e Ă  rendre les services qui dĂ©pendraient d’elle. L’envoyĂ©, en sortant de chez Mlle de La Chaux, laissa adroitement sur sa cheminĂ©e un rouleau de cinquante louis. Nous la pressĂąmes, le docteur et moi, de profiter de la bienveillance de Mme de Pompadour ; mais nous avions affaire Ă  une fille dont la modestie et la timiditĂ© Ă©galaient le mĂ©rite. Comment se prĂ©senter lĂ  avec ses haillons ? Le docteur leva tout de suite cette difficultĂ©. AprĂšs les habits, ce furent d’autres prĂ©textes, et puis d’autres prĂ©textes encore. Le voyage de Versailles fut diffĂ©rĂ© de jour en jour, jusqu’à ce qu’il ne convenait presque plus de le faire. Il y avait dĂ©jĂ  du temps que nous ne lui en parlions pas, lorsque le mĂȘme Ă©missaire revint, avec une seconde lettre remplie des reproches les plus obligeants et une autre gratification Ă©quivalente Ă  la premiĂšre et offerte avec le mĂȘme mĂ©nagement. Cette action gĂ©nĂ©reuse de Mme de Pompadour n’a point Ă©tĂ© connue. J’en ai parlĂ© Ă  M. Collin, son homme de confiance et le distributeur de ses grĂąces secrĂštes. Il l’ignorait ; et j’aime Ă  me persuader que ce n’est pas la seule que sa tombe recĂšle. Ce fut ainsi que Mlle de La Chaux manqua deux fois l’occasion de se tirer de la dĂ©tresse. Depuis, elle transporta sa demeure sur les extrĂ©mitĂ©s de la ville, et je la perdis tout Ă  fait de vue. Ce que j’ai su du reste de sa vie, c’est qu’il n’a Ă©tĂ© qu’un tissu de chagrins, d’infirmitĂ©s et de misĂšre. Les portes de sa famille lui furent opiniĂątrement fermĂ©es. Elle sollicita inutilement l’intercession de ces saints personnages qui l’avaient persĂ©cutĂ©e avec tant de zĂšle. — Cela est dans la rĂšgle. — Le docteur ne l’abandonna point. Elle mourut sur la paille, dans un grenier, tandis que le petit tigre de la rue Hyacinthe, le seul amant qu’elle ait eu, exerçait la mĂ©decine Ă  Montpellier ou Ă  Toulouse, et jouissait, dans la plus grande aisance, de la rĂ©putation mĂ©ritĂ©e d’habile homme, et de la rĂ©putation usurpĂ©e d’honnĂȘte homme. — Mais cela est encore Ă  peu prĂšs dans la rĂšgle. S’il y a un bon et honnĂȘte TaniĂ©, c’est Ă  une Reymer que la Providence l’envoie ; s’il y a une bonne et honnĂȘte de La Chaux, elle deviendra le partage d’un Gardeil[7], afin que tout soit fait pour le mieux. Mais on me dira peut-ĂȘtre que c’est aller trop vite que de prononcer dĂ©finitivement sur le caractĂšre d’un homme d’aprĂšs une seule action ; qu’une rĂšgle aussi sĂ©vĂšre rĂ©duirait le nombre des gens de bien au point d’en laisser moins sur la terre que l’Évangile du chrĂ©tien n’admet d’élus dans le ciel ; qu’on peut ĂȘtre inconstant en amour, se piquer mĂȘme de peu de religion avec les femmes, sans ĂȘtre dĂ©pourvu d’honneur et de probitĂ© ; qu’on n’est le maĂźtre ni d’arrĂȘter une passion qui s’allume, ni d’en prolonger une qui s’éteint ; qu’il y a dĂ©jĂ  assez d’hommes dans les maisons et les rues qui mĂ©ritent Ă  juste titre le nom de coquins, sans inventer des crimes imaginaires qui les multiplieraient Ă  l’infini. On me demandera si je n’ai jamais ni trahi, ni trompĂ©, ni dĂ©laissĂ© aucune femme sans sujet. Si je voulais rĂ©pondre Ă  ces questions, ma rĂ©ponse ne demeurerait pas sans rĂ©plique, et ce serait une dispute Ă  ne finir qu’au jugement dernier. Mais mettez la main sur la conscience, et dites-moi, vous, monsieur l’apologiste des trompeurs et des infidĂšles, si vous prendriez le docteur de Toulouse pour votre ami ?
 Vous hĂ©sitez ? Tout est dit ; et sur ce, je prie Dieu de tenir en sa sainte garde toute femme Ă  qui il vous prendra fantaisie d’adresser votre hommage. ↑ En 1749, M. de Maurepas, encore ministre de la marine, remit Ă  Louis XV un mĂ©moire dans lequel il dĂ©veloppait les moyens d’ouvrir, par l’intĂ©rieur du Canada, un commerce avec les colonies anglaises. Ce projet fut adoptĂ© par la suite, et Maurepas le vit exĂ©cutĂ© avant sa mort. Br. ↑ Ce mot seul suffirait pour ĂŽter au lecteur toute confiance dans le rĂ©cit qui va suivre ; et cependant il est littĂ©ralement vrai. Diderot n’ajoute rien ni aux Ă©vĂ©nements, ni au caractĂšre des personnages qu’il met en scĂšne. La passion de Mlle de La Chaux pour Gardeil, l’ingratitude monstrueuse de son amant, les dĂ©tails de son entrevue avec lui, de leur conversation en prĂ©sence de Diderot, qui l’avait accompagnĂ©e chez cette bĂȘte fĂ©roce ; le dĂ©sespoir touchant de cette femme trahie, dĂ©laissĂ©e par celui Ă  qui elle avait sacrifiĂ© son repos, sa fortune, sa rĂ©putation, sa santĂ©, et jusqu’aux charmes mĂȘmes par lesquels elle l’avait sĂ©duit tout cela est de la plus grande exactitude. Comme Diderot avait particuliĂšrement connu les acteurs de ce drame, et que les faits dont il avait Ă©tĂ© tĂ©moin, ou que l’amitiĂ© lui avait confiĂ©s, Ă©taient encore rĂ©cents lorsqu’il rĂ©solut de les Ă©crire, son imagination n’avait pas eu le temps de les altĂ©rer, en ajoutant ou en retranchant quelque circonstance pour produire un plus grand effet et c’est encore ici un de ces cas assez rares dans l’histoire de sa vie, oĂč il n’a dit que ce qu’il avait vu, et oĂč il n’a vu que ce qui Ă©tait. Aux particularitĂ©s curieuses qu’il avait recueillies sur Mlle de La Chaux, et qu’il a consignĂ©es dans cet Ă©crit, je n’ajouterai qu’un fait, qu’il a omis par oubli et qui mĂ©rite d’ĂȘtre conservĂ© ; c’est que cette femme si tendre, si passionnĂ©e, si intĂ©ressante par son extrĂȘme sensibilitĂ© et par ses malheurs, si digne surtout d’un meilleur sort, avait eu aussi pour amis D’Alembert et l’abbĂ© de Condillac. Elle Ă©tait en Ă©tat d’entendre et de juger les ouvrages de ces deux philosophes ; elle avait mĂȘme donnĂ© au dernier, dont elle avait lu l’Essai sur l’origine des connaissances humaines, le conseil trĂšs-sage de revenir sur ses premiĂšres pensĂ©es, et, pour me servir de son expression, de commencer par le commencement ; c’est-Ă -dire de rejeter avec Hobbes l’hypothĂšse absurde de la distinction des deux substances dans l’homme. J’ose dire que cette vue trĂšs-philosophique, cette seule idĂ©e de Mlle de La Chaux suppose plus d’étendue, de justesse et de profondeur dans l’esprit, que toute la mĂ©taphysique de Condillac, dans laquelle il y a en effet un vice radical et destructeur qui influe sur tout le systĂšme, et qui en rend les rĂ©sultats plus ou moins vagues et incertains. On voit que Mlle de La Chaux l’avait senti ; et l’on regrette que Condillac, plus docile aux conseils judicieux de cette femme Ă©clairĂ©e et d’une pĂ©nĂ©tration peu commune, n’ait pas suivi la route qu’elle lui indiquait. Il n’aurait pas semĂ© de tant d’erreurs celle qu’il s’est tracĂ©e, et sur laquelle on ne peut que s’égarer avec lui, comme cela arrive tous les jours Ă  ceux qui le prennent pour guide. Voyez, sur ce philosophe, les rĂ©flexions prĂ©liminaires qui servent d’introduction Ă  son article, dans l’EncyclopĂ©die mĂ©thodique, Dictionnaire de la Philosophie ancienne et moderne, t. II, et ce que j’en ai dit encore dans mes MĂ©moires historiques et philosophiques sur la vie et les ouvrages de Diderot. N. ↑ Antoine de Ricouart, comte d’HĂ©rouville, nĂ© Ă  Paris en 1713, est auteur du TraitĂ© des LĂ©gions, qui porte le nom du marĂ©chal de Saxe *. Paris, 1757. Il a fourni des MĂ©moires curieux aux rĂ©dacteurs de l’EncyclopĂ©die. On voulut le porter au ministĂšre sous Louis XV, mais un mariage inĂ©gal l’en fit exclure. Il mourut en 1782. Br. * Dans les trois premiĂšres Ă©ditions seulement. L’ouvrage avait Ă©tĂ© imprimĂ© d’abord sur une copie communiquĂ©e au marĂ©chal, et trouvĂ©e dans ses papiers. ↑ Montucla n’avait que trente ans lorsqu’il publia son Histoire des MathĂ©matiques. Paris, 1758. Elle a Ă©tĂ© revue et achevĂ©e par Lalande. Paris, 1799-1802. Br. ↑ Voir t. Ier, p. 399. ↑ Le Camus Antoine, qui a laissĂ© aprĂšs lui d’autres souvenirs de bienfaisance, Ă©tait nĂ© Ă  Paris en 1722. On lui doit un grand nombre d’ouvrages de mĂ©decine et de littĂ©rature. Nous citerons seulement La MĂ©decine de l’Esprit, Paris, 1753. Projet d’anĂ©antir la petite vĂ©role, 1767. MĂ©decine pratique rendue plus simple, plus sĂ»re et plus mĂ©thodique, 1769. Plusieurs MĂ©moires sur diffĂ©rents sujets de mĂ©decine. AbdĂ©ker, ou l’Art de conserver la beautĂ©, 1754-1756. L’Amour et l’AmitiĂ©, comĂ©die, 1763. Les Amours pastorales de Daphnis et ChloĂ©, traduites du grec de Longus, par Amyot, avec une double traduction ; Paris, 1757. Cette nouvelle traduction de Le Camus mĂ©rite encore d’ĂȘtre lue aprĂšs celle que vient de publier M. Courier Ă  Sainte-PĂ©lagie, oĂč il Ă©tait dĂ©tenu pour un Ă©crit sur l’acquisition du domaine de Chambord. Paris, 1821. Br. ↑ Gardeil est mort le 19 avril 1808, Ă  l’ñge de quatre-vingt-deux ans. On a de lui une Traduction des ƒuvres mĂ©dicales d’Hippocrate, sur le texte grec, d’aprĂšs l’édition de FoĂ«s ; Toulouse, 1801. Br. — C’est Ă  Montpellier qu’il exerçait.
Cest avec le cƓur en mille morceaux que je vous explique cette partie sombre de mon passĂ© qui a fini par me rattraper. Je me nomme Astride, 35 ans et assistante de direction. Dieu m’a fait la grĂące de connaĂźtre la joie du mariage mais hĂ©las, je suis trĂšs malheureuse. Cela fait 2 ans que je cherche Ă  devenir maman mais il semble bien que le sort s’acharne contre
Cela dĂ©pend si vous voulez dire un vĂ©ritable cƓur physiquement brisĂ©, qui nĂ©cessite un traitement mĂ©dical ou si vous voulez dire que votre cƓur est mĂ©taphoriquement brisĂ© par une sorte de blessure psychologique ou de traumatisme causĂ© par la perte d'une personne spĂ©ciale ou la rupture d'une relation, d'une amitiĂ© ou d'un mariage. . Dans cette rĂ©ponse, je parlerai du cƓur brisĂ© mĂ©taphorique. Quand on a le cƓur brisĂ©, il est trĂšs difficile de reprendre une vie normale. Un cƓur brisĂ© peut Ă©galement impliquer un faible niveau de sentiments de dĂ©pression. Si vous sentez que le cƓur brisĂ© vous cause des problĂšmes pour continuer votre vie, il est possible que le mĂ©decin vous donne des mĂ©dicaments pour vous aider Ă  dormir ou Ă  rĂ©duire votre anxiĂ©tĂ© ou votre Ă©tat dĂ©pressif. Cependant, ils disent que le temps est le plus grand guĂ©risseur. Être entourĂ© de bons amis, participer Ă  des activitĂ©s ou simplement faire des choses qui vous placent en premier sont d'excellents moyens de rĂ©parer un cƓur brisĂ©. Vous savez ce qu'on dit, le temps guĂ©rit toutes les blessures. Si cela ne vous aide pas, vous pouvez essayer les Fleurs de Bach.
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DeMarie Ă  Mme GuĂ©rin. 9 aoĂ»t 1877. 9 aoĂ»t 1877. Ma chĂšre tante, Depuis votre dĂ©part, maman souffre de plus en plus, tous les jours ce sont de nouvelles souffrances: depuis deux ou trois jours. Elle se plaint constamment du mal de cƓur. Elle passe de trĂšs mauvaises nuits et cela fend le cƓur de l’entendre gĂ©mir.
Vous voulez entamer la lecture de l’oeuvre de Bernard Werber ? Voici une sĂ©lection des meilleurs livres de cet auteur dotĂ© d’une imagination dĂ©bordante. 1. Les fourmis 1991, le meilleur roman de Bernard Werber RĂ©sumĂ© de l’histoire Le temps que vous lisiez ces lignes, sept cents millions de fourmis seront nĂ©es sur la planĂšte. Sept cents millions d’individus dans une communautĂ© estimĂ©e Ă  un milliard de milliards, et qui a ses villes, sa hiĂ©rarchie, ses colonies, son langage, sa production industrielle, ses esclaves, ses mercenaires
 Ses armes aussi. Terriblement destructrices. Lorsqu’il entre dans la cave de la maison lĂ©guĂ©e par un vieil oncle entomologiste, Jonathan Wells est loin de se douter qu’il va Ă  leur rencontre. A sa suite, nous allons dĂ©couvrir le monde fabuleusement riche, monstrueux et fascinant de ces infra terrestres », au fil d’un thriller unique en son genre, oĂč le suspense et l’horreur reposent Ă  chaque page sur les donnĂ©es scientifiques les plus rigoureuses. Voici pour la premiĂšre fois un roman dont les hĂ©ros sont des
 fourmis ! PRIX Ce best-seller de Werber a Ă©tĂ© Ă©lu meilleur roman de l’annĂ©e 1991 par Livres-hebdo. SERIE Le livre est le premier tome de la cĂ©lĂšbre trilogie des fourmis, les volumes suivants se nomment Le jour des fourmis » puis La rĂ©volution des fourmis ». Un extrait du roman Parfois, lorsque je me promĂšne en Ă©tĂ©, je m’aperçois que j’ai failli marcher sur une espĂšce de mouche. Je la regarde mieux c’est une reine fourmi. S’il y en a une, il y en a mille. Elles se contorsionnent Ă  terre. Elles se font toutes Ă©craser par les chaussures des gens, ou bien percutent le pare-brise des voitures. Elles sont Ă©puisĂ©es, sans plus aucun contrĂŽle de leur vol. Combien de citĂ©s furent ainsi anĂ©anties, d’un simple coup d’essuie-glace sur une route d’étĂ© ? Le choix Top Livre Ce roman qui a marquĂ© les annĂ©es 1990 n’est pas uniquement un ouvrage trĂšs instructif sur le microcosme des fourmis, c’est aussi une intrigue captivante avec plein de suspens et une habile rĂ©flexion sur le mode de vie des humains. 2. Demain les chats 2016, l’autre best-seller de Werber RĂ©sumĂ© de l’histoire Ce roman nous parle de deux chats singuliers, Bastet et Pythagore qui vivent dans un beau quartier de Paris. Le premier cherche Ă  mieux comprendre les humains qui l’entourent tandis que le second est un animal de laboratoire dotĂ© de pouvoirs surnaturels. Ces deux compĂšres vont faire connaissance et unir leurs forces pour mieux lutter contre une humanitĂ© de plus en plus complexe et destructrice. Que vous aimiez ou non nos petits compagnons Ă  moustaches, ce roman d’anticipation devrait vous sĂ©duire car il donne une rĂ©flexion inĂ©dite sur la sociĂ©tĂ© humaine et ses excĂšs. Un extrait du roman Ma mĂšre m’avait ainsi expliquĂ© que nous Ă©tions les maĂźtres des humains, et que les humains Ă©taient les maĂźtres des chiens. Mais de qui les chiens Ă©taient-ils les maĂźtres ? Elle m’avait rĂ©pondu Des puces qu’ils ont sur le dos car ils oublient de se lĂ©cher pour se nettoyer. » SERIE Il s’agit du tome d’ouverture du Cycle des chats, qui comporte 3 volets pour le moment. 3. La BoĂźte de Pandore 2018, un roman au coeur de l’inconscient RĂ©sumĂ© de l’histoire Alors qu’il assiste Ă  un spectacle d’hypnose, un homme est choisi dans l’assistance pour participer au numĂ©ro final. Dubitatif mais intriguĂ©, RenĂ© se plie au jeu et se retrouve soudain plongĂ© dans une vie antĂ©rieure. Ce n’est que la premiĂšre
 Au fil de ses dĂ©couvertes, il comprend que ce qu’il a vĂ©cu dans ses vies prĂ©cĂ©dentes peut influer sur sa vie prĂ©sente. Professeur d’histoire, un nouveau dĂ©fi passionnant se pose Ă  lui peut-il changer le cours de l’histoire, le réécrire et modifier ainsi la mĂ©moire collective ? Bernard Werber nous livre un roman envoĂ»tant et avec une dose d’humour qui nous parle d’histoire, de mĂ©moire et de rĂ©-incarnation. Un extrait du roman Nous sommes encore des primates naturellement agressifs. Nous n’avons pas sublimĂ© notre part animale, alors nous vivons dans la peur, guidĂ©s par le sens du territoire et de la possession, dĂ©sireux de possĂ©der toujours plus de biens et d’objets dont nous n’avons mĂȘme pas de rĂ©el besoin. 4. Les Thanatonautes 1994, un livre fantastique au pays des morts RĂ©sumĂ© de l’histoire Nourri d’informations scientifiques souvent inĂ©dites, des textes sacrĂ©s et initiatiques les plus secrets des principales religions depuis le fond des Ăąges, Bernard Werber nous entraĂźne Ă  la dĂ©couverte du continent ultime, au-delĂ  de notre imaginaire. En suivant les Thanatonautes, vous connaĂźtrez des rĂȘves et des terreurs insondables, vous subirez les lois d’un univers Ă©trange, oĂč se cache l’énigme qui hante les hommes depuis toujours
 Jamais personne n’est allĂ© aussi loin que les Thanatonautes. Ils ont explorĂ© la vie aprĂšs la vie. L’odyssĂ©e la plus stupĂ©fiante de tous les temps. Un extrait du roman C’est lĂ  d’ailleurs que j’entendis pour la premiĂšre fois la fameuse expression Ce sont toujours les meilleurs qui partent les premiers. » Je n’avais que huit ans mais je ne pus m’empĂȘcher de penser Alors lĂ , tout autour, il ne reste que les mauvais ? ». SERIE Il existe une suite Ă  ce roman qui s’appelle L’Empire des anges » publiĂ© en 2000. 5. Depuis l’au-delĂ  2017, une enquĂȘte surprenante de Werber RĂ©sumĂ© de l’histoire Je me nomme Gabriel Wells. Je suis Ă©crivain de romans Ă  suspense. Ma nouvelle enquĂȘte est un peu particuliĂšre car elle concerne le meurtre de quelqu’un que je connais personnellement moi-mĂȘme. J’ai Ă©tĂ© tuĂ© dans la nuit et je me demande bien par qui. Pour rĂ©soudre cette Ă©nigme, j’ai eu la chance de rencontrer Lucy Filipini. En tant que mĂ©dium professionnelle, elle parle tous les jours aux Ăąmes des dĂ©funts. Et c’est ensemble, elle dans le monde matĂ©riel, moi dans le monde invisible, que nous allons tenter de percer le mystĂšre de ma mort. Un extrait du roman En fait, on ne prend vĂ©ritablement conscience de son corps que lorsqu’on ressent une douleur ou qu’on Ă©prouve un plaisir physique. Quand on a un ongle incarnĂ©, on se rappelle que nos ongles poussent ; quand on a une gastro-entĂ©rite, on se rappelle qu’on a des intestins ; mais lorsqu’il ne se passe rien de spĂ©cial, on ne fait pas attention Ă  tout ça. Pourtant, c’est tellement extraordinaire d’avoir un corps. Et lĂ , de le voir ainsi dans sa globalitĂ©, je m’aperçois de la chance que j’avais d’avoir cette enveloppe pour mon esprit. Qui est Bernard Werber ? Bernard Werber est un Ă©crivain de nationalitĂ© française nĂ© en 1961. AprĂšs plus de 10 ans de prĂ©paration, son premier roman Les fourmis » est publiĂ© en 1991. Ce livre et ses deux suites assurent progressivement une notoriĂ©tĂ© internationale Ă  l’auteur, et particuliĂšrement en Russie et CorĂ©e du Sud. Depuis ce succĂšs retentissant, tous ses livres sont traduits dans de multiples langues et vendus Ă  des millions d’exemplaires. Son style littĂ©raire Ă  la fois imaginatif et trĂšs documentĂ© mĂȘle plusieurs genres comme la science-fiction, la spiritualitĂ© et la biologie. En plus des romans, il Ă©crit des essais, des piĂšces de théùtre et participe Ă  la rĂ©alisation de bandes dessinĂ©es. Genre principal Science-fiction, contes philosophiques Premier livre Les fourmis 1991 Dernier livre La prophĂ©tie des abeilles 2021
Jeme suis brisĂ©-e en mille morceaux comme si j'Ă©tais fait-e de verre Dans cet article, dĂ©couvrez que mĂȘme si parfois, on se brise, on peut aussi recoller nos morceaux.
ACTE TROISIÈMELE VIEILLARD LE CHÂTEAU DE SILVADans les montagnes d’Aragon. La galerie des portraits de famille de Silva ; grande salle, dont ces portraits entourĂ©s de riches bordures, et surmontĂ©s de couronnes ducales et d’écussons dorĂ©s, font la dĂ©coration. Au fond une haute porte gothique. Entre chaque portrait une panoplie complĂšte, toutes ces armures de siĂšcles diffĂ©rents. SCÈNE PREMIÈRE DOÑA SOL, blanche et debout prĂšs d’une table, DON RUY GOMEZ DE SILVA, assis dans un grand fauteuil ducal en bois de chĂȘne. don ruy gomez. Enfin ! C’est aujourd’hui ! Dans une heure on sera Ma duchesse ! Plus d’oncle ! et l’on m’embrassera ! Mais, m’as-tu pardonnĂ© ? J’avais tort, je l’avoue. J’ai fait rougir ton front, j’ai fait pĂąlir ta joue J’ai soupçonnĂ© trop vite, et je n’aurais point dĂ» Te condamner ainsi sans avoir entendu. Que l’apparence a tort ! Injustes que nous sommes ! Certe, ils Ă©taient bien lĂ , les deux beaux jeunes hommes ! C’est Ă©gal. Je devais n’en pas croire mes yeux. Mais que veux-tu, ma pauvre enfant ? Quand on est vieux ! doña sol, immobile et grave. Vous reparlez toujours de cela, qui vous blĂąme ? don ruy gomez. Moi ! J’eus tort. Je devais savoir qu’avec ton Ăąme On n’a point de galants, quand on est doña Sol, Et qu’on a dans le cƓur de bon sang espagnol. doña sol. Certes, il est bon et pur, monseigneur ; et peut-ĂȘtre On le verra bientĂŽt. don ruy gomez, se levant et allant Ă  elle. Écoute, on n’est pas maĂźtre De soi-mĂȘme, amoureux comme je suis de toi, Et vieux. On est jaloux, on est mĂ©chant ! Pourquoi ? Parce que l’on est vieux. Parce que beautĂ©, grĂące, Jeunesse, dans autrui, tout fait peur, tout menace. Parce qu’on est jaloux des autres, et honteux De soi. DĂ©rision ! Que cet amour boiteux Qui nous remet au cƓur tant d’ivresse et de flamme, Ait oubliĂ© le corps en rajeunissant l’ñme ! Quand passe un jeune pĂątre, — oui, c’en est lĂ  ! — souvent, Tandis que nous allons, lui chantant, moi rĂȘvant, Lui, dans son prĂ© vert, moi dans mes noires allĂ©es, Souvent je dis tout bas Ô mes tours Ă©croulĂ©es, Mon vieux donjon ducal, que je vous donnerais ! Oh ! Que je donnerais mes blĂ©s et mes forĂȘts, Et les vastes troupeaux qui tondent mes collines, Mon vieux nom, mon vieux titre et toutes mes ruines ; Et tous mes vieux aĂŻeux qui bientĂŽt me verront, Pour sa chaumiĂšre neuve, et pour son jeune front ! — Car ses cheveux sont noirs ; car son Ɠil reluit comme Le tien. Tu peux le voir et dire ce jeune homme ! Et puis, penser Ă  moi qui suis vieux. — Je le sais ! Pourtant, j’ai nom Silva, mais ce n’est plus assez. Oui, je me dis cela. Vois Ă  quel point je t’aime ! Le tout, pour ĂȘtre jeune et beau comme toi-mĂȘme ! Mais Ă  quoi vais-je ici rĂȘver ? Moi, jeune et beau ! Qui te dois de si loin devancer au tombeau ! doña sol. Qui sait ? don ruy gomez. Mais, va, crois-moi, ces cavaliers frivoles N’ont pas d’amour si grand qu’il ne s’use en paroles. Qu’une fille aime et croie un de ces jouvenceaux, Elle en meurt ; il en rit. Tous ces jeunes oiseaux, À l’aile vive et peinte, au langoureux ramage, Ont un amour qui mue ainsi que leur plumage. Les vieux, dont l’ñge Ă©teint la voix et les couleurs, Ont l’aile plus fidĂšle, et, moins beaux, sont meilleurs. Nous aimons bien. Nos pas sont lourds ? Nos yeux arides ? Nos fronts ridĂ©s ? Au cƓur on n’a jamais de rides. HĂ©las ! Quand un vieillard aime, il faut l’épargner ; Le cƓur est toujours jeune et peut toujours saigner. Ah ! Je t’aime en Ă©poux, en pĂšre ! Et puis encore De cent autres façons, comme on aime l’aurore, Comme on aime les fleurs, comme on aime les cieux ! De te voir tous les jours, toi, ton pas gracieux, Ton front pur, le beau feu de ta douce prunelle, Je ris, et j’ai dans l’ñme une fĂȘte Ă©ternelle ! Doña Sol. HĂ©las ! don ruy gomez. Et puis, vois-tu ? Le monde trouve beau, Lorsqu’un homme s’éteint, et, lambeau par lambeau S’en va, lorsqu’il trĂ©buche au marbre de la tombe ; Qu’une femme, ange pur, innocente colombe, Veille sur lui, l’abrite, et daigne encor souffrir L’inutile vieillard qui n’est bon qu’à mourir. C’est une Ɠuvre sacrĂ©e, et qu’à bon droit on loue, Que ce suprĂȘme effort d’un cƓur qui se dĂ©voue, Qui console un mourant jusqu’à la fin du jour, Et, sans aimer peut-ĂȘtre, a des semblants d’amour ! Ah ! Tu seras pour moi cet ange au cƓur de femme, Qui, du pauvre vieillard rĂ©jouit encor l’ñme, Et de ses derniers ans lui porte la moitiĂ©, Fille par le respect et sƓur par la pitiĂ©. doña sol. Loin de me prĂ©cĂ©der, vous pourrez bien me suivre, Monseigneur ! Ce n’est pas une raison pour vivre Que d’ĂȘtre jeune. HĂ©las ! Je vous le dis, souvent Les vieillards sont tardifs, les jeunes vont devant, Et leurs yeux brusquement referment leur paupiĂšre, Comme un sĂ©pulcre ouvert dont retombe la pierre. don ruy gomez. Oh ! Les sombres discours ! Mais je vous gronderai, Enfant ! Un pareil jour est joyeux et sacrĂ©. Comment Ă  ce propos, quand l’heure nous appelle, N’ĂȘtes-vous pas encor prĂȘte pour la chapelle ? Mais, vite ! Habillez-vous. — Je compte les instants. La parure de noce ! doña sol. Il sera toujours ruy gomez. Non pas. Entre un page Que veut Iaquez ?le page. Monseigneur, Ă  la porte, Un homme, un pĂšlerin, un mendiant, n’importe, Est lĂ  qui vous demande asile. don ruy gomez. Quel qu’il soit, Le bonheur entre avec l’étranger qu’on reçoit, Qu’il vienne. — Du dehors a-t-on quelques nouvelles ? Que dit-on de ce chef de bandits infidĂšles Qui remplit nos forĂȘts de sa rĂ©bellion ? le page. C’en est fait d’Hernani ; c’en est fait du lion De la montagne. doña sol, Ă  part. Dieu !don ruy gomez, au page. Quoi ?le page. La troupe est dĂ©truite. Le roi, dit-on, s’est mis lui-mĂȘme Ă  leur poursuite. La tĂȘte d’Hernani vaut mille Ă©cus du roi, Pour l’instant ; mais on dit qu’il est mort. doña sol, Ă  part. Quoi ! Sans moi, Hernani ? don ruy gomez. GrĂące au ciel ! Il est mort, le rebelle ! On peut se rĂ©jouir maintenant, chĂšre belle ! Allez donc vous parer, mon amour, mon orgueil ! Aujourd’hui, double fĂȘte. doña sol, Ă  part. Oh ! Des habits de sort. don ruy gomez, au page. Fais-lui vite porter l’écrin que je lui donne. Il se rassied dans son fauteuil. Je veux la voir parĂ©e ainsi qu’une madone, Et, grĂące Ă  ses yeux noirs, et grĂące Ă  mon Ă©crin, Belle Ă  faire Ă  genoux tomber un pĂšlerin. A propos, et celui qui nous demande un gĂźte ? Dis-lui d’entrer, fais-lui mes excuses ; cours vite. Le page salue et sort. Laisser son hĂŽte attendre !
 ah ! C’est mal ! La porte du fond s’ouvre, Hernani paraĂźt dĂ©guisĂ© en pĂšlerin. Le duc se lĂšve. SCÈNE II DON RUY GOMEZ DE SILVA, HERNANI. Hernani s’arrĂȘte sur le seuil de la porte. Monseigneur, Paix et bonheur Ă  vous ! don ruy gomez, le saluant de la main. À toi paix et bonheur, Mon hĂŽte !... Hernani entre. Le duc se rassied. N’es-tu pas pĂšlerin ?hernani, s'inclinant. ruy gomez Sans doute Tu viens d’Armillas ? hernani Non, j’ai pris une autre route. On se battait par lĂ . don ruy gomez La troupe du banni, N’est-ce pas ? hernani Je ne sais. don ruy chef, le Hernani, Que devient-il ? Sais-tu ? hernani. Seigneur, quel est cet homme ?don ruy gomez. Tu ne le connais pas ? Tant pis ! La grosse somme Ne sera point pour toi. Vois-tu, ce Hernani, C’est un rebelle au roi, trop longtemps impuni Si tu vas Ă  Madrid, tu le pourras voir pendre. hernani. Je n’y vais pas. don ruy gomez. Sa tĂȘte est Ă  qui veut la Ă  part. Qu’on y vienne ! don ruy gomez. OĂč vas-tu, bon pĂšlerin ?hernani. Seigneur, Je vais Ă  Saragosse. don ruy gomez. Un vƓu fait en l’honneur D’un saint ? De Notre-Dame ? hernani. Oui, duc, de ruy gomez. Del Pilar ? hernani. Del Pilar. don ruy faut n’avoir point d’ñme Pour ne point acquitter les vƓux qu’on fait aux saints. Mais, le tien accompli, n’as-tu d’autres desseins ? Voir le pilier, c’est lĂ  tout ce que tu dĂ©sires ? hernani. Oui, je veux voir brĂ»ler les flambeaux et les cires, Voir Notre-Dame au fond du sombre corridor, Luire en sa chĂąsse ardente, avec sa chape d’or ; Et puis m’en retourner. don ruy gomez. Fort bien ! Ton nom, mon frĂšre ? Je suis Ruy De Silva. hernani, hĂ©sitant. Mon nom ?...don ruy gomez. Tu peux le taire Si tu veux. Nul n’a droit de le savoir ici. Viens-tu pas demander asile ? hernani. Oui, ruy gomez. Merci. Sois le bienvenu. Reste, ami ! Ne te fais faute De rien. Quant Ă  ton nom, tu te nommes mon hĂŽte. Qui que tu sois, c’est bien ! Et, sans ĂȘtre inquiet, J’accueillerais Satan, si Dieu me l’envoyait. La porte du fond s'ouvre Ă  deux battants. Entre doña Sol, en parure de mariĂ©e. DerriĂšre elle, pages, valets, et deux femmes portant sur un coussin de velours un coffret d'argent ciselĂ©, qu'elles vont dĂ©poser sur une table, et qui renferme un riche Ă©crin, couronne de duchesse, bracelets, colliers, perles et brillants, pĂȘle-mĂȘle. — Hernani, haletant et effarĂ©, considĂšre doña Sol avec des yeux ardents, sans Ă©couter le duc. ScĂšne III LES MÊMES, DOÑA SOL, PAGES, VALETS, FEMMES. Don Ruy Gomez, continuant. Voici ma Notre-Dame Ă  moi. L’avoir priĂ©e Te portera bonheur. Il va prĂ©senter la main Ă  doña Sol, toujours pĂąle et grave. Te portera belle mariĂ©e, Venez. — Quoi ! Pas d’anneau ! Pas de couronne encor ! Hernani, d'une voix tonnante. Qui veut gagner ici mille carolus d’or ? Tous se retournent Ă©tonnĂ©s. Il dĂ©chire sa robe de pĂšlerin, la foule aux pieds et en sort dans son costume de montagnard. Je suis Hernani ! Doña Sol, Ă  part, avec joie. Je suis Hernani !Ciel ! vivant ! Hernani, aux valets. Je suis Hernani ! Ciel ! vivant !Je suis cet homme Qu’on cherche. Au duc. Qu’on chercheVous vouliez savoir si je me nomme Perez ou Diego ? – Non ! Je me nomme Hernani. C’est un bien plus beau nom, c’est un nom de banni, C’est un nom de proscrit ! Vous voyez cette tĂȘte ? Elle vaut assez d’or pour payer votre fĂȘte ! Aux valets. Je vous la donne Ă  tous. Vous serez bien payĂ©s ! Prenez ! liez mes mains, liez mes pieds, liez ! Mais non, c’est inutile, une chaĂźne me lie Que je ne romprai point. Doña Sol, Ă  part. Que je ne romprai ! Don Ruy Gomez. Que je ne romprai point. Malheureuse !Folie ! Çà, mon hĂŽte est un fou ! Hernani. Çà, mon hĂŽte est un fou !Votre hĂŽte est un bandit. Doña Sol. Oh ! Ne l’écoutez pas. Hernani. Oh ! Ne l’écoutez dit ce que j’ai dit. Don Ruy Gomez. Mille carolus d’or ! monsieur, la somme est forte Et je ne suis pas sĂ»r de tous mes gens. Hernani. Et je ne suis pas sĂ»r de tous mes ? Tant mieux si dans le nombre il s'en trouve un qui veut. Aux valets Livrez-moi ! vendez-moi ! Don Ruy Gomez, s'efforçant de le faire taire. Livrez-moi ! vendez-moi !Taisez-vous donc ! on peut Vous prendre au mot. Hernani. Vous prendre au l'occasion est belle ! Je vous dis que je suis le proscrit, le rebelle, Hernani ! Don Ruy Gomez. Hernani !Taisez-vous ! Hernani. Hernani ! Taisez-vous !Hernani ! Doña Sol, d’une voix Ă©teinte, Ă  son oreille. Hernani ! Taisez-vous ! Hernani !Oh ! tais-toi ! Hernani., se dĂ©tournant Ă  demi vers doña Sol. On se marie ici ! Je veux en ĂȘtre, moi ! Mon Ă©pousĂ©e aussi m’attend. Au duc. Mon Ă©pousĂ©e aussi m’ est moins belle Que la vĂŽtre, seigneur, mais n’est pas moins fidĂšle. C'est la mort ! Aux valets. C'est la mort !Nul de vous ne fait un pas encor ? Doña Sol, bas. Par pitiĂ© ! Hernani., aux valets. Par pitiĂ© !Hernani ! mille carolus d’or ! Don Ruy Gomez. C’est le dĂ©mon ! Hernani., Ă  un jeune homme. C’est le toi ; tu gagneras la somme. Riche alors, de valet tu redeviendras homme. Aux valets qui restent immobiles. Vous aussi, vous tremblez ! Ai-je assez de malheur ! Don Ruy Gomez. FrĂšre, Ă  toucher ta tĂȘte ils risqueraient la leur. Fusses-tu Hernani, fusses-tu cent fois pire, Pour ta vie, au lieu d’or, offrĂźt-on un empire, Mon hĂŽte ! Je te dois protĂ©ger en ce lieu, MĂȘme contre le roi, car je te tiens de Dieu. S’il tombe un seul cheveu de ton front, que je meure ! A doña Sol. Ma niĂšce, vous serez ma femme dans une heure. Rentrez chez vous. Je vais faire armer le chĂąteau, J’en vais fermer la porte. Il sort. Les valets le suivent. Hernani, regardant avec dĂ©sespoir sa ceinture dĂ©garnie et dĂ©sarmĂ©e. J’en vais fermer la ! Pas mĂȘme un couteau ! Doña Sol, aprĂšs que le duc a disparu, fait quelques pas comme pour suivre ses femmes, puis s’arrĂȘte, et, dĂšs qu’elles sont sorties, revient vers Hernani avec anxiĂ©tĂ©. ScĂšne IV HERNANI, DOÑA SOL. Hernani considĂšre avec un regard froid et comme inattentif l’écrin nuptial placĂ© sur la table ; puis il hoche la tĂȘte, et ses yeux s’allument. Hernani. Je vous fais compliment ! Plus que je ne puis dire La parure me charme et m’enchante, et j’admire ! Il s'approche de l'Ă©crin. La bague est de bon goĂ»t, – la couronne me plaĂźt, – Le collier est d'un beau travail, – et le bracelet Est rare, – mais cent fois, cent fois moins que la femme Qui sous un front si pur cache ce cƓur infĂąme ! Examinant de nouveau le coffret. Et qu'avez-vous donnĂ© pour tout cela ? – Fort bien ! Un peu de votre amour ? mais, vraiment, c'est pour rien ! Grand Dieu ! trahir ainsi ! n'avoir pas honte, et vivre ! Examinant l'Ă©crin. Mais peut-ĂȘtre aprĂšs tout c'est perle fausse et cuivre Au lieu de l'or, verre et plomb, diamants dĂ©loyaux, Faux saphirs, faux bijoux, faux brillants, faux joyaux ! Ah ! s'il en est ainsi, comme cette parure, Ton cƓur est faux, duchesse, et tu n'es que dorure ! Il revient au coffret. – Mais non, non. tout est vrai, tout est bon, tout est beau Il n’oserait tromper, lui, qui touche au tombeau. Rien n'y manque. Il prend l’une aprĂšs l’autre toutes les piĂšces de l’écrin. Rien n’y manque !Colliers, brillants, pendants d’oreille, Couronne de duchesse, anneau d’or
 — A merveille ! Grand merci de l’amour sĂ»r, fidĂšle et profond ! Le prĂ©cieux Ă©crin ! Doña Sol. Elle va au coffret, y fouille et en tire un poignard. Le prĂ©cieux Ă©crin !Vous n’allez pas au fond ! – C’est le poignard, qu’avec l’aide de ma patronne Je pris au roi Carlos, lorsqu’il m’offrit un trĂŽne, Et que je refusai, pour vous qui m’outragez ! Hernani, tombant Ă  ses pieds. Oh ! laisse, qu’à genoux, dans tes yeux affligĂ©s J’efface tous ces pleurs amers et pleins de charmes, Et tu prendras aprĂšs tout mon sang pour tes larmes ! Doña Sol, attendrie. Hernani ! je vous aime et vous pardonne, et n’ai Que de l’amour pour vous. Hernani. Que de l’amour pour m’a pardonnĂ©, Et m’aime ! Qui pourra faire aussi que moi-mĂȘme, AprĂšs ce que j’ai dit, je me pardonne et m’aime ? Oh ! Je voudrais savoir, ange au ciel rĂ©servĂ©, OĂč vous avez marchĂ©, pour baiser le pavĂ© ! Doña Sol. Ami ! Hernani. Ami !Non ! je dois t’ĂȘtre odieux ! Mais, Ă©coute, Dis-moi je t’aime ! HĂ©las ! rassure un cƓur qui doute, Dis-le moi ! car souvent, avec ce peu de mots La bouche d’une femme a guĂ©ri bien des maux ! Doña Sol, absorbĂ©e et sans l'entendre. Croire que mon amour eĂ»t si peu de mĂ©moire ! Que jamais ils pourraient, tous ces hommes sans gloire, Jusqu’à d’autres amours, plus nobles Ă  leur grĂ©, Rapetisser un cƓur oĂč son nom est entrĂ© ! Hernani. HĂ©las ! J’ai blasphĂ©mĂ© ! Si j’étais Ă  ta place, Doña Sol, j’en aurais assez, je serais lasse De ce fou furieux, de ce sombre insensĂ© Qui ne sait caresser qu’aprĂšs qu’il a blessĂ© ! Je lui dirais Va-t-en ! Repousse-moi, repousse ! Et je te bĂ©nirai, car tu fus bonne et douce, Car tu m’as supportĂ© trop longtemps, car je suis Mauvais, je noircirais tes jours avec mes nuits, Car c’en est trop enfin, ton Ăąme est belle et haute Et pure, et si je suis mĂ©chant, est-ce ta faute ? Épouse le vieux duc ! Il est bon, noble, il a Par sa mĂšre Olmedo, par son pĂšre Alcala. Encore un coup, sois riche avec lui, sois heureuse ! Moi, sais-tu ce que peut cette main gĂ©nĂ©reuse T’offrir de magnifique ? une dot de douleurs. Tu pourras y choisir ou du sang ou des pleurs. L’exil, les fers, la mort, l’effroi qui m’environne, C’est lĂ  ton collier d’or, c’est ta belle couronne, Et jamais Ă  l’épouse un Ă©poux plein d’orgueil N’offrit plus riche Ă©crin de misĂšre et de deuil. Épouse le vieillard, te dis-je ; il te mĂ©rite ! Eh ! qui jamais croira que ma tĂȘte proscrite Aille avec ton front pur ? qui, nous voyant tous deux, Toi, calme et belle, moi, violent, hasardeux, Toi, paisible et croissant comme une fleur Ă  l’ombre, Moi, heurtĂ© dans l’orage Ă  des Ă©cueils sans nombre, Qui dira que nos sorts suivent la mĂȘme loi ? Non. Dieu qui fait tout bien ne te fit pas pour moi. Je n’ai nul droit d’en haut sur toi, je me rĂ©signe ! J’ai ton cƓur, c’est un vol ! je le rends au plus digne. Jamais Ă  nos amours le ciel n’a consenti. Si j’ai dit que c’était ton destin, j’ai menti ! D’ailleurs, vengeance, amour, adieu ! mon jour s’achĂšve. Je m’en vais, inutile, avec mon double rĂȘve, Honteux de n’avoir pu ni punir, ni charmer, Qu’on m’ait fait pour haĂŻr, moi qui n’ai su qu’aimer ! Pardonne-moi ! fuis-moi ! ce sont mes deux priĂšres ; Ne les rejette pas, car ce sont les derniĂšres ! Tu vis et je suis mort. Je ne vois pas pourquoi Tu te ferais murer dans ma tombe avec moi ! Doña Sol. Ingrat ! Hernani. Ingrat !Monts d’Aragon ! Galice ! Estramadoure ! – Oh ! je porte malheur Ă  tout ce qui m’entoure ! – J’ai pris vos meilleurs fils, pour mes droits, sans remords Je les ai fait combattre, et voilĂ  qu’ils sont morts ! C’étaient les plus vaillants de la vaillante Espagne. Ils sont morts ! ils sont tous tombĂ©s dans la montagne Tous sur le dos couchĂ©s, en justes, devant Dieu, Et s’ils ouvraient les yeux, ils verraient le ciel bleu ! VoilĂ  ce que je fais de tout ce qui m’épouse ! Est-ce une destinĂ©e Ă  te rendre jalouse ? Doña Sol, prends le duc, prends l’enfer, prends le roi ! C’est bien. Tout ce qui n’est pas moi vaut mieux que moi ! Je n’ai plus un ami qui de moi se souvienne, Tout me quitte, il est temps qu’à la fin ton tour vienne, Car je dois ĂȘtre seul. Fuis ma contagion. Ne te fais pas d’aimer une religion ! Oh ! par pitiĂ© pour toi, fuis ! – Tu me crois peut-ĂȘtre Un homme comme sont tous les autres, un ĂȘtre Intelligent, qui court droit au but qu’il rĂȘva. DĂ©trompe-toi. Je suis une force qui va ! Agent aveugle et sourd de mystĂšres funĂšbres ! Une Ăąme de malheur faite avec des tĂ©nĂšbres ! OĂč vais-je ? je ne sais. Mais je me sens poussĂ© D’un souffle impĂ©tueux, d’un destin insensĂ©. Je descends, je descends, et jamais ne m’arrĂȘte. Si parfois, haletant, j’ose tourner la tĂȘte, Une voix me dit Marche ! et l’abĂźme et profond, Et de flamme et de sang je le vois rouge au fond ! Cependant, Ă  l’entour de ma course farouche, Tout se brise, tout meurt. Malheur Ă  qui me touche ! Oh ! fuis ! dĂ©tourne-toi de mon chemin fatal. HĂ©las ! sans le vouloir, je te ferais du mal ! Doña Sol. Grand Dieu ! Hernani. Grand Dieu !C’est un dĂ©mon redoutable, te dis-je, Que le mien. Mon bonheur ! voilĂ  le seul prodige Qui lui soit impossible. Et toi, c’est le bonheur ! Tu n’es donc pas pour moi, cherche un autre seigneur, Va, si jamais le ciel Ă  mon sort qu’il renie Souriait
 n’y crois pas ! ce serait ironie ! Épouse le duc ! Doña Sol. Épouse le duc !Donc ce n’était pas assez ! Vous aviez dĂ©chirĂ© mon cƓur, vous le brisez ! Ah ! Vous ne m’aimez plus ! Hernani. Ah ! Vous ne m’aimez plus !Oh ! Mon cƓur et mon Ăąme, C’est toi ! L’ardent foyer d’oĂč me vient toute flamme, C’est toi ! Ne m’en veux pas de fuir, ĂȘtre adorĂ© ! Doña Sol. Je ne vous en veux pas, seulement j’en mourrai. Hernani. Mourir ! pour qui ? pour moi ? se peut-il que tu meures Pour si peu ? Doña Sol, laissant Ă©clater ses larmes. Pour si peu ?VoilĂ  tout. Elle tombe sur un fauteuil. Hernani, s’asseyant prĂšs d’elle. Pour si peu ? VoilĂ  ! tu pleures ! tu pleures ! Et c’est encor ma faute ! Et qui me punira ? Car tu pardonneras encor ! Qui te dira Ce que je souffre au moins, lorsqu’une larme noie La flamme de tes yeux, dont l’éclair est ma joie ! Oh ! Mes amis sont morts ! Oh ! Je suis insensĂ© ! Pardonne ! Je voudrais aimer, je ne le sai. HĂ©las ! J’aime pourtant d’une amour bien profonde ! – Ne pleure pas ! mourons plutĂŽt ! – Que n’ai-je un monde ? Je te le donnerais ! Je suis bien malheureux ! Doña Sol, se jetant Ă  son cou. Vous ĂȘtes mon lion, superbe et gĂ©nĂ©reux ! Je vous aime. Hernani. Je vous ! L’amour serait un bien suprĂȘme Si l’on pouvait mourir de trop aimer ! Doña Sol. Si l’on pouvait mourir de trop aimer !Je t’aime ! Monseigneur ! Je vous aime, et je suis toute Ă  vous. Hernani, laissant tomber sa tĂȘte sur son Ă©paule. Oh ! qu’un coup de poignard de toi me serait doux ! Doña Sol, suppliante. Ah ! Ne craignez-vous pas que Dieu ne vous punisse De parler de la sorte ? Hernani, toujours appuyĂ© sur son sein. De parler de la sorte ?Eh bien ! qu’il nous unisse ! Tu le veux. Qu’il en soit ainsi ! – J’ai rĂ©sistĂ©. Tous deux, dans les bras l’un de l’autre, se regardent avec extase, sans voir, sans entendre, et comme absorbĂ©s dans leurs regards. – Entre don Ruy Gomez par la porte du fond. Il regarde et s’arrĂȘte comme pĂ©trifiĂ© sur le seuil. ScĂšne V HERNANI, DOÑA SOL, DON RUY GOMEZ. Don Ruy Gomez, immobile et croisant les bras sur le seuil de la porte. VoilĂ  donc le paiement de l’hospitalitĂ© ! Doña Sol. Dieu ! le duc ! Tous deux se dĂ©tournent comme rĂ©veillĂ©s en sursaut. Don Ruy Gomez, toujours immobile. Dieu ! le duc !C'est donc lĂ  mon salaire, mon hĂŽte ? – Bon seigneur, va-t’en voir si ta muraille est haute, Si la porte est bien close et l’archer dans sa tour, De ton chĂąteau pour nous, fais et refais le tour, Cherche en ton arsenal une armure Ă  ta taille, Ressaie, Ă  soixante ans, ton harnais de bataille ! Voici la loyautĂ© dont nous paĂźrons ta foi ! Tu fais cela pour nous, et nous ceci pour toi. Saints du ciel ! J’ai vĂ©cu plus de soixante annĂ©es, J’ai vu bien des bandits aux Ăąmes effrĂ©nĂ©es, J’ai souvent, en tirant ma dague du fourreau Fait lever sur mes pas des gibiers de bourreau, J'ai vu des assassins, des monnayeurs, des traĂźtres, De faux valets Ă  table empoisonnant leurs maĂźtres, J'en ai vu qui mouraient sans croix et sans pater, J’ai vu Sforce, j’ai vu Borgia, je vois Luther, Mais je n’ai jamais vu perversitĂ© si haute Qui n’eĂ»t craint le tonnerre en trahissant son hĂŽte ! Ce n’est pas de mon temps. Si noire trahison PĂ©trifie un vieillard au seuil de sa maison, Et fait que le vieux maĂźtre, en attendant qu’il tombe, A l’air d’une statue Ă  mettre sur sa tombe. Maures et castillans ! Quel est cet homme-ci ? Il lĂšve les yeux et les promĂšne sur les portraits qui entourent la salle. O vous ! Tous les Silva qui m’écoutez ici, Pardon si devant vous, pardon si ma colĂšre Dit l’hospitalitĂ© mauvaise conseillĂšre ! Hernani, se levant. Duc
 Don Ruy Gomez. Duc
Tais-toi ! Il fait lentement trois pas dans la salle et promĂšne de nouveau ses regards sur les portraits des Silva. Duc
 Tais-toi !Morts sacrĂ©s ! aĂŻeux ! hommes de fer ! Qui voyez ce qui vient du ciel et de l'enfer, Dites moi, messeigneurs, dites, quel est cet homme ? Ce n'est pas Hernani, c'est Judas qu'on le nomme ! Oh ! tĂąchez de parler pour me dire son nom ! Croisant les bras. Avez-vous de vos jours vu rien de pareil ? Non ! Hernani. Seigneur duc
 Don Ruy Gomez, toujours aux portraits. Seigneur duc
Voyez-vous ? il veut parler, l'infĂąme ! Mais, mieux encor que moi, vous lisez dans son Ăąme. Oh ! ne l'Ă©coutez pas ! C'est un fourbe ! Il prĂ©voit Que mon bras va sans doute ensanglanter mon toit, Que peut-ĂȘtre mon cƓur couve dans ses tempĂȘtes Quelque vengeance, sƓur du festin des sept tĂȘtes, Il vous dira qu'il est proscrit, il vous dira Qu'on va dire Silva comme l'on dit Lara, Et puis qu'il est mon hĂŽte, et puis qu'il est votre hĂŽte
 Mes aĂŻeux, mes seigneurs, voyez, est-ce ma faute ? Jugez entre nous deux ! Hernani. Jugez entre nous deux !Ruy Gomez De Silva, Si jamais vers le ciel noble front s’éleva, Si jamais cƓur fut grand, si jamais Ăąme haute, C’est la vĂŽtre, seigneur ! c’est la tienne, ĂŽ mon hĂŽte ! Moi qui te parle ici, je suis coupable, et n’ai Rien Ă  dire, sinon que je suis bien damnĂ© ! Oui, j’ai voulu te prendre et t’enlever ta femme ; Oui, j’ai voulu souiller ton lit, oui, c’est infĂąme ! J’ai du sang. Tu feras trĂšs bien de le verser, D’essuyer ton Ă©pĂ©e, et de n’y plus penser. Doña Sol. Seigneur, ce n’est pas lui ! Ne frappez que moi-mĂȘme ! Hernani. Taisez-vous, doña Sol. Car cette heure est suprĂȘme. Cette heure m’appartient. Je n’ai plus qu’elle. Ainsi, Laissez-moi m’expliquer avec le duc ici. Duc, Crois aux derniers mots de ma bouche j’en jure, Je suis coupable, mais sois tranquille, — elle est pure ! C'est lĂ  tout. Moi coupable, elle pure ; ta foi Pour elle, un coup d'Ă©pĂ©e ou de poignard pour moi. VoilĂ . – Puis fais jeter le cadavre Ă  la porte Et laver le plancher, si tu veux, il n'importe ! Doña Sol. Ah ! moi seule ai tout fait. Car je l’aime. Don Ruy se dĂ©tourne Ă  ce mot en tressaillant et fixe sur doña Sol un regard terrible. Elle se jette Ă  ses genoux. Ah ! moi seule ai tout fait. Car je l’ pardon ! Je l’aime, monseigneur ! Don Ruy Gomez. Je l’aime, monseigneur !Vous l’aimez ! A Hernani. Je l’aime, monseigneur ! Vous l’aimez !Tremble donc. Bruit de trompettes au dehors. – Entre le page. Au page. Qu’est ce bruit ? Le Page. Qu’est ce bruit ?C’est le roi, monseigneur, en personne. Avec un gros d’archers et son hĂ©raut qui sonne. Doña Sol. Dieu ! le roi ! Dernier coup ! Le Page, au duc. Dieu ! le roi ! Dernier coup !Il demande pourquoi La porte est close, et veut qu’on ouvre. Don Ruy Gomez. La porte est close, et veut qu’on au roi. Le page s’incline et sort. Doña Sol. Il est perdu ! Don Ruy Gomez va Ă  l’un des tableaux, qui est son propre portrait, et le dernier Ă  gauche ; il presse un ressort, le portrait s’ouvre comme une porte, et laisse voir une cachette pratiquĂ©e dans le mur. Il se tourne vers Hernani. Don Ruy Gomez. Il est perdu !Monsieur, venez ici. Hernani. Il est perdu ! Monsieur, venez tĂȘte Est Ă  toi, livre-la, seigneur. Je la tiens prĂȘte. Je suis ton prisonnier. Il entre dans la cachette. Don Ruy presse de nouveau le ressort, tout se referme, et le portrait revient Ă  sa place. Doña Sol, au duc Je suis ton pitiĂ© pour lui ! Le Page, entrant. Son altesse le roi ! Doña Sol baisse prĂ©cipitamment son voile. La porte s’ouvre Ă  deux battants. Entre don Carlos en habit de guerre, suivi d’une foule de gentilshommes Ă©galement armĂ©s, de pertuisaniers, d’arquebusiers, d’arbalĂ©triers. ScĂšne VI DON RUY GOMEZ, DOÑA SOL voilĂ©e ; DON CARLOS ; SUITE. Don Carlos s’avance Ă  pas lents, la main gauche sur le pommeau de son Ă©pĂ©e, la droite dans sa poitrine, et fixe sur le vieux duc un Ɠil de dĂ©fiance et de colĂšre. Le duc va au-devant du roi et le salue profondĂ©ment. – Silence. – Attente et terreur Ă  l’entour. Enfin, le roi, arrivĂ© en face du duc, lĂšve brusquement la tĂȘte. Don Carlos. Son altesse le roi !D’oĂč vient donc aujourd’hui, Mon cousin, que ta porte est si bien verrouillĂ©e ? Par les saints ! je croyais ta dague plus rouillĂ©e ! Et je ne savais pas qu’elle eĂ»t hĂąte Ă  ce point, Quand nous te venons voir, de reluire Ă  ton poing ! Don Ruy Gomez veut parler, le roi poursuit avec un geste impĂ©rieux. C’est s’y prendre un peu tard pour faire le jeune homme ! Avons-nous des turbans ? serait-ce qu’on me nomme Boabdil ou Mahom, et non Carlos, rĂ©pond ! Pour nous baisser la herse et nous lever le pont ? Don Ruy Gomez, s’inclinant. Seigneur
 Don Carlos, Ă  ses gentilshommes. Seigneur
Prenez les clĂ©s ! saisissez-vous des portes ! Deux officiers sortent, plusieurs autres rangent les soldats en triple haie dans la salle, du roi Ă  la grande porte. Don Carlos se tourne vers le duc. Ah ! Vous rĂ©veillez donc les rĂ©bellions mortes ? Pardieu ! Si vous prenez de ces airs avec moi, Messieurs les ducs, le roi prendra des airs de roi, Et j’irai par les monts, de mes mains aguerries, Dans leurs nids crĂ©nelĂ©s, tuer les seigneuries ! Don Ruy Gomez, se redressant. Altesse, les Silva sont loyaux
 Don Carlos, l'interrompant. Altesse, les Silva sont loyaux
Sans dĂ©tours RĂ©ponds, duc, ou je fais raser tes onze tours ! De l’incendie Ă©teint il reste une Ă©tincelle, Des bandits morts il reste un chef. – Qui le recĂšle ? C’est toi ! Ce Hernani, rebelle empoisonneur, Ici, dans ton chĂąteau, tu le caches ! Don Ruy Gomez. Ici, dans ton chĂąteau, tu le caches !Seigneur, C’est vrai. Don Carlos. C’est bien. Je veux sa tĂȘte, – ou bien la tienne. Entends-tu, mon cousin ? Don Ruy Gomez, s'inclinant. Entends-tu, mon cousin ?Mais qu’à cela ne tienne ! Vous serez satisfait. Doña Sol se cache la tĂȘte dans ses mains et tombe sur un fauteuil. Don Carlos, radouci. Vous serez ! Tu t’amendes. – Va Chercher mon prisonnier. Le duc croise les bras, baisse la tĂȘte et reste quelques moments rĂȘveur. Le roi et doña Sol l’observent en silence, et agitĂ©s d’émotions contraires. Enfin le duc relĂšve son front, va au roi, lui prend la main, et le mĂšne Ă  pas lents devant le plus ancien des portraits, celui qui commence la galerie Ă  droite. Don Ruy Gomez, s'montrant au roi le vieux portrait. Chercher mon des Silva C’est l’aĂźnĂ©, c’est l’aĂŻeul, l’ancĂȘtre, le grand homme ! Don Silvius, qui fut trois fois consul de Rome. Passant au portrait suivant. Voici don Galceran de Silva, l'autre Cid ! On lui garde Ă  Toro, prĂšs de Valladolid, Une chĂąsse dorĂ©e oĂč brĂ»lent mille cierges. Il affranchit LĂ©on du tribut des cent vierges. Passant Ă  un autre. – Don Blas, – qui, de lui-mĂȘme et dans sa bonne foi, S'exila pour avoir mal conseillĂ© le roi. Passant Ă  un autre. – Christoval. – Au combat d'Escalona, don Sanche, Le roi, fuyait Ă  pied, et sur sa plume blanche Tous les coups s'acharnaient, il cria Christoval ! Christoval prit la plume et donna son cheval. A un autre. – Don Jorge, qui paya la rançon de Ramire, Roi d'Aragon. Don Carlos, croisant les bras et le regardant de la tĂȘte aux pieds. Roi d' don Ruy, je vous admire ! Continuez. Don Ruy Gomez, passant Ă  un autre. Ruy Gomez De Silva, Grand-maĂźtre de Saint-Jacque et de Calatrava. Son armure gĂ©ante irait mal Ă  nos tailles. Il prit trois cents drapeaux, gagna trente batailles, Conquit au roi Motril, Antequera, Suez, Nijar, et mourut pauvre. Altesse, saluez. Il s’incline, se dĂ©couvre et passe Ă  un autre. Le roi l’écoute avec une impatience et une colĂšre toujours croissantes. PrĂšs de lui, Gil son fils, cher aux Ăąmes loyales. Sa main pour un serment valait les mains royales. A un autre. – Don Gaspar, de Mendoce et de Silva l’honneur ! Toute noble maison tient Ă  Silva, seigneur. Sandoval tour Ă  tour nous craint ou nous Ă©pouse. Manrique nous envie et Lara nous jalouse. Alencastre nous hait. Nous touchons Ă  la fois Du pied Ă  tous les ducs, du front Ă  tous les rois ! Don Carlos. Vous raillez-vous ? Don Ruy Gomez, allant Ă  d'autres portraits. Vous raillez-vous ?VoilĂ  don Vasquez, dit le Sage, Don Jayme, dit le Fort. Un jour, sur son passage, Il arrĂȘta Zamet et cent maures tout seul. – J'en passe, et des meilleurs. – Sur un geste de colĂšre du roi, il passe un grand nombre de tableaux, et vient tout de suite aux trois derniers portraits Ă  gauche du spectateur. – J'en passe, et des meilleurs. –Voici mon noble aĂŻeul. Il vĂ©cut soixante ans, gardant la foi jurĂ©e, MĂȘme aux juifs. A l'avant-dernier. MĂȘme aux vieillard, cette tĂȘte sacrĂ©e, C’est mon pĂšre. Il fut grand, quoiqu’il vĂźnt le dernier. Les maures de Grenade avaient fait prisonnier Le comte Alvar Giron son ami. Mais mon pĂšre Prit pour l’aller chercher six cents hommes de guerre, Il fit tailler en pierre un comte Alvar Giron, Qu’à sa suite il traĂźna, jurant par son patron De ne point reculer que le comte de pierre Ne tournĂąt front lui-mĂȘme et n’allĂąt en arriĂšre. Il combattit, puis vint au comte, et le sauva. Don Carlos. Mon prisonnier ! Don Ruy Gomez Mon prisonnier !C’était un Gomez De Silva. VoilĂ  donc ce qu’on dit, quand dans cette demeure On voit tous ces hĂ©ros
 Don Carlos. On voit tous ces hĂ©ros
Mon prisonnier, sur l’heure ! Il s’incline profondĂ©ment devant le roi, lui prend la main et le mĂšne devant le dernier portrait, celui qui sert de porte Ă  la cachette oĂč il a fait entrer Hernani. Doña Sol le suit des yeux avec anxiĂ©tĂ©. –Attente et silence dans l'assistance. Ce portrait, c’est le mien. – Roi don Carlos, merci ! Car vous voulez qu’on dise en le voyant ici Ce dernier, digne fils d’une race si haute, Fut un traĂźtre, et vendit la tĂȘte de son hĂŽte ! » Joie de doña Sol. Mouvement de stupeur dans les assistants. Le roi, dĂ©concertĂ©, s’éloigne avec colĂšre, et reste quelques instants silencieux, les lĂšvres tremblantes et l’Ɠil enflammĂ©. Don Carlos. Duc, ton chĂąteau me gĂȘne, et je le mettrai bas ! Don Ruy Gomez. Car, vous me la paĂźriez, altesse, n’est-ce pas ? Don Carlos. Duc, j’en ferai raser les tours pour tant d’audace, Et je ferai semer du chanvre sur la place. Don Ruy Gomez. Mieux voir croĂźtre du chanvre oĂč ma tour s’éleva, Qu’une tache ronger le vieux nom de Silva. Aux portraits. N’est-il pas vrai, vous tous ? Don Carlos. N’est-il pas vrai, vous tous ?Duc, cette tĂȘte est nĂŽtre, Et tu m’avais promis
 Don Ruy Gomez. Et tu m’avais promis
J’ai promis l’une ou l’autre. Aux portraits. N'est-il pas vrai, vous tous ? Montrant sa tĂȘte. N'est-il pas vrai, vous tous?Je donne celle-ci. Au roi. Prenez-la. Don Carlos. fort bien. Mais j'y perds, grand merci ! La tĂȘte qu'il me faut est jeune, il faut que morte On la prenne aux cheveux ? La tienne ! que m'importe ? Le bourreau la prendrait par les cheveux en vain. Tu n'en a pas assez pour lui remplir les mains. Don Ruy Gomez. Altesse, pas d'affront ! ma tĂȘte encore est belle, Et vaut bien, que je crois, la tĂȘte d'un rebelle. La tĂȘte d'un Silva, vous ĂȘtes dĂ©goĂ»tĂ© ! Don Carlos. Livre-nous Hernani ! Don Ruy Gomez. Livre-nous Hernani !Seigneur, en vĂ©ritĂ©, J’ai dit. Don Carlos, Ă  sa suite. J’ai partout ! Et qu’il ne soit point d’aile, De cave, ni de tour
 Don Ruy Gomez. De cave, ni de tour
Mon donjon est fidĂšle Comme moi. Seul il sait le secret avec moi. Nous le garderons bien tous deux. Don Carlos. Nous le garderons bien tous suis le roi. Don Ruy Gomez. Hors que de mon chĂąteau dĂ©moli pierre Ă  pierre, On ne fasse ma tombe, on n’aura rien ! Don Carlos. On ne fasse ma tombe, on n’aura rien !PriĂšre, Menace, tout est vain ! – Livre-moi le bandit, Duc ! ou tĂȘte et chĂąteau, j’abattrai tout. Don Ruy Gomez. Duc ! ou tĂȘte et chĂąteau, j’abattrai dit. Don Carlos. HĂ© bien donc, au lieu d’une, alors j’aurai deux tĂȘtes. Au duc d'Alcala. Jorge, arrĂȘtez le duc. Doña Sol, arrachant son voile et se jetant entre le roi, le duc et les gardes. Jorge, arrĂȘtez le don Carlos, vous ĂȘtes Un mauvais roi ! Don Carlos. Un mauvais roi !Grand dieu ! Que vois-je ? doña Sol ! Doña Sol. Altesse, tu n’as pas le cƓur d’un espagnol ! Don Carlos, troublĂ©. Madame, pour le roi, vous ĂȘtes bien sĂ©vĂšre. Il s'approche de doña Sol. Bas. C’est vous qui m’avez mis au cƓur cette colĂšre. Un homme devient ange ou monstre en vous touchant. Ah ! Quand on est haĂŻ, que vite on est mĂ©chant ! Si vous aviez voulu, peut-ĂȘtre, ĂŽ jeune fille, J’étais grand, j’eusse Ă©tĂ© le lion de Castille ! Vous m’en faites le tigre avec votre courroux. Le voilĂ  qui rugit, madame, taisez-vous ! Doña Sol lui jette un regard. Il s’incline. Pourtant, j’obĂ©irai. Se tournant vers le duc. Pourtant, j’ cousin, je t’estime. Ton scrupule aprĂšs tout peut sembler lĂ©gitime. Sois fidĂšle Ă  ton hĂŽte, infidĂšle Ă  ton roi, C’est bien, je te fais grĂące et suis meilleur que toi. – J’emmĂšne seulement ta niĂšce comme otage. Don Ruy Gomez. Seulement ! Doña Sol, interdite. Seulement !Moi ! Seigneur ! Don Carlos. Seulement ! Moi ! Seigneur !Oui, vous. Don Ruy Gomez. Seulement ! Moi ! Seigneur ! Oui, davantage ! Oh ! La grande clĂ©mence ! ĂŽ gĂ©nĂ©reux vainqueur, Qui mĂ©nage la tĂȘte et torture le cƓur ! Belle grĂące ! Don Carlos. Belle grĂące !Choisis. Doña Sol, ou le traĂźtre. Il me faut l’un des deux. Don Ruy Gomez. Il me faut l’un des ! Vous ĂȘtes le maĂźtre ! Le roi s’approche de doña Sol pour l'emmener. Elle se rĂ©fugie vers Don Ruy Gomez. Doña Sol. Sauvez-moi, monseigneur ! Elle s’arrĂȘte. – A part. Sauvez-moi, monseigneur !Malheureuse, il le faut ! La tĂȘte de mon oncle ou l’autre !
 moi plutĂŽt ! Au roi. Je vous suis. Don Carlos, Ă  part. Je vous les saints ! L’idĂ©e est triomphante ! Il faudra bien enfin s’adoucir, mon infante ! Doña Sol va d'un pas grave et assurĂ© au coffret qui renferme l'Ă©crin, l’ouvre, et y prend le poignard, qu’elle cache dans son sein. Don Carlos vient Ă  elle, et lui prĂ©sente la main. Don Carlos, Ă  doña Sol. Qu’emportez-vous lĂ  ? Doña Sol. Qu’emportez-vous lĂ  ?Rien. Don Carlos. Qu’emportez-vous lĂ  ? Rien. Un joyau prĂ©cieux ? Doña Sol. Oui. Don Carlos, souriant. ! Doña Sol. Oui. Voyons !Vous verrez. Elle lui donne la main et se dispose Ă  le suivre. Don Ruy Gomez, qui est restĂ© immobile et profondĂ©ment absorbĂ© dans sa pensĂ©e, se retourne et fait quelques pas en criant. Don Ruy Gomez. Oui. Voyons ! Vous Sol ! – terre et cieux ! Doña Sol ! – Puisque l’homme ici n’a point d’entrailles, A mon aide ! croulez, armures et murailles ! Il court au roi. Laisse-moi mon enfant ! je n’ai qu’elle, ĂŽ mon roi ! Don Carlos, lĂąchant la main de doña Sol. Alors, mon prisonnier ! Le duc baisse la tĂȘte et semble en proie Ă  une horrible hĂ©sitation ; puis il se relĂšve et regarde les portraits en joignant les mains vers eux. Don Ruy Gomez. Alors, mon prisonnier !Ayez pitiĂ© de moi, Vous tous ! Il fait un pas vers la cachette ; doña Sol le suit des yeux avec anxiĂ©tĂ©. Il se retourne vers les portraits. Vous tous !Oh ! voilez-vous ! votre regard m’arrĂȘte. Il s’avance en chancelant jusqu'Ă  son portrait, puis se retourne encore vers le roi. Tu le veux ? Don Carlos. Tu le veux ?Oui. Le duc lĂšve en tremblant la main vers le ressort. Doña Sol. Tu le veux ? ! Don Ruy Gomez. Tu le veux ? Oui. Dieu !Non ! Il se jette aux genoux du roi. Tu le veux ? Oui. Dieu ! Non !Par pitiĂ©, prends ma tĂȘte ! Don Carlos. Ta niĂšce ! Don Ruy Gomez, se relevant. Ta niĂšce !Prends-la donc, et laisse-moi l’honneur ! Don Carlos, saisissant la main de doña Sol tremblante. Adieu, duc ! Don Ruy Gomez. Adieu, duc !Au revoir ! Il suit de l’Ɠil le roi, qui se retire lentement avec doña Sol ; puis il met la main sur son poignard. Adieu, duc ! Au revoir !Dieu vous garde, seigneur ! Il revient sur le devant, haletant, immobile, sans plus rien voir ni entendre, l’Ɠil fixe, les bras croisĂ©s sur la poitrine, qui les soulĂšve comme par des mouvements convulsifs. Cependant le roi sort avec doña Sol, et toute la suite des seigneurs sort aprĂšs lui, deux Ă  deux, gravement et chacun Ă  son rang. Ils se parlent Ă  voix basse entre eux. Don Ruy Gomez, Ă  part. Roi, pendant que tu sors joyeux de ma demeure, Ma vieille loyautĂ© sort de mon cƓur qui pleure. Il lĂšve les yeux, les promĂšne autour de lui, et voit qu’il est seul. Il court Ă  la muraille, dĂ©tache deux Ă©pĂ©es d’une panoplie, les mesure toutes deux, et les dĂ©pose sur une table. Cela fait, il va au portrait, pousse le ressort, la porte cachĂ©e se rouvre. ScĂšne VII DON RUY GOMEZ, HERNANI. Don Ruy Gomez. Sors. Hernani paraĂźt Ă  la porte de la cachette. Don Ruy lui montre les deux Ă©pĂ©es sur la table. Don Carlos est hors de la maison, Il s’agit maintenant de me rendre raison. Choisis, et faisons vite. – Allons donc, ta main tremble ! Hernani. Un duel ! Nous ne pouvons, vieillard, combattre ensemble. Don Ruy Gomez. Pourquoi donc ? As-tu peur ? N’es-tu point noble ? Enfer ! Noble ou non, pour croiser le fer avec le fer, Tout homme qui m’outrage est assez gentilhomme. Hernani. Vieillard
 Don Ruy Gomez. Vieillard
Viens me tuer ou viens mourir, jeune homme. Hernani. Mourir, oui. Vous m’avez sauvĂ© malgrĂ© mes vƓux. Donc, ma vie est Ă  vous. Reprenez-la. Don Ruy Gomez. Donc, ma vie est Ă  vous. veux ? Aux portraits. Vous voyez ce qu'il veut. A Hernani. Vous voyez ce qu'il bon fais ta priĂšre. Hernani. Oh ! c'est Ă  toi, seigneur, que je fais la derniĂšre. Don Ruy Gomez. Parle Ă  l'autre Seigneur. Hernani. Parle Ă  l'autre non, Ă  toi ! Vieillard, Frappe-moi. Tout m’est bon, dague, Ă©pĂ©e ou poignard ! Mais fais-moi, par pitiĂ©, cette suprĂȘme joie ! Duc ! Avant de mourir, permets que je la voie ! Don Ruy Gomez. La voir ! Hernani. La voir !Au moins permets que j’entende sa voix, Une derniĂšre fois ! Rien qu’une seule fois ! Don Ruy Gomez. L’entendre ! Hernani. L’entendre !Oh ! je comprends, seigneur, ta jalousie. Mais dĂ©jĂ  par la mort ma jeunesse est saisie. Pardonne-moi. Veux-tu, dis-moi, que, sans la voir, S’il le faut, je l’entende ? et je mourrai ce soir. L’entendre seulement ! contente mon envie ! Mais, oh ! qu’avec douceur j’exhalerais ma vie, Si tu daignais vouloir qu’avant de fuir aux cieux Mon Ăąme allĂąt revoir la sienne dans ses yeux ! — Je ne lui dirai rien. Tu seras lĂ , mon pĂšre. Tu me prendras aprĂšs. Don Ruy Gomez, montrant la cachette encore ouverte. Tu me prendras du ciel ! ce repaire Est-il donc si profond, si sourd et si perdu, Qu’il n’ait entendu rien ? Hernani. Qu’il n’ait entendu rien ?Je n’ai rien entendu. Don Ruy Gomez. Il a fallu livrer doña Sol, ou toi-mĂȘme. Hernani. A qui, livrĂ©e ? Don Ruy Gomez. A qui, livrĂ©e ?Au roi. Hernani. A qui, livrĂ©e ? Au stupide ! Il l’aime ! Don Ruy Gomez. Il l’aime ! Hernani. Il l'aime !Il nous l’enlĂšve ! Il est notre rival. Don Ruy Gomez. Ô malĂ©diction ! – Mes vassaux ! A cheval ! A cheval ! Poursuivons le ravisseur ! Hernani. A cheval ! Poursuivons le ravisseur !Écoute. La vengeance au pied sĂ»r fait moins de bruit en route. Je t’ peux me tuer. Mais veux-tu M’employer Ă  venger ta niĂšce et sa vertu ? Ma part dans ta vengeance ! oh ! fais-moi cette grĂące, Et, s’il faut embrasser tes pieds, je les embrasse ! Suivons le roi tous deux. Viens, je serai ton bras, Je te vengerai, duc. AprĂšs, tu me tueras. Don Ruy Gomez. Alors, comme aujourd’hui, te laisseras-tu faire ? Hernani. Oui, duc. Don Ruy Gomez. Oui, duc. Qu'en jures-tu ? Hernani. Oui, duc. Qu'en jures-tu ?La tĂȘte de mon pĂšre. Don Ruy Gomez. Voudras-tu de toi-mĂȘme un jour t’en souvenir ? Hernani., lui prĂ©sentant le cor qu’il dĂ©tache de sa ceinture. Écoute, prends ce cor. – Quoi qu’il puisse advenir, Quand tu voudras, seigneur, quel que soit le lieu, l’heure, S’il te passe Ă  l’esprit qu’il est temps que je meure, Viens, sonne de ce cor, et ne prends d’autres soins. Tout sera fait. Don Ruy Gomez., lui tendant la main. Tout sera main ? Ils se serrent la main. – Aux portraits. Tout sera fait. Ta main ?Vous tous, soyez tĂ©moins !
CédricTaravella a notamment été CDO puis CEO du groupe de mode Etam. L'enseigne de mode « Don't Call Me Jennyfer » (ex-Jennyfer) a annoncé la nomination de Cédric Taravella comme directeur du digital. Publicité Fondée en 1985, l'enseigne de mode féminine bon marché pour adolescentes Jennyfer est devenue « Don't Call Me Jennyfer

Le Deal du moment Cartes PokĂ©mon Japon le display ... Voir le deal COMMENCEMENT. Corbeille AuteurMessageInvitĂ©InvitĂ©Sujet Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Dim 28 Mar - 1148 © Europe Ruby - 22 ansfeat. Zoey Deschanellove always remains ♣ Ăą g e 22 ans et toutes ses dents ag r o u p e The Fraym Ă© t i e r / Ă© t u d e s Musicienne et chanteuses i t u a t i o n a m o u r e u s e CĂ©libataire mais c'est compliquĂ© ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱I'd like to make myself believe ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱BECAUSE I WAS SO YOUNG AND STUPID Europe j’aimerais que tu cesses tes bĂȘtises ! »Je ne l’écoutais pas. Comme Ă  chaque fois que je lui parlais de la musique, ma mĂšre me disait que j’avais perdue la raison. Pour elle ce n’était pas un mĂ©tier, ça ne rentrait mĂȘme pas dans l’ordre de la passion. C’est une lubie qu’on avait lorsqu’on Ă©tait jeune mais en aucun cas ce n’était quelque chose qui restait lorsque l’on Ă©tait adulte. J’avais passĂ© mon adolescence Ă  cacher cette passion, Ă  jouer avec mes amis dans leurs garages sans jamais oser en parler Ă  ma mĂšre. Mon pĂšre, lui, je suis sĂ»r qu’il m’aurait soutenu. Mais la question ne se posait pas puisqu’il Ă©tait dĂ©cĂ©dĂ© lorsque j’avais onze ans. Ce jour lĂ  je ne souhaitais pas continuer Ă  Ă©couter les conneries de ma mĂšre. Elle n’y connaissait rien, n’avait jamais voulu Ă©couter un sel de mes morceaux. Elle ne savait pas que je composais ni que je dĂ©sirais passer un casting pour rejoindre un groupe Ă  la mode. Elle s’en fichait, tout ce qu’elle voulait c’était que j’entame des Ă©tudes de droit, que je me mari Ă  un gentil garçon et que surtout j’arrĂȘte de parler de musique. Je m’avançais vers la porte, guitare et bagages Ă  la main. Je te prĂ©viens Europe Ruby Anderson si tu franchis cette porte tu ne seras plus jamais la bienvenue ici ! »Encore une menace. Qu’est ce que ça pouvait bien faire ? J’avais dĂ©cidĂ© de vivre de ma passion et elle refusait de m’écouter, de m’aider, de me soutenir. Je n’étais dĂ©jĂ  plus la bienvenue. Elle me rĂ©pĂ©tait que j’étais jeune et stupide et nous passions notre temps Ă  nous disputer. J’avais 18 ans ce jour lĂ  et j’ai quittĂ© le domicile familial pour de bon. Je n’ai jamais revu ma mĂšre depuis
.BECAUSE I NEED A JOBJe m’étais lancĂ© dans la vie sans rĂ©ellement savoir ou j’allais. J’avais passĂ© des nuits dans des hĂŽtels Ă  rĂȘver Ă  la gloire et au succĂšs, Ă  penser que ma mĂšre avait peut-ĂȘtre raison et que jamais je n’y arriverais. J’avais loupĂ© le casting que j’avais passĂ© et je commençais sĂ©rieusement Ă  me dire qu’il fallait que je fasse autre chose. Serveuse ou je ne sais trop quoi. J’ai alors commencĂ© Ă  Ă©cumer les bars, les cafĂ©s Ă  la recherche d’un travail. J’étais prĂȘte Ă  n’importe quoi serveuse, plongeuse, cuisiniĂšres, femme de mĂ©nage
 Il me fallait de l’argent et vite car mes Ă©conomies baissaient trĂšs nettement. Dans deux semaines je serais dans la rue si je continuais ce train de vie. C’est donc ainsi que je me suis retrouvĂ©e Ă  pousser la porte de ce cafĂ©. Ce simple cafĂ© qui allait changer ma vie. Si au dĂ©part j’y Ă©tais allĂ©e dans le but de nettoyer des tables, je repĂ©rai bien vite l’affiche proposant Ă  des jeunes talents de se produire. Ni une ni deux je demandai Ă  voir le patron afin de me prĂ©senter. Vous ? Je ne crois pas que vous ayez le profil ma petite ! » Qu’est ce qu’il en savait ce pauvre mec ? J’avais quittĂ© ma mĂšre pour ne plus entendre ce genre de rĂ©flexion et voilĂ  que lui aussi s’y mettait ? Inutile de vous dire Ă  quel point je fus Ă©nervĂ©e. Oui moi et si j’ai le profil. Vous ĂȘtes qui pour savoir si j’ai le profil ou pas ? Un manager ? Un producteur ? Non ! Vous ne faites mĂȘme pas parti du domaine musical, vous ĂȘtes juste le patron de ce petit cafĂ©. Alors voilĂ  ce que je vous propose je joue un seul soir. Si le public dĂ©teste je m’en vais et vous n’entendrez plus jamais parler de moi. En revanche s’ils en redemandent ce ne sera plus de notre ressort n’est ce pas ? »Je m’étais battu pour obtenir ce que je voulais et j’y Ă©tais arrivĂ©e. Je n’avais jamais Ă©tĂ© aussi stressĂ©e de ma vie. C’était ma chance, mon grand soir
 J’avais eu du succĂšs, beaucoup de succĂšs mĂȘme et les pourboires pleuvaient. C’est donc sans surprise que j’ai vu dĂ©barquer le patron tout sourire pour me demander gentiment de revenir le lendemain. Et c’est ce que je fis
BECAUSE WE SHOULDN'T MET EACH OTHERChaque soir je jouais de la musique et je chantais pour les clients de ce cafĂ©. Inutile de vous prĂ©ciser que je me sentais enfin vivante
 J’avais trouvĂ© un job qui me permettait de me faire de l’argent et de vivre de ma passion. J’étais vraiment heureuse mais je me sentais aussi trĂšs seule de n’avoir personne avec qui le partager. En quittant mon ancienne vie, j’avais aussi perdue mes anciens amis. Leurs parents pensaient tous comme ma mĂšre alors forcĂ©ment eux ils sont allĂ©s Ă  la fac. Et c’est comme ça que je le rencontrai lui
 Je crois qu’on n’aurait jamais du se parler
 Tu joues divinement bien ! Je te sers un verre ? »C’était innocent, complĂštement innocent du moins au dĂ©part. Il m’offrait un verre tout en parlant avec moi. Il Ă©tait musicien aussi et jouait dans un groupe qui s’appelait The Velvet Gangster. J’étais contente de trouver enfin quelqu’un qui s’y connaisse vraiment en musique et qui Ă©tait plutĂŽt ouvert d’esprit. Chaque soir aprĂšs mes reprĂ©sentations j’allais Ă  son bar et nous discutions longtemps. Je crois que j’avais besoin d’un ami et qu’il avait aussi besoin de quelqu’un. Et puis un soir il me demanda de jouer pour lui, rien que pour lui. Cette demande ne me surpris pas plus que ça mais deux choses me retenaient j’avais peur de son jugement et jouer pour lui me rappelait la naissance des couples dans les vieilles sĂ©ries tĂ©lĂ©. Je fis l’idiote, essaya de dĂ©tourner la conversation puis me mit Ă  jouer. Je ne savais pas Ă  ce moment lĂ  que j’allais chanter sa chanson prĂ©fĂ©rĂ©e, que tout changerait ce soir lĂ . Je terminai la chanson, me tournai vers lui. Le cafĂ© Ă©tait plus que silencieux et nous ne faisions que nous regarder. Et puis il se rapprocha de moi, suffisamment pour que je puisse sentir son souffle sur ma peau. Je n’étais pas douĂ©e pour les relations, j’avais peur que ça dĂ©truise toute cette amitiĂ© et pourtant je fis le reste du chemin jusqu’à ses lĂšvres. Je ne savais pas ou cela nous emmenait et lui ne voulait pas en parler. Nous Ă©tions un couple sans en ĂȘtre vĂ©ritablement un. Il ne me disait jamais ce qu’il ressentait pour moi, continuait Ă  ĂȘtre un sĂ©ducteur envers les clientes et certains soirs je le voyais mĂȘme Ă  l’Ɠuvre. Salut Djazz c’est encore moi, Europe
 Bon Ă©coute je ne vais pas m’amuser Ă  t’appeler toute la soirĂ©e et si tu ne rĂ©ponds moi c’est que tu es sans doute trop occupĂ©. J’aurais au moins espĂ©rĂ© que tu me prĂ©viennes, que tu me dises que tu ne serais pas lĂ  ce soir, que tu annules notre rendez vous et que tu ne te comporte pas comme un crĂ©tin fini. Je suis fatiguĂ©e de tout ça Djazz
 »Je raccrochai le tĂ©lĂ©phone. Il m’avait posĂ© un lapin, encore une fois. Je ne le comprenais plus, je ne savais plus quoi faire pour me prouver qu’il tenait Ă  moi. En rĂ©alitĂ© je commençais Ă  ne plus y croire. Et pourtant tout ce qu’il faisait semblait me crier il t’aime, il ne ferait pas ça sinon. Je n’avais pas le droit d’approcher un autre garçon, pas le droit de sortir sans qu’il ne sache ou et avec qui. Il n’aimait pas me voir avec des rockeurs, n’aimait pas que je ne l’appelle pas chaque soir pour que je lui raconte ma journĂ©e. Mais j’étais fatiguĂ©e de me battre contre lui tous les jours, d’entendre des ragots le concernant, de ne pouvoir le percer Ă  jour. Il me tenait Ă  l’écart et je l’avais laissĂ© rentrer dans ma vie. Ce n’était pas juste et ça me faisait mois que je vivais cette situation. J’avais rencontrĂ© un des musiciens des Red Winkles et il avait adorĂ© ma musique
 Il s’intĂ©ressait Ă  moi, Ă  ce que je composais et il me proposa alors de les rejoindre et de faire la premiĂšre partie de leur tournĂ©e. Si j’acceptais je partirais un an avec eux sur les routes. Djazz
 » Je le regardai Ă  moitiĂ© effrayĂ©e. Dis-moi que tu m’aimes. » J’aurais du m’en douter, ne pas poser cette question stupide. Il n’avait bien entendu pas rĂ©pondu et m’avait laissĂ© pleurer dans ses bras, dĂ©sespĂ©rĂ©e. Je lui avais enfin dit Ă  quel point je souffrais de son comportement, de ce qu’il Ă©tait et il n’avait rien dit, seulement un vague pardon. Mais je ne voulais plus de ses excuses, je voulais qu’il me prouve qu’il tenait Ă  moi et il ne l’avait pas fait. Trois jours plus tard je montais dans le bus des Red Winkles. Je devais me faire Ă  l’idĂ©e qu’il ne ressentait pas la mĂȘme chose pour moi et que j’avais passĂ©e un an Ă  me voiler la face. Seulement aujourd’hui je suis de retour Ă  Sidney, la tournĂ©e est achevĂ©e et je continue de penser Ă  lui. Je ne devrais pas, je me fais du mal et je le sais. Je ne peux juste pas me rĂ©signer Ă  l’oublier. ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱The news item weckly ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱Le New Item Weekly pour toi c'est... quelque chose de flou [] un journal dont tu ne manquerais pas un seul article [] un journal comme les autres, t'y attaches pas plus d'importance que ça [X] un journal dans lequel tu Ă©crirais volontiers un article []Si tu devais Ă©crire dedans ça serait rubrique... vie quotidienne [] sport [] cinĂ©ma[] meurtres et enquĂȘtes policiĂšres [] politique de quartier [] musique [X] mode [] autre [X]Si tu devais rajouter une rubrique ça serait... J'hĂ©site entre les petites annonces et le courier du coeur. Les petites annonces parce que j'adore les lire et voir ce que les gens cherchent qui sait je pourrais peut-ĂȘtre les aider ? et le courier du coeur parce que je crois que j'en aurais bien besoin en ce moment...‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱ ‱TOI TOI &TOIicon by RAG DOLL NOM ET/OU PSEUDO Don't have one AGE 18 ansRÉGION Ile de FranceFILLE OU GARÇON FilleQUE PENSES-TU DU FORUM Plus que gĂ©nial. Ca fait trois jours que je le parcoure Ă  la recherche du scĂ©nario parfait et enfin je l'ai trouvĂ© !ETTTT, TU L'AS TROUVÉ PAR QUEL MOYEN ? PRD et Bazzart DerniĂšre Ă©dition par Europe R. Anderson le Dim 28 Mar - 1532, Ă©ditĂ© 4 fois InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Dim 28 Mar - 1156 Bienvenue et bon courage InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Dim 28 Mar - 1158 ZOEY Bonne chance InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Dim 28 Mar - 1204 Bienvenue InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Dim 28 Mar - 1207 ZOEYY trĂšs bon choix de vavaet je te souhaite la bienvenue et bon courage pour le scĂ©nario InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Dim 28 Mar - 1225 ZOOEY Bienvenue Jane RoseburySKYDEN ☂ it's difficult to love me. ◼ messages 1582 ◼ date d'inscription 30/01/2010 ◼ occupation SERVEUSE DANS UN STARBUCKS, BIENTOT SECRETAIRE CHEZ UN NOTAIRE ◼ envie DE NE PLUS AVOIR LE COEUR BRISE ? ◼ copyrights C HEART LINES ◼ pseudo ALMOST EASYSujet Re Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Dim 28 Mar - 1227 welcooome vu que vous ĂȘtes deux, la meilleure fiche l'emporte ;donc bonne chance *-* InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Dim 28 Mar - 1254 Bienvenue InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Dim 28 Mar - 1305 zooey welcome InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Dim 28 Mar - 1312 Merci Ă  vous tous !Vous n'avez pas fait de la publicitĂ© mensongĂšre, vous ĂȘtes vraiment trĂšs accueillant . InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Dim 28 Mar - 1312 Bienvenue = InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Dim 28 Mar - 1334 Bienvenue et bonne continuation pour ta fiche. ZOOEY. InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Dim 28 Mar - 1353 Merci Ă  vous deux a Jemma ClifftJEMMY ♈ it takes my pain away, it's a lie, a kiss with opened eyes. ◼ messages 3659 ◼ date d'inscription 30/01/2010 ◼ envie toffifee - nuts - coffee - lemon tart - eliot - caramel - cigarettes. ◼ copyrights AurĂ©lie, lj. ◼ pseudo Re Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Dim 28 Mar - 1357 Bienvenue. Bonne chance pour le rĂŽle ! _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ a drop in the ocean, a change in the weather I was praying that you and me might end up together, it's like wishing for rain as i stand in the desert, but I'm holding you closer than most, cause you are my heaven. InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Dim 28 Mar - 1533 Nina LMerci Ă  toi !Je sais que je dois attendre la fin de la prĂ©sentation de l'autre Zoey mais juste pour vous dire que jai terminĂ© a InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Dim 28 Mar - 1538 MĂȘme si je me suis inscrite la PREMIERE et poster la premiere aussi je hait etre en compĂ©tission pour un personnage et je hait faire ma presentation dans le vent donc je ne me voit pas continuer donc je te laisse le role la miss .. Sur ceux bonne continuation Jemma ClifftJEMMY ♈ it takes my pain away, it's a lie, a kiss with opened eyes. ◼ messages 3659 ◼ date d'inscription 30/01/2010 ◼ envie toffifee - nuts - coffee - lemon tart - eliot - caramel - cigarettes. ◼ copyrights AurĂ©lie, lj. ◼ pseudo Re Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Dim 28 Mar - 1642 Tu es validĂ©e, Ă©tant donnĂ© que l'autre Zooey te laisse la jeu parmi nous. _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ a drop in the ocean, a change in the weather I was praying that you and me might end up together, it's like wishing for rain as i stand in the desert, but I'm holding you closer than most, cause you are my heaven. Contenu sponsorisĂ©Sujet Re Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Europe R. Anderson Why Do You Let Me Stay Here? Page 1 sur 1Permission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forum COMMENCEMENT. Corbeille

ellesse brisaient je me brisai tu te brisas elle se brisa nous nous brisĂąmes vous vous brisĂątes elles se brisĂšrent je me briserai tu te briseras elle se brisera nous nous briserons vous vous briserez elles se briseront ïż» ïżč PassĂ© composĂ© Plus-que-parfait PassĂ© antĂ©rieur Futur antĂ©rieur ïż» ïżč je me suis brisĂ©e tu t'es brisĂ©e elle s'est brisĂ©e nous nous sommes brisĂ©es vous vous
As-tu peur des femmes ? “Mais non, Konsti
 Je n’ai pas peur des femmes.” Si, si
 Fais-moi confiance tu as peur des femmes. Avoir peur des femmes et la peur en gĂ©nĂ©ral est un phĂ©nomĂšne trĂšs courant. Tous les jours je reçois des e-mails me demandant de l’aide “Konsti, je suis timide. Je n’ai pas confiance en moi. J’ai peur d’aborder les femmes. Je ne sais pas quoi leur dire. Quand je suis devant une femme, je bloque. Aide-moi, s’il te plaĂźt.” La peur des femmes, c’est la peur du regard de l’autre
 La peur d’ĂȘtre mal perçu
 Cette peur est accompagnĂ©e de pensĂ©es nĂ©gatives et de sensations physiques dĂ©sagrĂ©ables. PensĂ©es nĂ©gatives “Je vais foirer.” “Je vais me ridiculiser.” “Je ne suis pas assez bien.” “Si seulement je pouvais m’enfuir.” Sensations physiques dĂ©sagrĂ©ables gorge nouĂ©e ; mains moites ; battements de cƓur ; tension dans le ventre ou la poitrine ; jambes en mousse. Pour t’aider Ă  mieux comprendre ta peur des femmes et t’orienter dans la bonne direction pour la surmonter, j’ai dĂ©veloppĂ© une simple catĂ©gorisation. Je te prĂ©sente les 6 types de peurs en sĂ©duction. Les voici
 Type 1 la peur d’aborder les femmes La peur d’aborder les femmes est le problĂšme le plus courant et le plus “visible”. C’est logique, car l’approche est la toute premiĂšre phase de l’interaction homme-femme. Les symptĂŽmes de cette peur sont l’hĂ©sitation, la procrastination et les excuses pour ne pas l’aborder “Je veux l’aborder, mais
 Mais
 Mais
 Il y a des gens autour
 Peut-ĂȘtre qu’elle a un petit ami
 L’aborder dans la rue ou n’importe quel autre endroit ne se fait pas
 Je vais passer pour un mec dĂ©sespĂ©ré  Je vais attendre le bon moment
” Et ainsi de suite
 Neuf fois sur dix tu ne l’abordes pas. Pour vaincre cette peur, la solution est simple tu dois aborder des femmes encore et encore. Le plus grand ennemi de la peur est la rĂ©pĂ©tition. Type 2 la peur d’interagir avec les femmes Cette peur est liĂ©e Ă  la phase aprĂšs l’approche. Cette phase dure entre 1 et 15 minutes environ. Les symptĂŽmes de cette peur sont la paralysie verbale et le trou noir. Tu abordes une femme et puis
 tu restes muet, tu balbuties du charabia ou tu lui balances l’enquĂȘte de la mort “Tu t’appelles comment ? Tu viens souvent ici ? Tu fais quoi dans la vie ? Tu as quel Ăąge ?”. Ensuite ? Fin de l’interaction
 Pour vaincre cette peur je vais te donner deux solutions. La premiĂšre consiste Ă  te forcer d’avoir des interactions avec des femmes d’une certaine durĂ©e. Par exemple tu te fixes l’objectif de sortir ce soir et de mener cinq interactions d’au moins dix minutes. De nouveau, le plus grand ennemi de la peur est la rĂ©pĂ©tition. Plus tu as de longues interactions avec des femmes, plus ta peur d’interagir longuement avec elles diminuera. La deuxiĂšme solution consiste Ă  te rendre rĂ©guliĂšrement – la rĂ©pĂ©tition encore et encore – dans un environnement dans lequel tu dois interagir avec des femmes. Autrement dit, tu rends tes interactions avec les femmes inĂ©vitables. Par exemple s’inscrire Ă  des cours de salsa, de yoga, de peinture, de théùtre, etc. Type 3 la peur d’exprimer ton attirance Que ce soit verbalement lui dire que tu la trouves attirante, demander son numĂ©ro, fixer un rendez-vous, etc. ou non verbalement la regarder plus longtemps dans les yeux, lui prendre la main, l’embrasser, etc., si tu veux sĂ©duire cette femme, tĂŽt ou tard tu devras exprimer ton attirance. Les symptĂŽmes de cette peur sont une tension dĂ©sagrĂ©able, la procrastination et les excuses pour ne pas le faire “Est-ce le bon moment ? Je veux avoir plus de certitude concernant ses sentiments pour moi
 Je n’ai pas envie qu’elle me rejette
 Je ne veux pas qu’elle me prenne pour un sale pervers
 Je veux que ce soit elle qui fasse le premier pas
” Si tu ne le fais pas, neuf fois sur dix il ne se passe rien. “Ah, mince alors. J’aurais dĂ» le faire.” La solution est de nouveau trĂšs simple. C’est en forgeant que l’on devient forgeron. Tu exprimes ton attirance, verbalement et non verbalement, encore et encore. Pour faciliter ton apprentissage, je te conseille d’en faire de temps en temps une mission. Par exemple tu te fixes l’objectif d’aborder cinq femmes qui t’attirent vraiment et de leur dire que tu les trouves attirantes. Un autre exemple tu te fixes l’objectif d’aborder cinq femmes qui t’attirent vraiment et tu essaies de les embrasser. Type 4 la peur de l’intimitĂ© physique Beaucoup d’hommes bloquent quand il est temps de passer aux “choses sĂ©rieuses”. Cette peur est souvent due Ă  un manque d’expĂ©rience virginitĂ© ; des mauvaises expĂ©riences dans le passĂ© rapports sexuels dĂ©cevants, expĂ©riences traumatisantes durant l’enfance, Ă©ducation trop sĂ©vĂšre ou rĂ©pressive, etc. ; des facteurs psychologiques complexe d’infĂ©rioritĂ© liĂ© Ă  la taille de ton “soldat” ou Ă  d’autres “manquements” physiques, Ă©jaculation prĂ©coce, impuissance, etc. ; des facteurs physiques. Le meilleur remĂšde pour ce type de peur dĂ©pend de la cause. Pour le manque d’expĂ©rience, la solution est de nouveau “simple” accumuler de l’expĂ©rience. Entre nous je sais garder un secret, ne t’inquiĂšte pas, si tu es encore vierge, si tu n’en peux plus et si tu te dis “Je ne suis pas encore un vrai homme, car je n’ai pas encore couchĂ© avec une femme.”, alors pourquoi ne pas aller chez une prostituĂ©e ? Oui, mieux vaut vivre ta toute premiĂšre expĂ©rience sexuelle avec une femme que tu aimes vraiment, mais pour certains hommes cette option n’est pas envisageable dans l’immĂ©diat. De plus, la premiĂšre fois se passe rarement comme dans les films. La premiĂšre fois est souvent une dĂ©ception ! Donc, pourquoi pas
 Si tu dĂ©cides d’aller voir une prostituĂ©e, ne t’attends pas Ă  quelque chose d’extraordinaire. Ça risque Ă©galement de te dĂ©cevoir. Souvent, c’est mĂ©canique et peu intime. N’oublie pas que c’est avant tout un business. Et je sais de quoi je parle. - Mais, c’est quand-mĂȘme un moyen pour te rendre compte que le sexe n’est finalement pas si spĂ©cial que ça et que ce n’est pas parce que tu viens de perdre ta virginitĂ© que tu es soudain devenu un vrai homme. Si cette option ne te dit rien, alors j’ai une autre suggestion. Aux Pays-Bas il existe des coachs en intimitĂ© spĂ©cialisĂ©s dans le dĂ©pucelage. C’est beaucoup plus professionnel, intime et encadrĂ©. Ils font tout un suivi prĂ©paratoire menant Ă  “l’apothĂ©ose”. Pour les mauvaises expĂ©riences et les facteurs psychologiques et physiques, le meilleur conseil que je puisse te donner, c’est d’aller voir un thĂ©rapeute spĂ©cialisĂ©. C’est beaucoup plus rapide, efficace et moins douloureux que d’essayer de t’en sortir tout seul. Type 5 difficultĂ© Ă  dĂ©velopper une relation Ce type de peur connaĂźt plusieurs formes. La peur d’ĂȘtre blessĂ© Cette forme est due Ă  des ruptures douloureuses dans le passĂ© adultĂšre, mensonges, jeux de pouvoir, etc. ou Ă  un manque d’expĂ©rience. Les symptĂŽmes de cette forme de peur sont une attitude mĂ©fiante et renfermĂ©e et un comportement prudent “Je vais prendre mon temps pour apprendre Ă  mieux la connaĂźtre. Je n’ai pas envie d’ĂȘtre blessĂ©.” “Mais, Konsti, je n’y vois aucun mal. C’est normal de vouloir prendre son temps. C’est normal de ne pas vouloir ĂȘtre blessĂ©.” Oui et non
 Ça dĂ©pend de l’intensitĂ© de la peur. PremiĂšrement, plus tu es mĂ©fiant, renfermĂ© et prudent, plus tu risques de crĂ©er une prophĂ©tie auto-rĂ©alisatrice. Tout le monde a des dĂ©fauts. Plus tu es mĂ©fiant, renfermĂ© et prudent, plus tu risques d’interprĂ©ter ses dĂ©fauts comme des signes prĂ©monitoires “Ah, je le savais. Au dĂ©but elle n’était pas comme ça. Elle vient de montrer son vrai visage.” DeuxiĂšmement, en Ă©tant mĂ©fiant, renfermĂ© et prudent, tu l’empĂȘches de s’ouvrir Ă  toi. Pire encore, tu l’incites Ă  ĂȘtre mĂ©fiante, renfermĂ©e et prudente en retour “Pourquoi est-il si renfermĂ© ? Il a sĂ»rement quelque chose Ă  cacher. Je dois me mĂ©fier.” TroisiĂšmement, avec une telle dĂ©marche tu prolonges “la phase de l’accouplement”. Et plus la phase de l’accouplement dure longtemps, plus tu risques de faire un faux-pas
 Plus tu risques que l’attirance s’estompe
 La solution dĂ©pend de la sĂ©vĂ©ritĂ© du cas. Si la peur d’ĂȘtre blessĂ© n’est pas trop forte, alors la solution consiste Ă  faire un travail sur toi-mĂȘme. C’est-Ă -dire, tu dois pardonner Ă  ton ou tes ex. Tu dois comprendre que tu es partiellement responsable du dĂ©roulement et de la qualitĂ© de tes relations. Si ta relation prĂ©cĂ©dente s’est mal terminĂ©e, c’est partiellement Ă  cause de toi. Et si tu es responsable, alors ça veut dire que tu peux y faire quelque chose. Et finalement, tu dois comprendre que tes futures partenaires potentielles n’y sont pour rien. Elles ne mĂ©ritent pas d’ĂȘtre punies pour tes actes ou ceux de ton ou tes ex. En revanche, si ta peur d’ĂȘtre blessĂ© est plus forte
 Si c’est un phĂ©nomĂšne rĂ©pĂ©titif, alors je te conseille d’aller voir un thĂ©rapeute spĂ©cialisĂ©. C’est beaucoup plus rapide, efficace et moins douloureux que d’essayer de t’en sortir tout seul. Car plus tu attends, plus cette “mauvaise habitude” risque de s’incruster. La peur d’ĂȘtre déçu C’est un phĂ©nomĂšne que j’ai constatĂ© chez certains bons dragueurs. Ils sont tellement douĂ©s et ils ont accumulĂ© tellement de conquĂȘtes, qu’ils perçoivent les femmes comme Ă©tant trop similaires et prĂ©visibles. Ils connaissent tellement bien les comportements, les habitudes et les rĂ©flexes des femmes, qu’elles ne posent plus de challenge pour eux. DĂšs qu’ils voient chez elle un comportement qu’ils ont dĂ©jĂ  vu chez d’autres femmes, ils sont déçus. Ils perdent leur intĂ©rĂȘt “Pffftt
 Et hoplaaa
 Encore une
 Elles sont toutes les mĂȘmes.” Ils adorent la conquĂȘte, mais ils sont en manque d’intimitĂ© et d’affection. Ils se sentent seuls. Chez certains hommes ce phĂ©nomĂšne disparaĂźt naturellement avec l’ñge. Chez d’autres pas. Une solution consiste Ă  arrĂȘter de draguer afin de “dĂ©sapprendre” ces compĂ©tences sociales supĂ©rieures ; redevenir un dĂ©butant ; cultiver une petite dose saine de “neediness”. Bref, arrĂȘter de draguer afin de redevenir un mec “normal” qui n’essaye pas de compenser le manque d’affection et d’intimitĂ© par un enchaĂźnement de conquĂȘtes rapides. La peur d’ĂȘtre déçu existe aussi chez certains qui ont vĂ©cu une sĂ©rie de relations
 dĂ©cevantes. Cette forme de peur est une variante de la peur d’ĂȘtre blessĂ©. Les solutions sont les mĂȘmes pardonner Ă  tes ex, te responsabiliser et donner une chance Ă  tes futures partenaires ne pas les comparer Ă  tes ex. La peur de la perdre Dragueur dĂ©butant ou dragueur chevronnĂ©, cette peur n’est pas spĂ©cifique Ă  quelconque catĂ©gorie d’hommes. Tout homme a connu ou connaĂźtra tĂŽt ou tard la peur de perdre cette femme avant de l’avoir conquise. Les symptĂŽmes sont un fort besoin d’ĂȘtre avec cette femme, un comportement prudent et une gentillesse exagĂ©rĂ©e. Les causes de cette peur sont multiples. En voici quelques-unes un manque d’expĂ©rience pas spĂ©cialement dans la drague, mais bien dans le domaine des relations Ă  long terme ; croire en l’existence de la femme idĂ©ale Ăąme sƓur ; croire que cette femme te rendra plus heureux ; la considĂ©rer comme Ă©tant supĂ©rieure Ă  toi plus belle, plus intelligente, plus populaire, etc.. La meilleure solution en est une Ă  long terme accumuler de l’expĂ©rience. L’expĂ©rience est un ensemble de succĂšs et d’échecs. GrĂące Ă  la confrontation aux Ă©checs – la rĂ©pĂ©tition, souviens-toi – tu comprendras que la perdre n’est finalement pas si grave que ça. Mais attention ! Si tu n’accumules que des Ă©checs et aucun succĂšs, ta confiance en toi risque de prendre des coups. Si tu souffres en ce moment-mĂȘme de la peur de la perdre, alors la meilleure solution Ă  court terme est de prendre le risque. En Ă©tant prudent et gentil tu as plus de chances de rĂ©ellement la perdre. Alors mieux vaut la perdre en essayant de la conquĂ©rir que de la perdre en essayant d’éviter de la perdre. Bref, agis pour obtenir la rĂ©compense et non pas pour Ă©viter la punition ! Type 6 l’angoisse sociale gĂ©nĂ©ralisĂ©e As-tu peur des interactions sociales en gĂ©nĂ©ral, que ce soit avec des hommes, des femmes ou des groupes mixtes ? Est-ce que cette peur persiste ? Est-ce que cette peur te procure une souffrance aigĂŒe ? Est-ce que cette peur nuit au dĂ©veloppement de tes relations en gĂ©nĂ©ral ? Plus le nombre de “oui” est Ă©levĂ©, plus tu as de chances enfin, malchance de souffrir de phobie sociale anxiĂ©tĂ© sociale gĂ©nĂ©ralisĂ©e. Pour surmonter cette phobie sociale, je te recommande trĂšs fortement de suivre une thĂ©rapie cognitivo-comportementale. Cette thĂ©rapie est l’une des plus efficaces pour ce genre de troubles psychiques. C’est prouvĂ© scientifiquement. On termine par quelques
 Infos supplĂ©mentaires Les 6 types de peurs peuvent ĂȘtre cumulatifs Ces 6 types de peurs peuvent ĂȘtre cumulatifs, mais ce n’est pas toujours le cas. Il y a des mecs qui ont peur d’aborder, mais qui n’ont pas peur de devenir intimes. Il y en a d’autres qui n’ont pas peur d’aborder, mais qui n’osent pas devenir intimes. Il y en a qui ont peur d’aborder et de devenir intimes. Et ainsi de suite
 Bref, un mec peut avoir un seul type de peur ou plusieurs. IntensitĂ©, durĂ©e et frĂ©quence de la peur Chaque type d’angoisse peut varier en intensitĂ©, en durĂ©e et en frĂ©quence. Par exemple, tu peux avoir un peu, moyennement ou trĂšs peur d’aborder les femmes. Cette peur peut durer de quelques secondes Ă  quelques minutes. Et elle peut se manifester rarement, de temps et temps ou rĂ©guliĂšrement. L’intensitĂ©, la durĂ©e et la frĂ©quence de la peur dĂ©pendent de toi, de l’objet de la peur et du contexte. Confrontation, rĂ©pĂ©tition et progression Toute peur se vainc grĂące Ă  ces trois ingrĂ©dients confrontation, rĂ©pĂ©tition et progression. Tu dois confronter ta ou tes peurs. C’est-Ă -dire, tu dois faire ce qui te fait peur. Tu dois rĂ©pĂ©ter cette confrontation encore et encore. Ensuite, tu dois progressivement augmenter le niveau de difficultĂ©. C’est-Ă -dire, dĂšs que ta peur diminue suite Ă  la confrontation et la rĂ©pĂ©tition, tu fais un truc qui te fait un peu plus peur que le truc prĂ©cĂ©dent. Pour dĂ©velopper ton plan d’action personnalisĂ© — basĂ© sur la confrontation, la rĂ©pĂ©tition et la progression, afin de pulvĂ©riser ta peur d’aborder les femmes, d’exprimer ton attirance et de devenir intime, je t’invite Ă  dĂ©couvrir mon guide de drague Plus jamais seul !. La solution dĂ©pend de la sĂ©vĂ©ritĂ© de ton cas Comme tu as pu le constater, je propose Ă  plusieurs reprises la thĂ©rapie comme solution. N’oublie pas que je suis psychologue UniversitĂ© de Gand. Je sais de quoi je parle
 C’est le moyen le plus rapide, le plus efficace et le moins douloureux. Oui, tu peux t’en sortir tout seul, mais ça dĂ©pend de la sĂ©vĂ©ritĂ© de ton cas. Plus ton cas est grave, plus tu auras de difficultĂ©s Ă  t’en sortir tout seul et plus il est conseillĂ© d’envisager la thĂ©rapie comme solution. Tu n’es pas le seul Tu te sens peut-ĂȘtre seul au monde avec ta peur. Ce n’est pas le cas. De nouveau, la peur vis-Ă -vis des femmes est un phĂ©nomĂšne trĂšs courant. Il n’y a pas de quoi avoir honte. You’re not alone, my friend. Allez, courage ! À propos de l’auteur Je m’appelle Konsti. Je suis psychologue, le fondateur de CoachDrague et l’auteur des guides Plus jamais seul ! et Tu la veux, tu l’auras. Je suis passionnĂ© par l’analyse profonde des interactions homme-femme, le polyamour, l’hypnose et la sexualitĂ©. Mon style de drague est direct et sincĂšre.
\n \n\n je me brise lorsqu on me nomme

Moi je le sais : j’en viens, je pleure encor, Le front vibrant de ses feux, de ses charmes, Le coeur brisĂ© de son dernier accord ! Oui, la jeunesse est le pays des larmes. Moi je le sais : j’en viens, je pleure encor ! Lorsqu’on finit d’ĂȘtre jeune, on s’arrĂȘte : À tant de jours on veut reprendre un jour ;

Titre VO Shatter MeAuteur Tahereh MafiDate De Sortie US 15 Novembre 2011Nombre De Pages 346Note 5/5"Tu ne peux pas me toucher",je mens,est ce que je ne lui dis peut me toucher,est ce que je ne lui dirai te plaĂźt, touche moi,est ce que je rĂȘve de lui des choses arrivent lorsque n'importe quel ĂȘtre humain me choses choses choses ne sait pourquoi le toucher de Juliette est fatal, mais les RĂ©tablisseurs ont des plans pour elle. Des plans qui consistent Ă  l'utiliser comme une arme. Mais Juliette possĂšde ses propres idĂ©es sur l' une existence sans aucune libertĂ©, elle va finalement trouver la force de se rebeller pour la toute premiĂšre fois - et de vivre un futur avec le garçon qu'elle pensait avoir perdu Ă  perso on copie, on crĂ©dite ,._.,-*^~*-,._.,-~~-,._.,-*~^~*-,._.,.,._.,-*^~*-,._.,-~~-,._.,-*~^~*-,._.,.❧ Mon Avis _____Shatter Me m'a brisĂ©, m'a dĂ©truit, m'a fait voler en Ă©clats. Tout comme l'histoire que le roman renferme. Tout comme le merveilleux style d'Ă©criture de l'auteure. Tout comme Juliette et Adam. Tout comme l'univers du livre. Shatter Me est parfait sur tous les points de vue. J'ai adorĂ©. J'ai ri, j'ai eu les larmes aux yeux, j'ai senti mon coeur louper des battements Ă  certains moments, j'ai eu des papillons dans le ventre pendant que je voyageais dans ce monde fascinant. Ouaw. Ouaw. Ouaw. _____Pour celles et ceux qui me suivent sur la page facebook du blog, vous savez que je n'ai jamais cachĂ© mon impatience pour lire ce roman. Je l'attendais depuis des semaines, et, maintenant que je l'ai terminĂ©, je crois que je vais faire une petite dĂ©prime. J'en veux encore plus. Plus de Juliette. Plus de son pouvoir. Plus de mots de Tahereh Mafi. Plus de passion. Plus, plus, plus. Je crois que je suis devenu accro Ă  Shatter les premiĂšres pages, c'est une tornade force cinq qui nous percute et qui nous dĂ©vaste de l'intĂ©rieur. L'Ă©criture de l'auteure est la premiĂšre chose qui fait que ce livre se dĂ©marque des autres. Tahereh Mafi a une maniĂšre de dĂ©crire les choses si puissante et si intense que j'ai immĂ©diatement Ă©tĂ© transportĂ© dans son univers. Au dĂ©part, je me demandais mĂȘme s'il ne manquait pas des virgules et si Ă©crire d'aussi longues phrases Ă©tait possible. Mais en fait, aprĂšs quelques pages, j'ai compris pourquoi l'auteure nous offrait d'aussi nombreux mots dans une mĂȘme expression. Elle veut nous faire ressentir au maximum les pensĂ©es de Juliette. Vous pouvez d'ailleurs remarquer ceci dans l'extrait proposĂ© en fin d' Juliette... Quelle hĂ©roĂŻne. Elle m'a Ă©mu dĂšs que je l'ai rencontrĂ©. Nous la retrouvons dans une prison, enfermĂ©e par les RĂ©tablisseurs qui la maintiennent captive pour une raison Warner, le chef, sait qu'elle possĂšde le pouvoir de tuer n'importe quel ĂȘtre humain rien qu'en le touchant. Il veut se servir d'elle comme une arme pour, celui lui, exterminer les personnes qui ne servent Ă  rien d'autre qu'Ă  consommer les derniĂšres sources de nourriture de la planĂšte. _____Car oui, Shatter Me nous embarque dans un monde purement dystopique tout en dehors de la prison de Juliette et du bĂątiment dans laquelle elle se trouve n'est plus que chaos et ruine. Les saisons sont complĂštement inversĂ©es, les animaux sont tous morts, les humains les plus faibles sont dĂ©cĂ©dĂ©s et l'eau, l'Ă©lectricitĂ© et l'alimentation commencent Ă  sĂ©rieusement donc dans cette atmosphĂšre inĂ©dite et saisissante que Juliette a appris Ă  se construire aprĂšs avoir Ă©tĂ© arrachĂ©e Ă  ses parents qui la dĂ©testait. On la dĂ©couvre murĂ©e dans sa solitude, totalement dĂ©truite psychologiquement par le manque d'amour, de sentiments et de sensations. Mais Juliette n'est jamais devenue une mauvaise personne. Ses intentions ont toujours Ă©tĂ© et sont encore bonnes. Elle ne se rĂ©signera jamais Ă  suivre le plan diabolique de Warner et est bien dĂ©cidĂ©e Ă  faire les bons choix. Juliette est enfermĂ© dans une piĂšce avec 4 murs, 1 fenĂȘtre, 16 mĂštres carrĂ©s d'espace, et ce depuis 264 jours. Mais cela change lorsqu'on attribue Ă  notre protagoniste un colocataire. Un jeune homme qu'elle va reconnaĂźtre instantanĂ©ment mais qui n'a aucun souvenir d'elle lĂ , ouaw. DĂšs qu'il rentre dans son existence, Adam va tout bouleverser. Juliette, l'intrigue, et nous. A eux deux, ils vont tout faire pour s'en sortir et pour s'Ă©chapper du contrĂŽle de Warner. Nous sommes alors submergĂ©s par un tsunami d'ardeur, d'action, de frĂ©nĂ©sie et de rage. Tous ses sentiments nous consument, nous bousculent, nous assaillent et nous calcinent. Haaaaaa, quelle frustration je ressens de ne pas pouvoir vous faire lire le roman et vous faire comprendre tout ce que j'ai ressenti ! Shatter Me est une perle, une vraie. C'est un diamant brut. Du dĂ©but Ă  la fin, j'ai Ă©tĂ© scotchĂ©. Amour, suspense, haine et pouvoir se mĂȘlent et dĂ©vorent chaque parcelle de notre ĂȘtre. J'Ă©tais complĂštement ailleurs pendant ma lecture. _____Juliette et Adam sont tellement humains, tellement doux l'un envers l'autre, tellement beaux que j'avais des frĂ©missements de plaisir Ă  chaque fois qu'ils se retrouvaient ensemble. L'intrigue est parfaite. Tout est fait pour que nous ne puissions pas dĂ©crocher du roman. Chaque page, chaque mot, chaque lettre sont faits pour nous ronger, nous anĂ©antir, et pour nous forcer Ă  en redemander toujours plus. Je suis tombĂ© amoureux de chaque moment passĂ© avec Shatter Me, c'est aussi simple que ça. _____Nous traversons tellement de diffĂ©rents sentiments et de diffĂ©rentes Ă©tapes dans le livre qu'on ne se rend mĂȘme compte que nous arrivons Ă  la fin avant d'avoir lu la derniĂšre phrase. Et ouaw, quelle fin ! Je l'ai vraiment adorĂ©e. Elle m'a pas mal fait penser au film X-men, sans pour autant le copier. Elle nous laisse dans l'attente de beaucoup de rĂ©ponses, mais attendre 2012 ne sera pas insupportable. Bon ok, je VEUX la suite. Sur-le-champ ! Comment vais-je faire pour vivre sans Juliette et Adam ? Sans leur dĂ©sir de vivre, d'aimer, de se battre contre le mal ? Je ressens dĂ©jĂ  les effets du et donc un roman dĂ©vastateur, puissant et ardent. J'ai succombĂ© Ă  tout dans cet ouvrage. Tout, vraiment tout. Je ne vais pas vous conseiller de lire ce livre, je vais vous obliger Ă  le faire. Toutes les Ă©motions qu'il nous envoie explosent en nous, nous incendient corps et Ăąme. Je ressors complĂ©ment conquis de ma lecture, plein de rĂȘve et d'espoir dans le coeur. Mon visage est entre ses mains et mes lĂšvres sont sur ses lĂšvres et il m'embrasse et je suis de l'oxygĂšne et il meurt d'envie de respirer. Son corps est presque au-dessus du mien, une main dans mes cheveux, l'autre parcourant le bas de ma silhouette, glissant derriĂšre mon genou pour m'attirer vers lui encore plus prĂšs, encore plus haut, encore plus serrĂ©. Il glisse des baisers sur ma gorge comme de l'ecstasy, de l'Ă©nergie Ă©lectrique brĂ»lant en moi, me mettant en feu. Je suis au bord de la combustion grĂące au frisson ultime de chaque moment. Je veux me fondre dans son ĂȘtre, l'examiner de mes 5 sens, me noyer dans les vagues d'Ă©merveillement de mon veux goĂ»ter aux paysages de son corps. »❧ A savoir ◩ Ce tome est le premier d'une trilogie.◩ Deux trailers du roman sont disponibles ici Trailer 1 & Trailer 2.◩ Shatter Me est sorti aux Ă©ditions Michel Lafon le 4 octobre 2012 sous le titre NE ME TOUCHE PAS premier tome de la trilogie Insaisissable .◩ Le blog de l'auteure est consultable ici. Posted on Friday, 25 November 2011 at 910 PMEdited on Wednesday, 27 March 2013 at 159 PM Extrait Insaisissable Tome 1 - Ne Me Touche Pas RĂ©sumĂ© JE SUIS MAUDITEJ'AI UN DON JE SUIS UN MONSTREJE SUIS PLUS FORTE QU'UN HOMME MON TOUCHER EST MORTELMON TOUCHER EST POUVOIR JE VEUX QU'IL ME TOUCHEIL NE DOIT PAS M'APPROCHER JE SUIS LEUR ARMEJE ME VENGERAI » Extrait Insaisissable, Ne me touche pas "Tu ne peux pas me toucher", je murmure. Je mens, est ce que je ne lui dis pas. Il peut me toucher, est ce que je ne lui dirai jamais. S'il te plaĂźt, touche moi, est ce que je rĂȘve de lui dire. via Posted on Monday, 10 September 2012 at 1010 PM Trailer Shatter Me Sortie le 15 Novembre 2011- Trailer n°2 -Je suis enfermĂ©e depuis 264 jours. 1 fenĂȘtre, 4 murs, 16 mĂštres carrĂ©s d'espace. 26 lettres dans l'alphabet. Je n'ai pas dis un mot depuis 264 jours d' heures se sont Ă©coulĂ©es depuis la derniĂšre fois oĂč j'ai touchĂ© un ĂȘtre humain. Je possĂšde une un suis un suis plus forte qu'un toucher est toucher n'est que ME Brise Moi ~ L'amour va lui rendre sa libertĂ©... ~ Add this video to my blog Posted on Friday, 03 June 2011 at 1050 PMEdited on Wednesday, 09 November 2011 at 205 PM Shatter Me Second Trailer Sortie le 15 Novembre 2011- Trailer n°1 - Mon nom est suis enfermĂ©e depuis 264 ne m'a touchĂ© en 264 une malĂ©diction. J'ai un suis un monstre. Je suis plus qu'une m'ont tout vie. Mon futur. Ma santĂ© mentale. Ma toucher est mortel. Mon toucher n'est que pouvoir.~ SHATTER ME ~ Add this video to my blog Posted on Tuesday, 08 November 2011 at 1045 PMEdited on Wednesday, 09 November 2011 at 157 PM Shatter Me / Insaisissable Les couvertures dans le monde ! Petit article dĂ©diĂ© aux couvertures sublimes du roman SHATTER ME INSAISISSABLE TOME 1 - NE ME TOUCHE PAS en français TOME 1, de Tahereh Mafi, dans le monde !Hardcover = couverture rigide_________~_________Paperback = couverture soupleHardcover anglais 1Ăšre version __________________________________Hardcover anglais 2Ăšme version Hardcover italien_____________________________________________Hardcover suĂ©doisPaperback polonais 1Ăšre version _______________________________Paperback polonais 2Ăšme version Paperback espagnol_____________________________________Couverture française 1Ăšre version Parmi ces 8 couvertures, la quelle prĂ©fĂ©rez-vous ? Posted on Saturday, 21 July 2012 at 225 PMEdited on Saturday, 21 July 2012 at 238 PM Shatter Me Les nouvelles couvertures de la saga En ce moment, j'ai l'impression que c'est la grande mode aux USA changer les couvertures d'une sĂ© 8l0Q3OU.
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